La tolérance du Prophète envers les autres religions
Par
M. Abdulsalam.
©
2006 IslamReligion.com
Au Nom de Dieu, Clément et
Miséricordieux
« …Et que la paix
soit sur quiconque suit le droit chemin ! »
Saint-Coran, Sourate 20 Verset 47
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SOMMAIRE
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La tolérance du Prophète
envers les autres religions
Partie 1:
À chacun sa religion
Description:
Nombreux
sont ceux qui croient, à tort, que l’islam ne tolère pas l’existence des autres
religions du monde. Cet article parle des fondations établies par le
prophète Mohammed pour traiter avec les gens d’autres confessions, le tout
illustré d’exemples tirés de sa biographie. Partie 1 : exemples de
tolérance religieuse envers des gens d’autres religions que l’on retrouve dans
la constitution établie par le Prophète, à Médine.
Les relations du Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) avec les gens d’autres religions sont résumées dans ce verset du Coran :
« À vous votre religion et à moi la
mienne. » (Coran 109:6)
À l’époque du Prophète, la Péninsule arabe comptait
plusieurs religions sur son territoire. Il y avait des chrétiens, des
juifs, des zoroastriens et des polythéistes, de même que des gens qui n’étaient
affiliés à aucune religion. Un coup d’œil à la biographie du Prophète
(que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous fait découvrir
plusieurs exemples démontrant son haut niveau de tolérance envers les gens
d’autres confessions.
Afin de comprendre et d’apprécier cette tolérance, on
doit la remettre dans son contexte, à l’époque où l’islam était un État
officiel, avec des lois spécifiques établies par le Prophète et conformes aux
principes de la religion. Il existe de nombreux exemples, au cours des treize
années de sa mission qu’il a passées à la Mecque, où le Prophète a fait preuve de
tolérance. Comme certains pourraient croire qu’il cherchait par là à
améliorer l’image des musulmans et le statut social de l’islam en général, nous
ne tirerons nos exemples que de l’époque qui commence avec la migration du
Prophète à Médine et, plus précisément, à partir du moment où la constitution
fut établie.
La Sahifah
Le meilleur exemple de tolérance dont le Prophète fit
preuve envers des membres d’autres religions fut sans doute la constitution
elle-même, appelée « Sahifah » par les premiers historiens.[1]
Quand le Prophète émigra à Médine, cela mit fin à son rôle de simple leader
religieux; il devint le leader politique d’un État gouverné selon les préceptes
de l’islam, ce qui exigeait l’établissement de lois claires afin d’assurer
l’harmonie et la stabilité dans une société qui sortait à peine de décennies de
guerres de toutes sortes. Il était donc essentiel d’assurer une
coexistence paisible entre musulmans, juifs, chrétiens et polythéistes.
Le Prophète rédigea une constitution détaillant les responsabilités de chaque
groupe résidant à Médine, de même que leurs obligations les uns envers les
autres et certaines restrictions pour chacun. Chaque groupe se devait de
respecter les détails de cette constitution et toute violation de l’un de ses
articles était considéré comme une trahison.
Une seule nation
Le
premier article de cette constitution stipulait que tous les habitants de
Médine, c’est-à-dire les musulmans et tous les juifs, chrétiens et idolâtres
qui avaient signé le traité de paix, constituaient « une seule nation, à l’exclusion de toutes les
autres ».
Ils étaient tous considérés comme membres et citoyens
de Médine, indépendamment de leur race, religion ou lignée. Les non
musulmans jouissaient de la même protection et de la même sécurité que les
musulmans, tel que stipulé dans un autre article qui disait :
« Les juifs qui sont avec nous
recevront de l’aide et seront traité de façon équitable. Ils ne seront
point lésés et aucun soutien ne sera apporté à leurs ennemis. »
Auparavant, chaque tribu avait des alliés et des
ennemis à l’intérieur et à l’extérieur de Médine. Le Prophète rassembla
ces différentes tribus sous un seul système de gouvernance dans lequel furent
maintenus les pactes d’alliances existant déjà entre elles. Toutes les
tribus devaient se considérer comme une seule nation, sans égard aux alliances
individuelles. Toute attaque contre une autre tribu ou contre des membres
d’une autre religion était considérée comme une attaque contre l’État et contre
les musulmans.
Les membres des autres religions au sein de la société
musulmane jouissaient également d’une protection dans la pratique quotidienne
de leur culte. Le
Prophète dit :
« Quiconque tue une personne qui a signé une trêve avec les
musulmans ne sentira jamais l’odeur du Paradis. » (Sahih Mouslim)
Comme les musulmans étaient en position d’avantage, le
Prophète émit une stricte mise en garde contre toute forme de mauvais
traitement contre les membres des autres confessions.
À chacun sa religion
Un autre article de cette constitution stipulait
que :
« Les juifs ont leur religion et
les musulmans, la leur. ».
Il est donc clair que le Prophète ne supportait aucun
acte d’intolérance à l’égard des autres religions et que bien qu’ils faisaient
tous partie de la même société, ils pouvaient pratiquer chacun sa religion, un
droit qui ne pouvait être violé sans conséquences graves. Ils étaient
tous libres de pratiquer leur religion sans être lésés ni avoir à subir de
provocations ou de harcèlement.
Nous pourrions discuter de plusieurs autres articles
de cette constitution, mais comme l’espace nous manque, nous aimerions mettre
l’accent sur l’article suivant, que nous considérons important : « Si
une dispute ou une controverse susceptibles de provoquer des problèmes
éclatent, il faut le renvoyer à Dieu et à Son messager. » Selon
cette clause, tous les habitants de l’État devaient reconnaître cette autorité
supérieure et, dans les litiges qui impliquaient diverses tribus et religions,
la justice ne devait pas être du ressort de leaders individuels, mais du leader
de l’État lui-même ou de ses représentants. Il était toutefois permis aux
tribus non musulmanes de régler leurs différends internes à l’aide de leurs
propres écritures religieuses ou de leurs guides spirituels. Elles
avaient également le choix, si elles le souhaitaient, de demander au Prophète
d’agir comme juge pour elles.
Dieu dit, dans le Coran :
« S’ils viennent à toi, (ô
Mohammed), juge entre eux ou alors refuse poliment d’intervenir. » (Coran
5:42)
Le Prophète permettait donc aux membres des diverses
religions de juger entre eux de leurs propres affaires, tant que leurs
décisions ne contredisaient pas les articles de la constitution, un pacte qui
tenait compte des avantages d’une paisible coexistence entre les divers groupes
formant la société de Médine.
Footnotes:
[1] Madinan Society at the Time of the Prophet, Akram Diya al-Umari, International Islamic Publishing House, 1995.
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Partie 2 de 2 :
L’autonomie religieuse et la politique
Description:
Nombreux
sont ceux qui croient, à tort, que l’islam ne tolère pas l’existence des autres
religions du monde. Cet article parle des fondations établies par le
prophète Mohammed pour traiter avec les gens d’autres confessions, le tout
illustré d’exemples tirés de sa biographie. Partie 2 : d’autres
exemples tirés de la vie du Prophète qui démontrent sa tolérance envers les
autres religions.
Liberté de tenir des assemblées religieuses et autonomie religieuse
De par la constitution, les juifs jouissaient d’une
totale liberté de pratiquer leur religion. À l’époque du Prophète, les
juifs de Médine avaient leur propre école, appelée Bait-oul-Midras, où ils
adoraient Dieu, recevaient une éducation générale et apprenaient à réciter la Torah.
Dans plusieurs lettres envoyées à ses émissaires, le
Prophète mettait l’accent sur le fait que les institutions religieuses ne
devaient être attaquées en aucune circonstance. Dans une lettre adressée
aux leaders religieux de Sainte Catherine, au Mont Sinaï, qui avaient demandé
la protection des musulmans, il dit :
« Ceci est un message de la part de Mohammed
ibn Abdoullah, constituant une alliance avec ceux dont la religion est le
christianisme; que nous soyons proches ou éloignés, nous sommes avec eux.
Moi-même, les auxiliaires [de Médine] et mes fidèles, nous nous portons à leur
défense, car les chrétiens sont mes citoyens. Et par Dieu, je résisterai
contre quoi que ce soit qui les contrarie. Nulle contrainte sur eux, à
aucun moment. Leurs juges ne seront point démis de leurs fonctions ni
leurs moines expulsés de leurs monastères. Nul ne doit jamais détruire un
édifice religieux leur appartenant ni l’endommager ni en voler quoi que ce soit
pour ensuite l’apporter chez les musulmans. Quiconque en vole quoi que ce
soit viole l’alliance de Dieu et désobéit à Son prophète. En vérité, les
chrétiens sont mes alliés et sont assurés de mon soutien contre tout ce qui les
indispose. Nul ne doit les forcer à voyager ou à se battre contre leur
gré. Les musulmans doivent se battre pour eux si besoin est. Si une
femme chrétienne est mariée à un musulman, ce mariage ne doit pas avoir lieu
sans son approbation. Une fois mariée, nul ne doit l’empêcher d’aller
prier à l’église. Leurs églises sont sous la protection des
musulmans. Nul ne doit les empêcher de les réparer ou de les rénover, et
le caractère sacré de leur alliance ne doit être violé en aucun cas. Nul
musulman ne doit violer cette alliance jusqu’au Jour Dernier. » [1]
Comme on peut le constater, cette constitution
comportait plusieurs clauses qui couvraient tous les aspects importants des
droits humains, incluant la protection des minorités vivant sous un
gouvernement islamique, la liberté de culte et de mouvement, la liberté de
nommer leurs propres juges et de posséder leurs propriétés, exemption du
service militaire et droit à la protection de l’État en temps de guerre.
À une autre occasion, le Prophète (que la paix et les
bénédictions de Dieu soient sur lui) reçut dans sa mosquée une délégation de
soixante chrétiens de la région de Najran, qui faisait alors partie du
Yémen. Lorsque vint l’heure de leurs prières, ils se tournèrent vers
l’est et prièrent. Le Prophète ordonna qu’on les laisse tranquille et
qu’on ne leur cause aucun préjudice.
Politique
Il existe également des exemples tirés de la vie du
Prophète où ce dernier a coopéré, au niveau politique, avec des gens de
confessions différentes. Par exemple, il nomma un non-musulman, Amr ibn
Omayah ad-Damri, comme ambassadeur et l’envoya rendre visite à Négus, roi
d’Éthiopie.
Ce ne sont là que quelques exemples démontrant la
tolérance du Prophète envers les autres religions. L’islam reconnaît la
diversité des religions et accorde à chaque individu le droit de choisir la
voie qui lui semble la meilleure. La religion ne doit pas être imposée
contre leur gré aux individus et ces exemples tirés de la vie du Prophète (que
la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) résument parfaitement le
verset du Coran qui fait autorité en matière de tolérance religieuse en islam.
Dieu dit :
« Nulle contrainte en religion. » (Coran
2:256)
Footnotes:
[1]“Muslim and Non-Muslims, Face-to-Face”, Ahmad Sakr. Foundation for Islamic Knowledge,
Lombard IL.
SOURCE :
La tolérance du Prophète
envers les autres religions
Par
M. Abdulsalam (© 2006 IslamReligion.com)
Publié
le 16 Mar 2009
- Dernière mise à jour le 09 Nov 2014
http://www.islamreligion.com/fr/articles/207
Mohamed ZEMIRLINE
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