Antoine Guillaumont
Antoine Guillaumont. Th. Khoury.
Manuel II Paléologue. Entretiens avec un musulman. In: Revue de l'histoire des
religions, tome 177 n°2, 1970. p. 230.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1970_num_177_2_9558
Théodore Khoury.
— Manuel II Paléologue.
Entretiens avec un musulman,
7e Controverse. - Introduction,
texte critique, traduction * et notes.
Sources chrétiennes, n°
115, Paris, Editions
du Cerf, 1966, "234 p. — L'auteur de ce livre,
un prêtre grec-catholique qui
enseigne actuellement à l'Université
de Munster, s'est
spécialisé dans l'étude des
textes byzantins de
polémique anti-musulmane. C'est
une des pièces principales
du dossier rassemblé
par lui qu'il
édite ici. Il
s'agit de la rédaction
d'une controverse que
l'empereur Manuel II Paléologue
aurait soutenue avec
un « mudarris »,
ou lettré musulman,
à Ancyre, l'actuelle Ankara, dans
l'hiver 1300/1 ou
1391 /"2 (M. Khoury ne
semble pas mettre
en doute la
réalité de cette
controverse).
Les
Entretiens, comportant en
fait une série de
26 controverses, sont restés
inédits jusqu'en 1966,
réserve faite du
texte des deux premières controverses publié
au; tome 156
de la
Patrologia Graeca de
Migne.
Dans
la même
année 1966 ont
paru l'édition du texte complet,
donnée par E. Trapp, à
Vienne, et la
présente édition de Th. Khoury ;
celle-ci se limite au
texte de la
7e controverse, qui
paraît l'une des plus
intéressantes ; le
texte grec, critiquement
établi, est accompagné
d'une traduction française annotée
et précédé d'une
très substantielle introduction,
où l’on trouvera, notamment, une
analyse des autres controverses.
En comparaison avec
les autres œuvres
qui relèvent de
la polémique islamo-chrétienne, le
ton de la
controverse est relativement courtois.
Le musulman
reproche surtout au
christianisme sa morale qu'il
juge excessive, inhumaine
et impraticable ;
il s'en prend
à la virginité, prônée
par l'ascétisme chrétien,
qui, selon lui,
est contre nature et
contraire au précepte
de la propagation
de l'espèce. A ses
yeux, le
principal, mérite de la
loi coranique est
qu'elle occupe le «
juste milieu » entre
la loi juive, jugée bassement matérielle et
l'idéal chrétien
inaccessible à l'homme.
Acceptant
cette représentation hiérarchique.
Manuel réplique que la loi
coranique ne saurait correspondre à un
progrès par rapport
au christianisme, puisqu'elle
n'est qu'un : retour
partiel à la
loi de Moïse.
En outre, pour
défendre l'ascétisme chrétien,
il fait
valoir une distinction entre les « fils
» et les «
serviteurs », analdirue à celle
qui eut longtemps
cours dans le
christianisme syrien: entre «
parfaits » et
« justes »,
et qui repose sur
une séparation, parmi les commandements évangéliques,
entre
«
conseils» et «
préceptes ».
Malgré le
ton en général
courtois, chacun des
deux interlocuteurs donne l'impression
de rester enfermé
dans ses perspectives
doctrinales propres et
l'entretien ressemble fort à un
dialogue de sourds.
A.
GUILLAUMONT.
Steven
Ritnciman. — The
Great Church in Captivity.
A Study of the
Patriarchate of
Constantinople from the
Eve of the
Turkisch Conquest to the Greek
War of Independence, Cambridge
University Press, 196k, in-«°,
x-455 p. —
Sous ce titre
qui évoque la
période.
Dr. Mohamed ZEMIRLINE
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