Des Juifs
et de leurs mensonges
Martin Luther
Page de garde de l'ouvrage Des Juifs et de leurs mensonges
de Martin Luther. Wittenburg, 1543
Des
Juifs et de leurs mensonges, ou encore Les Juifs et leurs mensonges (en vieil
allemand : Von den Jüden und iren Lügen et en allemand moderne : Von den Juden
und ihren Lügen), est un traité de 65 000 mots écrit en 1543, trois ans avant
sa mort, par Martin Luther, moine allemand, réformateur de l'Église catholique
et initiateur du protestantisme (luthéranisme).
Une
question majeure chez les savants 1,2,3 depuis la Seconde Guerre
mondiale est de savoir si le traité a exercé une influence majeure et
persistante sur l'attitude de l'Allemagne envers ses citoyens juifs dans les
siècles entre la Réforme
et la Shoah. Quatre
cents ans après sa parution, les nazis affichent Von den Jüden und iren Lügen
lors des manifestations de Nuremberg, et la ville de Nuremberg présente la
première édition à Julius Streicher, éditeur du journal nazi Der Stürmer, le
journal le décrivant comme le pamphlet antisémite le plus radical jamais publié
4. Opposé à la majorité des points de vue, le théologien Johannes Wallmann
écrit que le traité n'a pas eu une influence permanente en Allemagne, et qu'il
était en fait relativement ignoré durant les XVIIe et XVIIIe siècles 5. Hans
Hillerbrand argumente que la focalisation sur le rôle de Luther dans le
développement de l'antisémitisme allemand sert à sous-estimer les
«
importantes particularités de l'histoire allemande 3 ».
Depuis
les années 1980, quelques églises luthériennes ont dénoncé formellement les
écrits de Luther sur les Juifs. En novembre 1998, lors du soixantième
anniversaire de la Nuit
de Cristal, l'Église luthérienne de Bavière a publié une déclaration disant
qu'il est « impératif pour l'Église luthérienne, qui sait être redevable du
travail et de la tradition de Martin Luther, de prendre au sérieux aussi ses
déclarations antisémites, de reconnaître leurs fonctions théologiques et de
réfléchir à leurs conséquences. En revanche, elle doit prendre ses distances
vis-à-vis de toute expression d'antijudaïsme dans la théologie luthérienne 6 ».
-
TABLE DES MATIERES
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1. Évolution de l'attitude de Luther envers
les Juifs
L'attitude
de Luther envers les Juifs a varié durant sa vie. Dans la première période,
jusqu'à environ 1536, il exprime de l'intérêt pour leur situation et est
enthousiaste à la perspective de les convertir au christianisme.
Ultérieurement, il les dénonce et recommande de sévères persécutions, et même
leur mort 7.
Par
ailleurs, Michael Berenbaum écrit que la confiance de Luther en la Bible comme seule source
d'autorité chrétienne, alimente aussi sa furie contre les Juifs en raison de
leur rejet du Christ comme Messie8. Pour Luther, le salut dépend de la croyance
en Jésus comme fils de Dieu, une croyance que les adhérents au judaïsme ne
partagent pas. Au début de sa vie, Luther soutient que les Juifs ont été
empêchés de se convertir au christianisme par la proclamation de ce qu'il pense
être un évangile impur des chrétiens, et il pense qu'ils répondront
favorablement au message évangélique si celui-ci leur est présenté
correctement. Il exprime son intérêt pour les pauvres conditions dans
lesquelles ils sont forcés de vivre, et insiste sur le fait que quiconque
conteste que Jésus soit né Juif commet une hérésie 8.
Le
premier commentaire connu de Luther sur les Juifs se trouve dans une lettre
adressée au révérend Spalatin en 1514 :
«
La conversion des Juifs sera l'œuvre de Dieu seul, travaillant de l'intérieur,
et non le travail de l'homme travaillant, ou plutôt jouant, de l'extérieur. Si
ces offenses étaient supprimées, le pire s'ensuivrait. Car ils sont voués par
le courroux de Dieu à la réprobation, qu'ils pourraient devenir incorrigibles,
car comme dit l'Ecclésiaste, quiconque est incorrigible est rendu pire plutôt
que meilleur par une correction. » — Martin Luther 9.
Graham
Noble écrit que Luther désire sauver les Juifs, selon ses propres termes, et
non les exterminer, mais sous son apparent caractère raisonnable à leur égard,
il y a une « intolérance mordante » qui conduit à des « demandes toujours plus
furieuses pour leur conversion à sa propre branche de la chrétienté » (Noble,
1-2). Quand il échoue à les convertir, il se tourne contre eux 10.
En
1519, Luther récuse la doctrine Servitus Judaeorum (Servitude des Juifs),
établie dans le Corpus Juris Civilis par Justinien Ier en 529. Il écrit : « Des
théologiens absurdes défendent la haine des Juifs… Quel Juif pourrait consentir
d'entrer dans nos rangs quand il voit la cruauté et l'hostilité que nous
manifestons à leur égard et que dans notre comportement envers eux nous
ressemblons moins à des chrétiens qu'à des bêtes 11 ? »
Dans
son commentaire sur le Magnificat, Luther critique l'accent que le judaïsme met
sur le Pentateuque. Il déclare qu'ils « s'accrochent de toutes leurs forces à
leur loi, et refusent de voir en elle la raison de leur état d'indigence et de
damnation 12 ». Cependant, il conclut que la grâce de Dieu continuera pour les
Juifs en tant que descendants d'Abraham pendant tout le temps, car ils peuvent
toujours devenir chrétiens 13« Nous ne devons pas […] traiter les Juifs aussi
méchamment, car il y a de futurs chrétiens parmi eux 14. »
Dans
son essai de 1523 Que Jésus-Christ est né juif, Luther condamne le traitement
inhumain des Juifs et presse les chrétiens de les traiter avec bienveillance.
Le désir fervent de Luther est que les Juifs entendront l'Évangile exprimé
clairement et seront poussés à se convertir au christianisme. Ainsi il soutient
:
«
Si j'avais été un Juif, et avais vu de tels balourds et de tels crétins
gouverner et professer la foi chrétienne, je serais plutôt devenu un cochon
qu'un chrétien. Ils se sont conduits avec les Juifs comme s'ils étaient des
chiens et non des êtres vivants ; ils n'ont fait guère plus que de les bafouer
et saisir leurs biens. Quand ils les baptisent, ils ne leur montrent rien de la
doctrine et de la vie chrétiennes, mais ne les soumettent qu'à des papisteries
et des moineries […] Si les apôtres, qui aussi étaient juifs, s'étaient
comportés avec nous, Gentils, comme nous Gentils nous nous comportons avec les
Juifs, il n'y aurait eu aucun chrétien parmi les Gentils… Quand nous sommes
enclins à nous vanter de notre situation de chrétiens, nous devons nous
souvenir que nous ne sommes que des Gentils, alors que les Juifs sont de la lignée
du Christ. Nous sommes des étrangers et de la famille par alliance ; ils sont
de la famille par le sang, des cousins et des frères de notre Seigneur. En
conséquence, si on doit se vanter de la chair et du sang, les Juifs sont
actuellement plus près du Christ que nous-mêmes… Si nous voulons réellement les
aider, nous devons être guidés dans notre approche vers eux non par la loi
papale, mais par la loi de l'amour chrétien. Nous devons les recevoir
cordialement et leur permettre de commercer et de travailler avec nous, de
façon qu'ils aient l'occasion et l'opportunité de s'associer à nous,
d'apprendre notre enseignement chrétien et d'être témoins de notre vie
chrétienne. Si certains d'entre eux se comportent de façon entêtée, où est le
problème ? Après tout, nous-mêmes, nous ne sommes pas tous de bons chrétiens 15.
»
Quelques
années plus tard, en 1528, Luther raconte une mésaventure concernant la
diarrhée qu'il a eue en consommant des aliments cashers. Dans une lettre à
Melanchthon, Luther rapporte que la communauté juive a essayé de l'empoisonner.
Luther explique aussi que les aliments cashers, qu'il pense être maléfiques
pour la constitution des Gentils, sont mangés par les Juifs (qui certainement
ne ressentent pas d'effets défavorables lors de leur consommation) comme une
démonstration de leur supériorité sur les Gentils et comme moyens de se
dissocier de la culture dominante germanique. Il recommande que les aliments
cashers soient bannis des nations chrétiennes.
En
août 1536, le prince électeur Jean Frédéric de Saxe et protecteur de Luther, publie
un décret interdisant aux Juifs d'habiter, de faire du commerce ou de passer
par ses États.
Un
shtadlan (intercesseur auprès des autorités pour la communauté juive) alsacien,
le rabbin Josel de Rosheim, demande au chancelier réformé de Strasbourg,
Wolfgang Capito, d'entrer en contact avec Luther afin d'obtenir une audience
auprès du prince, mais Luther refuse toute intercession 16. En réponse à Josel,
Luther mentionne ses tentatives infructueuses pour convertir les Juifs : « […]
J'aimerais bien faire de mon mieux pour votre peuple, mais je ne veux pas
contribuer à votre obstination juive par mes bonnes actions. Vous devez trouver
un autre intermédiaire pour mon bon seigneur 17 » Heiko Oberman note que cet
événement est significatif dans l'attitude de Luther avec les Juifs : « Encore
aujourd'hui, ce refus est souvent considéré comme le point de départ décisif du
changement dans la position de Luther, de l'amitié à l'hostilité envers les
Juifs. 18.»
L'écrivain
Paul Johnson remarque que « Luther n'était pas satisfait avec les injures
verbales. Même avant qu'il écrive son pamphlet antisémite, il avait réussi à
faire chasser les Juifs de Saxe en 1537, et dans les années 1540 de nombreuses
villes allemandes ; il avait aussi essayé, mais sans succès, de les faire
expulser par l'électeur de Brandebourg en 1543. 19. »
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2. Des Juifs et de leurs mensonges
Dans
Des Juifs et de leurs mensonges, Luther recommande que les Juifs soient privés
d'argent, de droits civils, d'enseignement religieux et d'éducation, et qu'on
les force à travailler la terre, ou bien qu'on les expulse d'Allemagne et
éventuellement qu'on les tue.
«
Je m'étais résolu à ne plus écrire sur les Juifs ni contre eux. Mais comme j'ai
appris que ces gens misérables et maudits n'arrêtent pas de nous leurrer, nous
les chrétiens, j'ai publié ce petit livre, de façon que je puisse me trouver
parmi ceux qui s'opposent à leurs activités empoisonnées et pour mettre les
chrétiens en garde contre eux20. »
Luther
déclare dans ses remarques préliminaires, qu'il a écrites en réponse à un pamphlet,
inconnu des historiens, écrit par un ou des Juifs non identifiés, que lui a
fait parvenir le comte Wolfgang Schlick de Falkenau :
«
Cher monsieur et bon ami21, j'ai reçu un traité dans lequel un Juif s'engage
dans un dialogue avec un Chrétien. Il ose pervertir les passages des Écritures
saintes que nous citons en témoignage de notre foi, concernant notre Seigneur
Jésus Christ et sa mère Marie, et les interpréter de façon tout à fait
différente. Avec ces arguments, il pense qu'il peut détruire la base de notre
foi. 22. »
Il
mentionne les Juifs comme « une portée de vipères et enfants du diable » (de
Matthieu 12:34), « misérables, aveugles et stupides », « des imbéciles vraiment
stupides », « des voleurs et des larrons », « des fripons paresseux », « des
meurtriers permanents », et « de la vermine » et les apparente à de la «gangrène».
Puis il continue en recommandant que les synagogues et les écoles juives soient
brûlées, leurs maisons rasées, leurs écrits confisqués, leurs rabbins interdits
d'exercer, leurs déplacements restreints, qu'ils aient l'interdiction de prêter
de l'argent et qu'ils soient obligés de gagner leur vie en cultivant la terre.
Luther conseille : « Si nous voulons laver nos mains du blasphème des Juifs et
non participer à leurs affaires coupables, nous devons nous séparer d'eux. Ils
doivent être expulsés de notre pays » et « nous devons les chasser comme des
chiens enragés ».
Et
pour conclure, il note :
«
Il n'y a pas d'autre explication pour ceci que celle de Moïse citée
précédemment, à savoir, que Dieu a frappé les Juifs de « folie, de cécité et de
confusion d'esprit ». Aussi nous sommes même coupables si nous ne vengeons pas
tout ce sang innocent de notre Seigneur et des chrétiens qu'ils ont répandu
pendant les trois cents ans après la destruction de Jérusalem, et le sang des
enfants qu'ils ont répandu depuis lors (qui brille encore de leurs yeux et de
leur peau). Nous sommes fautifs de ne pas les tuer. Au contraire, nous leur
permettons de vivre librement dans notre milieu, en dépit de tous leurs
meurtres, leurs imprécations, leurs blasphèmes, leurs mensonges et
diffamations; nous protégeons et défendons leurs synagogues, leurs maisons,
leurs vies et leurs biens. De cette façon, nous les rendons paresseux et
tranquilles et nous les encourageons à nous plumer hardiment de notre argent et
de nos biens, ainsi qu'à se moquer et à se railler de nous, avec comme but de
nous vaincre, de nous tuer pour un tel péché et de prendre tous nos biens
(comme ils le prient et souhaitent tous les jours). Maintenant, dites-moi s'ils
n'ont pas toutes les raisons d'être les ennemis de nous, les maudits Goyim, et
de nous maudire et de faire tout leur possible pour obtenir notre ruine finale,
complète et éternelle ! »
Martin Luther, Von den Jüden und iren Lügen 23.
Citations
Dans
son traité, Luther écrit que les Juifs sont un « peuple de débauche,
c'est-à-dire pas des gens de Dieu, et que leurs fanfaronnades sur leur lignage,
la circoncision et leurs lois doivent être considérées comme une cochonnerie 24
». « Ils sont remplis d'excréments du diable… dans lesquels ils se vautrent
comme des pourceaux 25. » Quant à la synagogue, c'est une « putain incorrigible
et une souillure du diable 26... » Il soutient que leurs synagogues et leurs
écoles doivent être brûlées, leurs livres de prières détruits, leurs rabbins
interdits d'officier, leurs maisons rasées, et leurs biens et argents
confisqués. On ne doit montrer à leur égard aucune pitié ni aucune bonté 27, ne
leur procurer aucune protection légale 28, et ces « vers venimeux et vénéneux »
doivent être punis de travaux forcés ou expulsés une fois pour toutes 29. Il
semble aussi recommander leur meurtre et écrit : « Nous sommes fautifs de ne
pas les tuer 30 ».
Plan d'action
Luther
recommande un plan en huit points pour se débarrasser des Juifs, soit par leur
conversion, soit par leur expulsion.
1.
« Tout d'abord, mettre le feu à leurs synagogues ou écoles et enterrer ou
couvrir de saleté tout ce qui ne brûlera pas, de façon que personne ne puisse
jamais revoir une de leurs pierres ou leur cendre… »
2.
« En second, je conseille que leurs maisons soient rasées et détruites. »
3.
« En trois, je conseille que tous leurs livres de prières et écrits
talmudiques, qui servent à apprendre une telle idolâtrie, leurs mensonges,
leurs malédictions et leurs blasphèmes, leur soient retirés… »
4.
« En quatre, je conseille que leurs rabbins aient l'interdiction d'enseigner
sous peine de perdre la vie... »
5.
« En cinq, je conseille que les sauf-conduits sur les grands chemins soient
abolis complètement pour les Juifs... »
6.
« En six, je conseille que l'usure leur soit interdite, et que toutes les
liquidités et trésors d'or et d'argent leur soient confisqués…de tel argent ne
doit pas être utilisé…de la [manière] suivante… Si un Juif se convertit
sincèrement, on doit lui remettre [une certaine somme]... »
7.
« En sept, je recommande que l'on mette un fléau, une hache, une houe, une
pelle, une quenouille ou un fuseau entre les mains des jeunes et forts Juifs ou
Juives et qu'on les laisse gagner leur pain à la sueur de leur front. Car ce
n'est pas juste qu'ils doivent nous laisser trimer à la sueur de nos faces,
nous les damnés Goyim, tandis qu'eux, le peuple élu, passent leur temps à
fainéanter devant leur poêle, faisant bombance et pétant, et en plus de tout
cela, faisant des fanfaronnades blasphématoires de leur seigneurie contre les
chrétiens, à l'aide de notre sueur. Non, nous devons expulser ces fripons
paresseux par le fond de leur pantalon. »
8.
« Si nous voulons laver nos mains du blasphème des Juifs et ne pas partager
leur culpabilité, nous devons nous séparer d'eux. Ils doivent être conduits
hors de notre pays » et « nous devons les conduire comme des chiens enragés 31.
»
Argumentations
et accusations de Luther : son premier argument est que toutes les races sont
égales, donc les Juifs ne doivent pas se vanter de leur lignée 32.
• «
Il n'y a aucune différence en ce qui concerne la naissance ou la chair ou le
sang, comme la raison nous le dit. En conséquence « ni les Juifs ni les Gentils
ne doivent se vanter » devant Dieu de leur naissance physique… car tous
ensembles, nous partageons une naissance, une chair et un sang, provenant des
tout premiers et très saints ancêtres. Nul ne peut reprocher à l'autre quelque
singularité sans s'impliquer lui-même à la même occasion. » (148).
Dans
Des Juifs et de leurs mensonges, Luther avance un certain nombre d'accusations
contre les Juifs :
• «
En premier lieu, ils diffament notre Seigneur Jésus Christ, le nommant sorcier
et outil du diable 33. Ils le font, car ils ne peuvent nier ses miracles.
Ainsi, ils imitent leurs aïeux qui disaient « Il chasse les démons par
Belzébuth, le prince des démons » [Luc 11:15] 34. »
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3. Après Des Juifs et de leurs mensonges
Judensau - Vom Schem Hamphoras
Plusieurs
mois après la publication de Des Juifs et de leurs mensonges, Luther écrit Vom
Schem Hamphoras und das Geschlecht Christi (Du nom de Hamphoras et de la lignée
du Christ), dans lequel il assimile les Juifs avec le Diable :
«
Ici à Wittenburg, dans notre église paroissiale, il y a une truie sculptée dans
la pierre, sous laquelle sont étendus des jeunes cochons et des Juifs qui sont
en train de téter, et derrière la truie se tient un rabbin qui soulève la patte
droite de la truie, se dresse derrière la truie, se penche et regarde avec
grand effort le Talmud sous la truie, comme s'il voulait lire et voir quelque
chose de très difficile et d'exceptionnel ; il n'y a aucun doute, ils ont reçu
leur Chem Hamphoras de cet endroit. »
«
Quand Judas s'est pendu et que ses intestins ont jailli et, comme cela se
produit dans de telles circonstances, que sa vessie aussi éclata, les Juifs
étaient prêts à recueillir l'eau et les autres choses précieuses, et puis ils
s'en sont gavé et en ont bu avidement entre eux, et ils étaient alors dotés
d'une telle finesse de vue qu'ils ont pu percevoir des commentaires dans les
Saintes Écritures que ni Matthieu ni Isaïe eux-mêmes… n'auraient été capables
de détecter, ou peut-être regardaient-ils dans le cul de leur Dieu Shed, et ont
trouvé ces choses écrites dans ce trou fumant. »
«
Le Diable s'est calmé et a de nouveau rempli sa panse ; ceci est une véritable
bénédiction pour les Juifs et ceux qui désirent être Juifs, à embrasser, à
s'engraisser, à déglutir et à adorer ; et puis le Diable à son tour dévore et
boit goulûment ce que ces bons élèves dégorgent et éjectent par le haut et par
le bas.»
«
Le diable avec son groin angélique, dévore ce qui est secrété des ouvertures
orales et anales des Juifs ; ceci est en effet son plat favori, dont il se gave
comme une truie derrière la haie 35. »
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4. L'influence des
opinions de Luther
XVIe et XVIIe siècles
En
1543, le prince-électeur Jean Frédéric de Saxe révoque certaines concessions
données à Josel de Rosheim en 1539. Johann de Küstrin, margrave de Neumark,
abroge les sauf-conduits des Juifs sur ses territoires. Philippe de Hesse
ajoute des restrictions à son Ordre Concernant les Juifs. Aucun souverain
n'essaye de mettre en application toutes les recommandations de Luther 36.
Dans
les années 1570, le pasteur Georg Nigrinus publie L'Ennemi juif, qui réitère le
programme de Luther contenu dans Des Juifs et de leurs mensonges, et Nikolaus
Selnecker, un des auteurs de la Konkordienformel (en latin, Formula concordiae ;
en français, la Formule
de Concorde), réimprime les livres de Luther Brief wider die Sabbather an einen
guten Freund, Von den Jüden und iren Lügen, et Vom Schem Hamphoras. Paul
Johnson indique que les partisans de Luther ont pillé Berlin en 1572 et que
l'année suivante, les juifs étaient expulsés de toute la région 19.
Les
traités de Luther contre les juifs sont de nouveau imprimés au début du XVIIe
siècle à Dortmund, où ils sont saisis par ordre de l'empereur Rodolphe II. En
1613 et 1617, ils sont publiés à Francfort-sur-le-Main en support au
bannissement des juifs de Francfort et de Worms. Ces éditions sont les
dernières publications populaires de ces œuvres avant celles du XXe siècle 37.
Influence sur l'antisémitisme moderne
L'Église
Évangélique Luthérienne aux États-Unis, dans un essai sur les relations entre
Luther et les juifs, observe que « Au cours du temps, les écrits anti-juifs de
Luther ont continué à être reproduits sous forme de pamphlets par les groupes
néonazis et antisémites tels que le Ku Klux Klan 38 ».
Le
docteur Johannes Wallmann écrit dans la revue Lutheran Quarterly en 1987:
«
L'assertion que l'expression des sentiments anti-juifs de Luther ait eu une
influence majeure et persistante au cours des siècles suivant la Réforme , et qu'il existe
une continuité entre l'antijudaïsme protestant et l'antisémitisme moderne à
caractère racial, est à présent largement répandue dans la littérature : depuis
la Seconde Guerre
mondiale, c'est devenu de façon compréhensible l'opinion dominante1. »
Robert
Michael, professeur émérite d'histoire européenne à l'Université du
Massachusetts Dartmouth, observe que « Luther a écrit sur les juifs comme s'ils
étaient une race qui ne peut pas se convertir réellement au christianisme. En
effet, comme beaucoup d'auteurs chrétiens avant lui, Luther, en faisant des
juifs le peuple du diable, leur interdit la conversion ». Michael note que dans
un sermon le 25
septembre 15 39, « Luther essayait de démontrer, à travers plusieurs
exemples, que les Juifs ne pouvaient pas se convertir de façon permanente, et
dans plusieurs passages de Des Juifs et de leurs mensonges, Luther apparaît
rejeter la possibilité que les Juifs voudraient ou pourraient un jour se
convertir 39 ».
Franklin
Sherman, éditeur du volume 47 de l'édition américaine des œuvres de Luther,
dans lesquelles se trouve Des Juifs et de leurs mensonges 40, récuse également
l'idée selon laquelle « l'antipathie de Luther à l'encontre des Juifs était de
nature religieuse plutôt que raciale ». Les écrits de Luther contre les Juifs,
explique-t-il ne sont pas « simplement un ensemble de jugements théologiques
sérieux, pondérés et posés. Ses écrits sont pleins de rage et de haine contre «
un groupe humain identifiable » et non juste contre un point de vue religieux.
C'est contre ce groupe que ses propositions d'actions sont dirigées ». Sherman
affirme que Luther « ne peut pas être complètement dissocié de l'antisémitisme
moderne».
Au
sujet du traité Des Juifs et de leurs mensonges, le philosophe allemand Karl
Jaspers écrit : « Là, vous avez déjà l'ensemble du programme nazi 41 ».
D'autres
historiens affirment par contre que l'antisémitisme exprimé par Luther dans Des
Juifs et de leurs mensonges est plutôt fondé sur la religion. Bainton annonce
que la position de Luther était « entièrement religieuse et en aucun cas
raciale. Le péché suprême pour lui, était le rejet persistant de la révélation
de Dieu lui-même dans le Christ. Les souffrances séculaires des Juifs étaient
par elles-mêmes une marque du mécontentement divin. Ils devaient être chassés
et aller vers une terre à eux. C'était un programme de sionisme forcé. Mais si
ce n'était pas possible, alors Luther recommandait que les Juifs vivent de la
terre. Il proposait involontairement un retour aux conditions du haut Moyen
Âge, quand les Juifs étaient dans l'agriculture. Chassés de leurs terres, ils
étaient devenus commerçants. Chassés de leurs commerces, ils étaient devenus
prêteurs d'argent. Luther voulait renverser le procédé et ainsi, par
inadvertance, aurait accordé aux Juifs une position plus sécurisante que celle
qu'ils avaient en son temps 42 ».
Paul
Halsall mentionne que les déclarations de Luther ont partiellement jeté les
bases de l'antisémitisme racial du XIXe siècle en Europe : « quoique les
commentaires de Luther semblent être proto-nazis, ils font plutôt partie d'une
tradition de l'antisémitisme chrétien médiéval. Bien qu'il y ait peu de doute
que l'antisémitisme chrétien ait posé les bases culturelles et sociales de
l'antisémitisme moderne, l'antisémitisme moderne est basé sur des notions
pseudo-scientifiques de race. Les nazis ont emprisonné et tué même des Juifs
ethniques qui s'étaient convertis au christianisme : Luther aurait bien
accueilli leur conversion 43 ».
Dans
son article Lutheran Quarterly, Wallmann mentionne que les traités de Luther
Brief wider die Sabbather an einen guten Freund, Von den Jüden und iren Lügen,
et Vom Schem Hamphoras étaient plus ou moins ignorés des antisémites de la fin
du XVIIIe siècle et du début du XIXe. Il soutient que Johann Andreas
Eisenmenger et son Le judaïsme démasqué, publié à titre posthume en 1711, a été « une source
majeure pour les antisémites des XIXe et XXe siècles siècles [et] renvoie les
écrits anti-Juifs de Luther dans l'obscurité ». Dans son livre de 2000 pages,
Eisenmenger ne mentionne d'ailleurs pas du tout Luther 1.
Les nazis
La
ligne de « la filiation de l'antisémitisme » de Luther à Hitler est « facile à
tracer 44 » selon l'historienne américaine Lucy Dawidowicz. Dans son livre La Guerre contre les Juifs, 1933-1945 , elle écrit que Luther et Hitler
étaient tous deux obsédés par l'« univers démoniaque » habité par les Juifs, et
que Hitler affirmait que le vrai Luther était le Luther âgé auteur de Des Juifs
et de leurs mensonges 44.
Dawidowicz
note que les similitudes entre les écrits anti-Juifs de Luther et
l'antisémitisme moderne ne sont pas des coïncidences, car elles résultent d'une
histoire commune de Judenhass (la haine des Juifs), que l'on peut faire
remonter jusqu'aux conseils d'Haman à Assuérus. Bien que l'antisémitisme allemand
moderne trouve aussi ses racines dans le nationalisme allemand et dans
l'antisémitisme chrétien, elle soutient que l'une de ses causes provient de
l'Église catholique romaine sur laquelle s'est appuyé Luther 44.
Le
professeur Robert Michael, écrit que les historiens et théologiens qui essayent
de nuancer les vues de Luther sur les Juifs, ignorent les implications
meurtrières de l'antisémitisme. Pour Michael, il y a un « fort parallélisme »
entre les idées de Luther et l'antisémitisme de la plupart des allemands
luthériens pendant l'Holocauste45. Comme les nazis, Luther mythifie les Juifs
en diable. Ils ne peuvent être sauvés qu'en se convertissant au christianisme,
mais leur hostilité rend cette idée inconcevable 45.
Les
opinions de Luther sont largement répandues en Allemagne dans les années 1930,
principalement à l'intérieur du parti nazi. Le Völkischer Beobachter cite le
ministre de l'éducation d'Hitler, Bernhard Rust : « Depuis la mort de Martin
Luther, aucun fils de notre peuple n'est réapparu comme tel. Il a été décidé
que nous serons les premiers à être témoins de sa réapparition… Je pense que le
temps est passé et que nous devons dorénavant dire les noms de Hitler et de
Luther d'un même souffle. Ils sont faits tous les deux du même moule. [Schrot und
Korn] 46. »
Hans
Hinkel, responsable du magazine de la
Ligue de Luther Deutsche Kultur-Wacht, et de la section de
Berlin de la Kampfbund ,
rend hommage à Luther dans son discours de réception à la tête de la Section Juive et du
département des films de la
Chambre de la
Culture et du ministère de la Propagande de Goebbels.
« Avec ses actes et son attitude spirituelle, il a commencé le combat que nous
allons continuer maintenant ; avec Luther, la révolution du sang germanique et
le sentiment contre les éléments étrangers au Peuple ont commencé. Nous allons
continuer et terminer son protestantisme ; le nationalisme doit faire de
l'image de Luther, un combattant allemand, un exemple vivant « au-dessus des
barrières des confessions » pour tous les camarades de sang germanique 47. »
Selon
Daniel Goldhagen, l'évêque Martin Sasse, un des leaders protestants, a publié
un résumé des écrits de Luther quelque temps après la nuit de Cristal, que
Diarmaid MacCulloch, professeur d'histoire de l'église à l'université d'Oxford,
considère n'avoir été qu'inspiré par Luther 48. Sasse « applaudit la mise à feu
des synagogues et la coïncidence du jour », écrivant dans son introduction, «
Le 10 novembre 19 38,
le jour anniversaire de la naissance de Luther, les synagogues brûlent en
Allemagne. » Il conseille au peuple allemand de tenir compte des paroles du «
plus grand antisémite de son temps, celui qui met en garde son peuple contre
les Juifs 49. »
William
Nichols, professeur d'études religieuses, raconte : « Au Procès de Nuremberg,
après la Seconde Guerre
mondiale Julius Streicher, le fameux propagandiste nazi, éditeur de la revue
hebdomadaire haineuse antisémite Der Stürmer, affirme que s'il doit être
présent ici, accusé de telles charges, alors il doit en être de même pour Martin
Luther. En lisant certains passages, il est difficile de ne pas être d'accord
avec lui. Les propositions de Luther se lisent comme un programme pour les
nazis 50. » C'est la phrase de Luther, « Les Juifs sont notre malheur, » qui
sera répétée quelques siècles plus tard par Heinrich von Treitschke et apparaît
comme devise sur la première page du Der Stürmer de Julius Streicher.
Certains
historiens attribuent la
Solution Finale nazie directement à Martin Luther 51.
D'autres réfutent ce point de vue, ne partageant pas d'une manière
significative la thèse avancée par Shirer et d'autres 52.
Le Luthertag
Au
cours des festivités du Luthertag (le jour de Luther), les nazis accentuent
leur connexion avec Luther, en se présentant à la fois comme des révolutionnaires
nationalistes et comme les héritiers du passé traditionaliste germanique. Un
article dans le Chemnitzer Tageblatt indique que « Le Peuple Allemand est uni
non seulement par la loyauté et l'amour de la patrie, mais aussi par la vieille
croyance germanique en Luther [Lutherglauben] ; une nouvelle époque de vie
religieuse consciente et forte a vu le jour en Allemagne. »
Richard
Steigmann-Gall écrit en 2003 dans son livre The Holy Reich : Nazi Conceptions
of Christianity, 1919-1945 (Le
Saint Reich : les conceptions nazies du christianisme, 1919-1945 ) :
«
La direction de l'Union protestante épouse une vision similaire. Fahrenhorst,
qui est au comité d'organisation du Luthertag, nomme Luther le premier Führer
spirituel allemand qui parle à tous les Allemands sans tenir compte du clan ou
de la religion. Dans une lettre à Hitler, Fahrenhorst rappelle à Hitler que ses
Vieux Combattants étaient pour la plupart protestants et que c'était
précisément dans les régions protestantes de notre Patrie que le nazisme trouvait
sa plus grande force. Promettant que la célébration du Luthertag ne se
transformera pas en manifestation confessionnelle, Fahrenhorst invite Hitler à
devenir le patron officiel du Luthertag. Dans une correspondance ultérieure,
Fahrenhorst ré-explique que la célébration de Luther pourrait d'une certaine
façon servir à dépasser les limites confessionnelles : Luther est réellement,
non seulement le fondateur d'une confession chrétienne, mais beaucoup plus. Ses
idées ont eu un impact fructueux sur tout le christianisme en Allemagne.
Précisément, en raison de la signification politique aussi bien que religieuse
de Luther, le Luthertag doit servir de référence aussi bien pour l'Église que
pour le peuple 53. »
-
5. Réponses des églises luthériennes au XXe
siècle
Le
contenu antisémite des écrits de Luther a été répudié par de nombreuses églises
luthériennes de par le monde.
En
1983, le synode du Missouri de l'église luthérienne dénonce « l'attitude
hostile » de Luther envers les Juifs. En 1994, le conseil des églises de
l'Église luthérienne évangélique d'Amérique rejette dans une déclaration
publique 54 les écrits antisémites de Luther, disant : « Nous qui portons son
nom et héritage, devons reconnaître avec peine les diatribes anti-judaïques
contenues dans les articles tardifs de Luther. Nous rejetons ses invectives
violentes comme l'on fait nombre de ses compagnons au XVIe siècle, et nous
sommes dans une profonde et constante tristesse pour ses effets tragiques sur
les générations ultérieures de Juifs ».
En
1995, l 'Église
luthérienne évangélique du Canada 55 fait une déclaration similaire, comme le
fait en 1998, l 'Église
évangélique autrichienne. La même année, le synode du land de l'Église
luthérienne évangélique de Bavière publie une déclaration 56 indiquant qu'il
est impératif pour l'Église Luthérienne, qui sait être redevable du travail et
de la tradition de Martin Luther, de prendre au sérieux aussi ses déclarations
antisémites, de reconnaître leurs fonctions théologiques et de réfléchir à
leurs conséquences. En revanche, elle doit prendre ses distances vis-à-vis de
toute expression d'antijudaïsme dans la théologie luthérienne 57".
Une
déclaration forte est issue de The Lutheran Evangelical Protestant Church
[LEPC/EPC/GCEPC] (Église protestante évangélique luthérienne) des États-Unis
déclarant: « Le peuple juif est le Peuple Élu de Dieu. Les croyants doivent les
bénir comme les Écritures disent que Dieu bénira ceux qui bénissent Israël et
maudira ceux qui maudissent Israël. L'Église désavoue et renonce aux œuvres et
mots de Martin Luther concernant le peuple juif. Des prières sont faites pour
la cicatrisation des douleurs du peuple juif, sa paix et sa prospérité. Des
prières sont faites pour la paix de Jérusalem. Avec une grande tristesse et des
regrets, une repentance est offerte au peuple juif pour le mal que Martin
Luther a causé. Le pardon est demandé au peuple juif pour ces actions. Les
Évangiles sont tout d'abord pour les Juifs et ensuite les Gentils (les croyants
en Christ). Les Gentils ont été greffés à la vigne. Dans le Christ, il n'y a ni
Juif ni Gentil, mais le désir du Seigneur est qu'il n'y ait qu'un seul nouvel
homme, car le Christ a rompu le mur de séparation avec Son propre corps.
(Éphésiens 2:14-15).Le LEPC/EPC/GCEPC bénit Israël et le peuple juif 58. »
-
6. Les mots de Luther et les historiens
L'historien
luthérien anglican Gordon Rupp écrit:
«
L'antagonisme de Luther envers les Juifs est à l'opposé de la doctrine nazie de
'Race'. Elle était fondée sur un antisémitisme catholique médiéval envers le
peuple qui a crucifié le Rédempteur, tourné le dos à leur mode de vie et dont
l'existence même au milieu de la société chrétienne était considérée comme un
reproche et un blasphème. Luther n'est qu'un petit chapitre dans le large
volume des inhumanités chrétiennes à l'encontre du peuple juif 59. … "Il
n'est pas besoin de le dire, mais il n'y a aucune trace de relation entre
Luther et Hitler. Je suppose qu'Hitler n'a jamais lu une page de Luther. Le
fait que lui et d'autres nazis aient appelé Luther à leur côté ne prouve rien
de plus que le fait qu'ils aient aussi compté Dieu tout puissant parmi leurs
supporters. Hitler mentionne Luther une seule fois dans Mein Kampf dans un
contexte insignifiant 60. »
Dans
La Montée et
la chute du Troisième Reich, William L. Shirer note :
«
Il est difficile de comprendre le comportement de la plupart des protestants
allemands durant les premières années du nazisme si on ne prend pas en compte
deux choses : leur histoire et l'influence de Martin Luther. Le grand fondateur
du protestantisme était à la fois un antisémite ardent et un partisan absolu de
l'autorité politique. Il voulait une Allemagne débarrassée des Juifs. Le
conseil de Luther a été littéralement suivi quatre siècles plus tard par
Hitler, Goering et Himmler 61. »
Roland
Bainton, historien des religions et biographe de Luther, écrit en référence à
Des Juifs et de leurs mensonges: "On aurait espéré que Luther meure avant
qu'il n'ait écrit ce pamphlet. Sa position est entièrement religieuse et en
aucun cas raciale 62." Richard Marius soutient qu'en faisant cette
"déclaration", "Roland Bainton essaye de présenter Luther et sa
vision des Juifs de la meilleure façon possible 63."
La
position de Bainton est reprise plus tard dans les écrits de James M. Kittelson
concernant la correspondance de Luther avec l'érudit juif Josel de Rosheim : «
Il n'y a pas d'antisémitisme dans sa réponse. De plus, Luther n'est jamais
devenu antisémite dans le sens moderne et racial du terme 64. » Paul Halsall 65
remarque que : « dans ses lettres à Spalatin, on peut déjà voir que la haine de
Luther pour les Juifs, plus particulièrement présente dans son traité de 1543
Des Juifs et de leurs mensonges, n'est pas due à une affection du grand âge,
mais se trouve présente très tôt. Luther espérait que les Juifs se
convertiraient à son christianisme purifié. Comme ils ne l'ont pas fait, il
s'est retourné violemment contre eux 66. » Gordon Rupp donne ce commentaire sur
Des Juifs et de leurs mensonges : « Je confesse que je suis honteux, comme je
suis honteux de certaines lettres de Saint-Jérome ou de certains paragraphes de
Sir Thomas More, et de certains chapitres du Livre des Révélations, et je dois
dire que leurs auteurs n'ont rien appris du Christ 67 ».
Selon
Heiko Oberman, « la base de l'antijudaïsme de Luther est sa conviction que
jamais depuis l'apparition du Christ sur terre, les Juifs n'ont un futur comme
Juifs 68 ».
Richard
Marius voit les remarques de Luther comme faisant partie d'un ensemble de
déclarations similaires concernant différents groupes que Luther considérait
comme ennemis du christianisme. Il note :
«
Bien que les Juifs pour lui ne fussent qu'un parmi les nombreux ennemis qu'il
fustigeait avec une ferveur égale, bien qu'il n'ait pas sombré dans les
horreurs de l'Inquisition espagnole contre les Juifs, et bien qu'il ne soit
certainement pas à blâmer pour Hitler, la haine de Luther pour les Juifs est
une partie triste et déshonorante de son héritage, et ce n'est pas un problème
marginal. Elle repose au centre de son concept de religion. Il voit dans les
Juifs une dépravation morale permanente qu'il ne voit pas chez les Catholiques.
Il n'accuse pas les papistes des crimes dont il accuse les Juifs." 69 »
Robert
Waite dans sa psycho-histoire d'Hitler et de l'Allemagne nazie, consacre une
section entière à l'influence de Luther sur Hitler et l'idéologie nazie. Il
note que dans son Mein Kampf, Hitler se réfère à Martin Luther comme à un grand
guerrier, un vrai homme d'État et un grand réformateur, à côté de Richard
Wagner et de Frédéric le Grand 70. Waite cite Wilhelm Röpke, écrivant après
l'Holocauste et qui concluait que « sans aucun doute, le luthéranisme a
influencé l'histoire politique, spirituelle et sociale de l'Allemagne d'une
façon qui, après observation minutieuse, peut être décrite seulement comme
fatale 71 ».
Waite
compare aussi sa psychoanalyse avec la psycho-histoire d'Erik Erikson sur
Luther, Luther jeune homme, et conclut que, si Luther avait vécu pendant les
années 1930, il aurait très probablement dénoncé les persécutions des Juifs par
les nazis, même si cela avait mis sa vie en danger, comme l'a fait Dietrich
Bonhoeffer (un pasteur luthérien) did 72.
En
1988, le théologien luthérien Stephen Westerholm affirme que les attaques de
Luther contre les Juifs faisaient partie de ses attaques contre l'Église
catholique romaine et que Luther reprenait la critique par saint Paul des
Pharisiens comme légaliste et hypocrite, à l'encontre de l'Église catholique.
Westerholm rejette l'interprétation du judaïsme par Luther et son apparent
antisémitisme, mais signale que quels que soient les problèmes qui existent
dans les arguments de Saint-Paul et de Luther contre les Juifs, ce que saint
Paul et plus tard Luther ont soutenu, était et continue d'être une vision
importante du christianisme.
-
7. Annexes
Bibliographie
• (en) Roland Bainton, Here I Stand: A Life of Martin Luther, Nashville , Abingdon Press, 1978 (ISBN 0-687-16894-5)
• (en) Martin Brecht, Martin Luther (3 volumes), Minneapolis , Fortress
Press, 1985-1993 (ISBN
0-8006-0738-4, 0-8006-2463-7 et 0-8006-2704-0)
• (en) Mardell J. Gavriel, The Anti-Semitism of Martin Luther:
A Psychohistorical Exploration, Chicago School of Professional Psychology, 1996
Thèse
de doctorat en philosophie
• Daniel Goldhagen, Les bourreaux volontaires
de Hitler, Seuil, 24 janvier 1997, 579 p. (ISBN
2020289822 et 978-2020289825)
• (en) Jean Halpérin et Arne Sovik, Luther, Lutheranism and the
Jews: A Record of the Second Consultation between Representatives of The
International Jewish Committee for Interreligious Consultation and the Lutheran
World Federation Held in Stockholm, Sweden, 11-13 July 1983, LWF, 1984
• (en) Paul Johnson, A History of the Jews, New York , HarperCollins Publishers, 1987 (ISBN 0-06-091533-1)
• Lucie Kaennel, Luther était-il
antisémite ?, Genève, Labor et Fides, coll. « Entrée Libre N° 38 », 1997 (ISBN 2-8309-0869-4)
• (en) James M. Kittelson, Luther the Reformer: The Story of
the Man and His Career, Minneapolis ,
Augsburg Publishing House, 1986 (ISBN
0-8066-2240-7)
• (de)
Martin Luther, Von den Jüden und iren Lügen, 1543 dans (en) Martin H. Bertram, Luther's Works,
Philadelphie, Fortress Press, 1971, 137-306 p.
• (en)
Heiko A. Oberman (trad. James I. Porter), The Roots of Anti-Semitism in the
Age of Renaissance and Reformation, Philadelphie, Fortress Press, 1984 (ISBN 0-8006-0709-0)
• (en) Elliot Rosenberg, But Were They Good for the Jews?, New York , Birch Lane
Press, 1997 (ISBN
1-55972-436-6)
• (en) Olaf Roynesdal, Martin Luther and the Jews, Marquette University , 1986
Thèse
de doctorat en philosophie
• (en) Gordon Rupp, Martin Luther:
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• (en) Uwe Siemon-Netto (préf. Peter L. Berger), The Fabricated
Luther: the Rise and Fall of the Shirer Myth, Saint-Louis , Concordia Publishing House, 1995 (ISBN 0-570-04800-1)
• (en) Uwe Siemon-Netto, « Luther and the Jews », Lutheran
Witness, vol. 123, no 4, avril 2004, p.
16-19 (ISSN 0024-757X, lire en ligne [PDF])
• (en) Richard Steigmann-Gall, The Holy Reich: Nazi Conceptions
of Christianity, 1919-1945, Cambridge University Press, 2003 (ISBN 0-521-82371-4)
• (en) Neelak S. Tjernagel, Martin Luther and the Jewish
People, Milwaukee ,
Northwestern Publishing House, 1985 (ISBN
0-8100-0213-2)
• (en) Johannes Wallmann, « The Reception of Luther's Writings
on the Jews from the Reformation to the End of the 19th Century », Lutheran
Quarterly, no 1, printemps 1987, p.
72-97
• (en) Peter F. Wiener, Martin Luther:
Hitler's Spiritual Ancestor, Hutchinson & Co. Ltd.,
1945 (lire en ligne)
Notes et références
1. ↑ a, b et c (en)
Wallmann, Johannes. « L'accueil des écrits de Luther contre les Juifs de la Réforme à la fin du XIXe
siècle », Lutheran Quarterly, n.s. 1 (Printemps 1987) 1:72-97. Wallmann écrit :
« L'assertion que les expressions de sentiments anti-Juifs de Luther a eu une
influence majeure et persistante dans les siècles qui ont suivi la Réforme , et qu'il existe
une continuité entre l'antijudaïsme protestant et l'antisémitisme moderne
racial, est à présent largement répandue dans la littérature ; et depuis la Seconde Guerre
mondiale, c'est devenu de manière compréhensible l'opinion dominante. »
2. ↑ (en) Michael, Robert.
Sainte haine : chrétienté, antisémitisme et l'Holocauste. New York: Palgrave
Macmillan, 2006; voir chapitre 4 « Les Allemands de Luther à Hitler », p.
105-151.
3. ↑ a et b (en)
Hillerbrand, Hans J. « Martin Luther », Encyclopaedia Britannica, 2007.
Hillerbrand écrit: « Son exposé véhément contre les Juifs, et plus
particulièrement vers la fin de sa vie, amène à se demander si Luther a de
façon significative encouragé le développement de l'antisémitisme allemand.
Bien que plusieurs chercheurs aient adopté ce point de vue, cette perspective
donne beaucoup trop d'importance à Luther et pas suffisamment aux importantes
particularités de l'histoire allemande. »
4. ↑ (en) Ellis, Marc H.
Hitler et l'Holocauste, l'antisémitisme chrétien" [archive], Baylor
University Center for American and Jewish Studies, printemps 2004, cliché 14.
Voir aussi (en) Nuremberg Trial Proceedings [archive], Vol. 12, p. 318, Projet
Avalon, Yale Law School, 19 avril 1946.
5. ↑ (en) Johannes
Wallmann, « L'accueil des écrits de Luther contre les Juifs de la Réforme à la fin XIXe
siècle », Lutheran Quarterly, n.s. 1, Printemps 1987, 1:72-97.
6. ↑ (en) Chrétiens et
Juifs : une déclaration de l'Église luthérienne de Bavière [archive], 24
novembre 1998, aussi publié en allemand dans le Freiburger Rundbrief, 6:3
(1999), p. 191-197. Pour d'autres déclarations des organismes luthériens, voir
:
o (en) "Q&R :
l'antisémitisme de Luther" [archive], Église luthérienne – Synode du
Missouri;
o (en) Déclaration de
l'Église luthérienne évangélique en Amérique à la communauté juive [archive],
Église luthérienne évangélique en Amérique, 18 avril 1994;
o (en) Déclaration de
l'Église luthérienne évangélique à la communauté juive au Canada [archive],
Église luthérienne évangélique au Canada, 12-16 juillet 1995;
o (en) Il est temps de
tourner la page [archive], les Églises [protestantes] évangéliques en Autriche
et les Juifs. Déclaration de Synode général de l'Église évangélique A.B. et
H.B., 28 octobre 1998.
7. ↑ (en) « Luther, Martin
» [archive], JewishEncyclopedia.com.
8. ↑ a et b (en)
Berenbaum, Michael. Le monde doit savoir, United States Holocaust Memorial
Museum, p. 8-9.
9. ↑ Martin Luther, «
Luther à George Spalatin » [archive], in (en) Correspondance de Luther et
autres lettres contemporaines, traduction Henry Preserved Smith (Philadelphie:
Lutheran Publication Society, 1913), 1:29.
10. ↑ (en) Michael, Robert.
« Luther, les disciples de Luther et les Juifs », Encounter 46 (automne 1985)
No. 4:343-344.
11. ↑ (en) Luther cité par
Elliot Rosenberg, Mais étaient-ils bons pour les Juifs ? (New York: Birch Lane
Press, 1997), p.65.
12. ↑ Martin Luther, The
Magnificat, Traduction par A. T. W. Steinhaeuser, in (en) Les œuvres de Luther
(St. Louis: Concordia Publishing House, 1956), 21:354.
13. ↑ (en) Russell Briese,
Martin Luther et les Juifs, Lutheran Forum 34 (2000) No. 2:32.
14. ↑ Luther, Magnificat,
21:354f.
15. ↑ Martin Luther, Que
Jésus-Christ est né juif, traduction Walter I. Brandt, in (en) Les Œuvres de Luther
(Philadelphia: Fortress Press, 1962), p. 200-201, 229.
16. ↑ (en) Martin Brecht,
Martin Luther (Minneapolis: Fortress Press, 1985-1993), 3:336.
17. ↑ (en) Les lettres de
Luther au rabbin Josel telles que citées par Gordon Rupp, Martin Luther et les
Juifs (Londres: The Council of Christians and Jews, 1972), 14. Selon
http://www.ntrmin.org/Luther%20and%20the%20Jews%20(Web).htm [archive], ce
paragraphe n'est pas disponible dans l'édition anglaise des œuvres de Luther.
18. ↑ (en) Heiko Oberman,
Luther : l'homme entre Dieu et le Diable (New York: Image Books, 1989), p. 293.
19. ↑ a et b (en) Johnson,
Paul. Une histoire des Juifs, p. 242.
20. ↑ (en) Les œuvres de
Luther traduction Martin Bertram, Philadelphie: Fortress Press, 1971, 47:137
21. ↑ Correspondance de
Luther avec le comte Schlick
22. ↑ (en) Les œuvres de
Luther, traduction Martin Bertram, Philadelphie: Fortress Press, 1971, 47:137.
23. ↑ Martin Luther, Von den
Jüden und iren Lügen, (en) Traduction de Martin H. Bertram, in L'œuvres de
Luther (Philadelphie: Fortress Press, 1971), 47:267.
24. ↑ Luther, Martin. Von den Jüden und iren Lügen, 154, 167, 229,
cité in (en) Michael, Robert. Sainte haine : chrétienté, antisémitisme
et l'Holocauste. New York: Palgrave Macmillan, 2006, p. 111.
25. ↑ (en) Obermann, Heiko. Luthers Werke. Erlangen 1854, 32:282, 298, in Grisar, Hartmann.
Luther. St. Louis 1915, 4:286 et 5:406, cité in (en) Michael, Robert.
Sainte haine : chrétienté, antisémitisme et l'Holocauste. New York: Palgrave Macmillan, 2006, p. 113.
26. ↑ (en) Michael, Robert. Holy Hatred:
Christianity, Antisemitism, and the Holocaust. New York: Palgrave
Macmillan, 2006, p. 112.
27. ↑ (en) Michael, Robert.
« Luther, les disciples de Luther et les Juifs », Encounter 46:4, (Automne
1985), p. 342.
28. ↑ (en) Robert Michael, «
Luther, les disciples de Luther et les Juifs », Encounter 46:4, (Automne 1985),
p. 343.
29. ↑ Luther, Martin. Von
den Jüden und iren Lügen, Traduction (en) Martin H. Bertram, dans Les œuvres de
Luther. (Philadelphie: Fortress Press, 1971).
30. ↑ Luther, Martin. Von den Jüden und iren Lügen, cité in
Michael. Robert. « Luther, les disciples de Luther et les Juifs »,
Encounter 46 (automne 1985) No. 4:343-344.
31. ↑ Luther, Von den Jüden und iren Lügen, 47:268-288, 292.
32. ↑ (en) les œuvres de Luther,
Vol. 47: The Christian in Society IV. (traduit par M. Bertram) Philadelphie:
Fortress Press 1999, ©1971.
33. ↑ "Presque toutes
ces accusations sont contenues dans les œuvres de Margaritha et de Porchetus
que Luther a consultées (cf. Introduction), et en plus, elles font partie des
traditions médiévales courantes. Dans de nombreux cas, les accusations et les
contre-accusations peuvent être retrouvées jusqu'aux premières polémiques entre
juifs et chrétiens dans le courant du premier et second siècle. (Les œuvres de
Luther, Vol. 47, renvoi 159).
34. ↑ Luther, Martin:
Pelikan, Jaroslav Jan (Hrsg.) ; Oswald, Hilton C. (Hrsg.) ; Lehmann, Helmut T.
(Hrsg.) Traduction par Martin H. Bertram: Les œuvres de Luther, Vol. 47: The
Christian in Society IV. Philadelphie : Fortress Press, 1999, ©1971, 47:256.
35. ↑ (en) La Réforme [archive], Musée
de l'Holocauste de Floride. La traduction anglaise de Vom Schem Hamphoras est
incluse dans Le Juif dans la théologie chrétienne, par Gerhard Falk (McFarland
& Co., 1992).
36. ↑ (en) Mark U. Edwards,
Jr. Les dernières batailles de Luther : politique et polémiques, 1531-46
(Ithaca, NY: Cornell University Press, 1983), p. 135-136.
37. ↑ Wallman, p. 78.
38. ↑ (en) Evangelical
Lutheran Church in America, Nos relations avec le judaïsme et les juifs
[archive], section I, page 9, (non daté)
39. ↑ (en) Michael, Robert,
Christian racism, part 2 [archive], H-Net Discussions Networks, 2 mars 2000.
40. ↑ (en) Helmut T.
Lehmann, gen. ed., Les œuvres de Luther, Vol. 47 : The Christian in Society IV,
éditées par Franklin Sherman, (Philadelphie: Fortress Press, 1971), iii.
41. ↑ (en) cité par Franklin
Sherman dans Foi transformée : les rencontres avec les Juifs et le judaïsme,
édité par John C Merkle, (Collegeville, Minnesota: Liturgical Press, 2003),
63-64.
42. ↑ (en) Bainton, Roland. Here I Stand: A
Life of Martin Luther, (Nashville: Abingdon Press, 1978), 299.
43. ↑ (en) Explications de
passages de Des Juifs et de leurs mensonges par Paul Halsall [archive]
44. ↑ a, b et c (en) Lucy
Dawidowicz. La Guerre
contre les Juifs, 1933-1945. D'abord publié en 1975; puis par Bantam en 1986,
p. 23. ISBN 0-553-34532-X
45. ↑ a et b (en) Robert
Michael, Luther, les disciples de Luther et les Juifs, Encounter 46:4 (Automne
1985), p. 339-56.
46. ↑ Völkischer Beobachter,
25 août 1933, cité par Steigmann-Gall, Richard.(en) Le Saint Reich : les
conceptions nazies du christianisme, 1991-1945. Cambridge University Press,
2003, p. 136-7. ISBN 0-521-82371-4
47. ↑ Steigmann-Gall 2003,
p. 137.
48. ↑ (en) Diarmaid MacCulloch,
La Réforme :
la maison Europe divisée, 1490-1700. New York : Penguin Books Ltd, 2004, p.
666-667.
49. ↑ (de) Bernd Nellessen,
"Die schweigende Kirche: Katholiken und Judenverfolgung", in Büttner
(ed), Die Deutchschen und die Jugendverfolg im Dritten Reich, p. 265, cité par
Daniel Goldhagen, (en) Les bourreaux volontaires de Hitler (Vintage, 1997).
50. ↑ (en) William Nichols,
L'antisémitisme chrétien : une histoire de haine (Northvale, NJ: Jason Aronson,
1995), p. 271.
51. ↑ (en) William L. Shirer, The Rise and
Fall of the Third Reich, Simon & Schuster, New York, 1990 (1re éd. 1960),
91, 236
52. ↑ Uwe Siemon-Netto, The Fabricated
Luther. The Rise and Fall of the Shirer Myth, Concordia Publishing House, St.
Louis, 1995 (ISBN 0570048001), 17-20
53. ↑ (en) Richard
Steigmann-Gall, Le Saint Reich : les conceptions nazies du christianisme,
1919-1945, (Cambridge University Press, 2003), p. 138.
54. ↑ (en) Déclaration de
l'Église luthérienne évangélique en Amérique à la communauté juive [archive],
18 avril 1994. Récupérée le 15 décembre 2005.
55. ↑ (en) Déclaration de
l'Église luthérienne évangélique au Canada [archive] à la communauté juive au
Canada. Cinquième convention biannuelle de l'ELCIC, 12 juillet–16 juillet 1995.
Récupérée le 20 décembre 2005.
56. ↑ (en) chrétiens et
juifs [archive] Une Déclaration de l'Église luthérienne de Bavière (24 novembre
1998). Récupérée le 18 décembre 2005. (de) aussi imprimée dans le Freiburger
Rundbrief, vol. 6, no. 3 (1999), p. 191–197.
57. ↑ (en) "chrétiens
et Juifs: une déclaration de l'Église luthérienne de Bavière" [archive],
24 novembre 1998, aussi publié en allemand dans le Freiburger Rundbrief, 6:3
(1999), p. 191-197.
58. ↑ Déclaration de la Lutheran EPC
[archive]
59. ↑ (en) Gordon Rupp, Martin Luther:
Hitler's Cause or Cure? (Londres : Lutterworth Press, 1945), p. 75.
60. ↑ Rupp, p. 84.
61. ↑ (en) William L.
Shirer, La Montée
et la chute du Troisième Reich, (New York: Simon & Schuster, 1990), p. 236.
62. ↑ (en) Roland Bainton, Here I Stand: A
Life of Martin Luther (Nashville: Abingdon Press, 1978), p. 297.
63. ↑ (en) Richard Marius.
Martin Luther: le chrétien entre Dieu et la mort, (Harvard University Press,
1999), 377.
64. ↑ (en) James M.
Kittelson, Luther le réformateur: l'histoire de l'homme et sa carrière,
(Minneapolis: Augsburg Publishing House, 1986), p. 274.
65. ↑ (en) Halsall, Paul, ed., Internet
History Sourcebooks Project [archive]. (consulté le 25 avril 2006)
66. ↑ (en) Halsall, Paul, Medieval
Sourcebook: Martin Luther (1483-1546) [archive], Internet History Sourcebooks
Project, Fordham University. (consulté le 4 janvier 2005)
67. ↑ Rupp, p. 76.
68. ↑ (en) Heiko Oberman,
Les racines de l'antisémitisme pendant la Renaissance et le
Réforme (Philadelphia: Fortress Press, 1984), p. 46.
69. ↑ (en) Richard Marius,
Martin Luther : le chrétien entre Dieu et la mort (Cambridge, MA: Harvard
University Press, 1999), p. 482.
70. ↑ (de) Hitler, Adolf,
Mein Kampf, volume 1, chapitre VII
Parmi eux, nous pouvons compter les grands guerriers de ce monde, qui
bien qu'incompris par le présent, sont néanmoins préparés à combattre pour
leurs idées et leurs idéaux jusqu'à la fin. Ce sont des hommes qui un jour
seront plus près du cœur du peuple, il semble même comme si chaque individu
ressent le devoir de compenser dans le passé pour les péchés que le présent a
commis à l'égard des grands. Leur vie et leurs œuvres sont suivies avec une
gratitude et une émotion admiratives, et plus particulièrement dans les jours
de ténèbres, ils ont le pouvoir de relever les cœurs cassés et les âmes désespérées.
Parmi eux se trouvent non seulement les véritables grands hommes d'État, mais
aussi tous les autres grands réformateurs. À côté de Frédéric le Grand, se
tient Martin Luther ainsi que Richard Wagner.
71. ↑ (en) Wilhelm Röpke,
The Solution to the German Problem, G.P. Putnam's Sons,
1946, p117, tel que cité par Waite, Robert G. L. dans Le Dieu psychopathe :
Adolf Hitler, p. 251, Da Capo Press, 1993, ISBN 0-306-80514-6
72. ↑ > (en) Waite, Robert G.L. The
Psychopathic God: Adolf Hitler. New York: First DaCapo Press Edition, 1993
(orig. pub. 1977). ISBN 0-306-80514-6.
SOURCE :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Des_Juifs_et_de_leurs_mensonges
Dr. Mohamed ZEMIRLINE
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