lundi 11 mai 2015

Comment Dieu punit l'Impertinence d'un médecin byzantin



Comment Dieu punit l'Impertinence d'un médecin byzantin


Les Byzantins, avant d'être chrétiens, puis devenus chrétiens des catacombes, soignaient leurs malades avec le respect de l'Art d'Hippocrate. Sitôt sortis de leurs Kryptireia et acceptés comme membres de la Religion officielle des Empereurs, ils remplacèrent la médecine rationnelle par des amulettes. Celles-ci étaient confectionnées avec de la sueur qu'ils recueillaient des corps des saints Stylites (1) mêlée à de la poussière miraculeuse bénie par des popes. "Ces amulettes étaient leur remède le plus puissant en matière de pharmacopée" (2) écrit un historien anglais.

Tout au début de cet Empire romain de l'Est fondé par Constantin le Grand, et avant que les popes des empereurs (qui n'étaient plus les prêtres du Christ réfugiés dans les catacombes) commencent à l'"éclairer" avec leurs dissertations sur le sexe des Anges, il y avait encore des médecins à Byzance. Voici cependant comment Dieu aurait puni un de ces médecins, assez effronté pour avoir eu l'audace de vouloir soigner ses malades sans amulettes, en s'inspirant des profanations du païen Hippocrate. Passons la plume à Norman H.Baynes, qui en page 23 de son ouvrage déjà cité ci haut écrit :

"Au IVme siècle de notre ère Constantinople était affligée par la peste, et grand nombre de citoyens en mouraient quotidiennement. Un médecin de la capitale trouva que la mortalité était proportionnellement plus grande parmi les artisans pauvres vivant dans les sous-sols, et exprima sa conviction que cela était dû au manque d'air pur en ces pièces souterraines."

"Constantinople fut choquée. "Blasphème!" cria-t-on. "La mort d'un homme est déterminée par Dieu et la question de l'air ne prouve rien, c'est de l'impertinence". Le médecin continua à soigner malgré tout les malades pauvres, et à force, attrapa lui aussi l'infection. L'Orthodoxie triomphait! Sa mort était le jugement du Ciel pour son blasphème."

Voilà ce qu'engendra le départ des catacombes : de prêtres du Christ, ils devinrent prêtres de l'Empereur de Byzance. Ce médecin, puni pour son impertinence, était un ennemi de Dieu parce qu'il faisait concurrence aux marchands d'amulettes. A Byzance on avait remplacé petit à petit la médecine d'Hippocrate par des amulettes, mais on construisait par contre de merveilleuses Basiliques. La plus belle de ces Basiliques fut celle de Sainte Sophie (Haghia Sophia, Sainte Sagesse en grec). Son inauguration au milieu du VIme siècle par son bâtisseur, l'Empereur Justinien, avait été synchronisée en "sagesse" avec la fermeture de l'Université d'Athènes! Celle-ci n'était ni plus ni moins que l'Académie fondée par Platon! On la fermait pour la punir de son impertinence à vouloir continuer à enseigner des "sciences profanes ", entre autres l'Art d'Hippocrate.

Ses professeurs se réfugièrent alors au Proche Orient, dispersés entre la Perse et l'Egypte. Ils fondèrent des écoles partout, et surtout en Perse à Gundeshâpuhr. Le Khalife de Bagdad al-Mamoun y invita plus tard leurs disciples à s'installer en sa capitale et y fît bâtir pour eux une majestueuse, non pas Basilique mais "Maison de la Sagesse" (Bait-al-Hikma). Ce n'était pas une sainte Sagesse, mais une Sagesse savante qu'al-Mamoun fit bâtir en 832, pour la Renaissance de ce qu'Ernest Renan appela de son temps "Le Miracle Grec". Bait-al-Hikma eut un grand succès dû à la collaboration fraternelle de savants arabes (musulmans et chrétiens) et Juifs hellénisants et/ou arabisants, du sein de laquelle les seuls absents étaient les Grecs byzantins. Il est vrai qu'ils étaient occupés à chanter les Psaumes de David à Sainte Sophie, la Sainte Sagesse de l'empereur, qui n'avait pas besoin en sa capitale d’impertinents médecins, sauf pour lui-même, ses archontes et ses évêques.

Tout cela est d'ailleurs une preuve supplémentaire de ce que nous sommes la seule civilisation digne de ce nom (!?). Nous ne sommes ni des cannibales nègres, ni des Zoulous ou des Sénégalais, avec leurs Grigris et leurs sorciers (!?). Nos amulettes à nous étaient des vraies, faites avec de la vraie sueur de vrais saints anachorètes.
 
BASILE Y.
Web : basile-y.com

1/. Il s'agissait de moines anachorètes (solitaires) dont les cellules étaient installées au-dessus des portes d'enceinte de Constantinople, et où l'on s'y rendait pour recueillir patiemment quelques gouttes de leur sueur.
2/. Norman H.Baynes, THE BYZANTINE EMPIRE, Oxford University Press,Londres 1962, page 23. 

Mohamed ZEMIRLINE

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