mardi 12 mai 2015

La Dhimmah



La Dhimmah
et les dhimmis ou protégés

« Avant de parler de leur statut, que de sornettes n'avons-nous pas lu de la part des auteurs occidentaux sur le sujet ! Il est déplorable de voir que bon nombre de leurs études assimilent le pacte de Dhimmah à la condition de servitude en transformant, voire en déformant le terme arabe «Dhimmah» (qui signifie protection) en «dhimmitude». Une telle réduction, fausse et fallacieuse de la notion, au moyen de l'emploi du suffixe «-ude», forgé avec obscurantisme, fanatisme et esprit partisan, vise à diaboliser coûte que coûte l'Islam et les Musulmans aux yeux de l'Occident, pour justifier, d'une certaine manière, leurs violences vis-à-vis des Musulmans. »

Le pacte de protection conclu avec les vaincus, le pacte de Dhimmah, ou de protection, vise à créer l'unité. Cette unité étant protégé par un régime islamique rassemblant sans discrimination les musulmans et les non musulmans dans le but de garantir une coexistence bâtie sur la coopération et la cohésion…
à compter du moment où le pacte est conclu, il n'est plus permis de les combattre et leurs biens, leur personne, leur liberté et leur honneur et la liberté de culte doivent être protégés…

« Certains auteurs contemporains ont affirmé que ce pacte soumettait les non musulmans à une sorte de dépendance et leur faisait perdre leur identité sociale et politique. Or, affirmer cela, c'est méconnaître l'Histoire. Qui serait assez aveugle pour affirmer que les Coptes ou les chrétiens d'Irak ont perdu leur identité sociale alors qu'ils ont vécu plus de 14 siècles avec les musulmans ? N'est-ce pas le contre-exemple le plus flagrant à ces thèses ? »
(http://blog.decouvrirlislam.net/Home/islam/l-islam/le-jihad-en-islam).

Les gens du Livre et assimilés peuvent se trouver dans une de ces deux situations :

1 - Au sein d'un État islamique avec les Musulmans.
Le pacte de Dhimmah exige de ces dhimmîs de se conformer aux lois de l'État, de veiller à ses intérêts publics et de défendre ses droits et son indépendance contre tout péril et toute menace. Ils auront en contrepartie le droit à une présence sociale et religieuse propre, au même titre que les Musulmans. Un tel statut est tout à fait normal car le terme d'État islamique ne signifie pas nécessairement que ses sujets doivent être tous des Musulmans ou que les Non musulmans doivent perdre leur identité sociale ou religieuse et s'assimiler aux autres.

2 - Dans leur localité ou leur contrée, c'est-à-dire là où il n'y a que des gens du Livre ou assimilés.
Le pacte de Dhimmah se fait alors par accord mutuel sur certains arrangements de caractère social entre les gens du Livre et l'État islamique. Cet accord exigera de ces derniers de ne pas conclure d'alliances avec aucune partie ou État hostile aux Musulmans susceptibles de leur porter atteinte. L'état islamique s'engagera en contrepartie à ne pas entamer leur foi, leurs devoirs religieux, leurs biens ou leurs droits, que ce soit de façon unilatérale ou sous forme d'alliance avec une partie qui leur est hostile. De plus, l'État islamique s'engagera à les défendre contre tout danger qui les menacerait, comme il défend ses sujets musulmans.

En effet, l'Islam garantit la liberté religieuse aux non musulmans.
Nous lisons, à cet effet, dans l'ouvrage de jurisprudence islamique, Fiqh As-Sunna :
L'Islam proclame que les musulmans et les non musulmans protégés (ahl adh-dhimma) sont égaux en droits et en devoirs. C'est pourquoi il garantit à ces derniers la liberté religieuse en ce qui a trait aux points suivants :

- On ne doit contraindre aucun d'eux à délaisser sa religion ou à adhérer à un crédo particulier.
 « Point de contrainte en matière de religion » S.2, V.256

- Les gens du Livre doivent pouvoir pratiquer leurs rites respectifs.
On ne détruira donc pas leurs édifices religieux, comme les églises, et on ne brisera pas les croix qu'ils érigent. L'Envoyé de Dieu (sws):
«Laissez-les pratiquer leur rite.»
De même, une femme juive ou chrétienne qui est mariée à un musulman doit pouvoir aller à la synagogue ou à l'église, et il n'est pas permis à ce dernier de l'en empêcher.

- L'Islam permet aux Gens du Livre tout ce qui est autorisé par leur religion, comme de consommer de la viande de porc et autres.
On ne tuera donc pas leurs porcs, on ne brisera pas leurs bouteilles d'alcool, puisque ces choses leur sont permises.

- Ils sont parfaitement libres de leurs choix en matière de mariage, de dissolution du mariage et de dépenses d'entretien.

- L'Islam protège leur dignité et leurs droits et tolère qu'ils débattent ou discutent d'un sujet dans les limites du raisonnable et de la bienséance.
 « Ne controversez avec les Gens du Livre que de la plus belle sorte, sauf avec ceux d'entre eux qui feraient preuve d'iniquité. Dites : «Nous croyons à la descente opérée sur nous, à la descente opérée sur vous. Notre Dieu ne fait qu'un avec le vôtre. A Lui nous nous soumettons.» S.24, V.46

« Celui qui tue une personne sous protection (des musulmans) ne sentira pas l'odeur du Paradis, alors que son odeur peut être senti à une distance de 40 années de marche». Le Prophète (sws).

La tradition rapporte qu'avant sa mort, le 2ème Calife de l'Islam, Umar Ibn-al-Khattab, avait prononcé ces paroles :
«... et j'adresse encore des recommandations [au futur calife] relativement aux gens qui sont sous la protection de Dieu et de Son Envoyé : il faut observer fidèlement les engagements pris envers eux, combattre pour les défendre, et ne pas leur imposer de charges au-dessus de leurs forces.»

Comme nous le voyons, et contrairement à ce que disent les polémistes, les protégés de Dieu et de Son Envoyé ne sont pas des esclaves au service des musulmans. Ils ont le droit à la même protection que les musulmans. L'État islamique a même le devoir de les protéger et de combattre pour eux si un ennemi les attaque. L'État islamique se doit aussi de leur garantir leur liberté religieuse.

(http://blog.decouvrirlislam.net/Home/islam/l-islam/le-jihad-en-islam).

Mohamed ZEMIRLINE

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