mercredi 13 mai 2015

Le "fanatisme" musulman. Basile Y.



LA PAILLE ET LA POUTRE
Basile Y.
Le "fanatisme" musulman

"Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère
et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ?".
(Saint Luc, VI-41)

Cette Parabole de l'Évangéliste et la Fable de LA BESACE de La Fontaine :
Le bon Dieu "nous créa tous besaciers",
"Il fit pour nos défauts la poche de derrière
Et celle de devant pour les défauts d'autrui."

font partie souvent du réflexe européen. Bien plus, nous n'y voyons pas seulement la paille dans l'oeil "de notre frère" nous la grossissons, nous en faisons une Poutre. Que n'a-t-on pas écrit sur le "fanatisme de l'Islam"? Sur les "fanatiques arabes". Qui pourrait nier l'existence de fanatisme parmi les Musulmans? - comme parmi les croyants d'autres religions. Mais il y a une différence entre la SORTE de fanatisme de l'Islam et le nôtre, qui est celle des motivations.

Le nôtre est un fanatisme pour le rapport. Au nom d'une Bulle du Pape Alexandre VI on envoya les conquistadores pour "christianiser" les Indiens. Ils l'ont fait avec un super fanatisme qui a coûté la vie à 40.000.000 d'Indigènes du Nouveau Monde rien que de 1492 à 1560(1). L'Apôtre des Indiens, Pater Las Casas met en accusation ces "christianisateurs", en écrivant qu'ils avaient plutôt "besoin eux-mêmes de 20 prédicateurs chacun, pour les amener à la raison et les convertir"(2).
Ils ont commis leurs tueries UNIQUEMENT POUR VOLER, ou en faisant mourir au travail surhumain leurs "convertis".

Chez les Mahométans, comme chez les Juifs caraïtes par exemple, le mobile du fanatisme - quand il se manifeste - est tout autre, un excès de ferveur religieuse, la prise au pied de la lettre de certains passages de leurs saintes écritures. Un fanatisme qui n'est pas un calcul pour justifier du brigandage.
Les "convertisseurs" des Indiens faisaient mourir leurs convertis, les Musulmans les exemptait de l'impôt de capitation pour les récompenser, ou les libéraient de l'esclavage comme récompense.

Les Musulmans, même fanatiques (ou plutôt à cause de leur fanatique observance des lois coraniques), respectèrent toujours la Foi et les Lieux Saints des autres religions monothéistes, comme le Coran leur en fait un devoir. Malheureusement les mobiles de notre fanatisme "religieux" (religieux hier, idéologique ensuite) furent, par contre, et tout le long de notre Histoire, tout autres que ceux de ferveur religieuse. Ils ont toujours été de caractère sordide.

"Fanatique Islam" dit-on. Du temps où l'éthique des Européens se réclamait de la religion, c'est en son nom qu'on légalisait nos actes de brigandage. La prostitution de notre religion nous a permis de commencer avec les Croisades contre l' "Infidèle", de continuer avec la "christianisation" des Indiens en les tuant après les avoir "baptisés" à la chaîne, et d'exterminer les Peaux-Rouges en chantant des cantiques de la Bible. Ce fanatisme "religieux" des européens a été payant partout, comme le fut ensuite le fanatisme "idéologique". En Europe même, sous prétexte de pureté du Dogme, on massacra les Albigeois au cri du Légat du Pape Innocent III(3), Simon de Montfort :

"Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens".

C'est à dire, pour être sûr que pas un "hérétique" n'échappe au massacre, il fallait tuer tout le monde. Pourquoi ce fanatisme "religieux"? Parce que les Albigeois étaient des bourgeois cousus d'or. Le pillage valait la peine et, de plus, cela permettait d'attacher le Languedoc à la Couronne de Louis VII, digne fils de son Philippe Auguste, maître chanteur qui extorqua de l'argent à. la communauté Juive de Paris en 1180(4), et champion du massacre des Juifs de Paris en 1182, massacre auquel il prit part personnellement, descendant dans la rue épée en main(5). La religiosité du fanatisme n'était que celle du Veau d'Or.

À la Saint-Barthélemy aussi le fanatisme "religieux" fut payant. D'abord Raison d'État : "Un Roi, une Foi". Les Huguenots étaient des bourgeois pleins d'écus, cela valait la peine de les égorger. Le roi Charles IX, fasciné par le sadisme de sa mère Catherine de Médicis, s'époumonait à crier :
"TUEZ, TUEZ !"
"On tuait son ennemi, on tuait son créancier, on tuait pour voler"
"...chariots encombrés de butin qu'emmenaient les massacreurs".
"Hommes, femmes, petits enfants, étaient mis à mort sans merci".(6)

Tout cela n'avait pas plus de rapport avec la religion que les tueries qui suivirent.

De 1618 à 1648 (la Guerre de Trente Ans) l'Allemagne fut mise à feu et à sang. On se battait au nom du Christ des uns contre le Christ des autres. Pourquoi ? Les Papes voulaient continuer à vendre des billets de faveur pour le "Paradis du Seigneur" appelés "Bulles d'Indulgence", en même temps que fourrer leur nez politicien dans les affaires publiques des Principautés concernées, tandis que les Princes teutons voulaient la liberté pour leurs bourgeois (dont l'argent gouvernait leurs terres) de pratiquer l'usure à la place des Juifs, contre lesquels, au siècle précédent, leur Luther avait ameuté un peuple encore inculte.

Oublions le passé pour faire plaisir aux Chantres de notre Civilisation. Ne soyons pas "anachroniques" comme ils disent, et voyons ce qui se passa encore récemment. Une lutte impitoyable. Une lutte de fauves. Comme s'il s'agissait de deux Communautés chrétiennes qui voudraient s'anéantir mutuellement, s'est déroulé en Irlande du Nord. Pourquoi ? Une lutte fanatique entre catholiques et protestants nous dit-on. Cependant, les chefs des deux confessions chrétiennes qui se combattaient sans aucune espèce de pitié, niaient catégoriquement le caractère religieux de cette lutte sanglante, qui amena des chrétiens d'une confession à incendier et profaner les Eglises de l'autre.

Ce fanatisme "irlandais" n'est pourtant pas autre chose que la lutte d'une communauté socialement et nationalement opprimée, contre une communauté d'oppresseurs. Les tueries des chrétiens d'Irlande n'ont qu'en apparence des mobiles religieux et tout le monde en est convaincu. Cela fait des siècles que dure le martyre de la malheureuse Irlande. Du peuple qui fit tant pour la christianisation des Anglo-Saxons. Et les Anglo-Saxons oppriment les Irlandais depuis des siècles, sur le terrain social et national à la fois. Après avoir exterminés les Britanniques en les mettant dans leurs Eglises avec leurs prêtres pour y mettre le feu (les SS n'ont pas inventé Oradour-sur-Glane) c'est sur les Irlandais qu'il se sont faits la main, avant de continuer avec les Peaux-Rouges, les Noirs, les "Wogs", les "Paks" et les "Gooks". En fait les Anglo-Saxons ne sont pas fanatiques, ils sont le berceau des "Libertés Individuelles". Non ! Aucun rapport avec la religion le fanatisme "irlandais". Ce n'est que la conséquence de la lutte des oppresseurs contre les opprimés pour maintenir la domination du "peuple supérieur".

Le Cardinal Primat d'Irlande William CONWAY, dans une interview publiée par NEWSWEEK du 4/9/72 disait :
"Le problème n'est pas religieux... les chefs des trois Églises Protestantes et moi-même vivons dans les termes les plus cordiaux. Le problème fondamental en Irlande est la peur des Unionistes (des protestants anglo-saxons) que la minorité catholique les surclasse un jour démographiquement. C'est peut-être une expression brutale, mais elle va au coeur du problème."

Mauvaise religion ? Pas du tout ! Mauvais système social ? Oui ! Mais le Capitalisme occidental n'est pas le produit de ce système social, il est son Créateur. Et le Créateur de cette sorte de Capitalisme est le "Homo Europaius" : c'est le mélange explosif d'individualisme et de capitalisme qui n'exista nulle part ailleurs. Ce n'est absolument pas la faute du christianisme, mais de ceux qui l'ont germanisé. Voilà ce qu'un vieil Indien des Caraïbes (Cuna) avait répondu à un missionnaire espagnol qui voulait le convertir au christianisme :
"Voyez-vous pater, vous êtes vous autres des chrétiens parce que Dieu naquit dans votre race étrangère, et pour cela nous autres ne connaissons pas Jésus Christ ; mais s'il s'était incarné dans notre race c'est nous qui serions des chrétiens, et nous serions meilleurs que vous autres, car vous faites verser du sang, vous faites des guerres et vous êtes cruels."(7)

C'était aux Européens en général que s'adressait le vieil Indien cuna, quant au fond, à travers le missionnaire espagnol, et pas aux Espagnols seuls, qui ne furent après tout pas les plus cruels. Dans sa "théologie", cet Indien des Caraïbes ne met pas en cause le christianisme mais ceux qui le prostituèrent.

Quand les brigands de l'Occident et de la Russie commencèrent à mettre la Chine en coupe réglée ; à l'obliger à coup de canons (Guerre de l'Opium 1839-1842) à fumer de l'opium ; à poser des écriteaux dans ses Parcs portant l'infamie: "interdit aux chiens et aux chinois", c'est avec la complicité de leurs missionnaires catholiques, protestants et orthodoxes qu'ils le firent. Le résultat du travail de ces zélés "christianisateurs" fut celui de l'indignation des Chinois contre leur "christianisme". Mais, écrivait le père de l'écrivain sino-belge, Han Su Yin (ingénieur chinois marié à une Belge et dont tous les enfants furent baptisés catholiques) :
"Ce fut plus tard que nous avons compris que ce n'était pas le christianisme en tant que tel qui était à blâmer, mais ceux qui se servirent du christianisme pour nous voler."(8)

Non, ce n'était pas "le christianisme en tant que tel" (le christianisme n'étant après tout qu'une religion comme une autre), mais la religion du Veau d'Or, et c'est pour cela que le fanatisme européen n'est pas plus religieux qu'idéologique, au contraire de celui de l'Islam et d'autres religions.

Fanatiques Musulmans ! Le théologien anglais T. WARE écrit qu' "En 1677 la première Église grecque était ouverte à Londres dans l'élégant quartier de Soho. Elle eut une carrière brève mais troublée, et fut fermée en 1682. Henry Compton, l'évêque anglican de Londres, défendit aux Grecs d'avoir une seule icône dans leur Église, et demanda que leur clergé omette toutes prières aux Saints désavoues par le Concile de Jérusalem en 1672, et répudient la doctrine de la Transsubstantiation."(9)

C'était cela la conduite de chrétiens envers d'autres chrétiens. La même Église grecque-orthodoxe persécutée dans un pays chrétien (comme elle le fut de tout temps pendant les Croisades), malgré ses grands pêchés envers l'Empire Ottoman au sein duquel elle fit souvent fonction de cinquième colonne de la Sainte Russie des Tzars, elle y avait pourtant toute liberté de pratiquer son Culte comme elle l'entendait. De plus, ses icônes, interdites dans un pays berceau des Libertés de l'Europe, étaient promenées en procession dans les rues des villes et des villages turcs les jours de manifestations religieuses. Alors même que l'Empire Ottoman était un État théocratique musulman dont le Sultan était en même temps le Khalife, c'est à dire le Vicaire de Mahomet, chef suprême de la religion, d'une religion pour laquelle une icône est un sacrilège, une profanation d'Allah. Mais l'intolérance ne concerne pas seulement l'évêque anglican. L'Impératrice grecque-orthodoxe Irène elle-même sous le prétexte qu'il n'adorait pas les icônes fit crever les yeux de son propre fils Constantin VI.

Dans sa Onzième Lettre Philosophique Voltaire témoigne d'un autre fait qui nous montre où est le Fanatisme : la pratique de la vaccination par les Circassiens. L'Européen Voltaire, qui n'aimait pas les peuples "remplis d'enflure asiatique" (Dix-Huitième Lettre Philosophique) eut vite fait de naturaliser anglaise une découverte circassienne, et probablement même arabe, puisqu'il écrit : "il y a quelques gens qui prétendent que les Circassiens prirent autrefois cette coutume aux Arabes". Ce qui est très vraisemblable d'ailleurs, et très conforme à. l'Histoire de la Médecine.

On prétendit que naturellement, les Musulmans en général et les Arabes en particulier sont des "fanatiques" parce qu'ils sont des suppôts de Satan. Que d'inepties n'a-t-on pas raconté en Europe au sujet du fondateur de l'Islam ! Ernest RENAN nous rapporte un tas de sottises et d'absurdités qu'on propageait au moyen âge sur le compte de Mahomet, et qui devraient nous faire rougir aujourd'hui. Mahomet y était considéré comme le diable en personne ; on prétendit qu'il fut Cardinal et que aigri de n'avoir pas été fait Pape, pour se venger de ses ex-collègues, il fonda la religion du diable qu'il était(10). C'était cela le niveau culturel du continent qui voulut porter ses "Lumières" aux "peuples primitifs". Mais même Ernest Renan, qui nous rapporte ces âneries en les critiquant, ne manque pas lui-même d'étaler un racisme pire encore lorsqu'il écrit :
"Toute personne un peu instruite des choses de notre temps voit clairement l'infériorité actuelle des pays musulmans...la nullité intellectuelle des races qui tiennent uniquement de cette religion leur culture...cette espèce de cercle de fer qui entoure sa tête (le turban), la rend absolument fermée à la science incapable de rien apprendre ni de s'ouvrir à une idée nouvelle."(11)
Ingrat Ernest Renan !

Mais Ernest Renan n'était pas seul. Il y a aussi les basses injures de la part d'hommes qui n'étaient pourtant pas des illettrés. Comme une réponse au respect que Mahomet témoigne envers la religion chrétienne dans son Coran, et même dans plusieurs passages, par exemple, s'adressant à la Vierge Marie :
"Ton Fils sera le Prodige et le bonheur de l'Univers, tel est l'Ordre du Ciel." (Le Coran, Sourate XIX, verset 20)
Un grand poète d'Espagne, Ferán Perez de Guzmán, écrit dans un de ses poèmes:
"El Corán suzio e vil
Del profeta mugeril"(12)

Ce qui veut dire "Le Coran sale et vil du prophète efféminé". Au pays du Machisme(13) le mot "efféminé" était la pire des insultes.

On a lu comment l'historien espagnol Americo Castro loue la coexistence des Musulmans, Juifs et Chrétiens en Espagne Musulmane, l'appelant "modèle prestigieux de tolérance islamique" (voir "La Croisade contre d'autres Chrétiens"). Mais une fois ce modèle prestigieux chassé militairement d'Espagne par les Chrétiens ce fut pour les Juifs et les Musulmans le dilemme : quitter leur pays ou accepter le baptême forcé. Et si après ce baptême on n'était pas jugé assez fervent chrétien ou on continuait à pratiquer dans le secret la religion de ses ancêtres, on était bon pour le Bûcher. Mieux que cela. Quand les Rois Catholiques reçurent la capitulation du dernier royaume musulman d'Espagne à Grenade en 1492, ils le firent en promettant aux assiégés et à leur Emir Abou Abdullah (que les Espagnols appelaient Boabdil) la totale liberté pour l'exercice de leur Culte. Mais, foi d'Homme Blanc, on tint cette promesse en faisant goûter aux Musulmans (et aux Juifs) les délices du chemin du Paradis, par les Bûchers de l'Inquisition.

Contrairement à ce fanatisme et à cette trahison (au plus haut niveau) de la parole donnée, voyons comment les Arabes se comportèrent envers des chrétiens assiégés, quand ils mirent pour la première fois les pieds sur la Péninsule ibérique. Qui d'autre qu'un historien espagnol pourrait nous renseigner à ce sujet ? C'était en avril de l'an de grâce 713. Les armées musulmanes victorieuses, venant de Sevilla, avaient atteint la province de Murcia. Le chef des armées wisigoths en Andalousie, Teodomiro, s'était retranché à. Orihuela, où l'assiégea le fils de Muza, Abdelaziz.
"Grande fut sa surprise voyant les murailles de la ville couronnées d'une masse de guerriers. Il se préparait, nonobstant, à donner l'assaut, quand il vit sortir de la cité un jeune gaillard qui, se dirigeant vers lui, sollicitait un entretien de la part du caudillo godo (chef wisigoth). L'Arabe le fit entrer sous sa tente, écoutant avec la plus grande courtoisie les propositions de paix du caballero chrétien. Et en cette célèbre entrevue se rédigea un document des plus curieux de cette époque, dont voici le texte :

"écrit d'Abdelaziz, fils de Muza, pour Tadmir ben Godos (Teodomiro, fils des wisigoths) : que la paix lui soit accordée, qu'elle soit pour lui une stipulation et un pacte de la part de Dieu et de son Prophète, à savoir : qu'il ne se fera guerre ni à lui ni aux siens ; qu'il ne sera dépossédé ni aliéné de son royaume ; que les fidèles (ainsi se nommaient les Arabes) ne tueront, ni mèneront en captivité, ni sépareront les chrétiens de leurs femmes et enfants ; ni leur feront violence pour ce qui concerne leur religion ; que leurs temples ne seront pas incendiés(...) sans autre obligations de sa par que celles stipulées ci-dessous..."(14)

C'est à dire celles d'acceptation du vasselage, comme était la coutume en ces temps, en Europe même, entre vassaux et Suzerain chrétiens. Conclu ce traité, poursuit l'historien Lafuente, se référant à des chroniqueurs de 1'époque, Abdelaziz demanda à connaître personnellement Teodomiro. Alors le caballero chrétien se découvrit au jeune Arabe être lui même Teodomiro en personne. Surpris de cela, les Arabes voulurent célébrer l'événement par un banquet, à la suite duquel ils demandèrent à voir ces nombreux guerriers qui couvraient la veille les murailles de la ville. Alors Teodomiro leur fit une deuxième surprise leur disant qu'il s'agissait là d'un stratagème, que ces "guerriers" étaient des femmes déguisées et munies de casques et de lances. "Les Arabes rirent aux éclats de l'astuce de Teodomiro, et cela établit une confraternité entre le caballero chrétien et le Musulman Abdelaziz", conclut Lafuente.

Ce fut cela l'invasion de l'Espagne par les "fanatiques" Arabes. Comme écrit un autre historien espagnol (Americo CASTRO) : "modèle prestigieux de tolérance islamique". Quel contraste avec "La Croix chassant le Croissant de l'Europe" !! Quel contraste de MORALITÉ !

La Moralité est vraiment notre côté le plus faible. Après avoir trahi, trompé, frustré les Peaux-Rouges de leurs terres en violant systématiquement tous les traités qu'on avait conclus avec eux, à la fin on les extermina. Une fois exterminés - moins quelques uns qu'on a laissés vivre, juste pour le tourisme et les études anthropologiques - Tartufe exprima ses regrets, par le truchement du Président des États Unis Rutherford B. Haynes, qui déclara laconiquement, en 1877, au Congrès :
"Beaucoup, si non la plupart, de nos guerres avec les Indiens ont eu pour origine des promesses non tenues et des actes d'injustice de notre part".

Tartuffe parce que, il n'y a pas encore longtemps, on montrait sur nos écrans les Peaux-Rouges sous les traits de fourbes, d' "assassins perfides", en opposition aux "chevaleresques" Cow-boys. C'est dans cet esprit qu'on apprenait à nos enfants à jouer à l'Indien.

Pauvres Apaches ! L'Homme Blanc d'Amérique du Nord les extermina physiquement. En Europe on suivait. En France, par exemple, des journalistes ignorants ou sans scrupules chargés de rédiger les rubriques des faits divers trouvaient spirituel de baptiser "Apaches" les malfaiteurs, ceux qui attendaient la nuit leurs victimes aux coins des rues de Paris mal éclairées avec un poignard dans la main. Pauvres Apaches ! On les a attendus aux coins des bois et des marais pour les "poignarder" au Mousqueton afin de leur voler leurs terres. Après les avoir exterminés, on donna leur nom à de vulgaires criminels, à NOS criminels ! Un autre d'Homme Blanc, celui d'Espagne, qui tua pas mal d'Amérindiens avant les Anglo-Saxons, écrivait dans ses dictionnaires : Apaches, "INDIENS SAUVAGES ET SANGUINAIRES"(15). Et une statue de plus pour Cortés et Pizarro !!!

Les ouvrages furent légion en occident à mette en relief des faits historiques - en les grossissant - où de la soldatesque musulmane commit des crimes de guerre. Les Musulmans ne sont pas des petits saints tombés du Ciel. Ils sont des hommes, c'est à dire des plus féroces parmi la gente animale - du règne de laquelle ils ne seraient d'ailleurs pas sorti sans cela. Mais de tels cas, chez eux sont de la Paille, qu'en montrant d'un doigt accusateur on veut cacher notre Poutre. Cette Poutre sont nos exécutions de hautes oeuvres élevées maintenant au niveau atomique.

Des cas par exemple comme celui du feu Président des États Unis Harry S. Truman. Il a eut droit à des obsèques nationales et un mois de deuil National. Les télégrammes de condoléances du "monde civilisé" l'ont immortalisé dans le Panthéon de nos héros. Cet homme fut celui qui en 1945 fit brûler vifs dans d'atroces souffrances 200.000 hommes, femmes, enfants, vieillards, tous des civils, en quelques minutes sous les bombes atomiques. Vive le Progrès et God bless America ! L'Aviateur qui exécuta cet ordre criminel, cette tuerie apocalyptique, perdit par la suite la raison. Truman, lui, la garda bien claire pour continuer en Corée avec une guerre bactériologique.

Mais pas de critique unilatérale contre nos cousins d'Amérique. Ils sont "nous". Pendant qu'on palabrait avec Ho Chi Min à Rambouillet sur l'amitié franco-vietnamienne, on donnait l'ordre à l'Amiral d'Argenlieu de bombarder Haiphong pour massacrer six mille de ses habitants. D'Argenlieu eut des remords de conscience. Entre sa conscience de chrétien et son serment de défendre ce qu'il croyait être La Patrie, il avait mal choisi. D'Argenlieu, honnête homme, entra dans les ordres pour demander pardon à Dieu.

BASILE Y.


1/. Bartolomé de Las Casas, HISTORIA DE LAS INDIAS, Mexico 1951, tome III, page 363.
2/. Bartolomé de Las Casas, HISTORIA DE LAS INDIAS, Mexico 1951, tome III, page 199.
3/. Le Pape de la IVe Croisade des Chrétiens contre d'autres Chrétiens.
4/. Abraham Léon, LA CONCEPTION MATÉRIALISTE DE LA QUESTION JUIVE, 1968, page 92.
5/. José Amador de Los Rios, HISTORIA SOCIAL, POLÍTICA Y RELIGIOSA DE LOS JUDIOS DE ESPAÑA Y PORTUGAI, Aguilar 1960, Madrid, page 190.
6/. Henri Martin, HISTOIRE DE FRANCE, tome II, page 192.
7/. Mariano Izquierdo Gallo, MITOLOGIA AMERICANA, édiciones Guadarrama, Madrid 1957, page 192.
8/. Han Su Yin, THE CRIPPLED TREE, éditions Jonathan Cape, London 1970, page 67.
9/. Timothy Ware, THE ORTHODOXE CHURCH, Penguin, Londres 1969, page 180.
10/. Ernest Renan, "ÉTUDES D'HISTOIRES RELIGIEUSES", Calman-Levy 1929, Chapitre : "Mahomet et les origines de l'Islamisme"
11/. Ernest Renan, L'ISLAMISME ET LA SCIENCE, Calman-Levy 1883, pages 2 et 3. Cité par Maxime Rodinson dans "Marxisme et Monde Musulman", Le Seuil, page 97.
12/. Cité par Americo Castro, DE LA EDAD CONFLICTIVA, Madrid 1964, page 141.
13/. De "Macho", en espagnol mâle.
14/. Modesto LAFUENTE, Oeuvre cité, tome II, pages 91 et 132.
15/. Diccionario Enciclopedico, ESPASA-CALPE, Madrid 1933.

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Mohamed ZEMIRLINE

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