La Dhimmah
et les dhimmis ou protégés
« Avant de parler de leur statut, que de sornettes
n'avons-nous pas lu de la part des auteurs occidentaux sur le sujet ! Il est
déplorable de voir que bon nombre de leurs études assimilent le pacte de Dhimmah
à la condition de servitude en transformant, voire en déformant le terme
arabe «Dhimmah» (qui signifie protection) en «dhimmitude». Une
telle réduction, fausse et fallacieuse de la notion, au moyen de l'emploi du
suffixe «-ude», forgé avec obscurantisme, fanatisme et esprit partisan, vise à
diaboliser coûte que coûte l'Islam et les Musulmans aux yeux de l'Occident,
pour justifier, d'une certaine manière, leurs violences vis-à-vis des
Musulmans. »
Le pacte de protection conclu avec les vaincus, le pacte de Dhimmah, ou de protection, vise à créer l'unité. Cette unité étant protégé par un régime islamique rassemblant sans discrimination les musulmans et les non musulmans dans le but de garantir une coexistence bâtie sur la coopération et la cohésion…
à compter du moment où le pacte est conclu, il n'est plus permis
de les combattre et leurs biens, leur personne, leur liberté et leur honneur et
la liberté de culte doivent être protégés…
« Certains auteurs contemporains ont affirmé que ce pacte
soumettait les non musulmans à une sorte de dépendance et leur faisait perdre
leur identité sociale et politique. Or, affirmer cela, c'est méconnaître
l'Histoire. Qui serait assez aveugle pour affirmer que les Coptes ou les
chrétiens d'Irak ont perdu leur identité sociale alors qu'ils ont vécu plus de
14 siècles avec les musulmans ? N'est-ce pas le contre-exemple le plus flagrant
à ces thèses ? »
(http://blog.decouvrirlislam.net/Home/islam/l-islam/le-jihad-en-islam).
Les gens du Livre et
assimilés peuvent se trouver dans une de ces deux situations :
1 - Au sein d'un État
islamique avec les Musulmans.
Le pacte de Dhimmah exige de ces dhimmîs de se
conformer aux lois de l'État, de veiller à ses intérêts publics et de défendre
ses droits et son indépendance contre tout péril et toute menace. Ils auront en
contrepartie le droit à une présence sociale et religieuse propre, au même
titre que les Musulmans. Un tel statut est tout à fait normal car le terme
d'État islamique ne signifie pas nécessairement que ses sujets doivent être
tous des Musulmans ou que les Non musulmans doivent perdre leur identité
sociale ou religieuse et s'assimiler aux autres.
2 - Dans leur localité ou
leur contrée, c'est-à-dire là où il n'y a que des gens
du Livre ou assimilés.
Le pacte de Dhimmah se fait alors par accord mutuel sur
certains arrangements de caractère social entre les gens du Livre et l'État
islamique. Cet accord exigera de ces derniers de ne pas conclure d'alliances
avec aucune partie ou État hostile aux Musulmans susceptibles de leur porter
atteinte. L'état islamique s'engagera en contrepartie à ne pas entamer leur
foi, leurs devoirs religieux, leurs biens ou leurs droits, que ce soit de façon
unilatérale ou sous forme d'alliance avec une partie qui leur est hostile. De
plus, l'État islamique s'engagera à les défendre contre tout danger qui les
menacerait, comme il défend ses sujets musulmans.
En effet, l'Islam garantit la liberté religieuse aux non
musulmans.
Nous lisons, à cet effet, dans l'ouvrage de jurisprudence
islamique, Fiqh As-Sunna :
L'Islam proclame que les musulmans et les non musulmans protégés
(ahl adh-dhimma) sont égaux en droits et en devoirs. C'est pourquoi il garantit
à ces derniers la liberté religieuse en ce qui a trait aux points suivants :
- On ne doit contraindre aucun
d'eux à délaisser sa religion ou à adhérer à un crédo particulier.
« Point de contrainte en matière de religion »
S.2, V.256
- Les gens du Livre doivent
pouvoir pratiquer leurs rites respectifs.
On ne détruira donc pas leurs édifices religieux, comme les
églises, et on ne brisera pas les croix qu'ils érigent. L'Envoyé de Dieu (sws):
«Laissez-les
pratiquer leur rite.»
De même, une femme juive ou chrétienne qui est mariée à un
musulman doit pouvoir aller à la synagogue ou à l'église, et il n'est pas
permis à ce dernier de l'en empêcher.
- L'Islam permet aux Gens du
Livre tout ce qui est autorisé par leur religion, comme de consommer de la
viande de porc et autres.
On ne tuera donc pas leurs porcs, on ne brisera pas leurs
bouteilles d'alcool, puisque ces choses leur sont permises.
- Ils sont parfaitement
libres de leurs choix en matière de mariage, de dissolution du mariage et de
dépenses d'entretien.
- L'Islam protège leur
dignité et leurs droits et tolère qu'ils débattent ou discutent d'un sujet dans
les limites du raisonnable et de la bienséance.
« Ne controversez avec les Gens du Livre que
de la plus belle sorte, sauf avec ceux d'entre eux qui feraient preuve
d'iniquité. Dites : «Nous croyons à la descente opérée
sur nous, à la descente opérée sur vous. Notre Dieu ne fait qu'un avec le
vôtre. A Lui nous nous soumettons.» S.24, V.46
« Celui qui tue une personne sous protection (des
musulmans) ne sentira pas l'odeur du Paradis, alors que son odeur peut être
senti à une distance de 40 années de marche». Le Prophète (sws).
La tradition rapporte qu'avant sa mort, le 2ème Calife
de l'Islam, Umar Ibn-al-Khattab, avait prononcé ces paroles :
«... et j'adresse encore des recommandations [au futur
calife] relativement aux gens qui sont sous la protection de Dieu et de Son
Envoyé : il faut observer fidèlement les engagements pris envers eux, combattre
pour les défendre, et ne pas leur imposer de charges au-dessus de leurs forces.»
Comme nous le voyons, et contrairement à ce que disent les
polémistes, les protégés de Dieu et de Son Envoyé ne sont pas des esclaves au
service des musulmans. Ils ont le droit à la même protection que les musulmans.
L'État islamique a même le devoir de les protéger et de combattre pour eux si
un ennemi les attaque. L'État islamique se doit aussi de leur garantir leur
liberté religieuse.
(http://blog.decouvrirlislam.net/Home/islam/l-islam/le-jihad-en-islam).
Mohamed ZEMIRLINE
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