mardi 12 mai 2015

ESCLAVAGE EN TERRE D’ISLAM



ESCLAVAGE EN TERRE D’ISLAM


                                   Au Nom de Dieu, Clément et Miséricordieux
« …Et que la paix soit sur quiconque suit le droit chemin ! »
Saint-Coran, Sourate 20 Verset 47

Ce texte a été écrit par le frère kain82, que Dieu l'en récompense. Amine. Ce texte se veut informatif sur la notion de l'esclavage tel que l'Islam l'a conçu et qui n'a rien à voir avec l'esclavage occidental. Les références islamiques sont claires quant à la condamnation de ce type d'esclavage.

Pour mettre fin à cette pratique antique (qui existait déjà avec les Romains, les Grecs, etc), l'Islam préconise la pédagogie en affranchissant les esclaves petit à petit. Ainsi en Islam « les esclaves sont vos frères», de plus ce dernier pouvait demander sa libération quand il le voulait comme le stipule le Coran.

                                          
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T A B L E  D E S  M A T I E R E S


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Que disent les textes ?


Pour mettre fin à cette pratique antique (qui existait déjà avec les Romains, les Grecs, etc), l'Islam préconise la pédagogie en affranchissant les esclaves petit à petit. Ainsi en Islam « les esclaves sont vos frères», de plus ce dernier pouvait demander sa libération quand il le voulait comme le stipule le Coran.

Basile Y, très critique envers sa propre civilisation, nous dit que confondre l'esclavage en terre d'Islam avec celui pratiqué par les Occidentaux c'est «FAIRE L'ANE POUR AVOIR DU FOIN» (voir l'article ICI). Il ira même jusqu'à dire :
La différence entre cette sorte d'esclavage et celui pratiqué en Europe à partir du XVIe siècle est la différence entre une institution de prisonniers de guerre reconnue de tous et un GENOCIDE perpétré sans le moindre scrupule, et qui coûta la vie à 200.000.000 d'Africains, d'après les estimations d'un Africain aussi modéré et ami de l'Europe, que le Président Sédar Senghor.

Il n'existe aucun verset du Coran qui stipule la mise en esclavage d'un peuple en fonction de sa couleur de peau, de son ethnie ou de son appartenance religieuse. Une telle discrimination raciale provient de la Bible et de la malédiction de Cham (qui n'existe pas dans le Coran) que les occidentaux ont utilisé et confirmé à travers l'Histoire et surtout l'application du CODE NOIR, véritable honte à la dignité humaine.
Je vous laisse découvrir ce texte très intéressant, qui montre très clairement que les sources islamiques condamnent l'esclavage. Que des arabes ont pratiqué est un fait avéré par l'histoire, mais dire qu'ils suivent les enseignements islamiques est un mensonge.
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SOMMAIRE

I/ QUELQUES DÉFINITIONS
II/ LES SOURCES D’ESCLAVES EN ISLAM
III/ LES PRISONNIERS DE GUERRE
IV/ L’ESCLAVE EN ISLAM

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L’ESCLAVAGE EN ISLAM
PARTIE 1
Par kain82


I -  QUELQUES DÉFINITIONS


Esclave : c’est une personne qui n'est pas de condition libre, qui appartient à un maître exerçant sur elle un pouvoir absolu. Il est considéré comme un outil économique, qui peut donc être loué, donné, vendu ou hérité. Il n’a pas ou très peu de droits, et n’est pas habilité à protester contre les ordres de son propriétaire.

Esclavage :
les principales caractéristiques de l’esclavage sont le travail ou des services par la force, ainsi que le fait que la personne physique est considérée comme la propriété d'une autre personne, son propriétaire, à la volonté duquel elle est entièrement assujettie

Traite :
la traite des esclaves comprend tout acte de capture, d'acquisition ou de cession d'un individu en vue de le réduire en esclavage; tout acte de cession par vente ou échange d'un esclave acquis en vue d'être vendu ou échangé, ainsi que, en général, tout acte de commerce ou de transport d'esclaves. (Convention relative à l'esclavage, 1926).
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II - LES SOURCES D’ESCLAVES EN ISLAM


Sourate 51 : AD-DARIYAT (QUI ÉPARPILLENT)
56. Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent.

Sourate 31 : LUQMAN (LUQMAN)
26. A Allah appartient tout ce qui est dans les cieux et en terre. Allah est Celui qui se suffit à Lui-même, Il est Le Digne de louange !

Il ressort de ces deux versets deux constats importants :
-Tout ce qui existe appartient à Dieu
-Les humains sont les serviteurs de Dieu

En prenant en compte ces deux paramètres, un humain qui réduirait en esclavage un autre humain serait un voleur, pire un mécréant car il aurait volé la propriété de Dieu. Cela est corroboré par ces trois hadiths qui interdisent formellement l’esclavage :

BUKHARI Volume 3, Book 34, Number 430:
Narré par Abu Huraira : Le Prophète a dit :
« Allah a dit : Je serais contre 3 personnes le Jour de la Résurrection:
1-Une qui fait un pacte en Mon Nom, mais qui le trahit
2-Une qui vend une personne libre (comme esclave) et s’enrichit avec son prix
3-Et une qui emploie un manœuvre, lui fait faire tout le travail mais ne le paye pas. »

BUKHARI Volume 3, Book 36, Number 470:
Narré par Abu Huraira : Le Prophète a dit :
« Allah a dit : ‘Je serais l’adversaire de 3 types de personnes le Jour de la Résurrection’ :
1-Une qui fait un pacte en Mon Nom, mais qui le trahit
2-Une qui vend une personne libre (comme esclave) et s’enrichit avec son prix
3-Et une qui emploie un manœuvre, lui fait faire tout le travail mais ne le paye pas. »

ABU DAWUD Book 2, Number 593 :
Narré par Abdullah Ibn Umar :
Le Prophète (paix et bénédiction sur lui) a dit : « Il y a trois types de personnes dont la prière ne sera pas acceptée par Allah : une personne qui va auprès de gens qui ne l’aiment pas, une personne qui vient dibaran, ce qui veut dire qu’il y vient (la prière) trop tard, et une personne qui réduit en esclavage un homme ou une femme libre. »

De tous temps, l’esclavage a existé grâce à trois sources principales :
-Les razzias
-Les marchés d’esclaves
-Les prisonniers de guerre

D’après les hadiths ci-dessus, on peut établir les règles suivantes :

* Acheter des esclaves dans les marchés concernés en vue de les exploiter, revient à être complice de l’esclavage. C’est donc illégal.
* Acheter des esclaves en vue de les libérer, ou bien en vue de leur offrir un emploi, est légal puisque cela ne porte pas atteinte à la dignité de la personne.
* Faire une razzia pour kidnapper des gens en vue de les vendre ou de les exploiter comme esclaves est illégal.
* Les prisonniers de guerre constituent la seule source que Dieu a légalisée.

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III - LES PRISONNIERS DE GUERRE


1 - LA REGLE


Sourate AL-ANFAL
67. Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d'avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre. Vous voulez les biens d'ici-bas, tandis qu'Allah veut l'au-delà. Allah est Puissant et Sage.

Dieu dit qu’il est préférable que l’ennemi soit en position de faiblesse avant de prendre des prisonniers de guerre, afin que les négociations puissent aboutir à une solution humaine. Mais ce n’est en aucun cas une interdiction formelle.

2 - LES NORMES

Sourate MUHAMMAD
4. Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu'à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c'est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d'Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions.

a) La libération gratuite :

BUKHARI Volume 4, Book 52, Number 282:
Narré par Abu Mussa : le Prophète a dit :
« Libérez les captifs, nourrissez celui qui a faim et visitez les malades. »

BUKHARI Volume 4, Book 53, Number 372:
Narré par Nafi : Umar bin Khatab dit : « O Apôtre d’Allah ! J’ai fait vœu d’effectuer le Itikaf pour un jour complet pendant la période préislamique. » Le Prophète lui ordonna alors de remplir son vœu. Umar acquis deux captives des prisonniers de guerre de Hunain et les laissa dans une des maisons à la Mecque. Quand l’Apôtre d’Allah libéra les captifs de Hunain sans rançon, ils sortirent marcher dans les rues. Umar dit (à son fils) : « O Abdullah ! Va voir ce qui se passe. « Abdullah répondit : « L’Apôtre d’Allah a libéré les esclaves sans rançon. « Il lui dit : « Va et libère les deux femmes esclaves. » …
MUSLIM Book 015, Number 4074:
… et le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) lui donna une esclave parmi le 1/5 (du butin de guerre prévu pour le Saint Prophète). Et quand le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) libéra les prisonniers de guerre. Umar bin Khattab entendit des voix dire : « Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) nous a libéré. « il dit : « Qu’est-ce que cela ? « Ils dirent :
« Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a libéré les prisonniers de guerre (qui avaient été distribués). « Sur ce il (Umar) dit : « Abdullah, va chez l’esclave et libère-la. «

MUSLIM Book 019, Number 4361:
Il a été narré sous l’autorité d’Abu Huraira qui dit : « Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) envoya quelques cavaliers au Najd. Ils capturèrent un homme qui était de la tribu de Banu Hanifa et s’appelait Thumama bin Uthal. Il était le chef des Yamama. Les gens l’attachèrent à un des piliers de la mosquée. Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) vint le voir et dit : « O Thumama, qu’en penses-tu ? » Il répondit : « Muhammad, j’ai une bonne opinion de toi. Si tu me tues, tu tueras une personne qui a versé le sang. Si tu me fais une faveur, tu feras une faveur à une personne reconnaissante. Si tu veux des richesses, demande et tu auras ce que tu demanderas. » Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) le laissa (dans cet état) pendant deux jours, puis il revint et dit : « Qu’en penses-tu, O Thumama ? » Il répondit : « Ce que je t’ai déjà répondu. Si tu me fais une faveur, tu feras une faveur à une personne reconnaissante. Si tu me tues, tu tueras une personne qui a versé le sang. Si tu veux des richesses, demande et tu auras ce que tu demanderas. » Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) le laissa jusqu’au lendemain, puis revint et lui dit : « Qu’en penses-tu, O Thumama ? » Il répondit : « Ce que je t’ai déjà répondu. Si tu me fais une faveur, tu feras une faveur à une personne reconnaissante. Si tu me tues, tu tueras une personne qui a versé le sang. Si tu veux des richesses, demande et tu auras ce que tu demanderas. »
Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit : « Libérez Thumama. » Il alla à la palmeraie devant la mosquée et prit un bain.
Ensuite il entra dans la mosquée et dit : « Je témoigne qu’il n’y a pas de divinité à part Allah et je témoigne que Muhammad est Son serviteur et Son Messager …»

b) La rançon :

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 716:
Narré par Marwan et Al-Miswar bin Makhrama : quand les délégués de la tribu de Hawazin vinrent au Prophète et lui demandèrent de leur rendre leurs propriétés et captifs. Le Prophète se leva et leur dit : « J’ai d’autres personnes impliquées avec moi dans cette affaire et la meilleure parole pour moi est la vraie, vous pouvez choisir entre les propriétés ou les prisonniers, car j’ai retardé la distribution. « Le Prophète les attendit plus de dix jours depuis son arrivée à Taif. Alors lorsqu’il leur apparut évident que le Prophète ne leur rendrait que l’un des deux, ils dirent : « Nous choisissons les prisonniers ». Le Prophète se leva et glorifia et louangea Allah comme Il le méritait et dit : « Ama baad, ces frères viennent à nous repentants, et il est logique de leur rendre les captifs.
Alors, si l’un de vous veut le faire comme une faveur alors qu’il le fasse, et celui qui veut garder sa part jusqu’à ce que nous le récompensions avec le tout premier butin de guerre que Allah nous donnera, alors il peut le faire (abandonner les captifs). « Les gens dirent unanimement : « Nous le faisons de plein gré. » Le Prophète dit : « Nous ne savons pas lequel d’entre-vous est d’accord et lequel ne l’est pas, alors repartez et laissez vos chefs nous transmettre votre décision. « Alors, tous repartirent et discutèrent de l’affaire avec leurs chefs, qui revinrent et informèrent le Prophète que tous acceptaient de rendre les captifs. C’est ce qui nous est parvenu au sujet des captifs de Hawazin. Anas narra que Abbas dit au Prophète : « J’ai payé ma rançon et celle de Aqil ».

MUSLIM Book 014, Number 4027:
Imran bin Hussain reporta que la tribu de Thaqif était alliée des Banu Uqail. Thaqif prit deux personnes parmi les Compagnons du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) comme prisonniers. Les Compagnons du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) prirent une personne à Banu Uqail comme prisonnier, et capturèrent al-Adbi (la chamelle du Saint Prophète). Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) vint vers lui et il était attaché avec des cordes. Il dit : « Muhammad. « Il s’approcha de lui et dit : « Qu’est-ce qu’il y a avec toi ? « Il (le prisonnier) dit : « Pourquoi m’avoir prit comme prisonnier et pourquoi avoir attrapé un pèlerin ? « Il (le Saint Prophète) dit : « Je t’ai attrapé pour les crimes de vos alliés, Banu Thaqif. « Il (le Saint Prophète) s’éloigna et il l’appela encore et dit : « Muhammad, Muhammad. « Etant donné que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) était plein de compassion et sensible, il revint vers lui et dit : « Quel es ton problème ? « Il dit : « Je suis un Muslim. « Sur ce, il (le Saint Prophète) dit : « Si tu l’avais dit quand tu étais maître de toi-même, tu aurais beaucoup gagné. « Il s’éloigna alors, et il (le prisonnier) l’appela encore : « Muhammad, Muhammad. « Il revint et dit :
« Quel es ton problème ? « Il dit : « J’ai faim, nourris-moi, et j’ai soif, donne-moi à boire. « Il (le Saint Prophète) dit : « C’est pour satisfaire tes besoins. « Il fut ensuite rançonné pour les deux personnes (qui étaient prisonniers de Thaqif)…

MUSLIM Book 019, Number 4345:
Il fut narré sous l’autorité de Salam (bin al-Akwa) qui dit : « Nous avons combattu contre les Fazara et Abu Bakr était notre commandant. Il avait été nommé par le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui). Quand nous n’étions qu’à une heure de distance du point d’eau de l’ennemi, il nous ordonna d’attaquer.
Nous avons fait une halte durant la dernière partie de la nuit pour nous reposer, ensuite nous avons attaqué de toutes parts et avons atteint leur point d’eau où nous avons combattu. Quelques ennemis furent tués et quelques-uns furent faits prisonniers. Je vis un groupe de personnes composé de femmes et d’enfants. J’ai eu peur qu’ils n’atteignent la montagne avant moi, alors j’ai tiré une flèche entre eux et la montagne. Quand ils virent la flèche, ils s’arrêtèrent. Alors je les ai ramené. Parmi eux était une femme des Banu Fazara. Elle portait un manteau de cuir. Avec elle, il y avait sa fille qui était la plus belle des filles d’Arabie. Je les ai ramenés devant Abu Bakr qui me donna cette fille comme prix.
Nous arrivâmes à Médine, je ne l’avais pas encore dévêtue que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) me rencontra dans la rue et dit : « Donne-moi cette fille, O Salam. » Je dit : « Messager d’Allah, elle me fascine. Je ne l’ai pas encore dévêtue. » Quand je le rencontrai le jour suivant, le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit : « O Salam, donne-moi cette fille, que Dieu bénisse ton père. » Je dit : « Elle est pour toi, Messager d’Allah ! Par Allah, je ne l’ai pas encore dévêtue. » Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) la renvoya à la Mecque, et l’échangea comme rançon contre plusieurs musulmans prisonniers à la Mecque. »

MUSLIM Book 019, Number 4360:
Il a été narré sous l’autorité de Umar Ibn al-Khattab qui dit : « Le jour de la bataille de Badr, le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) jeta un coup d’œil sur les infidèles, et ils étaient 1000 tandis que ses Compagnons étaient 319...

Les musulmans ce jour là tuèrent 70 personnes et capturèrent 70 autres. Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit à Abu Bakr et Umar (qu’Allah soit satisfait d’eux) : « Quelle est votre opinion à propos des captifs ? » Abu Bakr dit : « Ils sont nos parents et amis. Je pense que tu devrais les relâcher après les avoir rançonné. Ce sera une source de force pour nous sur les infidèles. Il est fort possible que Allah les guide vers l’Islam. » Ensuite le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit : « Quelle est ton opinion, Ibn Khattab? » Il dit : « Je n’ai pas la même opinion que Abu Bakr. Je pense que tu devrais nous les livrer afin que nous leur coupions la tête. Livre Aqil à Ali pour qu’il lui coupe la tête, et livre-moi untel et untel pour que je lui coupe la tête. Ils sont les chefs des incroyants et des vétérans parmi eux. » Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) approuva l’opinion de Abu Bakr et pas la mienne.
Le lendemain quand je vins voir le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui), je le trouvais assis avec Abu Bakr en train de pleurer. Je dis : « Messager d’Allah, pourquoi toi et ton Compagnon pleurez ? Donnez-moi la raison, afin que je pleure aussi, et sinon je prétendrais pleurer par sympathie avec vous. » Le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit : « Je pleure pour ce qui est arrivé à tes compagnons pour avoir prit la rançon (des prisonniers). On me montra la torture qui leur fut infligée. Cela était aussi proche de moi que cet arbre là. » (Il pointa du doigt l’arbre proche de lui)

Ensuite Dieu révéla les versets suivants :
« 67. Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d'avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre. Vous voulez les biens d'ici-bas, tandis qu'Allah veut l'au-delà. Allah est Puissant et Sage. 68. N'eût été une prescription préalable d'Allah, un énorme châtiment vous aurait touché pour ce que vous avez pris. [De la rançon] 69. Mangez donc de ce qui vous est échu en butin, tant qu'il est licite et pur. Et craignez Allah, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. « (Sourate AL-ANFAL) «

Aux deux normes précédentes, s’ajoutent l’exécution et l’asservissement :
-L’exécution étant un cas extrême, elle ne doit cibler que les criminels de guerre et seul le commandant d’armée peut en donner l’ordre.
-Quant à l’asservissement, toutes les nations l’ont pratiqué, avant et après l’Islam. Et c’est de loin la solution la plus humaine.

3-TRAITEMENT RESERVE AUX PRISONNIERS

Dieu invite toujours les musulmans à agir avec bonté et justice, et ne pas se laisser guider par la haine :

Sourate AL-MAIDA
8. Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Dieu et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Dieu. Car Dieu est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.

a) La compassion

Sourate AL-ANFAL
70. ô Prophète, dis aux captifs qui sont entre vos mains : “Si Allah sait qu'il y a quelque bien dans vos cœurs, Il vous donnera mieux que ce qui vous a été pris et vous pardonnera. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
71. Et s'ils veulent te trahir..., c'est qu'ils ont déjà trahi Allah [par la mécréance]; mais Il a donné prise sur eux [le jour de Badr]. Et Allah est Omniscient et Sage.

BUKHARI Volume 5, Book 59, Number 628:
Narré par le père de Salim : le Prophète envoya Khalid bin al-Walid vers la tribu de Jadhima et Khalid les invita à l’Islam, mais ils ne pouvaient dire « Aslamna » (nous avons embrassé l’islam), mais ils commencèrent à dire « Saba’na ! Saba’na « (nous sortons d’une religion vers une autre). Khalid en tua quelques-uns et prit comme captifs certains, et nous donna à chacun un captif. Au lever du jour, Khalid ordonna que chaque homme (soldat musulman) tue son captif. J’ai dit : « Par Allah, je ne tuerais pas mon captif, et aucun de mes compagnons ne tuera son captif. »
Le Prophète apprit la nouvelle, et nous lui avons raconté toute l’histoire. Sur ce, il leva les bras et dit deux fois : « O Allah ! Je ne suis pas responsable de ce que Khalid a fait. »

b) La nourriture

Sourate AL-INSAN
5. Les vertueux boiront d'une coupe dont le mélange sera de camphre,
6. d'une source de laquelle boiront les serviteurs d'Allah et ils la feront jaillir en abondance. .
7. Ils accomplissent leurs voeux et ils redoutent un jour dont le mal s'étendra partout.
8. et offrent la nourriture, par amour pour Lui, au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier,
9. (disant) : “C'est pour le visage d'Allah que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude.
10. Nous redoutons, de notre Seigneur, un jour terrible et catastrophique”.

c) Le respect de la dignité

BUKHARI Volume 4, Book 52, Number 252:
Narré par Jabir bin Abdullah : le jour de la bataille de Badr, les prisonniers de guerre furent emmenés, y compris Al-Abbas qui était dévêtu. Le Prophète chercha une chemise pour lui. Il vit que la chemise de Abdullah bin Ubai lui irait, alors le Prophète le laissa la porter (Al-Abbas). Ce fut la raison pour laquelle le Prophète enleva et donna sa propre chemise à Abdullah. (Le narrateur ajouta : « Il avait fait au Prophète une faveur que le Prophète voulait récompenser. »)

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IV - L’ESCLAVE EN ISLAM


1-LES DROITS

a)La liberté à la demande

Sourate 24 : AN-NOUR
33. ...Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d'affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés...
Ce verset indique que si l’esclave demande un contrat d’émancipation, le patron n’a pas d’autre choix que de le libérer, car c’est un ordre de Dieu. Il reste juste à définir ce que l’on entend par « si vous reconnaissez du bien en eux. »

Selon le tafsir d’Ibn Kathir, reconnaître du bien dans l’esclave peut signifier avoir de l’argent pour s’émanciper, être honnête, ou encore avoir les capacités de se prendre en charge (gagner son propre argent).
Toujours selon le tafsir d’Ibn Kathir, la phrase « donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. « signifie leur donner une part du Zakat afin de faciliter leur émancipation.

Selon le tafsir d’Ibn Abbas (cliquer sur English pour le tafsir en anglais), la phrase « si vous reconnaissez du bien en eux. « signifie que l’esclave doit être droit et fidèle à ses promesses.
Et la phrase « donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. « signifie que le patron est encouragé à donner 1/3 du prix du contrat d’affranchissement à son ex-esclave.

Selon le tafsir de Al-Jalalayn (cliquer sur English pour le tafsir en anglais), la phrase « si vous reconnaissez du bien en eux. « signifie que l’esclave doit être digne de confiance et avoir la capacité de rassembler l’argent du contrat d’affranchissement.
Et la phrase « donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. « signifie que le patron est encouragé à réduire le prix de l’émancipation de l’esclave.

Ce verset est très important, car il permet explicitement à tout esclave, peut importe l’origine ethnique, de pouvoir acheter sa liberté. Et le patron n’a aucun droit de l’en empêcher, sinon il suffit à l’esclave de porter l’affaire devant le qadi (juge) pour avoir gain de cause.
Il y a bien sûr des exceptions, par exemple un esclave dangereux (voleur, menteur, traître …) pour la communauté ne pourra pas être libéré. Cette condition permet à l’esclave d’avoir toujours à l’esprit que sa libération dépend presque entièrement de son comportement avec autrui.
Lorsqu’un esclave demande sa liberté, outre le fait que son patron doit obligatoirement le libérer s’il répond aux conditions, l’Etat doit lui donner une part des aumônes pour lui faciliter sa libération :

Sourate 2 : AL-BAQARAH
177. La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelque amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d'acquitter la Zakat …

Sourate 9 : AT-TAWBAH
60. Les Sadaqats ne sont destinés que pour les pauvres ... l'affranchissement des jougs ...
Sourate 90 : AL-BALAD
12. Et qui te dira ce qu'est la voie difficile ?
13. C'est délier un joug [affranchir un esclave],

BUKHARI Volume 3, Book 50, Number 895:
Narré par Ibn Umar : Umar bin Khabar eut une terre à Khaibar et alla consulter le Prophète en lui disant : « O Apôtre d’Allah, j’ai une terre à Khaibar meilleure que tout ce que j’ai jamais eu, que me suggères-tu d’en faire ? » Le Prophète lui dit : « Si tu veux, tu peux la donner en tant que don et donner ses fruits en charité. « Alors Umar la donna en charité en tant que don à la condition qu’elle ne soit ni vendue ni donnée en présent et ne soit pas héritée, mais ce qu’elle produira sera donné en charité aux pauvres, à la famille et aux amis, pour libérer les esclaves, pour la Cause d’Allah, pour les voyageurs et invités ; et qu’il n’y aurait pas de mal à ce que le gardien du don mange de ses produits en accordance à ses besoins avec de bonnes intentions, et qu’il nourrisse les autres avec sans les garder pour le futur. »

MUSLIM Book 005, Number 2181:
Abu Huraira a rapporté que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit : « Du dinar que vous dépensez dans le chemin d’Allah, ou pour libérer un esclave, ou comme aumône au nécessiteux ou pour aider votre famille, celui qui est le plus récompensé est celui que vous dépensez pour votre famille. »


Mais l’esclave peut aussi faire appel à une tierce personne :

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 737:
Narré part Aïsha : Buraira vint me voir et dit : « J’ai passé un contrat de libération avec mes maîtres pour 9 Uqiyas (d’or) à payer pour cette année. Donc, je viens chercher ton aide. « Aïsha dit :
« Si tes maîtres acceptent, je paierais la somme immédiatement et te libérerais à condition que la Wala soit pour moi. « Buraira alla chez ses maîtres mais ils refusèrent l’offre. Elle revint et dit : « Je leur ai mentionné l’offre, mais ils refusent tant que la Wala n’est pas pour eux. « L’Apôtre d’Allah entendit cela et me questionna sur cela, je lui ai raconté. Il dit :
« Achète-la et libère-la, et stipule que la Wala est pour le libérateur »…

Et dans le cas où la personne n’a pas assez d’argent pour répondre à la requête de l’esclave, elle devra lui trouver du travail :

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 704:
Narré par Abu Huraira : le Prophète a dit : « Celui qui libère sa part d’un esclave en possession partagée devrait le libérer complètement en payant le reste de son prix de son propre argent s’il en a assez, sinon le prix de l’esclave devra être estimé et l’esclave devra être aidé a travailler sans surcharge jusqu’à ce qu’il paye le reste de son prix. »

BUKHARI Volume 3, Book 44, Number 682:
Narré par Abu Huraira : le Prophète a dit : « Celui qui libère sa part d’un esclave en possession partagée, il est essentiel pour lui qu’il libère l’esclave complètement s’il a suffisamment d’argent. Sinon, il devra trouver du travail à l’esclave (pour gagner de quoi se libérer lui-même), sans le surcharger de travail. »

b) La liberté pour expiation

Sourate 2 : Al-BAQARAH
178. ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués : homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme. Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne grâce. Ceci est un allégement de la part de votre Seigneur et une miséricorde. Donc, quiconque après cela transgresse, aura un châtiment douloureux.

Sourate 4 : AN-NISSA
92. Il n'appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n'est par erreur. Quiconque tue par erreur un croyant, qu'il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n'y renonce par charité. Mais si [le tué] appartenait à un peuple ennemi à vous et qu'il soit croyant, qu'on affranchisse alors un esclave croyant. S'il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu'on verse alors à sa famille le prix du sang et qu'on affranchisse un esclave croyant. Celui qui n'en trouve pas les moyens, qu'il jeûne deux mois d'affilée pour être pardonné par Allah. Allah est Omniscient et Sage.

Sourate 5 : AL-MAIDAH
89. « Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l'intention d'exécuter.
L'expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave.
Quiconque n'en trouve pas les moyens devra jeûner trois jours. Voilà l'expiation pour vos serments, lorsque vous avez juré. Et tenez à vos serments, Ainsi Allah vous explique Ses versets, afin que vous soyez reconnaissants ! »

Sourate 58 : AL-MUJADALAH
3. « Ceux qui comparent leurs femmes au dos de leurs mères, puis reviennent sur ce qu'ils ont dit, doivent affranchir un esclave avant d'avoir aucun contact [conjugal] avec leur femme. C'est ce dont on vous exhorte. Et Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. »

MALIK Book 18, Number 18.9.28:
Yahya me relata de Malik de Ibn Shihab de Hunayd ibn Abd ar-Rahman ibn Awf de Abu Huraira qu’un homme cassa le jeun de Ramadan, et le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) lui ordonna de faire la Kaffara en libérant un esclave, ou en jeûnant deux mois consécutifs ou en nourrissant 60 pauvres …

MUSLIM Book 015, Number 4079:
Zadhan rapporta que Ibn Umar appela son esclave et trouva les marques (de coups) sur son dos. Il lui dit : « Je t’ai fait mal. « Il dit : « Non «. Mais il (Ibn Umar) dit : « Tu es libre. « Il prit ensuite quelque chose par terre et dit : « Il n’y a pas de récompense pour moi-même équivalente au poids de ceci. « J’ai entendu le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dire : « Celui qui frappe un esclave sans qu’il ait commit une offense évidente ou bien le gifle (sans faute sérieuse), alors l’expiation sera qu’il devrait le libérer. »

MUSLIM Book 015, Number 4081:
Mu’awiya bin Suwaid rapporta : « J’ai giflé un esclave nous appartenant et je pris la fuite. Je revins juste avant midi et fit la prière derrière mon père. Il appela (l’esclave) et moi et lui dit : « Fait lui comme il t’a fait ». Il (l’esclave) me pardonna. Il (mon père) dit : « Nous étions de la famille de Muqarrin durant la vie du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui), et nous n’avions qu’une seule esclave et l’un de nous la gifla. L’Apôtre d’Allah (paix et bénédiction sur lui) apprit la nouvelle et dit : « Libérez-la ». Ils (les membres de la famille) dirent : « Nous n’avons aucun autre serviteur à part elle. » Alors il dit :
« Employez-la et quand vous pourrez vous dispenser de ses services, alors libérez-la. »

MUSLIM Book 015, Number 4084:
Swaid bin Muqarrin rapporta qu‘il avait une esclave et une personne (membre de sa famille) la gifla, sur ce Suwaid lui dit : « Ne sais-tu pas qu’il est interdit de frapper le visage. « Il dit : « J’étais le 7ème parmi mes frères durant la vie du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) et nous avions un seul serviteur. L’un de nous n’énerva et le gifla. Sur ce, le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) nous ordonna de le libérer. »

MUSLIM Book 015, Number 4086:
Abu Mas’ud al-Badri rapporta : « J’étais en train de battre mon esclave avec un fouet quand j’entendis une voix derrière moi : « écoute, Abu Mas’ud ». Mais je ne l’ai pas reconnue à cause de ma grande colère. Il (Abu Mas’ud) dit : alors qu’il s’approchait de moi, je vis que c’était le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) et il disait : « rappelles-toi, Abu Mas’ud, rappelles-toi. » Il (Aba Maslad) dit : « Jette le fouet de ma main ». Sur ce, il (le Saint Prophète) dit: « Rappelles-toi Abu Mas’ud, Allah a plus de pouvoir sur toi que tu n’en as sur ton esclave.’ Je dit : »Je ne battrais plus mon esclave à l’avenir. »

MUSLIM Book 015, Number 4088:
Abu Mas’ud al-Ansari rapporta : « Alors que je battais mon serviteur, j’entendis une voix derrière moi qui disait : « Abu Mas’ud, rappelles-toi qu’Allah a plus de pouvoir sur toi que tu n’en as sur lui. » Je me retournais et vis que c’était le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui). Je dis : « Messager d’Allah, je le libère pour l’amour d’Allah. » Sur ce il dit : « Si tu ne l’avais pas fait, (les portes de) l’Enfer se seraient ouvertes pour toi, ou le feu t’aurait brûlé. »

MUSLIM Book 015, Number 4089:
Abu Mas’ud rapporta qu’il était en train de battre son esclave et qu’il disait :
« Je cherche refuge auprès d’Allah. « Mais il continuait à le battre, sur ce il dit : « je cherche refuge auprès du Messager d’Allah « et il l’épargna. Sur ce le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit : « Par Allah, Dieu a plus de pouvoir sur toi que tu n’en as sur lui (l’esclave). « Il dit alors de le libérer. Ce hadith a été narré sous l’autorité de Shu’ba avec la même chaîne de narrateurs, mais sans la mention de ces mots : « Je cherche refuge auprès d’Allah « et « Je cherche refuge auprès du Messager d’Allah »

c) La liberté pour des occasions spéciales

BUKHARI Volume 2, Book 18, Number 163:
Narré par Asma : le Prophète ordonna aux gens de libérer les esclaves durant l’éclipse solaire.

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 695:
Narré par Asma bint Abu Bakr : le Prophète nous ordonna de libérer les esclaves pendant les éclipses solaires.

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 696:
Narré par Asma bint Abu Bakr : le Prophète nous ordonna de libérer les esclaves pendant les éclipses lunaires.

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 719:
Narré par Abu Huraira : j’ai aimé les gens de la tribu de Bani Tamim depuis que j’ai entendu trois choses que l’Apôtre d’Allah a dites sur eux. Je l’ai entendu dire « Ces gens (de la tribu de Bani Tamim) feront bravement face au Dajjal. » Quand les charités de cette tribu vinrent, l’Apôtre d’Allah dit « Ces dons charitables viennent des nôtres. « Aïsha avait une esclave de cette tribu et le Prophète dit « Libère-la car elle est descendante d’Ismaël. »

MUSLIM Book 031, Number 6133:
Narré par Abu Huraira : depuis que j’ai entendu trois choses du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui), mon amour pour les Banu Tamim n’est jamais au déclin : J’ai entendu le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dire qu’ils feront bravement face au Dajjal parmi ma Umma. Et le narrateur dit : quand le Zakat arriva, le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit
« C’est la charité des nôtres. « Et il y avait une esclave dans la maison de Aïsha et elle était de la tribu de Banu Tamim ; sur ce le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit : « Libère-la car elle fait partie des descendants d’Ismaël.»

d) Besoins vitaux et respect de la dignité

MUSLIM Book 015, Number 4095:
Abu Huraira rapporta que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit: « C’est essentiel de nourrir l’esclave, de l’habiller convenablement et de ne pas le charger d’un travail qui est au-dessus de ses forces. »

MALIK Book 54, Number 54.10.28:
Malik me raconta de Ibn Shihab de Ibn Muhayyisa al-Ansari, un membre des Banu Haritha, qu’il demanda la permission au Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) de payer à l’avance, et il (le Prophète) lui interdit de le faire. Il continua à lui demander sa permission jusqu’à ce qu’il dise : « Nourris ceux qui conduisent les chameaux porteurs d’eau. « dans le sens de « tes esclaves ».

MALIK Book 54, Number 54.16.40:
Malik me raconta qu’il entendit Abu Huraira dire que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit : « L’esclave a sa nourriture et ses vêtements de façon normale, et il est seulement obligé de faire un travail dont il est capable. »

BUKHARI Volume 1, Book 2, Number 29:
Narré par Al-Ma’rur : à Ar-Rabadha je rencontrais Abu Dhar qui portait un manteau, et son esclave aussi portait le même. Je lui demandais la raison, il me répondit : « j’ai injurié une personne en donnant sa mère avec de mauvais noms «. Le Prophète m’a dit : « O Abu Dhar ! L’as-tu injurié en donnant à sa mère des mauvais noms ? Tu as encore certaines caractéristiques du temps de l’ignorance. Vos esclaves sont vos frères et Allah les a placé sous votre commandement. Celui qui a sous son commandement un frère doit le nourrir de ce que vous mangez et l’habiller de ce que vous portez. Ne demandez pas à vos esclaves de faire des choses qui dépassent leurs capacités et si vous le faîte alors aidez-les. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 721:
Narré par Al-Ma’rur : à Ar-Rabadha je rencontrais Abu Dhar Al-Ghifari qui portait un manteau, et son esclave aussi portait le même. Je lui demandais la raison, il me répondit : « j’ai injurié une personne et il se plaignit au Prophète. » Le Prophète me demanda : « as-tu injurié cette personne en offensant sa mère ?» Il ajouta : « Vos esclaves sont vos frères sur lesquels Allah vous a donné autorité. Celui qui a sous son commandement un frère, il doit le nourrir de ce qu’il vous mange et l’habiller de ce qu’il porte. Vous ne devez pas les charger de ce qu’il ne peuvent supporter, et si vous le faîtes, aidez-les (dans leurs efforts).»

MUSLIM Book 015, Number 4092:
Al-Ma’rur bin Suwaid a dit : nous allions chez Abu Dhar (Ghifari) à Rabadha et il portait un manteau, et son esclave aussi portait le même. Nous lui dîmes :
« Abu Dhar, si tu joignait les deux, tu aurais un vêtement complet. « Sur ce il dit: « Il y a eu une altercation entre moi et une personne parmi mes frères. Sa mère était non arabe. Je lui fis des reproches sur sa mère. Il se plaignit de moi auprès de l’Apôtre d’Allah (paix et bénédiction sur lui). Quand je rencontrais l’Apôtre d’Allah (paix et bénédiction sur lui), il me dit : « Abu Dhar, tu es quelqu’un qui a encore des vestiges des jours de l’Ignorance. « Sur ce je dit : « Messager d’Allah, celui qui injurie les autres, ils injurient en retour leur père et mère. « Il (le Saint Prophète) dit : « Abu Dhar, tu es quelqu’un qui a encore des vestiges des jours de l’Ignorance. Ils (vos serviteurs et esclaves) sont vos frères. Allah les a placé sous votre protection, alors nourrissez-les de ce que vous mangez, habillez-les de ce que vous portez, et ne les chargez pas au-delà de leurs capacités, mais si vous les chargez (avec une charge insupportable) alors aidez-les (en partageant leur surcharge). «

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 732:
Narré par Abu Huraira : le prophète a dit : « Lorsqu’un serviteur ramène votre repas et si vous ne le laissez pas s’asseoir et partager votre repas, alors vous devriez au moins lui donner une bouchée ou deux de votre repas, ou bien un repas ou deux, car il l’a préparé. »

MUSLIM Book 015, Number 4096:
Abu Huraira rapporta que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit: « Quand un esclave vous prépare à manger et vous le sert après être resté prés (et avoir subit dureté de) la chaleur et la fumée, vous devriez le faire s’asseoir avec vous et le faire manger avec vous, et si la nourriture semble ne pas suffire, alors vous devriez lui laisser une part de la vôtre. »

MALIK Book 54, Number 54.16.41:
Malik me raconta qu’il entendit que Umar bin Al-Khattab allait aux villages chaque samedi. S’il trouvait un esclave faire quelque chose qu’il ne pouvait faire, il lui allégeait sa tâche.

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 712:
Narré par Ibn Umar : l’Apôtre d’Allah a interdit la vente ou le don de la Wala (héritage) d’un esclave libéré.

Sourate AN-NOUR
33. « Et que ceux qui n'ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu'à ce qu'Allah les enrichisse par Sa grâce. Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d'affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes. Si on les y contraint, Allah leur accorde après qu'elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde. »

MUSLIM Book 043, Number 7180:
Jabir rapporta que Abdullah bin Ubayy bin Salul avait l’habitude de dire à son esclave : « Va et cherche quelque chose pour nous en te prostituant. « C’est à ce sujet que Allah l’Exalté et le Glorieux, révéla ce verset : « Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes. Si on les y contraint, Allah leur accorde après qu'elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde. « (Sourate AN-NOUR, verset 33)

MALIK Book 54, Number 54.16.42:
Malik me raconta de la part de son oncle paternel Abu Suhayl ibn Malik, que son père entendit Umthman ibn Affan dans une Khutba dire : « N’obligez pas la fille esclave à gagner de l’argent avant qu’elle n’en soit capable, si vous l’y obligez elle gagnera l’argent par la prostitution. N’obligez pas le garçon esclave à gagner de l’argent, s’il n’en trouve pas il volera. Soyez intègres car Allah est intègre avec vous, et vous devez bien les nourrir. »

BUKHARI Volume 3, Book 36, Number 483:
Narré par Abu Huraira : le Prophète a interdit les gains des femmes esclaves (par prostitution)

e) La bonté et le respect

Sourate AN-NISSA
36. « Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, ... et les esclaves en votre possession, car Allah n'aime pas, en vérité, le présomptueux, l'arrogant »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 728:
Narré par Abu Huraira : le Prophète a dit : « Vous ne devez pas dire « nourris ton seigneur (rabbaka), aide ton seigneur à faire ses ablutions, ou donne à boire à ton seigneur » mais doit dire « mon maître (nourris ton maître au lieu de seigneur …) ou mon gardien (Mawlai) », et vous ne devez pas dire mon esclave (abdi) ou esclave fille (amati), mais plutôt mon gars ou gamin (fatai), ma jeune fille (fatati) et mon garçon (rulami) ».

MUSLIM Book 027, Number 5591:
Abu Huraira rapporta que le Messager d’Allah dit : « Nul d’entre-vous ne devrait dire : mon esclave (mâle) et mon esclave (femelle), car vous êtes tous les esclaves d’Allah et toutes vos femmes sont esclaves d’Allah ; mais dîtes : mon serviteur, ma fille, mon jeune homme ou ma jeune fille. »

MUSLIM Book 027, Number 5592:
Abu Huraira rapporta que le Messager d’Allah dit : « Nul d’entre-vous ne devrait dire : mon esclave, car vous êtes tous les esclaves d’Allah ; mais dîtes : mon jeune homme, et le serviteur ne devrait pas dire : mon Seigneur mais plutôt dire : mon chef. »

MUSLIM Book 027, Number 5593:
Ce hadith a été rapporté sous l’autorité de Al-A’mash avec la même chaîne de narration, et les mots étaient qu’un serviteur ne devrait pas dire à son chef : mon Seigneur. Et Abu Mu’awiya ajouta : « Car c’est Allah, l’Exalté et le Glorieux, qui est votre Seigneur. «

MUSLIM Book 027, Number 5594:
Abu Huraira rapporta du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) beaucoup de hadiths, l’un d’eux était que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) dit : « Nul d’entre-vous ne devrait dire : donne à boire à ton seigneur, aide ton seigneur dans ses ablutions. Et nul d’entre-vous ne devrait dire : mon Seigneur, mais il devrait dire : mon chef, mon patron. Et nul d’entre-vous ne devrait dire : mon esclave, mais simplement dire : mon garçon, ma fille ou mon/ma serviteur/servante. »

MUSLIM Book 015, Number 4090:
Abu Huraira rapporta que Abul-Qassim (un des noms du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui)) a dit : « Celui qui accuse son esclave d’adultère, il sera puni le Jour de la résurrection, sauf si l’accusation était correcte. »

f) Le mariage

Sourate 2 : Al-BAQARAH
221. Et n'épousez pas les femmes associatrices tant qu'elles n'auront pas la foi, et certes, une esclave croyante vaut mieux qu'une associatrice, même si elle vous enchante. Et ne donnez pas d'épouses aux associateurs tant qu'ils n'auront pas la foi, et certes, un esclave croyant vaut mieux qu'un associateur même s'il vous enchante. Car ceux-là [les associateurs] invitent au Feu; tandis qu'Allah invite, de part Sa Grâce, au Paradis et au pardon. Et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu'ils se souviennent !

Sourate 4 : AN-NISSA
24. et parmi les femmes, les dames (qui ont un mari), sauf si elles sont vos esclaves en toute propriété. Prescription d'Allah sur vous ! A part cela, il vous est permis de les rechercher, en vous servant de vos biens et en concluant mariage, non en débauchés. Puis, de même que vous jouissez d'elles, donnez-leur leur mahr, comme une chose due. Il n'y a aucun péché contre vous à ce que vous concluez un accord quelconque entre vous après la fixation du mahr. Car Allah est, certes, Omniscient et Sage.
25. Et quiconque parmi vous n'a pas les moyens pour épouser des femmes libres (non esclaves) croyantes, eh bien (il peut épouser) une femme parmi celles de vos esclaves croyantes. Allah connaît mieux votre foi, car vous êtes les uns des autres (de la même religion). Et épousez-les avec l'autorisation de leurs maîtres (Waliy) et donnez-leur un mahr convenable; (épousez-les) étant vertueuses et non pas livrées à la débauche ni ayant des amants clandestins. Si, une fois engagées dans le mariage, elles commettent l'adultère, elles reçoivent la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves) mariées. Ceci est autorisé à celui d'entre vous qui craint la débauche; mais ce serait mieux pour vous d'être endurant. Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

Sourate 24 : AN-NUR
32. Mariez les célibataires d'entre vous et les gens de bien parmi vos esclaves, hommes et femmes. S'ils sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce. Car (la grâce d') Allah est immense et Il est Omniscient.

MALIK Book 28, Number 28.12.29:
Yahya me relata de Malik de Yahya ibn Said que Said ibn al-Musayyab a dit :
« La fille esclave n’est pas mariée quand il y a une femme libre qui est mariée jusqu’à ce que la femme libre le veuille. Si la femme libre accepte, elle aura 2/3 de la division du temps. »

Malik a dit : « Un homme libre ne doit pas se marier à une esclave quand il peut se marier avec une femme libre, et il ne devrait pas se marier à une esclave quand il ne peut avoir une femme libre à moins qu’il ne craigne la fornication. Car Allah, qu’Il soit Béni et Exalté, a dit dans Son Livre : « Et quiconque parmi vous n'a pas les moyens pour épouser des femmes libres (non esclaves) croyantes, eh bien (il peut épouser) une femme parmi celles de vos esclaves croyantes … » (Sourate AN-NISSA, verset 25). Il dit : « c’est pour ceux qui craignent al-anat (la fornication). »

MALIK Book 28, Number 28.16.38:
Malik a dit : « Ce n’est pas légal de se marier à une esclave chrétienne ou juive, car Allah le Béni, l’Exalté a dit dans Son Livre : «  … (Vous sont permises) les femmes vertueuses d'entre les croyantes, et les femmes vertueuses d'entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur mahr, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d'amantes… » (Sourate AL-MAIDA, verset 5), et elles sont des femmes libres des Chrétiens et des Juifs. Allah, le Béni, l’Exalté, a dit dans son Livre : « Et quiconque parmi vous n'a pas les moyens pour épouser des femmes libres (non esclaves) croyantes, eh bien (il peut épouser) une femme parmi celles de vos esclaves croyantes … » (Sourate AN-NISSA, verset 25)
Malik a dit : « Selon notre opinion, Allah a rendu légal le mariage avec des esclaves croyantes, mais pas avec des esclaves chrétiennes et juives des Gens du Livre. «
Malik a dit : « L’esclave chrétienne ou juive est légale pour son maître par le droit de possession, mais une esclave magienne n’est pas légale par le droit de possession. «

2-DEVOIRS ET RECOMPENSES

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 722:
Narré par Ibn Umar : l’Apôtre d’Allah a dit : « Si un esclave est honnête et loyal à son maître et adore son Seigneur (Allah) d’une manière parfaite, il recevra une double récompense ».

MUSLIM Book 015, Number 4097:
Ibn Umar rapporta que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit :
« Quand un esclave veille au bien-être de son maître et adore Allah, il aura deux récompenses. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 724:
Narré par Abu Huraira : l’Apôtre d’Allah a dit : « Un esclave pieux reçoit une double récompense. « Abu Hurai ajouta : « Par Celui qui détient mon âme, si ce n’était pour le Jihad, le Hadj et mon devoir de servir ma mère, j’aurai aimé mourir esclave. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 726:
Narré par Abdullah : le Prophète a dit : « Si un esclave sert son sayid (maître) sincèrement et adore son Seigneur (Allah) parfaitement, il recevra une double récompense. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 727:
Narré par Abu Mussa : le Prophète a dit : « Le mamluk (esclave) qui adore son Seigneur (Allah) d’une manière parfaite, et est consciencieux, sincère et obéissant à son sayid (maître) recevra une double récompense. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 693:
Narré par Abu Huraira : le Prophète a dit : « Celui qui libère un esclave musulman, Allah sauvera toutes les parties de son corps du Feu comme il a libéré toutes les parties du corps de l’esclave. » Saïd bin Marjana raconta qu’il narra ce hadith à Ali bin Al-Hussein et il libéra son esclave pour lequel Abdullah bin Ja’far avait offert 10 000 dirhams ou 1000 dinars.

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 694:
Narré par Abu Dhar : j’ai demandé au Prophète « Quelle est la meilleure œuvre? « Il répondit « Croire en Allah et se battre pour Sa Cause «. J’ai demandé
« Quelle est la meilleure libération d’esclave ? « Il répondit « La libération du plus cher esclave et le plus aimé par son maître » …

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 707:
Narré par Qais : quand Abu Huraira accompagné de son esclave partirent en vue d’embrasser l’Islam, ils se perdirent de vue sur le chemin. L’esclave vint alors que Abu Huraira était assis avec le prophète. Le Prophète dit : « O Abu Huraira! Ton esclave est revenu. « Abu Huraira dit : « En effet, je voudrais que tu sois témoin que je l’ai libéré « …
BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 715:
Narré par Hisham : mon père m’a dit que Hakim bin Hizam avait libéré 100 esclaves pendant la période préislamique de l’ignorance et il avait sacrifié 100 chameaux (et les avait distribué en charité). Quand il embrassa l’Islam, il sacrifia encore 100 chameaux et libéra 100 esclaves. Hakim dit : « j’ai demandé à l’Apôtre d’Allah, O Apôtre d’Allah ! Que penses-tu de quelques œuvres que je pratiquais durant la période préislamique de l’ignorance comme étant des œuvres de justice ? «. L’Apôtre d’Allah dit : « Tu as embrassé l’Islam avec toutes les bonnes œuvres que tu as faites. «

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 720:
Narré par Abu Musa : l’Apôtre d’Allah a dit « Celui qui a une esclave, l’éduque et la traite bien ensuite la libère et se marie avec elle, aura un double récompense. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 723:
Narré par Abu Mussa Al-Ashari : le Prophète a dit : « Celui qui a une esclave, lui apprend les bonnes manières et améliore son éducation puis la libère et se marie avec elle, il aura une double récompense ; et n’importe quel esclave qui observe le droit d’Allah et le droit de son maître recevra une double récompense»

MALIK Book 15, Number 15.7.20:
Yahya me relata de Malik de Sumayy, le serviteur de Abu Bakr, de Abu Salih as-Samman de Abu Huraira, que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit : « Celui qui dit ‘pas d’autres divinités seulement Allah, seul, sans aucun partenaire. Le Royaume et la Louange Lui appartiennent et Il a pouvoir sur tout’ (La ilah illa Allah, wahdahu, lasharika lah, lahu al Mulku wa lahu al Hamdu, wa huwa aala kull shay’in qadir) 100 fois par jour, c’est l’équivalent de la libération de 10 esclaves. 100 bonnes actions lui sont inscrites et 100 mauvaises sont supprimées, et c’est une protection contre Shaytan du matin jusqu’au soir. Personne ne fait une chose plus excellente que lui, sauf celui qui fait plus que cela.»

MUSLIM Book 001, Number 0149:
Abu Dhar rapporta : j’ai dit : « Messager d’Allah, quelle est la meilleure œuvre ? « Il répondit : « Croire en Allah et faire le Jihad pour Sa Cause. « J’ai demandé encore : « Quel est l’esclave dont la libération est la meilleure ? » Il répondit :
« Le plus précieux pour son maître et dont le prix est élevé »

MUSLIM Book 008, Number 3327:
Abu Mussa rapporta que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) disait à propos de quelqu’un qui libérait une esclave puis se mariait avec elle, qu’il aurait deux récompenses.

MUSLIM Book 009, Number 3602:
Abu Huraira (qu’Allah soit satisfait de lui) rapporta que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit : « Si l’un de vous libère un esclave musulman, Allah libérera de l’Enfer un organe de son corps pour chaque organe du corps de l’esclave. »

MUSLIM Book 009, Number 3603:
Abu Huraira (qu’Allah soit satisfait de lui) rapporta que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit : « Celui qui libère un esclave, Allah libérera de l’Enfer un organe de son corps pour chaque organe du corps de l’esclave, même ses parties intimes.»

3-APPLICATION DES PEINES LEGALES

Sourate 4 : AN-NISSA
25. … Si, une fois engagées dans le mariage, elles commettent l'adultère, elles reçoivent la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves) mariées. Ceci est autorisé à celui d'entre vous qui craint la débauche; mais ce serait mieux pour vous d'être endurant. Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

MUSLIM Book 017, Number 4219:
Abu Huraira rapporta que le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) a dit: « Quand une esclave commet un adultère et que le péché est manifeste, elle devrait être fouettée mais ne lui reprochez rien. Si elle recommence encore, elle devrait être fouettée, mais ne lui faîtes aucun reproche. Si elle commet l’adultère pour la troisième fois, vous devriez la vendre même pour une mèche de cheveux. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 731:
Narré par Abu Huraira et Zaid bin Khalid : le Prophète a dit : « Si une esclave a des rapports sexuels illégaux, fouettez-la, si elle le refait encore, fouettez-la encore, si elle le refait, fouettez-la encore. « Le narrateur ajouta que lors de la troisième ou quatrième fois, le Prophète dit : « Vendez-la pour une mèche de cheveux. «

4-ATTRIBUTION DU POUVOIR A L’ESCLAVE

MUSLIM Book 004, Number 1355:
Narré sous l’autorité de Abu Dhar qui dit : « Mon ami (le Saint Prophète) m’ordonna d’écouter (le dirigeant) et lui obéir même s’il était un esclave avec pieds et mains coupés, et d’observer la prière en son temps ».

MUSLIM Book 004, Number 1780:
Amir bin Wathila rapporta que Nafi bin Abd al-Harith rencontra Umar à Usfan, et Umar l’employait comme collecteur à la Mecque. Il (Umar) lui dit (à Nafi) :
« Qui avez-vous désigné comme collecteur auprès des gens de la vallée ? « Il dit: « Ibn Abza. « Il dit : « Qui est Ibn Abza ? « Il répondit : « Un de nos esclaves libérés. « Il (Umar) dit : « Ainsi vous avez désigné un esclave libéré auprès d’eux. « Il répondit : « Il connaît bien le Livre d’Allah, l’Exalté et le Grand, et il connaît bien les commandements et les ordres (de la Shari’a). » Umar dit :
« Ainsi, le Saint Prophète (paix et bénédiction sur lui) avait dit : « Par ce Livre, Allah exaltera certaines personnes et dégradera d’autres. »

MUSLIM Book 007, Number 2977:
Umm al-Hussain (qu’Allah soit satisfait d’elle) rapporta : « J’ai effectué le Hadj avec le Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) à l’occasion du Hadj El Wadaa, et je l’ai vu jeter des pierres à Jumrat al-Aqaba et revint sur son chameau, et Bilal et Ussama étaient avec lui. L’un d’eux dirigeait le chameau pendant que l’autre couvrait la tête du Messager d’Allah (paix et bénédiction sur lui) avec un vêtement pour le protéger du soleil. « Elle rajouta : « Le Messager d’Allah dit tellement de choses et je l’ai entendu dire : « Si un esclave avec un membre manquant et ayant la peau noire est désigné pour vous gouverner selon le Livre d’Allah l’Exalté, écoutez-le et obéissez-lui.»

MUSLIM Book 020, Number 4525:
Narré sous l’autorité de Abu Dhar qui dit : « Mon ami (le Prophète) me conseilla d’écouter (celui qui a l’autorité) et lui obéir même s’il était un esclave mutilé et infirme."

MUSLIM Book 020, Number 4528:
Narré sous l’autorité de Yahya bin Hussain qui apprit la tradition de sa grand-mère. Elle dit qu’elle entendit le Saint Prophète (paix et bénédiction sur lui) délivrer un sermon à l’occasion du dernier Hadj. Il disait : « Si un esclave est désigné sur vous et qu’il vous dirige selon le Livre d’Allah, vous devriez l’écouter et lui obéir. »

BUKHARI Volume 1, Book 11, Number 661:
Narré par Ibn Umar : quand les premiers immigrants vinrent à Al-Usba, un endroit à Quba, avant l’arrivée du Prophète, Salim l’esclave de Abu Hudhaifa, qui connaissait le Coran plus que les autres avait l’habitude de les diriger pendant la prière.

BUKHARI Volume 1, Book 11, Number 662:
Narré par Anas : le Prophète dit : « Ecoutez et obéissez même si un Ethiopien qui a une tête comme un raisin devenait votre chef.»

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 730:
Narré par Abdullah : l’Apôtre d’Allah a dit : « Chacun de vous est un gardien et est responsable de ses charges. Le dirigeant qui a autorité sur les gens est un gardien et est responsable pour eux, un homme est gardien de sa famille et est responsable pour eux, une femme est gardienne de la maison de son mari et de ses enfants et est responsable pour eux, un esclave est gardien de la propriété de son maître et en est responsable, alors tous vous êtes gardiens et responsables de vos charges. »

BUKHARI Volume 3, Book 46, Number 733:
Narré par Abdullah bin Umar : qu’il entendit l’Apôtre d’Allah dire : « Chacun de vous est un gardien et est responsable de ses charges. Le dirigeant est un gardien et est responsable de ses sujets, un homme est gardien dans sa famille et est responsable de ses charges, une femme est gardienne de la maison de son mari et est responsable de ses charges, un esclave est gardien de la propriété de son maître et est responsable de ses charges. « J’ai vraiment entendu cela du Prophète et je pense que le prophète dit aussi : « Un homme est gardien de la propriété de son père et responsable de ses charges ; alors chacun d’entre-vous est gardien et responsable de ses charges. »

Pour résumer, l’Islam :

Considère l’esclave comme un être humain à part entière
Considère que l’esclave est l’égal d’une personne libre
Instaure une relation « patron – employé «
Donne des droits à l’esclave et fixe des obligations
Ne base pas l’esclavage sur des critères ethniques
Interdit l’asservissement des personnes libres, excepté les prisonniers de guerre
Interdit la traite des esclaves
Permet aux esclaves d’être libérés à la demande, pour expiation ou pour des occasions spéciales
Permet aux esclaves d’être libres de leurs mouvements
Permet aux esclaves de désobéir à leur patron si cela enfreint les Lois de Dieu
Interdit toute forme de violences verbales ou physiques contre les prisonniers de guerre et les esclaves
Permet aux esclaves d’accéder aux plus hautes fonctions, y compris celle de Khalif


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V - QUELQUES ESCLAVES AFFRANCHIS


1 - LES AFFRANCHIS DU PROPHETE
Zaid bin Haritha, 
Thauban,
Ubaidullah bin Abu Rafi, 
Abu Rafi

2 - LES AFFRANCHIS DE AISHA
Abu Yunus, 
Buraira

3 - LES AFFRANCHIS DE UTHMAN
Humran,
Tariq

4 - LES AFFRANCHIS DE UMAR
Hunai

5 - LES AFFRANCHIS DE ABU BAKR
Bilal bin Rabah, 
Amir bin Fuhaira

6 - LES AFFRANCHIS DE SHADDAD
Salim, Abdullah

7 - LES AFFRANCHIS DE IBN ABBAS
Kuraib, Ikrima, Umair

8 - AUTRES AFFRANCHIS
Abdullah l’affranchis de Asma bint Abu Bakr , Salim l’affranchis de Mahri, Warrad l’affranchis de Mughira bin Shu’ba, Abu Murra l’affranchis de Umm Hani, Umair l’affranchis de Abi’l-Lahm, Abu Ubaid l’affranchis de Ibn Azhar, Ibn Shawwal l’affranchis de Umm Habiba

Comme vous pouvez le constater, l’esclavage tel que définit par l'Islam ne correspond nullement à la définition traditionnelle de l’esclavage.
Il est donc logique de dire que l’Islam a abolit l’esclavage classique, en passant d’une relation « maître absolu – propriété « à une relation « patron – employé ».

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RÉFLEXIONS SUR L'ESCLAVAGE ET L'ISLAM


«La culture c'est ce qu'il reste
 lorsqu'on a tout oublié.»

Mais pas lorsqu'on a trop oublié!

En résumé, en cette période du 150 ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage, on nous dit que le débat sur l'esclavage n'a plus lieu d'être, car ce fut un phénomène universel aussi vieux que la société humaine elle-même (il suffit de se rappeler les différentes civilisations qui la pratiquaient), que quelque part nous avons tous eu un ancêtre esclave ou maître, qu'il est donc ridicule que l'Occident demande pardon aux dizaines de millions d'êtres humains concernés, surtout que le même Occident a été à l'avant-garde de l'abolition de l'esclavage.
On conclue qu'il faudrait ranger au rang des fantasmes «la dette esclavagiste» et sa compensation, d'autant plus que maîtres et esclaves se sont mélangés, depuis.
Bien. Il est à noter aussi que, selon eux, les derniers à pratiquer l'esclavage furent l'Arabie et la Mauritanie.

Le problème c'est que cette logique est émaillée de contrevérités historiques, il est diffamatoire à l'endroit de l'Islam et du Coran, il est moqueur envers les souffrances qu'ont dû endurer des hommes et des femmes d'Afrique tout autant que les effets mutilants de l'esclavage et son corollaire raciste, sur les générations postérieures.
Au niveau de l'Histoire, rien n'est plus faux que d'affirmer que le type d'esclavage pratiqué en Occident (Etats-Unis et Europe) fut pratiqué de tout temps et par toutes civilisations. En effet l'esclavage existe depuis la nuit des temps. Ce fut une époque où c'était même une mesure «humanitaire»!
Je m'explique. Auparavant après les guerres, il fut d'usage de tuer tous les survivants ennemis.
Puis on prit conscience que l'on pouvait bénéficier, là, de «main d'oeuvre» gratuite, alors on institua l'esclavage, épargnant, par la même, la vie des prisonniers de guerre, blancs, noirs ou jaunes. Les esclaves provenaient donc de prisonniers de guerre. Ces personnes pouvaient d'ailleurs souvent être libérées, se racheter, voire se marier avec leur maître, donc s'émanciper.
Donc, «tant qu'il y avait de la vie, il y avait de l'espoir...»

Voilà, résumé, l'esclavage pratiqué par les civilisations anciennes, et ceci est confirmé par d'illustres historiens. L'esclavage y fut donc un fait relevant de l'ordre économique, résultant du travail. Cela est bien clair, et, historique.

Mais AUCUNE de ces civilisations n'avaient établi l'esclavage sur des critères RACIAUX, comme ce fut le cas en Occident!
Cela, aussi, est historique.
Aucune ne leur avait donné ce caractère exécrable d'une SERVITUDE PERPÉTUELLE: en Occident l'esclave appartenait à son maître, toute sa vie, lui, ses enfants et toute sa descendance, POUR TOUJOURS!!
Cela fut «sanctifié» par Le fameux Code Noir le 17 mars 1685, qui fut tout, sauf l'expression d'une aspiration abolitionniste.

Aucune de ces anciennes civilisations sus-nommées, n'a évoqué une exégèse tendancieuse des Ecritures pour se donner bonne conscience: telle que celle qui dit que la race noire fut maudite par Dieu à travers le mythe biblique de Canaan à Cham (Génèse 5/32, 6/10, 7/13,9/18-25, 10/5, etc).

Aucune de ces civilisations n'ont eu leur «père Bartolomé de Las Casas» pour rappeler qu'il fallait DES NOIRS d'AFRIQUE comme esclaves pour aider les pauvres colons américains, car il lui semblait odieux d'exploiter ainsi...les Indiens...Mais les noirs, descendants de Cham, sont eux prédestinés, selon les Ecritures, à la servitude. Las Casas (entre autres), donna ainsi une justification à l'abominable exportation vers toutes les colonies occidentales. Il y eut aussi des bulles papales.

Voilà, très succinctement, les différences. L'esclavage pratiqué alors par l'Occident procédait d'une idéologie de la supériorité raciale.
 Et nous sommes là, très, très loin des pratiques antiques. L'esclavage fut en Occident pratiqué selon un critère ethnique: une faveur réservé aux noirs!

Rien n'est plus faux que d'affirmer que l'Occident ait été à l'avant-garde de l'abolition de l'esclavage tout comme affirmer que «l'abolition» réclamée par l'assemblée française en 1794 fut déterminante et «révolutionnaire». Il convient d'établir une distinction entre la Traite et l'esclavage.

1) la dite assemblée avait aboli l'esclavage mais pas la traite (le commerce d'esclave). Cela n'eut donc aucun effet sur le sort des malheureux extirpés d'Afrique pour améliorer le confort et l'économie des colons. La traite continua donc de plus belle. La première loi française à son encontre est datée d'avril 1818.

2) outre des raids esclavagistes au coeur de l'Afrique, l'Europe provoquaient les guerres tribales en Afrique en excitant et armant les indigènes. Sachant que ces «guerres» leur ramènera leur lot de prisonniers pour remplir leurs navires négriers qui attendaient en rade.
Toutes leurs expéditions étaient accompagnées, depuis l'Europe, de trafiquants d'esclaves. Pourquoi? Pour prôner l'abolition???

3) La traite négrière ne prit fin que par un processus graduel procédant lui-même d'un faisceau d'éléments, moraux, économiques, stratégiques etc, qu'il est impossible d'exposer dans ces quelques lignes.

Non, ni en 1794, ni le 1er janvier 1849, les colons ne se sont pas mis à embrasser leurs «frères esclaves». Et tous savent pourquoi.

Si les personnes d'origine africaines ne sont pas en droit, selon certains, de demander et obtenir réparation des séquelles, des abus, des viols de leur corps comme de leur conscience, alors, pour le moins l'Occident DOIT se repentir d'avoir menti sur Dieu, et demander pardon.

Sinon, soit l'enseignement du Christ fut vain, soit bien des églises doivent être fermées, car Jésus (Paix sur lui) dit clairement en Matthieu 5:23 et Marc 11:25: «si tu as offensé ton frère, tu dois t'excuser d'abord, avant de venir à l'autel (église)».

Et j'ajoute que cela relève d'une
certaine
logique: on ne peut pas aller vers Dieu et aimer Dieu que l'on a jamais vu, ET, abuser de son prochain que l'on voit chaque jour!

Car, sans chercher la controverse, des questions se posent tout de même à l'Occident:
Quand vont-ils se repentir d'avoir menti sur Dieu?
Car Dieu n'a maudit personne dans les extraits de la Génèse cités, c'est Noé qui l'a fait, et selon la Bible, il était ivre...
Quand vont-ils se repentir d'avoir forcé des esclaves à se prostituer, à changer de religion?
Quand vont-ils rendre aux africains et aux indiens d'Amérique au moins la moitié de leur terre volée, ainsi que l'or et les diamants extraits, vu que la Bible dit «tu ne voleras point»?

Le pardon ne s'exige, ni ne s'impose, il se mérite. Et comme je l'ai dit, le moindre des mérites c'est de demander le pardon, collectivement. D'autres peuples ont eu droit à des excuses officielles de l'Etat récemment, pourquoi pas tous les français (au moins) qui ont une origine africaine, qu'ils soient ce jour, noirs, blancs, ou jaunes?
Ainsi, bien des questions restent en suspens.

Par ailleurs, il est parfaitement faux d'affirmer qu'après 1848, la traite continua par l'intermédiaire d'autres noirs mercantilistes, c'est ignorer la cause première (la demande), mais je risque d'être trop long.

Il est faux de dire que l'Arabie fut la dernière destination de la traite négrière: c'est voir l'Histoire avec un microscope. L'infâme négoce continua jusqu'en 1873, à destination de Cuba (colonie espagnole), et au moins jusqu'en 1888 à destination du Brésil (colonie...portugaise). Lire utilement «La traite des esclaves dans les Caraïbes et en Amérique latine» de José Luciano Franco, in Hist. Gén., Unesco, p.105 à 107.

Sans mettre en doute l'intégrité intellectuelle de quiconque, il convient néanmoins, de se souvenir que ce que nous savons de la partie africaine des trafiquants, nous est bien souvent rapporté par des européens qui furent rarement sans préjugés: c'est pour cela que beaucoup d'études sur le sujet sont illustrées de marchands noirs ou arabes, que la religion de tout ce qui n'était pas chrétien, était forcément décrite comme païenne ou animiste, etc. Des documents récemment retrouvés permettent de rectifier bien des déformations (voir, entre autres, l'étonnant livre du Dr Edward W. Blyden, prêtre et missionnaire noir et témoin occulaire, «Christiannity, Islam, and the African race», U.S. , Edingburg Princeton University Press).

Certains «spécialistes» veulent faire avaler aux lecteurs que si le terme «cafre» tire son origine du mot arabe «Kafir» (incroyant), cela prouverait bien le rôle marchand actif des arabes dans l'établissement de l'esclavage, traduire: c'est pas nous, c'est eux. Il faut bien se donner bonne conscience comme on peut.

Voyons ce terme «cafre» à la lumière de l'Histoire. Avant de pointer l'index vers les arabes, il faut s'assurer de la justesse et de l'impartialité de ses propos. Précautions élémentaires qui ont échappé à chers «spécialistes». L'Histoire contredit cette version réductrice des faits.
Selon les navigateurs portugais qui ont du combattre les arabes et les musulmans africains de la côte Est de l'Afrique, les arabes furent en Afrique depuis l'an 700. L'influence islamique est là depuis l'an 700. Bien des cartes anciennes de l'Afrique tirent leurs origines des géographes arabes. Et sur ces cartes, francisées, de vastes régions d'Afrique sont appelées «Pays des Cafres» (traduire: pays des incroyants). Il s'agissait donc tout simplement d'une appellation géographique BIEN ANTÉRIEURE à l'esclavage «moderne» (raciste) de l'Europe. Ces derniers ont tout simplement repris une appellation arabe certes, mais PRÉ-existante, pour dénommer ces peuples d'Afrique. Les arabes, eux-mêmes ont une origine africaine! Ceci explique aussi pourquoi l'Islam fut et est toujours solidement implanté en Afrique, pourquoi 80% des esclaves importés au Brésil étaient musulmans, 50% pour les USA; pourquoi la colonie portugaise alors du Mozambique porte le nom latinisé de son ex-chef musulman africain Moussa Bin Beik. C'est ce que me révèle l'HISTOIRE. Et j'y peux rien.
Tout comme l'Histoire me dit que des «cafres» (noirs africains) ont été en Amérique des centaines d'années avant que Christophe Colomb soit né!
Mais de cela, nos livres d'histoire n'en disent pas un mot! Des «cafres» (noirs africains) ont effectivement commercé avec les amérindiens des centaines d'année avant le génois C. Colomb. Il y a des ouvrages, des documents télévisés, et des monuments visibles ce jour au Mexique.
Ouvrages: «They came before Colombus» de Ivan Van Sertima, le journal de bord de Colomb «The Journal»; ou celui de Cortès, qui déclare que Vespucci Ameriqo, son second, atteste avoir vu des africains au loin dans l'Atlantique, retournant en Afrique; «l'Amérique pré-colombienne» de F. Anton Ed. Rencontres Lausanne, etc.
 Il s'agit des tribus Mandingues (musulmans) d'Afrique de l'Ouest (voir «Seven African Arabian Wonders of the World» de Dr K.A. Mansour Ed. FAAP (Californie). Mais je ne peux citer ici toutes les sources.

Preuves visibles au Mexique: Musée régional, Vera Cruz: monument négroïde datant des Olmèques; Place du Marché de Tuxtla Santiago, Vera Cruz: Statue basaltique de type négroïde; gravures, motifs, etc, identiques à ceux des Mandingues africains.
J'espère que ces quelques éléments suffisent aux lecteurs, aussi extraordinaire que soit l'information.
Mais retenez de même que les vikings aussi avaient, eux aussi, devancé Colomb sur les territoires de l'Amérique septentrionale, en suivant, au Nord, le 60ème parallèle.

Je terminerai par la plus grosse calomnie, sur le Coran, et donc les principes islamiques. Cela sera TRÈS simple. Il y a 1400 ans que le Coran ne cesse de prôner la libération des esclaves comme un acte de grande piété. Tous les prétextes et le moindre abus des maîtres servaient à l'affranchissement des esclaves. Les esclaves devaient être traités comme un membre de la famille. La sagesse inhérente était une émancipation progressive qui préservât l'ordre et la réadaptation économique conséquente.
La liste des versets concernés seraient trop longue, aussi je n'en mentionne que quelques uns, libre à quiconque de vérifier: Chap. 45:vers.5, chap.2:177, 24:33, 40:13, 4:94, 5:91, 4:29, 24:32.
Le meilleur des croyants est le plus pieux, clame le Coran.
Point de distinction de race ou de rang en Islam.
L'histoire du fameux appel à la prière, l'Azaan, geste que répète, aujourd'hui, les musulmans sur les 5 continents, est éloquent: il fut ordonné par le prophète à un noir abyssinien, Bilal, l'honneur de le faire pour la première fois dans l'Islam naissant.
Le fils adoptif du prophète Mohammad (Paix sur lui) fut un esclave noir affranchi: Zaïd.
L'épopée de l'Islam est jalonnée de faits de ce genre, et sont bien connus et reconnus. Aussi je n'insisterai pas plus sur cette fraternité prônée par l'Islam.

Mais ce n'est pas chercher des boucs émissaires que d'évoquer l'Histoire.
Je n'ai pas écrit l'Histoire, mais je la livre telle quelle, sans ses fards habituels, pour que tous, moi y compris, nous puissions y tirer une leçon.
Pour ne pas être taxé d'anti-occidental, je donnerai mon point de vue personnel sur la question. Sans vouloir se circonscrire au passé, il convient d'y puiser des enseignements pour éviter, pour le bien-être moral et physique de tous, que les erreurs du passé ne se répètent jamais plus. Et comment résoudre l'équation sans passer par une information impartiale sur les faits?
L'esclavage physique est fini, la liberté de marcher et bouger, sans ressentir la sinistre friction et bruit d'ancestrales chaînes, est une réalité bien actuelle. Oublions le passé. Prenons maintenant garde à l'esclavage mental, véritable caméléon.

Mohammad Amine ALIBHAYE
SOURCE : Islam-Fraternet

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LA PAILLE ET LA POUTRE. BASILE.Y

L'esclavage

Ce chapitre se propose de comparer l'inacceptable esclavage que connut l'Islam avec l'horreur extrême que pratiquèrent les Européens. Nous dirons que ce n'est plus « La paille et la poutre « mais « La branche et la poutre «.
La littérature occidentale abonde en dénonciations de l'esclavagisme des arabes, qui le pratiquaient encore au début du XXe siècle. Ce qui distingue cependant l'esclavage arabe du nôtre est ce que chacun entend par le mot ESCLAVE. L'esclavage fut une pratique qui vit le jour en des temps archaïques, à l'époque où l'on préféra, au lieu de tuer et manger les prisonniers de guerre, les faire travailler. Cette pratique exista chez les Pharaons et également en Mésopotamie. Elle fut bénie par Aristote, par St. Paul, par St. Augustin, et légalisée. Elle vécut ainsi en tant qu'institution légale en Europe jusqu'à la fin du XVe siècle.

La différence entre cette sorte d'esclavage et celui pratiqué en Europe à partir du XVIe siècle est la différence entre une institution de prisonniers de guerre reconnue de tous et un GENOCIDE perpétré sans le moindre scrupule, et qui coûta la vie à 200.000.000 d'Africains, d'après les estimations d'un Africain aussi modéré et ami de l'Europe, que le Président Sédar Senghor.

En Mésopotamie un esclave pouvait racheter sa liberté par son travail :

Citation:
«Le destin d'un esclave mésopotamien, se donnant la peine de sortir de son état, n'était pas invariable. La loi l'autorisait à prendre part à l'activité commerciale et à économiser l'argent nécessaire pour racheter sa liberté.»(1)

Citation:
En Grèce, sous Périclès, la police d'Athènes était composée d'esclaves et les esclaves étaient 600.000 pour 80.000 hommes libres... (3)

Citation:
«TOUS les services publics étaient administrés par des esclaves et la plupart des entreprises manufacturières étaient également administrées et dirigées par des esclaves. Force de Police, organisation de la collecte des impôts et beaucoup de banques, étaient entre les mains d'esclaves. Il y a dans les annales le cas d'un banquier qui légua sa banque et sa veuve à son esclave favori - une attitude éclairée qu'on ne retrouvera pas envers un esclave dans la chrétienté.» (2)

L'Antiquité nous a légué des hommes immortels anciens esclaves affranchis, comme Zénon, fondateur de la Stoa et le fabuliste Aesope, pour n'en citer que deux. Chez les Aztèques un enfant d'esclaves naissait libre, tandis que l'Europe, dans ses colonies d'Amérique fit de l'« élevage d'esclaves « en sélectionnant des individus en fonctions de critères physiques et en les forçant à enfanter ensembles comme on l'aurait fait pour du bétail (voir plus bas ref. 17). Avant la Renaissance, en Europe Occidentale aussi l'esclavage était une institution reconnue et non un génocide. Combien d'esclaves blonds aux yeux bleus l'Europe n'a-t-elle pas vendu durant le moyen âge pour être revendus au Proche Orient et au Maghreb ?

Citation:
«...la liste de nombreux produits qui s'exportaient d'Andalousie, non seulement dans le Maghreb, mais même vers l'Égypte, et détail curieux, le trafic d'esclaves européens amenés jusqu'en Espagne musulmane par des commerçants spécialisés dans ce négoce, pour être distribués à partir des principaux ports de la côte andalouse.»(3)

Génocide, l'esclavage l'est devenu depuis la Renaissance seulement, depuis ce «capitalisme pas comme les autres», un capitalisme à l'européenne. Mais voyons d'abord ce que fut l'esclavage en Islam :

Citation:
«Accordez à vos esclaves fidèles(4) l'écrit qui assure leur liberté, lorsqu'ils vous le demanderont.»(Le Coran, S.XXIV., v.33)

Cet appel de Mahomet en faveur des esclaves ne manqua pas de porter ses fruits:

Citation:
«Nombre d'esclaves fugitifs rallièrent Muhammad à Médine parce qu'il avait déjà montré sa sympathie pour eux.»(5)

La tradition de Mahomet fut suivie par l'Islam tout le long de son Histoire, au point de confier à des esclaves la garde de son corps.
Citation:

«Les Éthiopiens étaient de bons guerriers, et nombreux étaient les princes d'Arabie du Sud qui achetaient des esclaves éthiopiens, qu'ils considéraient le mieux appropriés pour leur servir de gardes du corps.»(6)


Ibn Batouta nous rapporte que la garde du corps d'un fastueux Sultan du Mali au XIVe siècle était composée de trois cents esclaves armés(7). S'imagine-t-on un gouverneur de la Martinique ou de la Jamaïque confier la garde de son corps à des esclaves Noirs armés, aux temps de l'esclavage aux Antilles ?

Non seulement des gardes du corps mais des armées entières étaient composées d'esclaves. Que dire de chefs historiques de l'Islam qui étaient des esclaves affranchis. L'Armée de 100.000 hommes, avec laquelle Achmet Ibn Touloun commença sa conquête pour devenir Maître d'Égypte et de Syrie, était exclusivement composée d'esclaves Turcs et Noirs. Lui même, Ibn Touloun, était fils de Mamlouk - esclave en arabe. Ce fut un esclave persan, Abou Mouslim, qui brandit pour la première fois le drapeau noir qui donna naissance à la Dynastie des Abbassides. Le chef suprême de l'armée des Fatimides, qui régnaient au Xe siècle de l'Égypte à l'Atlantique, était Giavhar al-Sikili, un ex-esclave, Sicilien, comme son nom l'indique. Au XIIIe siècle, la veuve du Sultan d'Égypte al-Salâh, devenue «Reine des Fidèles» à la mort de son mari, était une esclave turque. Comme le grand Baybars, son frère d'armes Sayf al-Din Koutous était également un ex-esclave. La liste serait trop longue pour passer en revue tous les Khalifes et Sultans dont les mères étaient des esclaves achetées sur des marchés ou offertes à leur pères Sultans ou Khalifes.

Chez les Musulmans l'esclavage était une Institution comme chez les Romains, mais avec les gladiateurs en moins. Muhammad avait rendu l'esclavage relativement supportable, aussi supportable qu'est aujourd'hui la condition de salarié. Un salarié, aujourd'hui, s'il est ambitieux, malin ou intelligent, et n'a pas trop de scrupules, pourrait faire comme John Davison Rockefeller qui, de chômeur à 16 ans, traînant dans les rues de Cleveland à la recherche d'un gagne-pain (8) devint l'homme le plus riche du monde en oubliant les suicidés qu'il avait ruinés par ses manipulations pétrolières.

Confondre cette sorte d'esclavage avec celui pratiqué par l'Europe depuis la chasse à l'homme commencée par les Portugais du Prince Henri «le Navigateur» sur les côtes occidentales d'Afrique au milieu du XVe siècle, c'est faire l'âne pour avoir du foin. Mais l'immoralité de cette chasse à l'homme n'était encore qu'un demi mal, parce que ces esclaves étaient destinés à des travaux domestiques, comme chez les Arabes. Le GENOCIDE ne commença qu'après l'assaut donné au Nouveau Monde par Christophe Colomb, car ce génocide fut la condition sine qua non de l'industrialisation de l'Europe, le prix de cette industrialisation. Pour être brefs contentons-nous simplement d'un petit bouquet sans commentaires, offert par différents auteurs aux beaux messieurs indignés de l'esclavagisme arabe.

Citation:
«Voler un Nègre était considéré comme un crime, lui ôter la vie par punition ne l'était pas.»(9)


Citation:
«Pour chaque esclave importé vers l'hémisphère occidental, cinq étaient tués en Afrique ou mouraient en haute mer.»(10)

Citation:
«On prenait grand soin d'empêcher les esclaves de sauter par dessus bord et sombrer immédiatement, quoique la plupart savaient nager ; le désespoir et la terreur étaient tels, que les captifs refusaient souvent de manger, même si on leur donnait des mets auxquels ils étaient habitués. Un spectacle coutumier autour des navires en rade, était la vue des nageoires des requins. Accidentellement, avant que le navire ne lève l'ancre, un ou deux esclaves tombaient à l'eau. Les requins suivaient les bateaux tout droit à travers l'Atlantique, dans l'ATTENTE DES CORPS JETÉS PAR DESSUS BORD.»(11)

Citation:
«La vie d'un esclave nègre dans les plantations des Indes Occidentales était estimée à environ sept ans.»(12)

Les Portugais furent les premiers négriers d'Europe, suivis par les Espagnols, les Français et les Hollandais, mais,

Citation:
«Avec Elizabeth I (13) sur le trône, les financiers adoptèrent tout à propos une pieuse politique, et insistèrent sur le fait que des voyages commerciaux dans le but d'enfreindre la suprématie hispano-portugaise, constituaient un Progrès de la religion protestante. La Reine était toute prête à croire que ces expéditions constituaient une guerre sainte.»(14)

En conséquence donc de la «Guerre Sainte» des Négriers,

Citation:
«Des capitalistes anglais et américains avaient découvert que d'énormes profits pouvaient être amassés grâce à l'activité des transports. Et sous l'emprise de ce stimulant, ils firent du transport d'Africains au Nouveau Monde, une branche des plus lucratives du commerce de navigation. Les meilleures familles, des nobles, des évêques, des princes du Négoce ainsi que des hommes politiques y investirent lourdement et le gouvernement anglais prit soin de la défense de leurs intérêts...»

Citation:
«En 1771 près de 200 navires anglais étaient engagés dans ce trafic principalement à Liverpool, Londres et Bristol. La première de ces trois villes devait en effet beaucoup de sa prospérité à ce trafic. Et ce n'est pas sans raison qu'un célèbre acteur de l'époque darda un soir son auditoire avec l'outrage : 'Les pierres de vos maisons sont cimentées avec du sang d'esclaves africains'...»

Citation:
«Les pauvres malheureux, arrachés à l'Afrique par la violence, étaient entasses comme du bétail dans l'air fétide des navires aux cales basses et sans hublots. Si on manquait d'eau ou on était menacé de famine, ou une maladie pestilentielle se manifestait, des cargaisons entières de morts OU DE VIVANTS étaient jetées par dessus bord par des maîtres impitoyables. Si une victime isolée, torturée à perdre la raison, osait lever le doigt contre son bourreau, elle était sûre d'être punie par des mutilations défiant toute description.»(15)

Les historiens américains Charles et Mary Beard, auteurs de cet acte d'accusation ne sont pas des extrémistes de gauche, au contraire !

Citation:
«Il y a eu plus de quatre fois d'esclaves africains transportés sur des navires britanniques que sur les bateaux de toutes les autres nations réunies.»(16)

ELIZABETHAN ERA, «plus de quatre fois» esclavagistes ! L'Angleterre n'a pas été pour rien le berceau de nos «Libertés Individuelles», libertés pour mettre les autres en esclavage.
Dans ses Saintes Écritures au nom desquelles il prétendait «christianiser», l'Homme Blanc avait lu :

Citation:
«Qu'est-ce que l'homme pour que Tu Te souviennes de lui ?
Et le fils de l'homme pour que Tu prennes garde à lui.
Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu.
Et Tu l'as couronné de gloire et de magnificence.» (Psaumes, VIII, 5-6)

De cette créature de «son» Dieu, l'Homme Blanc en a fait de l'ÉLEVAGE de «négriots» pour le marché d'esclaves.

Citation:
«Les maîtres recherchaient les grands Nègres athlétiques pour les accoupler avec des Négresses solides et en bonne santé. Après les avoir installés dans une chambre à part du barracón, on les obligeait a s'aimer, et la Négresse devait accoucher d'un beau marmot tous les ans. C'était traiter les gens comme des animaux.»(17)

Des missionnaires européens partirent porter le message du Christ. Que ne restèrent-ils pas chez eux pour christianiser leurs propres compatriotes ! ! ! Les Africains victimes de l'esclavagisme de l'Homme Blanc ajoutèrent à leur charmant folklore le conte de grand-mère ci-dessous :

Citation:
«Au commencement Dieu avait fait l'homme noir. Un jour deux frères se battirent. Le plus fort tua le plus faible. L'assassin, appelé devant Dieu pour répondre de son acte fratricide, eut tellement peur du bon Dieu, qu'il en blêmit à en devenir tout blanc. Ce fut lui l'ancêtre de la race blanche.»

Mais le sang des Africains n'a pas suffit pour arriver jusqu'à notre Société de Consommation. Il a fallu aussi du sang d'Amérindiens. A Christophe Colomb le Ventre de l'Homme Blanc reconnaissant pour toujours ! «Colombus Day» chez les Anglo-Saxons, «Dia de la Raza» chez les Ibériques ; prions pour le repos de son âme. Le jour du malheur des Amérindiens tomba un 12 octobre. Les Famines qui fustigeaient l'Europe avant la Découverte de l'Amérique, Colomb les remorqua au sillage de ses Caravelles. Plus de Famines en Europe, et tant pis si elles prospèrent encore au XXe chez les Amérindiens qui ne les connaissaient pas avant Christophe Colomb !

Vingt cinq ans après le malheur apporté aux Amériques par Cristobal Colón, il ne restait plus un seul Indien vivant aux Antilles. Le célèbre Tueur d'Indiens Hernando Cortés fut alors envoyé de Cuba par son gouverneur Velazquez «à la recherche d'esclaves en Terre Ferme». Le transport d'esclaves du Continent (découvert après les Antilles) jusqu'aux Îles, dans les années 30 du XVIe siècle devint le plus lucratif des commerces. C'est pour cela qu'arrivait en 1528 à CORO (Venezuela) d'Allemagne en renfort une HORDE de chasseurs d'esclaves Indiens qui firent «mieux» que les Espagnols. Cette expédition allemande était dirigée par un monstre à face humaine nommé Ambroise Dalfinger :

Citation:
«Ambitieux et cruel..., pour empêcher les Indiens de fuir, il les amenait leurs têtes enfilées dans les anneaux d'une chaîne. Et au malheureux qui n'en pouvait plus (de suivre le pas) on lui coupait la tête. Dalfinger s'était lancé à la tête de son armée de sanguinaires bouchers, sur les malheureux habitants de ces parages, qu'il accusait d'être des êtres inférieurs, pour leur ravir leur or et leurs biens.»(18)

Ces porteurs du flambeau de notre civilisation, pratiquèrent même le cannibalisme. Du vrai, pas celui de la légende du «cannibalisme des Nègres». Du cannibalisme indianophage !

Citation:
«Dalfinger, désireux de se reposer de tant de fatigues en cette région, envoya à Coro quelques émissaires afin d'y porter l'or acquis et revenir avec du ravitaillement. Ceux-là ne retournèrent jamais. Poussés par la faim, ils tuèrent les Indiens qui les accompagnaient, pour les manger. Ceci fait, ils eurent peur les uns des autres et se dispersèrent.»(19)

Prenez vos Luths chantres de l'Homme Blanc ! Chantez-la notre civilisation supérieure à toutes les autres ! Après le Pater Jésuite Rafael Granados, passons la parole au Pater Franciscain Fray Toribio Motolinia :

Citation:
«Il y avait sur leurs figures tant de lettres marquées au fer rouge, qu'ils en avaient toute la face marquée... La puanteur des esclaves morts dans les mines fut si grande que cela amena la Peste. Surtout aux mines de Huaxycán, une demi lieu aux alentours desquelles, à peine il y avait place pour marcher ailleurs que sur des cadavres ou sur des ossements.»(20)

Pour nos cruautés envers des chevaux dans les mines il y a eu une Société Protectrice des Animaux. Il n'y a jamais eu rien de semblable pour protéger les Amérindiens. Mais cela ne suffisait pas de les faire mourir dans les mines et les pêcheries de perles ou les tuer pour nourrir ses chiens. On en tuait aussi comme PASATIEMPO (passe-temps) :

Citation:
«Il y a des Espagnols qui dressent des chiens carnassiers pour les habituer à tuer des Indiens. Ils font cela parfois comme pasatiempo pour voir si les chiens s'y prennent bien.»(21)

Et de la faute à qui ces boucheries ? Mais de Mahomet voyons ! On nous assura sans rire que tout cela était le résultat de «huit siècles de domination arabe sur la Péninsule», qui aurait formé la sauvagerie des conquistadores ! Et c'est écrit dans un style sérieux, sans ironie. Mais c'est écrit par des hommes de lettres qui n'avaient certainement jamais lu Salvador de Madariaga, pour apprendre historiquement que les «Entradas» pour les razzias chez les Amérindiens avaient été préfigurées par des «Entradas» de chrétiens d'Espagne dans les localités arabes «d'en face» pour les piller et devenir ainsi riches et Higosdalgo(22).

Contrairement à ces hommes de lettres ingrats envers les Arabes qui civilisèrent leurs ancêtres, j'ai souvent entendu des Amérindiens analphabètes, en colère contre les Espagnols, ne pas les traiter de «Mahoma», mais de GODOS (Wisigoths). Ici le bon sens l'emporte sur les lettres. Sur les Îles de Cuba, Haïti/Saint-Domingue, Guadeloupe, Martinique, et des centaines d'autres petites Îles, antillaises, des Bahamas et Bermudes, fourmillaient des millions d'Amérindiens avant l'arrivée de Christophe Colomb ; de Colomb pionnier de la chasse à l'homme, esclavagiste et Tueur d'Indiens(23). Après les avoir exterminés on en amena des millions d'autres du Continent. Ceux-ci exterminés à leur tour, ces Îles ne sont presque plus peuplées aujourd'hui que par des descendants d'autres victimes du «monde civilisé», les descendants d'esclaves Africains. Les vilains et inhumains esclavagistes arabes ! Le grand coupable de toutes ces boucheries humaines ne pouvait être que Muhammad Ibn Abd-Allah, pas les pieux Godos, Bâtisseurs de Cathédrales. C'est drôle qu'on n'ait jamais demandé l'avis du bon Dieu pour savoir s'il aime mieux les Cathédrales gothiques ou les huttes d'Indiens, s'il aime mieux la musique de Bach ou les negro spirituals...

Je crois qu'en ce qui concerne la Paille et la Poutre de Jésus de Nazareth, l'esclavagisme est le sujet qui pourrait le mieux servir à l'exégèse de cette Divine Parabole.

BASILE Y.

NOTES :

1/. S.N. Kramer, «MESOPOTAMIEN», Rowohlt & Life, München 1971, page 89

2/. F.G Kay, THE SHAMEFUL TRADE, éd. A.S. Barnes, New York 1967, page 3.

3/. É. Lévi-Provençal, LA CIVILIZACION ÁRABE EN ESPAÑA, éd. Austral Espasa Calpe, 1969, Madrid, page 57.

4/. Par fidèles, Mahomet entendait les convertis à l'Islam.

5/. De Lacy O'Leary, HOW GREEC SCIENCE PASSED TO THE ARABS. Londres 1964, page 95.

6/. De Lacy O'Leary, HOW GREEC SCIENCE PASSED TO THE ARABS. Londres 1964, page 94.

7/. Basil Davidson, AFRICAN KINGDONS, New York 1971, page 83.

8/. I.M. Tarbell, THE HISTORY OF THE STANDARD OIL COMPANY, New York 1950, éd. Peter Smith, vol. I., page 41.

9/. J.B. McMaster, A HISTORY OF THE PEOPLE OF THE UNITED STATES, New York 1885, vol. II., page 18.

10/. W.E.B. DuBois, THE NEGRO, New York 1915, page 154.

11/. F.G Kay, THE SHAMEFUL TRADE, éd. A.S. Barnes, New York 1967, page 49.

12/. Frank Tannenbaum, SLAVE AND CITIZEN, New York 1947, page 56.

13/. La grande Reine Elizabeth de l'ELIZABETHAN ERA, l'associée des pirates, parmi les plus cruels, Drake et Hawkins.

14/. F.G Kay, THE SHAMEFUL TRADE, éd. A.S. Barnes, New York 1967, page 29.

15/. Charles & Mary Beard, THE RISE OF AMERICAN CIVILISATION, éd. Mac Millan Company, New York 1947, vol. I., pages 106-107.

16/. J.S. Redding, THEY CAME IN CHAINS, New York 1950, page 17.

17/. Miguel Barnet, ESCLAVE À CUBA, Gallimard 1967, page 39.

18/. Rafael M. Granados (S.J.) HISTORIA DE COLOMBIA, Editorial Debout, Medellin (Colombie), 1953, page 100.

19/. Rafael M. Granados (S.J.) HISTORIA DE COLOMBIA, Editorial Debout, Medellin (Colombie), 1953, page 101.

20/. Fray Toribio Motolinia, MEMORIALES, édité par la Universidad Nacional Autonoma de México, en 1971, page 29.

21/. Archivo de las Indias, Sevilla. Relación que dió el Provisor Morales. Cité par W.H. Prescott, Complete Works, Vol.VI, p. 215, Londres 1896.

22/. De l'espagnolissime Salvador de Madariaga, HERNAN CORTÉS. éd. Editorial Sudamericana, 7e édition, B. Aires 1958, pages 146-147.

23/. F.A. Kirkpatrick, LOS CONQUISTADORES ESPAÑOLES, Madrid 1960, page 26. «Chaque bataille était une boucherie... Colomb en embarqua 500 pour les vendre en Espagne en esclavage».

Web : basile-y.com
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L’Islam et l’esclavage

Par Muhammad Qutb

Dimanche 1er janvier 2006

Cette question controversée est sans doute la plus vicieuse sur laquelle jouent les communistes pour ébranler les croyances musulmanes chez les jeunes. Si l’Islam convenait à toutes les époques — comme le prétendent ses prédicateurs —, alors il n’aurait pas permis l’esclavage. Le fait qu’il ait permis l’esclavage constitue une preuve catégorique que l’Islam est apparu pour une période limitée dans le temps, qu’il a accompli son rôle et qu’il appartient désormais à l’histoire !

La jeunesse musulmane est elle-même habitée par des doutes. Comment l’Islam a-t-il permis l’esclavage ? Comment cette religion, indubitablement révélée par Dieu, indubitablement vraie, indubitablement apparue pour le bonheur de l’humanité entière, toutes générations confondues, a-t-elle permis l’esclavage ? Comment cette religion, fondée sur l’égalité parfaite, renvoyant l’intégralité du genre humain à une seule et même origine, et traitant tous les hommes sur un même pied d’égalité, en vertu de leur origine commune, a-t-elle intégré l’esclavage dans son système et légiféré à son sujet ? Dieu veut-Il que les hommes se subdivisent pour l’éternité en deux catégories : les maîtres et les esclaves ? Est-ce là Sa Volonté sur terre ? Dieu accepte-t-Il que le genre humain qu’Il a honoré en déclarant « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam » [1] devienne en partie une marchandise que l’on vend et que l’on achète, à l’instar des esclaves ? Et si Dieu n’accepte pas cela, pourquoi Son Noble Livre ne mentionne-t-il pas alors clairement l’abolition de l’esclavage, comme il a mentionné la prohibition du vin, des jeux de hasard, de l’usure et des autres péchés défendus par l’Islam ?

La jeunesse croyante sait pertinemment que l’Islam est la religion de vérité, mais elle est à l’image d’Abraham auquel « Dieu dit : «Ne crois-tu pas encore ?» «Si ! répond Abraham, mais pour que mon coeur soit rassuré» [2].

La jeunesse dont la colonisation a corrompu l’esprit et les croyances, quant à elle, ne prend pas le temps d’examiner la réalité des choses. Dominée par ses passions, elle décide sans la moindre analyse critique que l’Islam est un système périmé ayant épuisé toutes ses ressources.

Les communistes, pour leur part, se font les parangons de foutaises « scientifiques » qu’ils reçoivent de leurs maîtres, là-bas, et qui leur permettent de s’enfler d’orgueil, croyant avoir découvert la vérité immuable et éternelle, au-dessus de laquelle nul doute ne saurait planer [3]. C’est ce matérialisme dialectique, qui divise l’existence humaine en grandes étapes économiques auxquelles il serait impossible de se soustraire : le communisme primitif, l’esclavage, la féodalité, le capitalisme et enfin, le communisme final, ultime étape avant la fin du monde. L’ensemble des croyances, systèmes et doctrines qu’a connues l’humanité ne seraient que le reflet de la situation ou de l’ère économiques à laquelle ils sont apparus. Ils conviendraient ainsi à cette ère, et seraient adaptés à sa conjoncture économique, mais ne sauraient convenir à l’étape suivante qui s’appuie sur de nouveaux fondements économiques, en conséquence de quoi, il n’existerait strictement aucun système capable de convenir à toutes les générations humaines.

Si l’Islam est apparu alors que le monde était en pleine transition entre l’ère esclavagiste et l’ère féodale, alors nécessairement, ses lois, ses doctrines et ses systèmes étaient adaptés à cette étape du développement historique : il reconnaît ainsi l’esclavage et autorise la féodalité. L’Islam ne pouvait devancer le développement économique, ni apporter un nouveau système dont les potentialités économiques n’étaient pas encore prêtes. Mais pourquoi donc ?, serait-on tenté de demander. Parce que Karl Marx a dit que c’était impossible.
À ce stade, nous aimerions replacer le problème dans sa réalité historique, sociologique et psychologique, loin de la poussière que veulent remuer les uns et les autres. Une fois que nous aurons abouti à une vérité objective, il n’y aura plus lieu de se soucier des prétentions déviantes ni des « savants » imposteurs !

Nous regardons aujourd’hui l’esclavage depuis le prisme du XXe siècle. Nous le regardons à la lumière des atrocités commises dans le monde de l’esclavagisme et des traitements barbares et monstrueux que l’histoire nous a consignés sous l’Empire romain en particulier. Nous regardons alors l’esclavage avec épouvante, et nos sentiments ne parviennent à supporter l’idée que cette forme de traitement puisse être légitimée ou entérinée par une religion ou un système quelconque. Ces réactions de dégoût et de dénonciation s’emparent de nous et nous font nous demander : Comment l’Islam a-t-il permis l’esclavage, alors que toutes ses recommandations et toutes ses lois avaient pour but de libérer l’humanité de toute servitude, quelle qu’en soit la forme ? Dans la chaleur de notre réaction, nous souhaitons instamment que l’Islam ait reposé nos cœurs et nos esprits de cette tourmente, en interdisant explicitement et sans détour l’esclavage.

À ce niveau, une halte historique s’impose...

L’histoire de l’Islam n’a jamais connu les atrocités de l’esclavage romain dans le monde antique. Un simple coup d’œil sur la situation des esclaves dans l’Empire romain suffit à mettre en exergue la gigantesque avancée opérée par l’Islam au bénéfice des esclaves, et ce, même si l’on suppose — à tort — qu’il n’a pas œuvré à leur libération !

Pour les Romains, les esclaves étaient des objets, non des humains, des objets qui n’avaient strictement aucun droit, mais qui croulaient sous le poids de leurs corvées. Mais avant tout, d’où provenaient ces esclaves ? Ils provenaient des guerres, non pas de guerres menées au nom d’une idée ou d’un principe, mais au nom de la volonté de soumettre et d’exploiter les autres peuples pour la gloire de Rome. Afin que le Romain puisse mener une vie de luxe et de faste, profitant de thermes frais ou chauds, se pavanant dans de riches habits, goûtant à des mets aussi délicats que variés, afin qu’il puisse s’immerger dans cette luxure obscène faite de vin, de femmes, de danses, de fêtes et de festivals, il fallait nécessairement que d’autres peuples soient asservis et que leur sang soit sucé. L’Égypte constitue à cet égard un exemple édifiant, du temps où elle était une province romaine et avant que l’Islam ne vienne la sauver du joug de la tyrannie : elle n’était en effet qu’un grenier à blé et une source de revenus pour l’Empire.

C’est pour combler ces desseins pervers que l’impérialisme romain et l’esclavage qui en a découlé ont existés. Comme nous l’avons déjà évoqué, les esclaves étaient des objets privés du statut et des droits des êtres humains. Ils travaillaient dans les champs, enchaînés de telle sorte qu’ils ne puissent s’échapper. Ils étaient nourris, non pas parce que — comme les animaux et les végétaux — ils avaient le droit de satisfaire leur besoin de nourriture, mais parce qu’ils devaient rester en vie pour continuer à travailler. Au cours de leur travail, ils étaient dirigés au fouet, satisfaisant ainsi le sadisme pervers de leur maître ou de son représentant qui prenaient plaisir à les torturer. Le soir, ils dormaient dans de sombres « cellules » nauséabondes infestées d’insectes et de rats. Ils y étaient jetés par dizaines, au point qu’ils pouvaient se retrouver entassés à cinquante dans la même cellule, tous enchaînés, sans le moindre espace d’intimité tel celui qu’on accorde aux vaches dans l’étable.

Mais l’horreur suprême était quelque chose d’encore bien plus atroce, qui soulignait davantage la nature sauvage du Romain antique, et que l’Européen moderne a hérité de lui dans les moyens de colonisation et d’exploitation. Il s’agit des arènes de combat entre gladiateurs qui s’entretuaient au glaive et à la lance. Ces festivals figuraient parmi les préférés des Romains. Les maîtres, auxquels se joignait parfois l’Empereur, se rassemblaient pour regarder les esclaves qui s’entredéchiraient au glaive et à la lance dans des combats à mort. La joie des spectateurs atteignait alors son paroxysme, les gosiers hurlant des ovations, les mains applaudissant de manière nourrie, avec des rires de bonheur sincère et profond, dès lors que l’un des gladiateurs terrasse son compère, et le laisse gisant, sans vie !

Telle était la situation des esclaves dans l’Empire romain. Nous n’avons guère besoin de nous étendre sur le statut juridique des esclaves d’alors, ni sur le droit incontestable du maître de tuer, de torturer ou d’exploiter son esclave, sans que ce dernier n’ait le droit de s’en plaindre, ni qu’il existe une partie susceptible d’examiner ou de reconnaître cette plainte. Ce ne sont là que de futiles détails après tout ce que nous venons de raconter.

Même si le traitement des esclaves en Perse, en Inde ou dans d’autres contrées différait de ce qui se pratiquait dans l’Empire romain en termes d’horreurs plus ou moins prononcées, il ne différait guère en termes de bafouement total de la dignité humaine, et d’exploitation consistant à faire porter aux esclaves les plus lourdes corvées, sans leur accorder de compensation.

Puis l’Islam est venu...

Il est venu rendre leur humanité à ces humains. Il est venu dire aux maîtres au sujet de leurs esclaves : « Vous êtes les uns des autres ». Il est venu déclarer : « Quiconque tuera son esclave, nous le tuerons. Quiconque rasera son esclave, nous le raserons. Quiconque émasculera son esclave, nous l’émasculerons » [4]. Il est venu décréter l’unicité de l’origine, de la nature et du devenir de l’humanité : « Vous êtes les enfants d’Adam, et Adam a été créé d’argile ».
Il est venu établir qu’un maître n’a aucun mérite sur son esclave, parce que l’un est maître et l’autre esclave. Le seul critère de mérite est désormais la piété : « Un Arabe n’a strictement aucun mérite sur un non-Arabe, pas plus qu’un non-Arabe n’en a sur un Arabe, ni un Noir sur un Blanc, ni un Blanc sur un Noir, si ce n’est par la piété » [5].

L’Islam est venu ordonner aux maîtres de bien traiter leurs esclaves :
« Soyez bons envers vos père et mère, vos proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Dieu n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant. » [6]
Il est venu établir que la relation entre les maîtres et les esclaves n’était pas une relation d’arrogance et d’asservissement, ni une relation d’exploitation et d’humiliation, mais une relation familiale et fraternelle. Les maîtres sont désormais la famille de la servante, si bien que toute demande en mariage doit leur être adressée :
« Vous pouvez épouser une femme parmi celles de vos esclaves croyantes. Dieu connaît mieux votre foi, car vous êtes les uns des autres. Et épousez-les avec l’autorisation de leur famille et faites-leur don d’une dot convenable » [7].
Les esclaves sont désormais les frères des maîtres : « Vos esclaves sont vos frères. Quiconque dispose de l’un de ses frères doit le nourrir de ce dont il se nourrit lui-même et le vêtir de ce dont il se vêt lui-même. Ne leur demandez pas ce qui dépasse leur capacité. Et si vous le faîtes, alors aidez-les » [8].

Dans un souci supplémentaire de ménager les sentiments des esclaves, le noble Messager — paix et bénédictions sur lui — ajoute : « Que nul d’entre vous ne dise : Voici mon serviteur ou voici ma servante ! Mais qu’il dise : Mon garçon et ma fille ! » Fort de cette sentence, Abû Hurayrah interpela un homme qui était sur une monture tandis que son serviteur courait à pied derrière lui : « Fais-le monter derrière toi, car il est ton frère et son âme est comme la tienne ! »

Ce n’était pas tout. Avant de passer à l’étape suivante, nous devons en effet consigner le gigantesque saut opéré par l’Islam envers les esclaves au cours de cette première étape.

Les esclaves n’étaient plus des objets. Ils sont devenus des humains avec une âme identique à celle des maîtres. Les autres nations considéraient alors sans exception que les esclaves étaient une race différente de la race des maîtres et qu’ils avaient été créés pour être asservis et humiliés. En conséquence, ces maîtres n’éprouvaient pas le moindre scrupule à tuer les esclaves, à les torturer, à les brûler ou à les exploiter dans les sales besognes et les travaux forcés. Partant de ce constat, l’Islam a élevé les esclaves au statut de digne fraternité avec leurs maîtres, non pas dans un monde idéalisé et utopique, mais dans le monde réel.

L’histoire — que nul n’a pu renier, pas même les plus fanatiques auteurs européens — témoigne que le traitement des esclaves aux premiers temps de l’Islam a atteint un niveau d’humanité tel qu’il n’a jamais été atteint par ailleurs, au point que les esclaves affranchis refusaient de quitter leurs anciens maîtres — alors qu’ils en étaient parfaitement capables après s’être libérés financièrement et avoir pris l’habitude de se prendre en charge eux-mêmes — parce qu’ils les considéraient comme leur famille, auxquels ils étaient liés par des liens non moins forts que les liens du sang ! L’esclave était désormais un être humain à part entière dont la dignité était protégée par la loi, et à laquelle nul ne pouvait attenter ni par le verbe ni par l’action. Pour ce qui est du verbe, le Prophète a en effet interdit aux maîtres de rappeler à leurs esclaves qu’ils sont des esclaves. Il leur a ordonné de leur parler d’une manière qui leur fasse sentir l’amour familial et qui leur fasse oublier leur statut d’esclaves. Dans le cadre de ces directives, le Prophète leur dit : « Dieu les a mis en votre possession. Et s’Il le voulait, c’est vous qu’il aurait mis en leur possession ». Ainsi, ce ne sont que des vicissitudes contingentes qui ont fait de ces êtres des esclaves. Il était donc parfaitement possible qu’ils soient eux-mêmes maîtres de ceux qui le sont aujourd’hui ! Par cette sentence, le Prophète réduit à néant l’arrogance des maîtres et les renvoie à la fibre humaine qui les relie tous et à l’amour qui doit gouverner leurs relations les uns les autres. Quant à l’agression physique des esclaves, sa sanction explicite est le talion : « Quiconque tue son esclave, nous le tuerons ». Il s’agit d’un principe univoque d’égalité humaine entre les esclaves et les maîtres. Ce principe établit également de manière explicite les garanties qui entourent l’existence de cette catégorie de gens, dont le statut contingent ne saurait les exclure de leur authentique nature humaine. Ces garanties sont complètes et atteignent un niveau auquel n’a su prétendre aucune législation sur l’esclavage, tout au long de l’histoire, aussi bien avant qu’après l’avènement de l’Islam. Ainsi, le seul fait de gifler un esclave alors que rien ne justifie sa correction — sachant que la correction ne doit pas enfreindre la limite de ce que le maître se permet d’administrer à ses propres enfants — constitue un motif légal pour son affranchissement.

Passons maintenant à l’étape suivante, celle de la libération effective...

L’étape précédente constituait en réalité une libération morale des esclaves : ceux-ci étaient réintégrés à l’humanité et étaient traités avec la dignité originelle qu’ils partageaient avec les maîtres ; c’étaient des circonstances contingentes qui privaient les esclaves de leur liberté extérieure à interagir directement avec la société. Mais mis à part ce point, les esclaves pouvaient jouir de tous les droits humains.

Mais l’Islam ne s’arrêta pas là, car sa base fondamentale et suprême est l’égalité complète entre les hommes, ce qui signifie la libération complète de tous les hommes. Par conséquent, il œuvra de manière effective à la libération des esclaves, et ce, par deux grands moyens : le `itq ou affranchissement gratuit et la mukâtabah ou contrat d’affranchissement.

Le `itq désigne l’affranchissement volontaire et gratuit, de la part des maîtres, des esclaves qu’ils possèdent. L’Islam a vivement incité à ce type d’affranchissement. En affranchissant ses esclaves, le noble Messager — paix et bénédictions sur lui —, était à cet égard le modèle de premier plan, imité par ses Compagnons. Abû Bakr dépensait ainsi des sommes considérables pour acheter des esclaves de leur maîtres qurayshites païens, puis les affranchissait et leur redonnait leur liberté. Quand les ressources budgétaires le permettaient, le Trésor Public achetait également des esclaves de leurs propriétaires et les libérait. Yahyâ Ibn Sa`îd raconte ainsi : « Umar Ibn `Abd Al-`Azîz m’a envoyé en Tunisie en tant que responsable du Trésor Public. Après avoir collecté les impôts, j’ai fait quérir des pauvres auxquels seraient redistribuées les sommes perçues. Mais nous n’avons trouvé aucun pauvre, ni personne pour récupérer tout cet argent. `Umar Ibn `Abd Al-`Azîz avait enrichi les gens. J’ai alors employé ces sommes à l’achat d’esclaves que j’ai affranchis ».

Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — affranchissait également les esclaves qui enseignaient la lecture et l’écriture à dix Musulmans, ou qui rendaient un service similaire aux Musulmans.

Le Noble Coran a par ailleurs décrété que l’expiation de certains péchés était l’affranchissement d’esclaves. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — incitait en outre à affranchir des esclaves pour expier n’importe quelle faute qu’un homme pouvait commettre, et ce, dans l’optique de libérer le plus grand nombre possible, sachant que les péchés ne cessent jamais, et que l’être humain est par nature pécheur, comme le rappelle le Messager. Il convient ici de porter une attention toute particulière à l’une de ces expiations, en raison de sa signification dans le regard que porte l’Islam sur l’esclavage. L’Islam décrète que l’expiation de l’homicide involontaire requiert le paiement d’un prix du sang à la famille de la victime et la libération d’un esclave : « Quiconque tue par erreur un croyant, qu’il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang » [9]. La victime tuée par erreur est une âme humaine que sa famille et que la société dans son ensemble ont injustement perdue. Pour cette raison, l’Islam établit deux types de dédommagements : le dédommagement de la famille avec le prix du sang qui doit leur être payé, et le dédommagement de la société avec la libération d’un esclave croyant. La libération d’un esclave reviendrait en quelque sorte à donner la vie à une âme humaine, qui vient remplacer celle qui a été involontairement tuée. En poussant la comparaison, on est amené à la conclusion qu’au regard de l’Islam, l’esclavage est, d’une certaine façon, une mort. Ainsi, malgré toutes les garanties dont l’Islam entoure le statut des esclaves, il profite de la moindre occasion pour redonner vie à ces esclaves en les libérant de leur servitude.

L’histoire relate qu’un nombre incommensurable d’esclaves ont été libérés à travers cet affranchissement gratuit, et que ce nombre incommensurable ne trouve pas son pareil dans l’histoire des autres nations, ni avant l’Islam, ni plusieurs siècles après, jusqu’au début de l’ère moderne. Par ailleurs, les mobiles de leur affranchissement étaient purement humains, et découlaient des consciences individuelles qui désiraient gagner l’Agrément de Dieu, rien d’autre que l’Agrément de Dieu.

Quant à la mukâtabah, elle consiste à accorder à l’esclave sa liberté lorsqu’il la demande de son propre chef, moyennant une somme d’argent convenue entre le maître et l’esclave. L’affranchissement est dans ce cas obligatoire : le maître ne peut ni le refuser ni le reporter, dès lors que la somme d’argent convenue lui a été versée. En cas de problème, l’État (représenté par le juge ou par le dirigeant) intervient pour exécuter de force le contrat d’affranchissement et donner la liberté à son demandeur.

La légifération de la mukâtabah a réellement ouvert les portes de la libération des esclaves en Islam, puisqu’elle permet à l’esclave qui veut recouvrer sa liberté de s’affranchir, sans attendre que son maître le libère gratuitement à une occasion qui pourrait survenir, ou qui pourrait ne jamais survenir au fil des jours et des années.

Dès le premier instant où l’esclave demande ce contrat d’affranchissement — que le maître ne peut refuser du moment que sa libération ne présente pas de danger pour la sécurité intérieure de l’État islamique — tout le travail qu’il effectuera désormais pour son maître sera rémunéré. Ou alors, il aura la possibilité, s’il le souhaite, de travailler à l’extérieur pour réunir la somme convenue pour le rachat de sa liberté.

Cette voie fut celle empruntée par l’Europe au XIVe siècle, soit sept siècles après que l’Islam l’eut initiée. Néanmoins, une différence majeure distingue l’Islam : la prise en charge par l’État des esclaves demandant une procédure d’affranchissement, et ce, en sus des efforts gigantesques consentis par l’Islam pour affranchir les esclaves gratuitement, sur la base d’un volontariat individuel visant à se rapprocher de Dieu et à Le servir avec loyauté.
Le verset qui désigne les ayant-droits de l’aumône légale (zakâh) dit la chose suivante : « Les aumônes ne sont destinées que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, [...] pour l’affranchissement des esclaves » [10]. Ainsi, il est clairement établi que le Trésor Public doit employer l’aumône légale, entre autres à aider les esclaves désireux de s’affranchir de racheter leur liberté, si eux-mêmes sont incapables de le faire avec leurs propres économies.

L’Islam a donc été l’auteur d’une considérable et réelle avancée dans la libération des esclaves. Il a été en avance d’au moins sept siècles sur tout le développement historique. En plus de ce développement, il s’est distingué par d’autres éléments — comme les garanties assurées par l’État — auxquels le monde n’a commencé à s’intéresser qu’au début des temps modernes, ainsi que par des éléments que le monde ignore toujours, que ce soit au niveau du bon traitement des esclaves ou de l’affranchissement volontaire et gratuit, sans aucune contrainte d’ordre économique ou politique, à l’instar de celles qui ont obligé l’Occident à libérer les esclaves, comme nous l’expliquerons par la suite.

Ainsi tombent les foutaises prétendûment savantes des communistes, selon lesquelles l’Islam est un maillon parmi d’autres du développement économique, apparu au moment où il devait apparaître, et obéissant aux lois du matérialisme dialectique. Or voici que l’Islam a été en avance de sept siècles sur l’époque à laquelle il était censé apparaître. Des foutaises selon lesquelles également tout système — y compris l’Islam — n’est que le reflet du stade auquel est parvenu le développement économique au moment de son avènement, de sorte que toutes ses doctrines et conceptions sont en adéquation avec ce stade de développement, sans pour autant le précéder ni même être en mesure de le précéder. Ainsi en a décidé l’esprit infaillible qui ne peut se fourvoyer, l’esprit de Karl Marx — que sa mémoire soit sanctifiée ! Mais voici que l’Islam ne s’est pas inspiré des systèmes économiques en vigueur alors dans la Péninsule arabique ou dans le reste du monde, que ce soit au niveau des esclaves, du partage des richesses, de la relation entre le gouvernant et le gouverné ou du patron et du salarié. Il définissait en revanche ses propres systèmes socio-économiques, de manière indépendante et inédite. Et sous plusieurs de ses aspects, il se distingue encore de manière unique sur toute l’histoire de l’humanité.

Se pose alors la question qui intrigue les esprits et les consciences : puisque l’Islam a commis autant d’avancées vers la libération des esclaves, et puisqu’il a précédé le monde entier en ce sens, de manière volontaire, sans qu’il y soit obligé ni contraint, alors pourquoi n’a-t-il pas fait le dernier pas décisif, en déclarant sans ambages et de la manière la plus explicite qui soit, l’abolition principielle de l’esclavage ?
Pour répondre à cette question, il nous faut appréhender des réalités sociologiques, psychologiques et politiques qui ont entouré le thème de l’esclavage, et qui ont poussé l’Islam à poser les principes propres à la libération des esclaves, puis à les laisser agir d’eux-mêmes sur le long terme.

Nous devons tout d’abord rappeler que la liberté ne s’octroie pas mais se gagne. Contrairement aux illusions de certains, un simple décret abolissant l’esclavage n’est pas de nature à libérer les esclaves. L’expérience américaine dans la libération des esclaves par un simple coup de crayon d’Abraham Lincoln est la meilleure preuve de ce que nous avançons. Les esclaves libérés extérieurement par Lincoln au moyen d’une loi, n’ont pas supporté le poids de leur liberté : ils sont revenus chez leurs maîtres les priant de les accepter en tant qu’esclaves comme ils l’ont toujours été. Car, intérieurement, ils ne s’étaient pas encore eux-mêmes libérés.

Cela peut paraître étrange, mais tout paraît plus clair lorsqu’on examine le problème à la lumière des réalités psychologiques. La vie est une question d’habitudes, et ce sont les conjonctures traversées par l’homme qui façonnent ses sentiments, ses sensations et ses facultés psychiques. La psychologie d’un esclave diffère de la psychologie d’un homme libre, non pas parce que le premier serait issu d’une race inférieure, comme le pensaient les Anciens, mais parce que sa vie d’asservissement permanent a façonné ses facultés psychiques de telle sorte qu’elles soient adaptées à la conjoncture qu’il traverse. Ainsi, se développera en lui jusqu’à son paroxysme le sens de l’obéissance, tandis que s’inhiberont jusqu’à leur paroxysme le sens de la responsabilité et l’aptitude à assumer les conséquences de ses actes.

L’esclave sait accomplir beaucoup de choses lorsque son maître le lui demande. Il n’a en effet qu’à obéir et à exécuter les ordres. Mais il ne sait rien faire de lui-même, même les choses les plus banales, dès lors que c’est lui qui doit en porter la responsabilité. Non pas qu’il en soit physiquement incapable, ni parce que son esprit est incapable de comprendre ces choses, mais parce que, psychologiquement, il ne parvient pas à en assumer les conséquences. Il s’imagine tout un tas de périls fantasmés et de problèmes insolubles devant lesquels il fuit de peur d’avoir à les affronter.

Les observateurs attentifs de la vie égyptienne — et orientale en général —, au cours des dernières décennies, pourront retrouver les traces de cet asservissement qui ne dit pas son nom, et qu’a instillé le colonialisme machiavélique dans les âmes des Orientaux dans le but de les asservir à l’Occident. Ils pourront les retrouver à travers tous ces projets suspendus ou abandonnés, et que n’a suspendu le plus souvent que la peur d’en assumer les résultats. Ou ces projets qui ont été étudiés mais que les gouvernements refusent de réaliser avant d’avoir fait venir un expert anglais ou américain, qui puisse les décharger de la responsabilité du dit projet et qui donnera son feu vert pour la réalisation. Ou encore cette terrifiante paralysie administrative qui plane sur les fonctionnaires et qui enchaîne leur capacité productive à une routine cristallisée ; nul fonctionnaire ne peut en effet faire autre chose que ce que lui a ordonné son maître, « Monsieur » le haut fonctionnaire, qui lui-même ne sait rien faire d’autre qu’obéir à son maître, « Monsieur » le Ministre. Non pas que les uns ou les autres ne soient pas capables d’agir de leur propre chef, mais parce que leur sens de la responsabilité est inhibé, alors que leur sens de l’obéissance est démesuré. Ils sont ainsi tout ce qu’il y a de plus ressemblant avec des esclaves, même si, officiellement, ce sont des hommes libres.

C’est donc cet état psychologique qui asservit l’esclave. C’est bien entendu un état contingent, qui s’est développé à partir de conjonctures extérieures, mais qui, au fil du temps, est devenu indépendant, a pris une existence qui lui est propre, à l’instar du rameau d’un arbre qui, en touchant la terre, développe ses propres racines et prend son indépendance vis-à-vis de la plante-mère. Cet état psychologique ne peut être balayé par un décret politique abolissant l’esclavage. C’est de l’intérieur qu’il doit être métamorphosé, et ce, en créant de nouvelles conjonctures permettant aux sentiments de prendre une toute autre direction, en développant chez l’esclave ses facultés inhibées, et de bâtir un être humain sainement constitué, à partir de l’être déshumanisé qu’il était.

Et c’est ce qu’a fait l’Islam...

L’Islam a commencé par exiger le bon traitement des esclaves, car rien d’autre qu’un bon traitement ne peut rendre son équilibre à une psychologie déviante. Il s’agit de lui rendre son estime afin qu’elle prenne conscience de son humanité et de sa dignité propre. Dès lors que cela se réalise, elle ressent d’elle-même le goût de la liberté et n’en est pas rebutée comme l’ont été les esclaves américains fraîchement libérés.

L’Islam poussa le bon traitement et la réhabilitation de la dignité humaine des esclaves à un point incroyable, illustré par les versets du Coran et les enseignements du Messager que nous avons cités précédemment et que nous nous apprêtons à étayer ci-dessous par des exemples très concrets.

Le Messager — paix et bénédictions sur lui — scellait des liens fraternels entre certains esclaves et certains notables arabes. Il conclut ainsi des liens fraternels entre Bilâl Ibn Rabâh et Khâlid Ibn Ruwayh Al-Khath`amî, entre son esclave affranchi Zayd et son oncle Hamzah, ou encore entre Khârijah Ibn Zayd et Abû Bakr. Cette fraternisation constituait un véritable lien, non moins puissant que les liens du sang, et donnait des droits en matière d’héritage.

Ce n’était pas tout...

Le Prophète maria également sa cousine Zaynab Bint Jahsh à son esclave Zayd. Le mariage est en réalité une question délicate, notamment pour la femme. Une femme acceptera d’épouser un homme d’un plus haut niveau social, mais elle refusera que son mari soit issu d’une catégorie sociale inférieure. Elle ressentirait cela comme une atteinte à sa dignité et à son orgueil. Mais le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — voulait établir une signification bien plus profonde : il voulait extirper les esclaves des tréfonds vers lesquels ils ont été précipités par une humanité injuste et les élever au rang des plus illustres notables arabes qurayshites.

Ce n’était pas tout non plus...

Le Messager envoya Zayd à la tête d’une armée dont les soldats n’étaient autres que des notables arabes parmi les Muhâjirûn et les Ansâr. Lorsqu’il fut tué, il désigna son fils, Usâmah Ibn Zayd, à la tête de l’armée, une armée qui comptait dans ses rangs Abû Bakr et `Umar, les deux ministres et successeurs du Prophète, futurs Califes de la Communauté musulmane. Ainsi, le Prophète n’octroyait pas seulement aux esclaves un statut d’égalité humaine ; il leur donnait également le droit de diriger et de gouverner des hommes libres.

Il en vint ainsi à déclarer : « Obéissez aux ordres même si vous êtes gouvernés par un esclave noir abyssin, dont la tête ressemble à un raisin sec, du moment qu’il vous dirige selon le Livre de Dieu — Exalté soit-Il — » [11]. Il accorda ainsi aux esclaves et aux affranchis le droit d’accéder à la plus haute fonctions de l’État, celle du dirigeant de la Communauté musulmane. `Umar dit au moment où il devait préparer sa succession : « Si Sâlim, l’affranchi de Abû Hudhayfah, était encore parmi nous, je l’aurais nommé à ma succession ». Le Calife réaffirma ainsi les principes énoncés par le Messager — paix et bénédictions sur lui —.

À une autre occasion, `Umar montra l’exemple de la plus belle des manières, en ce qui concerne le respect des esclaves et des affranchis. Bilâl Ibn Rabâh s’opposa à lui avec virulence sur la question de la répartition du butin. `Umar ne trouva rien d’autre à dire que d’implorer : « Seigneur, préserve-moi de Bilâl et de ses partisans ! » Lui, le Calife qui pouvait, s’il le voulait, ordonner et être obéi.
Ces modèles apportés par l’Islam avaient pour but de libérer les esclaves de l’intérieur, comme nous l’avons déjà répété au début de ce chapitre, afin que l’esclave prenne conscience de son individualité et réclame de lui-même sa liberté. C’est là la véritable garantie de la libération des esclaves.
Il est vrai que l’Islam a encouragé l’affranchissement gratuit et l’a prôné par tous les moyens. Mais cela faisait en soi partie de l’éducation psychologique des esclaves, afin qu’ils ressentent qu’il leur est possible de regagner leur liberté et de jouir de tous les droits réservés aux maîtres. Ainsi se développe en eux la volonté de retrouver la liberté et d’en assumer les conséquences. Dès lors, l’Islam s’empresse de la leur accorder, car ils en sont devenus dignes, aptes à la préserver.

La différence est grande entre ce système qui encourage les hommes à demander la liberté, leur donne les moyens d’y parvenir puis, la leur accorde à l’instant où ils la demandent de leur propre chef, et entre des systèmes qui laissent les choses se compliquer et s’aggraver, jusqu’à ce qu’éclatent des révolutions socio-économiques qui déciment les vies par centaines et par milliers, puis qui n’accordent la liberté à ses demandeurs que sous la contrainte et à contre cœur.

L’une des vertus majeures de l’Islam dans la question de l’esclavage est qu’il s’est attaché à la véritable libération des esclaves, une libération aussi bien intérieure qu’extérieure. Il ne s’est pas contenté de bonnes intentions comme l’a fait Lincoln lorsqu’il a édicté une loi n’ayant que bien peu de poids dans le cœur des esclaves. Ceci prouve la profondeur avec laquelle l’Islam appréhende la nature humaine, et sa capacité à déceler les meilleurs moyens de la curer. À cela s’associe le volontarisme dont fait preuve l’Islam pour octroyer les droits à leurs détenteurs légitimes, tout en éduquant ces derniers à se cramponner à ces droits et à en assumer les conséquences. Pour parvenir au mieux à cette fin souhaitée, l’Islam fait appel aux sentiments d’amour et d’affection entre les différentes composantes de la société, avant qu’elles ne s’entretuent pour ces droits, comme cela a eu lieu en Europe, où les exécrables tueries ont tari les sentiments et transmis des haines héréditaires. Ainsi, tout le bien ayant pu être récolté par l’humanité s’en est trouvé corrompu pendant son parcours.

Intéressons-nous maintenant au principal facteur ayant conduit l’Islam à poser les fondements de la libération des esclaves et à le laisser exercer son effet au fil des générations.

L’Islam a tari toutes les anciennes sources d’esclavage, excepté une seule qu’il ne pouvait tarir : il s’agit de l’esclavage dû à la guerre. Soyons plus précis.
La coutume dominante à l’époque consistait à l’asservissement ou à l’exécution des prisonniers de guerre. Cette coutume était très ancienne, ancrée dans les profondeurs de l’histoire, remontant sans doute au premier homme. Elle accompagna l’humanité dans chacune des étapes de son développement.

À l’avènement de l’Islam, la situation n’avait pas changé. Lorsque des guerres éclatèrent et opposèrent l’Islam à ses ennemis, ces derniers asservirent leurs prisonniers musulmans, les privèrent de leur liberté, traitèrent les hommes de la manière habtituelle dont étaient alors traités les esclaves, violente et injuste, tandis que les femmes étaient violées par tout un chacun : une femme unique servait ainsi aussi bien à un homme, qu’à ses enfants, qu’à ses amis désireux eux aussi de s’amuser. Aucun ordre ne régnait et aucun contrôle ne s’exerçait. L’humanité de ces femmes n’était nullement respectée, qu’elles soient vierges ou pas. Quant aux enfants capturés, ils grandissaient dans l’exécrable humiliation de l’esclavage.

Dans ces conditions, il était malvenu que les Musulmans libèrent les prisonniers ennemis qu’ils avaient capturés. Il est en effet politiquement irresponsable d’aider votre ennemi en libérant ses prisonniers, tandis que votre famille, votre clan et vos coreligionnaires endurent la persécution et les souffrances chez l’ennemi. Le traitement réciproque devient ici le meilleur, voire le seul code auquel s’en tenir. Mais malgré tout, on constate de profondes différences entre l’Islam et les autres systèmes en ce qui concerne le droit de la guerre et le statut des prisonniers de guerre.
Dans le monde non-musulman, hier comme aujourd’hui, les guerres n’ont d’autre but que la conquête, le massacre et l’asservissement. Elles puisent leur raison d’être dans la volonté de telle nation de conquérir d’autres nations, et d’étendre ses territoires à leurs dépens, ou de piller leurs ressources. Ces guerres sont aussi parfois déclenchées pour assouvir les désirs personnels d’un roi ou d’un chef militaire qui veut satisfaire son arrogance personnelle et s’ébrouer d’orgueil et de vanité, ou qui cherche vengeance, ou pour tout autre de ces motifs terrestres et mesquins. Les captifs asservis n’étaient alors pas asservis en raison de la différence de religion, ni parce que leur niveau moral, psychologique ou intellectuel était inférieur à celui de leurs ravisseurs, mais tout simplement parce qu’ils avaient été vaincus à la guerre.
Par ailleurs, ces guerres n’étaient pas régies par des règles qui prohibent le viol, la destruction des villes pacifiques, le meurtre des femmes, des enfants et des vieillards. Mais, soit dit en passant, cela était parfaitement logique puisque ces guerres n’étaient guère déclenchées pour défendre une doctrine, un principe ou une noble cause.

En faisant son apparition, l’Islam a aboli toutes ces considérations, et a prohibé toute guerre, sauf s’il s’agit d’un combat pour la Cause de Dieu, c’est-à-dire un combat pour repousser l’agression contre les Musulmans, ou pour détruire les forces oppressives qui persécutent les hommes pour les détourner de leur religion, ou encore pour supprimer les forces égarées qui se posent en obstacles devant le message de l’Islam, empêchant que la vérité soit véhiculée aux hommes pour qu’ils voient et entendent de quoi il s’agit.
« Combattez dans le sentier de Dieu ceux qui vous combattent, mais ne transgressez pas. Certes. Dieu n’aime pas les transgresseurs ! » [12]
« Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de persécution et que la religion soit entièrement à Dieu seul. » [13]
C’est donc un message pacifique et non contraignant : « Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. » [14]
La présence de Juifs et de Chrétiens dans le monde musulman jusqu’à l’heure actuelle est la preuve catégorique, indiscutable et irréfutable que l’Islam n’a pas contraint autrui à se convertir sous la menace du sabre.

Si les gens acceptaient l’Islam et se laissaient guider à la religion de vérité, alors il ne saurait être question de guerre, de conflit ou de soumission d’une nation à une autre, tout comme il ne saurait y avoir de discrimination entre un Musulman et un autre sur cette terre, car un Arabe n’a pas plus de mérite qu’un non-Arabe, si ce n’est par la piété.
Quant à ceux qui refusaient l’Islam et préféraient garder leur foi sous les auspices du système musulman, ils étaient libres de leur choix sans contrainte ni pression d’aucune sorte, même si l’Islam estime qu’il est meilleur et plus fondé que la foi en question. En contrepartie de la protection que leur garantissait l’Islam, ils devaient payer une capitation (jizyah). Cette capitation était annulée ou remboursée si les Musulmans se montraient incapables d’assurer la protection de leurs ressortissants non-Musulmans. Si les non-Musulmans refusaient l’Islam et la capitation, c’est qu’ils faisaient preuve d’un entêtement arrogant et qu’ils refusaient que le message pacifique fasse son chemin : ils voulaient stopper et étouffer par la force des armes le parcours de la lumière nouvelle que les peuples seraient tentés de suivre si on leur laissait la possibilité de l’apercevoir.
C’est alors seulement que la guerre était déclenchée, non sans avoir préalablement formulé un nouvel avertissement, afin de donner une dernière chance à la paix mondiale et à la préservation des vies : « S’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci toi aussi et place ta confiance en Dieu » [15].

Telle était la guerre islamique. Elle n’était fondée ni sur des désirs de conquêtes, ni sur la volonté d’exploiter d’autrui, ni sur la suffisance d’un chef militaire ou d’un roi despotique. C’était une guerre pour la Cause de Dieu et pour la guidance de l’humanité, lorsque échouaient tous les moyens pacifiques qui permettaient de guider les hommes.

Cette guerre était régie par des règles. Le Messager — paix et bénédictions sur lui — disait dans ses recommandations : « Guerroyez au Nom de Dieu et pour la Cause de Dieu. Combattez les dénégateurs de Dieu. Guerroyez mais ne trahissez pas, ne mutilez pas, ne tuez pas les enfants » [16].

Ne peut donc être tué que le guerrier qui porte son arme pour combattre les Musulmans. La destruction, le viol, le libre cours aux instincts maléfiques et corrupteurs sont strictement hors de propos : « Certes, Dieu n’aime point les corrupteurs » [17].

Les Musulmans ont respecté ces nobles règles qui sont les leurs dans toutes leurs guerres, y compris pendant les traîtresses Croisades. Lorsqu’ils vainquirent leurs ennemis, qui, dans une manche précédente, avaient violé les interdits, avaient attaqué la Mosquée Al-Aqsâ, faisant couler à flots le sang de ceux qui y avaient trouvé refuge auprès de Dieu — le Seigneur de tous —, ils ne se vengèrent pas à l’heure de la victoire. Pourtant, la religion elle-même leur donnait la permission de faire subir à leurs ennemis un traitement réciproque :
« Quiconque vous agresse, agressez-le, à agression égale. » [18] Néanmoins, ils donnèrent l’exemple suprême, que les non-Musulmans, de quelque pays qu’ils soient, n’ont jamais pu reproduire, y compris à l’ère moderne.

C’est là une différence fondamentale entre les objectifs et les règles de la guerre chez les Musulmans et chez les non-Musulmans. S’il le voulait, et tout en étant dans son bon droit, l’Islam pouvait considérer les prisonniers qu’il capturait et qui s’entêtaient à refuser la vérité et à rester sur leur idolâtrie inférieure et sur leurs superstitions païennes, comme des êtres déficients en humanité. Il pouvait les asservir pour cette unique raison. Car un humain qui persiste à croire à ces chimères — après avoir vu la vérité — fait preuve, soit d’une bassesse de l’âme, soit d’une déviance de l’esprit. Dans les deux cas, son statut d’humain est déficient et il n’est pas digne de l’honneur réservé aux humains, ni de la liberté réservée au genre humain.

Cependant, l’Islam n’a pas asservi les prisonniers parce qu’il les considérait comme déficients en humanité, mais parce qu’ils étaient venus en agresseurs des territoires musulmans, ou parce qu’ils s’étaient posés en obstacles, appuyés par la force militaire, entre la guidance divine et les cœurs des hommes.

Et malgré tout ceci, l’asservissement des prisonniers n’était pas la règle immuable pratiquée par l’Islam. Le Messager — paix et bénédictions sur lui — libéra ainsi des prisonniers de la bataille de Badr gratuitement sans exiger de rançon, et en libéra d’autres moyennant rançon. Il préleva la capitation sur les Chrétiens de Najrân et leur rendit leurs prisonniers, donnant ainsi l’exemple qu’il voulait que l’humanité suive à l’avenir.

Il convient par ailleurs d’indiquer à cet égard que le seul verset ayant trait au sort des prisonniers de guerre ne fait pas mention de l’asservissement : « Ensuite, c’est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu’à ce que la guerre dépose ses fardeaux. » [19] Ce verset mentionne seulement la libération moyennant rançon et la libération gratuite, et ce, afin que l’asservissement ne devienne pas une règle universelle ni une nécessité absolue. Il est maintenu au statut de simple option à laquelle l’armée musulmane pourra recourir si les circonstances et la conjoncture l’exigent.

À cela s’ajoute le fait que les prisonniers qui tombaient entre les mains de l’Islam étaient traités de cette manière noble et généreuse que nous avons décrite précédemment. Ils ne rencontraient ni humiliation ni torture. Et on leur ouvrait les portes de la liberté dès lors qu’ils la voulaient et se sentaient capables de l’assumer, sachant que la plupart d’entre eux n’étaient pas des hommes libres au moment de leur capture, mais étaient des esclaves que les Perses ou les Romains avaient asservis et poussés à combattre les Musulmans.

Ainsi, il ne s’agissait pas d’asservir pour asservir, l’esclavage n’étant pas un fondement immuable que l’Islam entendrait conserver, l’orientation générale induite par tous les textes afférents étant celle de la libération des esclaves.

L’esclavage n’est qu’une situation temporaire menant au final à la libération.

À l’éclatement d’une guerre entre les Musulmans et les ennemis de l’Islam, certains prisonniers infidèles peuvent tomber entre les mains des Musulmans. Dans certains cas, non dans tous, et sans que cela soit automatique, ces prisonniers deviennent des esclaves. Ils vivent alors pendant un certain temps dans un milieu social musulman, pendant lequel ils peuvent observer à loisir la justice divine concrètement réalisée sur le terrain. Ils sont embrassés par l’esprit de miséricorde de l’Islam qui les traite avec bonté et humanité. Leurs âmes s’imprègnent de la chaleur réconfortante de l’Islam et leurs consciences s’ouvrent à la lumière. L’Islam les libère alors en les affranchissant gratuitement dans certains cas, ou en leur accordant un contrat d’affranchissement, dès lors qu’ils aspirent d’eux-mêmes à recouvrer leur liberté.

La période qu’ils auront passée sous l’esclavage devient ainsi en réalité une période de cure psychologique et spirituelle, pendant laquelle on les traite avec bonté, en leur faisant ressentir leur statut naguère piétiné d’êtres humains, et en orientant leurs âmes vers la lumière divine, sans contrainte d’aucune sorte. Au bout de ce processus, se trouve alors la libération, à supposer bien entendu que les prisonniers aient été asservis, ce qui n’est certainement pas la seule issue choisie par l’Islam pour les prisonniers, comme en témoigne le précédent verset et l’attitude concrète adoptée par le Messager — paix et bénédictions sur lui — dans ses différentes batailles.

Quant aux femmes, l’Islam les a honorées — y compris en tant qu’esclaves — par rapport à ce qu’elles subissaient dans les pays non musulmans. Leur honneur n’était plus un butin auquel tout un chacun pouvait prétendre ; elles n’étaient plus réduites à la prostitution, alors que c’était le sort qui attendait le plus souvent les captives de guerre. L’Islam a fait des femmes esclaves la propriété exclusive de leur maître ; nul autre que lui ne pouvait s’introduire auprès d’elles. Il leur a accordé le droit de recouvrer leur liberté par un contrat d’affranchissement ; et une esclave qui accouchait d’un enfant de son maître s’affranchissait automatiquement, en même temps que son enfant. Elles avaient en outre droit au bon traitement commandé par l’Islam.

Telle est l’histoire de l’esclavage dans l’Islam, une page glorieuse de l’histoire de l’humanité. L’Islam n’a pas fait de l’esclavage un fondement immuable. La preuve en est qu’il a pris toutes les mesures pour libérer les esclaves, et qu’il a tari de manière définitive toutes les sources d’esclavage, à l’exception d’une seule qui est celle des prisonniers capturés pendant une guerre déclarée menée pour la Cause de Dieu. Nous avons vu que même dans ce cas, l’esclavage n’était pas automatique, et en cas d’asservissement, c’était pour une durée limitée menant au final à la libération.

Quant à ce qui s’est passé à certaines périodes islamiques, où l’esclavage n’était pas seulement alimenté par les prisonniers capturés dans les guerres religieuses, mais provenait également de la traite esclavagiste, du rapt et du commerce de populations pacifiques dont le simple asservissement n’avait pas lieu d’être, alors imputer ces exactions à l’Islam n’est ni plus vrai ni plus juste que d’imputer les exactions et les turpitudes de nos dirigeants musulmans actuels à l’Islam [20].

Nous devons garder à l’esprit un certain nombre de points à ce sujet.

Premièrement, dans les autres pays, les sources qui alimentaient l’esclavage étaient nombreuses. Elles n’étaient pas dues à une nécessité vitale mais à un désir d’esclavagisme : l’asservissement d’une nation à une autre, d’une race à une autre, l’asservissement dû à la pauvreté, l’asservissement héréditaire dû à la naissance dans une caste donnée, l’asservissement de servage, etc. L’Islam a aboli toutes ces sources d’esclavage, à l’exception d’une seule dont nous avons expliqué les tenants et les aboutissants au cours de cet exposé.

Deuxièmement, malgré le nombre injustifié de ses sources d’esclavage, l’Europe n’a pas aboli l’esclavage de son plein gré. Les auteurs européens reconnaissent en effet que l’Europe a aboli l’esclavage lorsque la productivité des esclaves a diminué, en raison de leurs conditions de vie déplorables et de leur manque de volonté et de capacité à travailler. Le coût d’entretien et de gardiennage de l’esclave est devenu supérieur à sa productivité. En fin de compte, il ne s’agissait que d’un calcul économique de bénéfices et de pertes. Il n’y avait pas l’ombre d’une valeur humaniste de dignité du genre humain au nom de laquelle serait redonnée à l’esclave sa liberté. À ces considérations économiques et matérielles viennent s’ajouter les révoltes successives des esclaves qui empêchèrent la pérennité de leur asservissement.

Et malgré tout, l’Europe ne leur accorda pas la liberté pour autant. D’esclaves appartenant à leurs maîtres, ils devinrent des serfs appartenant à des domaines seigneuriaux. Ils étaient vendus et achetés avec les terres domaniales, sur lesquelles ils devaient travailler, sans possibilité pour eux de les quitter. S’ils partaient, ils étaient considérés comme des fuyards que la loi permettait de faire revenir attachés par des chaînes et brûlés au fer rouge. Ce fut cette forme d’esclavage qui demeura en vigueur jusqu’à son abolition par la Révolution française au XVIIIe siècle, soit plus de mille cent ans après que l’Islam eut établi le principe de la libération des esclaves.

Troisièmement, nous ne devons nous laisser berner par les appellations. Il est vrai que la Révolution française a aboli l’esclavage en Europe, que Lincoln a aboli l’esclavage en Amérique, puis que le monde entier a décidé d’abolir l’esclavage, mais tout ceci n’est qu’apparence. Quel est donc cet esclavage que l’on a aboli ? Si l’esclavage a vraiment été aboli, quel nom donner alors à ce qui se passe aujourd’hui de par le monde entier ? Quel nom donner à ce que commettait la France dans le Maghreb musulman ? Quel nom donner à ce que commet l’Amérique à l’encontre des Noirs ? Quel nom donner à ce que commet l’Angleterre à l’encontre des gens de couleur en Afrique du Sud ?

L’esclavage ne désigne-t-il pas dans sa réalité la dépendance d’un groupe de gens vis-à-vis d’un autre groupe et la privation d’une catégorie d’humains de droits reconnus à autrui ? Ou bien désigne-t-il autre chose ? Qu’est-ce à dire si cela porte l’appellation d’esclavage ou s’il porte l’appellation de liberté, d’égalité et de fraternité ? À quoi riment les solgans pompeux lorsque les vérités qu’elles couvent sont les plus ignobles qu’a connues l’humanité tout au long de son histoire ?

L’Islam a été honnête avec lui-même et avec les hommes lorsqu’il a dit : « Ceci s’appelle esclavage. Sa cause unique est tant. Et la voie vers la libération est ouverte ».

La civilisation artificielle dans laquelle nous vivons n’a pas, quant à elle, cette honnêteté. Elle s’évertue en revanche à falsifier les vérités et à les maquiller avec des slogans pompeux. Des centaines de milliers de personnes en Tunisie, en Algérie et au Maroc ont été massacrées. Leur seul crime était de revendiquer leur liberté et leur dignité humaine, la liberté de vivre dans leur pays sans ingérence extérieure, de parler leur propre langue, de pratiquer leur propre foi, de ne servir que leur propre patrie et d’interagir directement avec le monde dans les domaines politique, économique, etc. Le massacre de ces innocents, leur incarcération dans des prisons immondes sans nourriture et sans eau, le viol et le meurtre injustifié de leurs femmes, l’éventrement des femmes enceintes soumises à un pari sur le sexe de leur fœtus, tout cela s’appelle, au XXe siècle, civilisation, modernité, diffusion des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Quant au traitement exemplaire de dignité que réservait l’Islam aux esclaves voici treize siècles, de son plein gré et dans un souci de respect de la dignité du genre humain dans tous ses états, tout en déclarant concrètement que l’esclavage était une situation temporaire et non un état définitif, cela s’appelle obscurantisme, attardement, barbarie.

Lorsque les Américains apposent à l’entrée de leurs hôtels et de leurs clubs des pancartes indiquant « Réservé aux Blancs » ou mentionnant, dans la plus ignoble des insolences, « Interdit aux Noirs et aux chiens », lorsqu’un groupe de Blancs « civilisés » s’attaquent à un homme de couleur, le jettent à terre et le lynchent à mort, tandis que le policier assiste passivement à la scène, n’intervenant pas pour sauver son frère de patrie, de religion et de langue, son frère humain avant tout, pour la simple raison que la victime a osé sortir — en tant que personne de couleur — avec une jeune Américaine blanche sans honneur et pleinement consentante, alors ce sera le summum de la civilisation et de l’élévation auxquelles est parvenu le XXe siècle.

En revanche, lorsque l’esclave zoroastrien menace `Umar de le tuer, et que `Umar saisit parfaitement la menace, sans pour autant qu’il ne l’emprisonne ou ne l’exile, pour ne pas dire qu’il ne le tue, sachant que cet esclave n’est pas pleinement humain, puisqu’il adore le feu et persiste dans son fanatisme à vouer un culte à l’erreur après avoir vu la vérité, alors `Umar atteint le comble de la barbarie. Il atteint le comble du mépris du genre humain car il déclare simplement : « L’esclave m’a menacé ! » et le laisse libre de commettre son crime et d’assassiner le Calife des Musulmans, n’ayant pas de preuves contre lui avant qu’il commette le meurtre.

L’histoire des peuples africains, leur privation de leurs droits humains, les massacres dont ils furent victimes et, selon les termes consacrés par l’ignoble presse anglaise, la « chasse » qu’on leur livrait pour avoir poussé l’audace jusqu’à prendre conscience de leur dignité et de réclamer leur liberté, constituent l’apogée de la justice britannique, l’âge d’or de la civilisation humaine, la victoire des valeurs supérieures au nom desquelles se justifie la mise sous tutelle par l’Europe du reste du monde. Quant à l’Islam, c’est la barbarie à l’état brut, car il n’a pas appris à « chasser » des humains et à prendre plaisir à les tuer en raison de la noirceur de leur peau. Son enfoncement dans l’attardement et l’obscurantisme est parvenu à un point tel qu’il a déclaré : « Obéissez aux ordres même si vous êtes gouvernés par un esclave noir abyssin dont la tête ressemble à un raisin sec ! »

Quant à la femme, c’est une tout autre histoire.

L’Islam a permis au maître de posséder un certain nombre de femmes esclaves, capturées pendant la guerre, dont lui seul pouvait jouir, ou qu’il pouvait épouser s’il le désirait. Aujourd’hui, telle une vierge effarouchée, l’Europe condamne ces agissements et se dissocie de cette bestialité monstrueuse qui considère les femmes esclaves comme des objets de consommation et de la chair sans honneur et sans dignité, une bestialité obsédée par l’assouvissement du plaisir sauvage et immonde d’un homme qui ne dépasse guère le rang d’animal.

Le véritable crime de l’Islam à ce sujet est qu’il ne permet pas la prostitution ni le proxénétisme. Dans les autres pays, les captives de guerre sombraient inéluctablement dans la fange du vice. Elles n’avaient en effet aucun soutien financier et leurs maîtres ne ressentaient à leur égard aucune jalousie pour leur honneur. Ils les faisaient travailler dans cette exécrable profession et gagnaient leur vie à travers ce trafic immonde : le trafic des honneurs. L’Islam, la religion attardée, n’a pas accepté quant à lui la prostitution. Il s’est attaché à préserver la société propre de toute souillure criminelle. Il a ainsi fait de ces femmes esclaves la propriété exclusive de leurs maîtres respectifs. Ces derniers devaient les nourrir, les vêtir, les préserver du vice, et satisfaire leurs besoins sexuels — accessoirement — en même temps qu’eux-mêmes satisfaisaient les leurs.

La conscience européenne ne parvient pas, quant à elle, à supporter cette bestialité. Pour cette raison, elle autorisa la prostitution et lui offrit des garanties et des protections juridiques ! Elle poussa même le zèle jusqu’à aller la répandre sur chaque territoire colonisé que ses pieds foulaient. À part l’appellation, qu’est-ce qui a donc changé avec l’esclavage ? Où est la dignité de la prostituée lorsqu’elle ne peut repousser les demandes de ses clients ? Quelle dignité a-t-elle lorsqu’elle n’est demandée que pour la plus abjecte des avances à laquelle l’humanité peut se rabaisser : la demande d’un corps brut dénuée de tout sentiment et dépourvue de toute valeur spirituelle ? Quelle comparaison peut-on établir entre cette souillure physique et morale et entre les relations qui existaient entre les maîtres et les femmes esclaves sous l’Islam ?
L’Islam a été honnête avec lui-même et avec les hommes lorsqu’il a dit : « Ceci s’appelle esclavage. Et celles-là sont des femmes esclaves. Leur traitement doit obéir à telle et telle directive. » Mais la civilisation artificielle n’a pas cette honnêteté. Elle n’appelle pas la prostitution, « esclavage ». Elle la désigne en revanche comme une « nécessité sociale ».

Et pourquoi serait-ce une nécessité ?

Parce que l’homme européen civilisé ne veut entretenir personne, ni femme ni enfants. Il veut seulement prendre son plaisir sans avoir à assumer de responsabilité. Il veut le corps d’une femme dans laquelle il vide son trop-plein d’énergie sexuelle. Peu importe qui est cette femme. Peu importent les sentiments qu’elle a envers lui ni les sentiments qu’il a envers elle. Lui n’est qu’un corps animal désirant saillir la femelle. Et elle n’est qu’un corps qui se fait saillir sans avoir le choix non par un mâle en particulier, mais par le premier venu.

C’est cette « nécessité » sociale qui permet d’asservir les femmes en Occident à l’ère moderne. C’est pourtant loin d’être une nécessité si l’homme européen décide de s’élever au rang d’être humain et refoule tout le pouvoir de son égocentrisme.
Les pays qui ont interdit la prostitution dans l’Occident civilisé ne l’ont pas fait parce que leur conscience se serait enfin réveillée, ni parce que leur niveau moral et spirituel se serait élevé au-dessus du vice. Non pas ! Ils l’ont fait parce que les amatrices ont permis de se passer des prostituées professionnelles. L’État n’avait donc plus besoin d’intervenir.

Après tout cela, l’Occident trouve encore suffisamment de culot pour venir critiquer le système des femmes esclaves en Islam, ce système qui existait voici mille trois cents ans et qui, tout en étant destiné à disparaître, était bien plus noble et bien plus sain que le système qui existe aujourd’hui, au XXe, et que la civilisation moderne considère comme un système naturel, que personne ne condamne, que personne ne cherche à modifier, et dont personne ne s’oppose à ce qu’il demeure en vigueur jusqu’à la fin des temps.
Que nul ne prétende que ces « amatrices » font leur travail de leur plein gré et qu’elles disposent de leur entière liberté ! Car ce qui est en cause, c’est ce système qui, à travers la situation économique, sociale, politique, intellectuelle et spirituelle qu’il engendre, pousse les gens à accepter l’esclavage ou à y sombrer. Nul doute que c’est la « civilisation » européenne qui pousse à la prostitution et qui l’accepte, qu’il s’agisse d’une prostitution institutionnalisée ou qu’elle soit du fait d’amatrices volontaires.

Telle est l’histoire de l’esclavage en Europe jusqu’à ce XXe siècle : un esclavage d’hommes, de femmes, de nations et de races, un esclavage aux sources multiples et sans cesse renouvelées, sans qu’il existe de nécessité le suggérant, si ce n’est la bassesse avec laquelle l’Occident s’enfonce en deçà du digne rang de l’espèce humaine.
Ne parlons pas de l’esclavagisme auquel le régime communiste soumet son peuple, au point que l’individu ne peut même pas choisir le travail qu’il veut exercer, ni même l’endroit où il veut travailler. Ne parlons pas non plus de l’esclavagisme auquel les possesseurs de capitaux soumettent leurs salariés dans l’Occident capitaliste, au point que le salarié ne peut choisir que le maître qui l’exploitera.
Ne parlons ni de ceux-ci ni de ceux-là. Car l’on trouvera toujours des polémistes qui viendront en faire l’apologie. Les formes criantes et indiscutables d’esclavage, que nous avons énumérées, et qui sont pratiquées au nom de la civilisation et du progrès social, sont suffisantes. À chacun ensuite d’examiner si l’humanité a progressé en quatorze siècles d’éloignement de l’Islam ou si elle a poursuivi une inexorable régression morale, au point qu’aujourd’hui, elle nécessite un flambeau de lumière islamique qui la fera sortir des ténèbres dans lesquelles elle s’enfonce.

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Muhammad Qutb, Shubuhât hawl Al-Islâm (Controverses sur l’Islam), partiellement disponible en ligne sur le site Altareekh.com.

Source : Islamophile :

Notes
[1] Sourate 17, Al-Isrâ’, Le Voyage nocturne, verset 70. NdT.
[2] Sourate 2, Al-Baqarah, La Vache, verset 260. NdT.
[3] Ce texte a été rédigé a une époque où la tentation communiste était très prégnante au Moyen-Orient. Bien que les temps aient changé, et que du communisme il ne reste que des fossiles, la question de l’escalavage reste d’actualité et les arguments demeurent sensiblement les mêmes. Ndlr.
[4] Rapporté avec quelques variations dans le Musnad de l’Imâm Ahmad, dans les Sunan des Imâms Abû Dâwûd, An-Nasâ’î, At-Tirmidhî, Ibn Mâjah et Ad-Dârimî. Ndlr.
[5] Fragment d’un hadîth plus long figurant dans le Musnad de l’Imâm Ahmad. Ndlr.
[6] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 36.
[7] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 25.
[8] Fragment d’un hadîth plus long rapporté par Al-Bukhârî, At-Tirmidhî et Ahmad, selon Abû Dharr — qu’Allâh l’agrée —. Ndlr.
[9] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 92.
[10] Sourate 9, At-Tawbah, Le Repentir, verset 60.
[11] Rapporté par Al-Bukhârî, Ahmad et Ibn Mâjah. Ndlr.
[12] Sourate 2, Al-Baqarah, La Vache, verset 190. NdT.
[13] Sourate 2, Al-Baqarah, La Vache, verset 192. NdT.
[14] Sourate 2, Al-Baqarah, La Vache, verset 256. NdT.
[15] Sourate 8, Al-Anfâl, Le Butin, verset 61. NdT.
[16] Rapporté par Muslim, At-Tirmidhî et Ahmad. Ndlr.
[17] Sourate 28, Al-Qasas, Le Récit, verset 77. NdT.
[18] Sourate 2, Al-Baqarah, La Vache, verset 194. NdT.
[19] Sourate 47, Muhammad, verset 4. NdT.
[20] Il est en effet indispensable de faire une distinction nette entre les agissements des individus et les enseignements et dispositions prévues par la religion, afin que les responsabilités soient imputées de manière équitable. Le rapt des innocents et leur asservissement est très sévèrement condamné par l’islam, ce qui n’a pas empêché que certains individus commettent ce crime dans les pays arabes ou musulmans. Ndlr.

SOURCE :
http://blog.decouvrirlislam.net/Home/dossiers/histoire/esclavage-en-terre-d-islam/l-islam-et-l-esclavage

Mohamed ZEMIRLINE

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