lundi 11 mai 2015

Charles Martel et la Dissuasion Nucléaire. Basile Y.



Charles Martel et la Dissuasion Nucléaire


A l'occasion de controverses sur l'utilité ou les inconvénients des armes atomiques pour la France - afin de démontrer le besoin impératif pour la Nation de posséder une "masse d'armes" - on put lire dans un journal à grand tirage :
"Moi, je préfère Charles Martel qui, par sa victoire de Poitiers gagnée à coup de masse d'armes, a définitivement arrêté le flot musulman qui allait submerger la France."
Cependant, je pensais en lisant cela : qui devrait surtout honorer Charles Martel? Les chrétiens ou les musulmans? D'après l'historien allemand Johannes Haller, il n'y a pas eu, en réalité, de véritable christianisation des Germains, mais une germanisation du christianisme. Par "germanisation", il n'entend pas "allemanisation", mais occidentalisation en général (1). Ainsi, Charles Martel n'a pas historiquement sauvé l'Europe du danger musulman, comme on le prétend habituellement, mais, pour moi, il a préservé l'Islam de sa germanisation. Ce seraient donc les musulmans qui devraient lui être reconnaissants. En effet, grâce à Charles Martel, Mahomet n'a pu être dénaturé en Europe. Par contre, pauvre, doux Jésus de Nazareth, que de crimes n'a-t-on commis en ton nom! les Croisés, les Conquistadores, les "Pacificateurs" de la "mission civilisatrice"... et j'en passe.
Mais la question n'est pas là. C'est que ce Charles Martel n'était pas "très catholique" comme chrétien. L'auteur de l'article avait donc mal choisi son modèle. L'historien qui a écrit les lignes qui suivent n'était ni musulman, ni hérétique, ni schismatique, cependant, on lit sous sa plume :
"Le Duc d'Austrasie se montrait plus barbare envers les chrétiens qu'aucun des généraux musulmans qui avaient envahi le pays. Ainsi, le souvenir et la haine de l'invasion de Charles Martel vécurent en Septimanie plus longtemps que le souvenir et la haine de l'occupant sarrasin." (2)
Un autre historien chrétien, espagnol catholique apostolique et romain, écrit de son côté :
"Marseille, Arles, Avignon, Nîmes, Béziers, Narbonne, toutes les villes du Sud de la Gaule furent le théâtre des dévastations du féroce Charles Martel, qui, dans sa fureur destructrice... etc., etc.," (3)
BASILE Y.
Web : basile-y.com

1/. J.Haller, PAPSTTUM, IDEE UND WIRKLICHKEIT, RoRoRo 1965, t.II, page 326.
2/. Sainte Hilaire, HISTOIRE D'ESPAGNE, Livre II, chapitre IV.
3/. Modesto Lafuente, HISTORIA GENERAL DE ESPAÑA,1887, t. II, p.p.150-151. 

Mohamed ZEMIRLINE

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