samedi 23 mai 2015

Des drôles de saints(es). marjorie-art.voila.net

 




Des drôles de saints(es) 


L'autre jour, je me baladais dans la capitale, quand quelques idées me passant dans la tête, je sentis la nécessité de les noter afin de ne point les perdre. Fatalitas ! Je n'avais rien pour écrire... Qu'à cela ne tienne, j'entre dans la première librairie venue afin d'acquérir un bloc et un stylo bille. Le libraire, un petit freluquet qui s'écoutait parler, était occupé avec une cliente, et ils discutaient haut et fort des saints pour lesquels la dame semblait avoir une fascination assez intrigante. En attendant qu'on daigne s'occuper de moi, je jetais un regard circulaire à l'établissement, me rendant compte alors que j'avais par mégarde pénétré dans une librairie pour culs bénis et nostalgiques des curés en soutanes... Je m'enfuyais et allais faire mes achats un peu plus loin. J'eus du coup l'envie de régler mes comptes avec quelques saints, comme ça...
Je ne crois pas à la sainteté, mais je crois à la morale, pas la morale bourgeoise, mais la morale humaine, celle qui se limite à dire de ne point faire aux autres ce qu'on n'aimerait pas qu'on nous fasse... Seulement, dans la vie tout le monde est amené à faire des erreurs, plus ou moins graves. L'important pour moi, c'est à ce moment là d'en tirer l'analyse, de créer les conditions permettant de ne pas recommencer... Comme disait quelqu'un "l'erreur zéro, ça n'existe pas, mais l'erreur doit être formatrice". Vous aurez compris que la sainteté, je n'y crois pas.
Mais me direz-vous, les chrétiens, et en particulier les catholiques y croient... Ben oui, et c'est parfaitement leur droit, (du moment qu'ils ne viennent pas me réveiller le dimanche matin en me proposant de me convertir...). Donc pour ces gens là, un saint c'est quelqu'un qui a fait le bien toute sa vie, ou qui a été d'une grande piété... Quelques petits exemples suffisent pourtant à montrer que le catalogue des saints est rempli de personnages dont on se demande ce qu'ils y font :


Passons rapidement sur certains saints qui ne doivent leurs statuts qu'a des raisons politiques ou diplomatiques comme Louis IX (St Louis) canonisé en 1297 par Boniface VIII uniquement pour tenter d'amadouer Philippe le Bel, ou Jeanne d'arc béatifiée(1) par Pie X en 1909, puis canonisée(2) par Benoît XV en 1920 uniquement pour satisfaire le clergé français et par réaction contre le laïcisme.
Passons aussi sur la foultitude des saints martyrs des premiers siècles dont la quasi totalité de leur biographie (voire de leur existence) est à peu près aussi crédible que celle de Blanche-Neige et au sujet desquels les historiens restent muets. Il existe cependant un paradoxe, l'infaillibilité papale est engagée en cas de canonisation, par conséquent un "saint" qui aurait été canonisé "par erreur" ne peut plus être déboulonné.
Voilà qui ne fait pas très sérieux. Le pape Jean XXIII a compris le problème et l'a résolu de façon assez subtile. Il a en effet débarrassé l'assemblée des saints des quelques pitreries les plus évidentes (notamment Sainte Philomène(3)). Par cet acte il affirme du coup (en creux) que les autres saints ont bel et bien existés. Chapeau l'artiste.
Remarquons au passage que les saint rigolos ou pittoresques, ça existe aussi (même si au niveau crédibilité, ça craint pas mal) comme par exemple :
- Sainte Wilgerforte
, la femme à barbe crucifiée
- Sainte Gwenn, la sainte trimammophile (à trois seins)
- Saint Benoît Joseph Labre (1748-1783), un clochard qui ne se lavait jamais (par humilité nous précise-t-on)
Et puis, on ne devient pas saint comme ça par simple volonté papale, le Vatican a ses règles et instruit des procès en béatification ou en canonisation, on monte un dossier, on rassemble des témoignages, (le candidat à la sainteté doit avoir accompli au moins deux miracles) c'est parfois très long et les conclusions sont présentées au Pape qui tranche en dernier ressort... La décision finale dépend donc de la personnalité du pape, Jean-Paul II devenant le champion toutes catégories en envoyant au paradis durant son pontificat la bagatelle de 1828 saints et autres bienheureux.
Voici donc un petit florilège classé selon ma fantaisie :

SOMMAIRE


St Bernard de Clairvaux (1090-1153)


Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux.
Moine mystique auto-mortificateur, psychorigide, hyperdulique(4) et manipulateur.

    
Alonso Cano, La vision de Saint Bernard de
 Clairvaux, ou le Miracle de la Lactation, (1657–
1660), © Museo Nacional del Prado, Madrid

Déclare son mépris de la culture et de tout ce qui peut sembler un divertissement pour l'esprit !
Défend la société féodale, pour lui, l'ordre établi est voulu par Dieu, il suffit de corriger les "vices des hommes" pour résoudre les problèmes de la société !
Il est nommé secrétaire du concile de Troyes, c'est dire l'influence que le bonhomme a su acquérir au sein (on reparlera des seins dans quelques lignes) de l'église.

En 1130, après la mort d'Honorius II, deux papes sont élus par des conciles différents: Innocent II et Anaclet II. Bernard se déclare en faveur d'Innocent II, parce qu'Anaclet est d'origine juive et qu'il considère comme une injure que la "race" juive puisse occuper le siège de saint Pierre.
Prêche la deuxième croisade qui est une catastrophe.

Comme beaucoup de mystiques, il développait des paraphilies inconscientes, notamment un auto-masochisme morbide mais aussi et ça c'est plus rigolo le fantasme de la lactation. En fait il fantasmait sur les seins de la vierge, à un tel point qu'il a halluciné et affirmé que par miracle la Vierge lui était apparue, avait pressé son sein et lui avait envoyé son lait maternel en pleine poire. (Il existe une belle iconographie plus ou moins explicite à ce sujet)


Pie IX : (1792-1878, pape en 1846)


Victime du syndrome de Zapata, plein de bonnes intentions au moment de son élection, à ce point qu'il force l'admiration des grands intellectuels de l'époque (dont Victor Hugo) ; l'exercice du pouvoir le retournera complètement.
Je vous ferais grâce de ses délires dogmatiques (qui après tout ne concernent que les catholiques), mais lisez plutôt : 


En 1848, les troupes françaises qui assuraient la sécurité du pape, sont rappelées en France pour cause de guerre avec la Prusse, l'Italie en profite pour proclamer son indépendance et sa réunification. Rome est déclarée capitale de l'Italie et le Vatican restreint à ce qu'il est aujourd'hui. Pie IX fait son fier, se déclare prisonnier des lieux et finit par s'enfuir. Garibaldi (qui avait assimilé le système métrique) avait l'habitude de parler de Pie IX en disant que ce n'était qu'un "mètre cube de fumier".
Qu'on en juge :
Sous le pontificat de Pie IX, les prisons qu'il avait pourtant vidées en arrivant ont battu le record d'occupation avec 8 000 prisonniers politiques. La plupart étaient enfermés là-dedans sans procès et avec leur famille. Et comme le budget ne permettait ni de nourrir convenablement tout le monde, ni de soigner les malades, on y mourrait pas mal.
Quand les insurgés libèrent les prisons ce fut pour découvrir des centaines de prisonniers qui y croupissaient, enchaînés depuis une si longue période qu'ils avaient perdu la vue et l'usage de leurs membres, ils trouvèrent dans ces souterrains des tas de squelettes et de cadavres en décomposition dans un mélange de soutanes de moines et de bonne sœurs, de vêtements civils d'hommes et de femmes, d'uniformes militaires et de chaussures, ainsi que des jouets d'enfants, morts avec leurs parents.
En 1881, lors du transfert des restes de Pie IX à la basilique Saint-Laurent, la population romaine tenta de s'en emparer pour les jeter dans le Tibre.
Mais en l'an 2000, alors qu'on pourrait aujourd'hui assigner un tel personnage devant un tribunal pour crime contre l'humanité, Jean-Paul II (le copain d'Augusto Pinochet) procéda (dans l'indifférence générale) à la béatification de Pie IX.
Un drôle de saint, vraiment !


Sainte Marie-Madeleine de Pazzi (1566-1607)


Béatifiée en 1626 par Urbain VIII, puis canonisée par en 1669 par Clément IX, patronne de la ville de Florence.
Alors là on est dans un tout autre registre, parce que la fifille, elle n'est pas méchante... non il s'agit d'autre chose : Dans l'article que lui consacre "Wikipédia, la neuneu encyclopédie", nous pouvons lire que cette carmélite vécut dans la plus extrême austérité, s'adonnant à la prière et à la méditation, s'infligeant des mortifications permanentes... Elle bénéficia de grandes grâces mystiques et éprouva de profondes extases. Il faut chercher sur d'autres sites le détail des mortifications en question, pour en savoir un peu plus et comprendre le cas : il semble qu'elle ait essayé un tas de choses, mais son truc était de se faire couler de la cire en fusion sur son corps nu. Seuls ceux qui n'ont jamais essayé de se faire couler de la bougie sur le dos de la main peuvent être effrayés par ce genre de pratiques. On est en dessous de la brulure au premier degré, ça chauffe juste un peu, la douleur est extrêmement supportable et peut même être qualifié d'amusante voire d'excitante. Le couler de bougie fait d'ailleurs partie intégrante des rites et habitudes des adeptes du sadomasochisme et de l'auto-masochisme. Et c'est très exactement ce qui se passe avec cette Marie-Madeleine de Pazzi qui avait tout simplement trouvé à la fois, un cadre et un prétexte à ses penchants masos. Elle serait restée laïque, elle aurait peut-être été brulée comme sorcière, mais là c'était, en apparence pour la bonne cause... Et puis il est vrai qu'à l'époque ni Sigmund Freud, ni Léopold de Sacher-Masoch n'avait encore fourni d'explications sur ce genre de comportement... Sinon, j'avoue ignorer ce qu'est une grâce mystique, mais éprouver de "profondes extases" pourrait très bien se traduire par éprouver de "violents orgasmes"
Je finirais par deux citations de Benoit XVI à son sujet. "une source d’inspiration spirituelle des carmélites de l’antique observance, qui voient en elle la sœur qui a parcouru tout entière la voie de l’union transformante (sic) en Dieu, et qui désigne Marie comme l’étoile du chemin vers la perfection" . Comme quoi si on veut passer pour un intellectuel catholique, il suffit de parler en charabia... mais la seconde est plus amusante car elle contient un sacré (c'est le cas de le dire) lapsus : " pour tous, cette grande sainte (qui) a le don d’être une maîtresse de spiritualité, particulièrement pour les prêtres envers lesquels elle a toujours nourri une véritable passion".
Sacrée Marie-Madeleine !


Anna Katharina Emmerick, 1774-1824

(ou Catherine Emmerich)
Encore un autre genre, la voyante chronique... Donc avant de parler d'Anna Katharina Emmerick, il nous faut parler de visions.

Du point de vue scientifique la vision (au sens d'une donnée extérieure révélée) n'existe pas, le récit de la vision peut être soit une construction mythomaniaque, soit une hallucination interprétée. Les individus sujets à des hallucinations chroniques sont souvent des cas psychopathiques victimes d'autres troubles (dédoublement de la personnalité, crises psychosomatiques - souvent spectaculaires)
Quelques constantes sur les visions :

- Toute hallucination (et il en de même pour les rêves) ne peut reproduire que des images connues et stockées dans la mémoire, ces images sont soit des originaux (du vécu) soit des arrangements de ce qui précède suite à des lectures, des conversations, des images.. L'hallucination (ou le rêve), va mélanger tout cela, parfois à un point peu reconnaissable, mais ne renverra jamais l'image de quelque chose d'étranger à la culture du sujet... En clair, il n'y a pas d'apparition de la vierge chez les protestants, encore moins chez les bouddhistes... Pourtant les bouddhistes ont des visions, mais ce ne sont pas les mêmes que celles des catholiques.

- Toute vision est interprétée, l'interprétation mystique étant la plupart du temps favorisée, on brode à partir de pas grand chose... quand on connait la fragilité du témoignage humain à propos de faits observés, imaginez ce que peut être l'interprétation d'une vision... Et il y a pire, si l'interprétation personnelle est sujette à caution, l'interprétation par une tierce personne n'a pour ainsi dire aucune valeur.

- Les crédules en matière de vision ont à leur disposions tout une littérature où on tord la réalité pour la faire coïncider avec de qu'ils souhaitent lire : Les visions déclarés erronées sont minimisés, voire gommées et les visions douteuses sont réinterprétées.

Balayons une idée reçue : l'Eglise est extrêmement méfiante en matière de vision, non pas parce qu'elle n'y croit pas, mais parce que elle ne ferait que ça. Elle en valide finalement assez peu, mais en valide tout de même.

Si Jacques Lacan a affirmé que l'extase ou l'orgasme c'était la
même chose, le sculpteur Le Bernin (1598-1680) l'avait compris
bien avant lui en réalisant cette sculpture où l'expression du
visage de sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) ne trompent que
 ceux qui ne voient rien.

En revanche l'Eglise est incapable de nous dire de façon claire, le pourquoi de la vision, dans certains cas le message n'existe pas, où est incompréhensible, dans certains cas il existerait (Fatima) Mais quels sont donc ces Dieux qui quand ils ont quelque chose à dire choisiraient des voies aussi tordues pour délivrer leur message, et des personnages aussi obscurs pour en être les témoins et les interprètes ? On remarquera la similitude avec les OVNIS qui au lieu de s'adresser à des autorités gouvernementales ou à des scientifiques reconnus préfèrent faire la causette avec le brave jardiner du coin

Donc revenons à cette chère Anna Katharina Emmerick, ses stigmates étonnent les médecins de l'époque, ses visions sont notées par un écrivain. Atteint de dédoublement de personnalité, elle voyage dans le temps, nous livre les noms des roi-mages, accompagne Jésus dans le désert, marche sur les traces de la Vierge, reprend tous les poncifs du dogme, les enjolive et les enrobe... etc... (Il y en a des pages et des pages)... On nous bassine avec des visions à propos de sites, de faits ou d'objets qu'elle ne pouvait soi-disant pas connaitre (air connu). Mais on oublie ses plantages, ses confusions et ses délires. Elle ira même jusqu'à décrire l'enfer "Les non baptisés souffrent surtout de la liaison étroite avec le péché et l'impureté de leurs parents..." genre de propos qui peut éventuellement interpeller un pratiquant mais qui vu de l'extérieur renvoie ces "visions" à leur réalité pathologique, celui d'un beau cas psychopathique.

Pie XI renonça à la béatifier. Paul VI rouvrit le dossier en 1973 mais sans se presser, il fallut donc attendre Jean-Paul II pour béatifier la dame en 2004
Catherine Labouré dite Sainte-Catherine  (1806-1876)

Je me garderais de faire des plaisanteries sur son nom, ce n'est pourtant pas l'envie qui m'en manque, mais nous sommes sur une page sérieuse. L'histoire de Catherine serait banale (une pauvre nana qui entre au couvent...) si elle n'avait pas été raconter qu'elle avait vu la "Vierge lui apparaître" un  beau soir. Et que lui a demandé la vierge ? Je vous le donne en mille ? De faire graver des médailles à sa gloire (décidemment les dieux et les saintes ont des idées d'une originalité qui laisse pantois). le pire c'est que ça à marché. Ses visions ont été validé par l'Eglise, elle a été canonisé an 1947 par Pie XII et ses médailles continuent à se vendre au 140 rue du Bac à Paris dans la chapelle de La Médaille Miraculeuse.
A remarquer que l'article qui lui est consacré sur Wikipédia prend ses apparitions au premier degré. Un ami a tenté de remplacer le terme d'apparition par celui de vision et de mettre des guillemets à la Vierge Marie. Ses rectifications ont été refusés au titre qu'elles étaient "non encyclopédique et qu'elles s'apparentaient à du vandalisme) !


Mère Teresa de Calcutta, 1910-1997

(Prix Nobel)

Ceux qui s'intéressent à la dame pourront lire la traduction du livre de Christopher Hitchens : "(La position de la Missionnaire : Mère Teresa en théorie et en pratique)", dont l'un des sous titre est "Le mythe de mère Teresa, ou Comment devenir une sainte de son vivant grâce à un excellent plan média", (1995, Ed. Dagorno). Cet ouvrage insiste sur l'apologie qu'elle fait de la souffrance sans se préoccuper de la soulager.
Témoignage, ce dialogue ahurissant où elle s'adresse à un cancéreux en fin de vie : "Tu souffres comme le Christ sur la croix. Alors, Jésus doit être en train de t'embrasser''. Le malade lui répond alors "S'il vous plaît, alors, dites-lui d'arrêter."

En 1979, elle reçoit le prix Nobel de la paix (pourquoi donc ? Qu'a-t-elle fait pour la paix ?) Dans son discours de remerciement elle ne trouve rien de mieux que de déclarer que "l'IVG est le principal danger menaçant la paix mondiale"
Peu gênée par les contradictions, en 1990, elle dépose une couronne de fleurs sur la tombe de l'ancien dictateur albanais Enver Hodja, et si en 1995 elle demanda aux irlandais de répondre "non" au référendum sur l'abrogation de l'interdiction du divorce, (ce qui est logique pour une catholique) cela ne l'empêcha pas d'approuver plus tard celui de Lady Di !
Mère Teresa a aussi affirmé (Interview à Radio-Canada) que les femmes violées par les soldats en Bosnie devaient refuser l'avortement et accepter le fardeau de la maternité en priant Dieu !

Par ailleurs des voix se sont élevés (y compris en Inde) critiquant ses liens avec des personnalités peu recommandables (le dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier entre autres) ainsi que le manque de transparence de l'usage des fonds récoltés
Béatifiée en 2003 par Jean -Paul II


Monseigneur Stepinac, 1898-1960

(Alojzije Stepinac)


En 1941, l'Allemagne et l'Italie créent un état fantoche au nord de la Yougoslavie, la Croatie. Le chef de l'état est un dénommé Ante Pavelitch, il s'agit d'un fasciste de la pire espèce, cruel, sanguinaire... et catholique. Il n'aura de cesse pendant quatre années de persécuter la minorité orthodoxe, (exécutions de masse, destruction de villages, exactions, tortures, pillages, viols...,) L'église catholique est au courant, elle ne proteste pas, se réjouissant même publiquement des nombreuses conversions au catholicisme de la part d'orthodoxes qui ainsi échappent à la mort. Le chef de l'église croate était alors le dénommé Stepinac, qui était également député d'extrême droite et qui n'hésitait pas à parader aux côtés des fascistes. Le Vatican était aussi au courant, et que croyez vous qu'il faisait ? Et bien Pie XII envoyait des messages de sympathie à Pavelitch et à Stepinac...
A la fin de la guerre, quand le vent tourna, Stepinac cacha dans sa résidence les archives du gouvernement ainsi qu'une précieuse cargaison d'or, provenant des pillages orchestrés par les groupes fascistes.
Les couvents croates servirent d'asiles aux tortionnaires, y compris Pavelitch qui réussit à passer en Hongrie, puis en Argentine (en 1957 il sera victime d'un attentat et succombera à ses blessures). Stepinac, lui fut arrêté en 1946 par le gouvernement du maréchal Tito et condamné à 16 ans de travaux forcés. Le Vatican, loin de lui retirer son soutien, le nomme cardinal en 1953 et le fait passer pour un martyr. (Il décédera en résidence surveillée en 1960).
En 1998, le pape Jean Paul II se déplaçant en Croatie, a béatifié Stepinac en déclarant qu'il s'agissait d'un martyr "qui a souffert des atrocités du communisme dans sa chair et son esprit". Vite un kleenex on va pleurer...


Monseigneur Schuster, 1880-1954

(Alfredo Ildefonso Schuster)

Nommé cardinal par Pie XI en 1929, il est archevêque de Milan pendant la Seconde Guerre mondiale.

Schuster a chaudement approuvé l'invasion de l'Ethiopie par l'Italie en 1935, la comparant positivement à une croisade, source potentielle de conversions massives au catholicisme. (Le 28 octobre 1935, Schuster demande à Dieu de protéger les troupes de Mussolini car "ils ouvrent la porte de l'Éthiopie à la foi catholique et à la civilisation romaine").

En 1943 tente d'organiser la reddition pacifique de Mussolini en lui proposant de le protéger dans l'archevêché.

Pie XII demande en 1957 la béatification de Schuster. Ça traîne un peu et les conclusions sont remises en 1963 à Paul VI (qui avait travaillé au dossier quand il était cardinal et qui vient d'être élu Pape), il enterre le dossier et rien ne se passe pendant trente trois ans jusqu'à ce qu'en 1996, l'inévitable Jean-Paul II le béatifie.

Quant à Escriva de Balaguer le charlatan fondateur de la secte de l'Opus Dei , il a droit à un article rien que pour lui !
On va peut-être arrêter là pour l'instant…


Annexe


Saint-Robert


Il existe plusieurs Saint Robert. Le plus amusant d'entre eux est assurément l'ermite breton Robert d’Arbrissel, (1047-1117) fondateur de l'abbaye de Fontevraud. Sauf qu'il n'a jamais été ni canonisé ni même béatifié (même si une fresque des années 1870 le représente avec une auréole dans la cathédrale St Pierre de Rennes). Notre Robert pratiquait le syneisaktisme c'est à dire une forme de mortification consistant en une promiscuité chaste avec une (ou plusieurs) femmes. Autrement dit, il couchait à poil entre deux nanas et clamait à qui voulait l'entendre qu'il ne se passait rien ! Voltaire s'amusa à se moquer du personnage en l'honorant d'une impertinente épitaphe en forme de quatrain

"A ce grand saint qui se plut à coucher
Entre les bras de deux nonnes fessues
A caresser quatre cuisses dodues
Quatre tétons, et le tout sans pécher"

D'après certains lexicologues ce quatrain serait à l'origine de l'appellation argotique "Roberts" pour désigner les seins. (Mais ce n'est pas l'avis du dictionnaire... Robert)
Saint Aldhelm de Sherborne, ou Aldelme (639-709) pratiqua lui aussi le syneisaktisme en vivant sous l'escalier d'un bordel et en résistant "comme il le pouvait" aux provocations de ce dames qui éprouvaient, dit-on, un malin plaisir à le tenter en dansant lascivement...


NOTES


(1) et (2) Quand une personne est béatifié elle accède au statut de "bienheureux", l'étape suivant éventuelle est la canonisation qui la fait accéder au statut de "saint"
(3) le gag est que la Sainte Philomène était la Sainte Fétiche du Curé d'Ars. Donc diront certains qui veulent être plus papiste que le Pape, "si le Curé d'Ars a cru en elle c'est que c'était bien une sainte..." C'est du niveau de l'argument de comptoir (de tabernacle, on devrait dire) mais c'est repris avec sérieux par les culs-bénis de Wikipédia
(4) Hyperdulique : Qui porte un culte morbide à la Vierge Marie. Dans la religion chrétienne on ne doit adorer qu'un seul Dieu (malgré le fait qu'il soit trois !) D'ou un mot spécial pour désigner l'adoration des saints (la dulie). Mais la Vierge Marie, dans tout ça ? Sa vénération étant supérieure à celle des autres saints, on parlera donc d'hyperdulie !


Texte de : http://marjorie-art.voila.net


Mohamed ZEMIRLINE

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