dimanche 17 mai 2015

Censure. nikosolo.voila.net


LA CENSURE


« Derrière chaque censeur, il y a une partouze qui sommeille. »
Francis Leroi, 1993.

Malgré ses énormes lunettes
Anastasie à l'aveuglette
Mutile à tort et à travers
Ne respectant ni prose ni vers

Anastase Ier, pape de 399 à 401, censure les ouvrages qui ne correspondent pas au dogme chrétien, inaugurant la censure chrétienne. En référence, la censure est parfois surnommée Anastasie.

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SOMMAIRE

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400 : La censure est parfois surnommée Anastasie.

Anastase Ier, pape de 399 à 401, censure les ouvrages qui ne correspondent pas au dogme chrétien, inaugurant la censure chrétienne. En référence, la censure est parfois surnommée Anastasie.

1494 : Savonarole fait dresser le «bûcher des vanités».

Savonarole, un moine bénédictin instaure une dictature religieuse à Florence. En 1497, il fait dresser le « bûcher des vanités», on y brûla tout objet jugé immoral trouvé chez les habitants. Des chefs-d’œuvre exceptionnels de l’art florentin ont ainsi disparu par la faute d'un imbécile, y compris des peintures de Botticelli (contraint de les apporter lui-même)

La Bible est interdite dans le monde entier.

Jusqu’à la Réforme.  Il fallait que l'interprétation officielle des Saintes Ecritures demeure entre les mains de l'Eglise afin d'éviter les hérésies. Elle n'est donc diffusée qu'en latin, langue morte, uniquement connue du clergé. Les quelques personnes qui tentent de traduire l'ouvrage sont persécutées voire exécutées.

1535 : François Ier fait interdire toute impression de livres.

Se sentant menacé par les idées luthériennes, François Ier fait interdire toute impression de livres. Il annule sa décision quelques jours plus tard mais conserve le principe de la censure qu'il confie à une commission du parlement de Paris. Sous son règne on brûlera des imprimeurs avec leurs livres, Place Maubert à Paris dont Etienne Dolet.

1548 : le parlement de Paris interdit la représentation des Mystères.

Sous Henri II, le parlement de Paris interdit la représentation des Mystères. Il s'agissait de représentations scéniques de contes, de légendes populaires et de sujets religieux dans des adaptations très libres et très longues.

1552 : Le Quart Livre de François Rabelais

Les théologiens de la Sorbonne censurent le Quart Livre de François Rabelais (qui critiquait ouvertement le Pape)

1563 : le péché de Charlemagne

Le concile de Trente décide de censurer le péché de Charlemagne. (C’est à dire sa relation incestueuse avec sa sœur Gisèle).

1629 : Richelieu nomme les premiers censeurs royaux.

Jusqu'ici la censure était sous la responsabilité de l'Eglise Catholique.

1664 : Le Tartuffe de Molière

Est représentée pour la première fois à Versailles le 12 mai 1664. Il fût écrit en réaction aux comportements de la Compagnie du Saint-Sacrement. Les dévots de la dite compagnie le firent aussitôt interdire (au titre qu'elle donnait une mauvaise image de la dévotion et des croyants) L'interdiction fut levé par le roi en 1669.

1665 : Molière autocensure sa comédie «Dom Juan»

Molière se voit obligé d'autocensurer sa comédie «Dom Juan» sous la pression des religieux qui n'admettent pas cette apologie du libertinage. Il faudra attendre 1884 pour voir la pièce dans sa version originale restituée...

1680 : fresque «L'Expulsion d'Adam et Ève du Jardin d'Eden

Massacio (1401-1428) avait peint cette fresque «L'Expulsion d'Adam et Ève du Jardin d'Eden» à Florence de 1425 à 1428. En 1680, deux siècles et demi après, Cosme III de Médicis jugé sa nudité «répugnante» et fit ajouter des feuilles de vignes. La restauration dans son état d'origine n'eut lieu qu'en 1980 !

1752 : L'Encyclopédie» de Denis Diderot

Un arrêté du conseil du roi Louis XV interdit l'impression et la diffusion des deux premiers volumes de «L'Encyclopédie» ou «Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers». L'œuvre collective dirigée par Denis Diderot et d'Alembert est jugée subversive par les Jésuites qui la qualifient «d'affreusement athée et matérialiste».

1762 : «Emile ou De l'éducation» de Jean-Jacques Rousseau.

Le parlement de Paris condamne l'ouvrage de Jean-Jacques Rousseau : «Emile ou De l'éducation»

1781 : «le Mariage de Figaro»  de Beaumarchais.

Beaumarchais termine «le Mariage de Figaro». Ecrit en 1778 et accepté par la Comédie Française en 1781, l'œuvre fut censurée pendant 3 ans. Finalement joué en 1784, ce fut un énorme succès. Du coup, Louis XVI est mécontent et fait emprisonner Beaumarchais à Saint-Lazare, mais doit le libérer sous la pression de l’opinion publique.

1829 : Marion De Lorme de Victor Hugo.

Achevé en juin, la pièce de Victor Hugo, Marion De Lorme mettant en scène la célèbre courtisane du 17ème siècle est interdite par la censure de Charles X

1832 : Victor Hugo, «le Roi s'amuse».

Première représentation de la pièce de Victor Hugo, «le Roi s'amuse». Elle est interdite le lendemain par la censure de Louis-Philippe.

1850 : Rigoletto, l'opéra de Guiseppe Verdi.

(Adapté du «Roi s'amuse» de Victor Hugo) fit initialement l'objet de la censure de l'empire austro-hongrois. Les autrichiens considérait comme un crime de lèse-majesté le fait de décrire la vie dissolue à la cour du roi de France, avec au centre le libertinage de François Ier. L'action a donc du être transféré à la cour de Mantoue (qui n'existait plus à l'époque).

1852 : Louis-Napoléon Bonaparte muselle la presse.

Le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte (qui n'est pas encore tout à fait Napoléon III) établit un ensemble de mesures préventives et de sanctions visant à museler la presse. Par décret, il est interdit aux journaux de rendre compte des débats parlementaires et des procès autrement qu'en reproduisant les procès-verbaux officiels. La censure des images est rétablie. Les journaux ne respectant pas ce décret pourront être suspendus après un avertissement et définitivement supprimés s'ils récidivent. Entre mars 1852 et juin 1853, 91 avertissements seront délivrés par le ministre de la Police, Maupas.

1857 : Six pièces des Fleurs du mal de Charles Baudelaire

Suite au mauvais accueil de la presse et notamment du Figaro qui trouve l'oeuvre immorale, .la direction de la Sûreté Publique saisit le Parquet pour délit «d’outrage à la morale publique». Six pièces des Fleurs du mal de Charles Baudelaire sont censurées. Ils ne seront réintégrés à l'oeuvre du poète qu'en 1949!

1870 : Bernini, deux statues.

A Rome, des travaux de rénovation dans une église délabrée ont mis au jour deux statues dont le décolleté était dissimulé depuis plus de 130 ans par des corsets de bronze. Sculptées vers 1660 par Gian Lorenzo Bernini, dit Le Bernin, l'un des plus grands artistes du baroque italien, les deux œuvres avaient été recouvertes sous le coup de la censure à la fin du XIXe siècle. «Nous avons décidé de tout montrer», a expliqué à la presse le responsable de la restauration de l'église

1871 : la Curée de Emile Zola.

La république est proclamée en France. Le régime impérial a vécu, mais la censure est toujours là : Emile Zola en sera l'une des premières victimes avec la Curée

1876 : Mac Mahon décrète une politique d’Ordre Moral

En 1876, le gouvernement du maréchal Mac Mahon et de son premier ministre Albert de Broglie décrète une politique d’Ordre Moral, les Mémoires de Casanova sont  interdites. Procès, condamnations, interdictions, amendes et emprisonnements prolifèrent. Gustave Flaubert écrira alors : « …l’ordre moral en effet atteint au délire de la stupidité.… Au Havre, on a interdit une conférence sur la géologie ! Et à Dieppe une autre sur Rabelais ! Ce sont là des crimes !» 

1887 : les cartes postales sont interdites.

Un décret du 11 juin 1887 reprend les dispositions de la loi de 1881 sur la presse et l'affichage en interdisant que les cartes postales aille à l'encontre des bonnes mœurs et des institutions.

1904 : toute pilosité sur les reproductions anatomiques.

Le sénateur René Bérenger, surnommé le père la pudeur commence à faire parler de lui en étant à l'origine d'un décret proscrivant toute pilosité sur les reproductions anatomiques figurant sur les cartes postales. Il le fut plus tard, et il faudra attendre les années 1970 pour que l'on puisse éditer des poils sans se faire interdire.

1905 : Le faune mordu de Jef Lambeaux.

L'œuvre de Jef Lambeaux (1852-1918), Le faune mordu avait été montré à Bruxelles, Paris et Saint Louis sans problèmes particuliers. Il en va différemment à Liège où la gazette de Liège, journal catholique, s'insurge contre les nudités sculptées ou peintes que pourraient voir les millions de spectateurs qui se rendront à l’Exposition Universelle. Du coup, la statue est d'abord dissimulée sous une bâche, puis descendue de son socle et entreposée dans une caisse. Ce n'est que dans les années 1950 que cette œuvre regagnera le parc de la Boverie.

1907 : pour le respect des «bonnes mœurs»

Le sénateur René Bérenger (encore lui !) se lance dans une campagne frénétique pour le respect des «bonnes mœurs», qui lui valut le surnom de «Père la Pudeur». Il déclare vouloir purifier le théâtre et en fait poursuivre en justice un certain nombre.

1913 : Nicolas II décide de détruire les manuscrits de Tolstoï.

Trois ans jour pour jour après la mort de Tolstoï, la censure tsariste de Nicolas II décide de détruire les manuscrits de Tolstoï. Ce dernier avait fortement condamné le pouvoir autocratique de son pays et le rôle de l'Eglise orthodoxe, ce qui lui avait valu l'excommunication.

1926 : Le Cuirassé Potemkine, film de Serge d’Eisenstein (1925)

Est interdit en France pour cause de message subversif (interdiction levée en 1953)

1929 : Les Aventures de Sherlock Holmes

Sont interdites en U.R.S.S. (apologie du spiritisme et de l'occultisme.) 

1929 : L'appel de la foret de Jack London

Interdiction en Yougoslavie sous le règne du monarque dictateur Alexandre 1er de L'appel de la foret de Jack London, (trop radical) , il sera également interdit par l'Italie de Mussolini car il s'agit d'une exaltation de la nature qui tourne le dos à la Civilisation.

1930 : L'âge d'or, film de Luis Buñuel  

Au 5ème jour de projection des nervis d'extrême droite envahissent le Studio 28 à Montmartre, ravage l'écran et les tableaux du hall. Huit jours plus tard le préfet Chappe en interdit la projection et fait saisir les copies. L'interdiction de projection ne sera levée officiellement qu'en 1981.

1931 : La traduction des aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll est interdite en Chine. «Il est indécent de faire parler des animaux comme des humains. Il est d'ailleurs désastreux de mettre des animaux au même niveau que des humains.»

1932 : Interdiction en Irlande du Meilleur de Mondes d'Aldous Huxley.

Motif : l'ouvrage s'attaque de manière indécente à la famille et à la religion.

1949 : «J'irais cracher sur vos tombes» de Boris Vian.

Boris Vian avait fait paraître en 1946 : «J'irais cracher sur vos tombes» sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Il fait immédiatement scandale. Suite à un long procès l'auteur est condamné pour «outrage aux bonnes moeurs»

1951 : Jacques Nourissat, prêtre à Dijon brûle l'effigie du Père Noël.

le 23 décembre le dénommé Jacques Nourissat, prêtre à Dijon, furieux que la fête de Noël soit de moins en moins catholique, brûle l'effigie du Père Noël sur les grilles de la cathédrale Sainte-Bénigne après l'avoir pendu ! (Double peine). Cette exécution spectaculaire se déroula en présence de plusieurs centaines d'enfants des patronages. Elle avait été décidée avec l'accord de la hiérarchie catholique qui avait condamné le père Noël comme usurpateur et hérétique après l'avoir accusé de paganiser la fête de Noël et de s'être introduit dans toutes les écoles publiques d'où la crèche est (heureusement) scrupuleusement bannie.

1953 : l'Etat de Virginie, Etats-Unis interdit la diffusion de Robin des Bois

La Commission des manuels scolaires de l'Etat de Virginie aux Etats-Unis interdit la diffusion de Robin des Bois l'ouvrage dans les écoles et les bibliothèques publiques : «l'histoire de Robin des Bois s'inspire de l'idéologie communiste» et pourrait ainsi corrompre les enfants. 

1954 : «histoire d'O», de Pauline Réage.

L'attribution du prix des Deux-Magots fait connaître «histoire d'O», de Pauline Réage. Il est aussitôt interdit (vente aux mineurs, affichage, publicité) et poursuivi pour outrage aux bonnes mœurs.

1956 : «Et Dieu créa la Femme»  de Roger Vadim.

Fait scandale aux Etats-Unis et est interdit. En Grande Bretagne il sort avec des coupures. En France les ligues de vertus protestent et le film sera amputé d'un quart d'heure de ses scènes les plus «chaudes» !

1957 : Le film de Stanley Kubrick, les sentiers de la gloire.

Sera censuré jusqu'en 1987

1957 : Le film «Nuit et brouillard» d'Alain Resnais.

Pour obtenir le visa de sortie de son film «Nuit et brouillard» d'Alain Resnais, la censure exige la coupure d'un plan ou apparaît le képi d'un gendarme français au camp de déportation de Pithiviers.

1961 : Viridiana de Luis Buñuel

Fit scandale, mais remporta la palme d'or à Cannes en 1961. Le Vatican se crut obligé de se fendre d'un communiqué dans lequel il qualifiait le film d'impie et blasphématoire. Quand à l'Espagne, à l'époque sous le régime de Franco, elle interdit le film et fit saisir toutes les copies.

 

1962 : Morris et Goscinny voit leur album Billy the Kid.

Interdit à l'importation en France, (l'éditeur était belge) à cause d'une image de Billy, bébé, tétant un revolver. L'album sera réédité en France en 1963 amputé de deux demi planches (une attaque de diligence ayant également déplu) et il faudra attendre 1981 pour retrouver le dessin original

1965 : Le filme de Gillo Pontecorvo, «La Bataille d'Alger».

Sera censuré jusqu'en 1971.

1966 : film La religieuse de Diderot de Jacques Rivette.

Sous la pression d'Yvonne De Gaulle, Yvon Bourges, sous-ministre de l'information de De Gaulle interdit la distribution et l'exportation du film La religieuse de Diderot de Jacques Rivette. Le sinistre Alain Peyrefitte parle d'un « film blasphématoire qui déshonore les religieuses» (la décision sera annulée 1 an plus tard par le tribunal administratif)

Christian Bonnet ministre de l'intérieur du gouvernement Raymond Barre, se rendra tristement célèbre en faisant interdire 386 ouvrages de kiosque ou de librairie ! (Un livre différent interdit tous les 4 jours !)

1982 : film «Le père Noël est une ordure».

Lors de la sortie du film «Le père Noël est une ordure» (1982 Jean-Marie Poiré), la RATP et la ville de Paris refusent de louer des panneaux pour l'affiche du film.... à cause de son titre !

1999 : La Nona Ora, «installation «de Maurizio Cattelan.

La Nona Ora, «installation «de Maurizio Cattelan, représente le pape Jean-Paul II écrasé par une météorite. A Varsovie, le scandale est à son comble, et la directrice du musée se fait limoger.

2005 : l'affiche de Marithé et François Girbaud est interdite.

Suite à la plainte de quelques évêques (on se demande d'ailleurs comment ils font pour avoir le temps de déposer des plaintes) et à la décision d'un juge bienveillant, l'affiche de Marithé et François Girbaud est interdite. Le juge a dit qu'il s'agissait : «d'un acte d'intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds des croyances intimes».


http://nikosolo.voila.net/La_censure.htm

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    juste pour information, il semble que le site original ait été fermé. Mais il est réapparu et a été mis à jour : http://vassilia.net/vassilia/Nikosolo/La_censure.htm

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