EUROPE
ET MONDE ARABE
LES CROISADES
LES CROISADES
La Croisade des Enfants
Le christianisme germanisé (les Germains ne furent pas simplement christianisés, ils germanisèrent à cette occasion le christianisme) (1) prit souvent à la lettre les passages de l'Ancien Testament (écrits pour d'autres temps) pour justifier des massacres et des conquêtes d' »espace vital» - Hitler est l'inventeur du mot mais pas du fait. Urbain II «donna» aux Croisés les terres arabes en se référant à l'Ancien Testament :
«Lorsque
vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous chasserez devant vous tous ses
habitants… et vous vous y établirez ; car je vous ai donné le pays, pour qu'il
soit votre propriété.»(Nombres 33, 52-53)
Un autre Pape, père de César Borgia, son complice dans
tous ses crimes et Saint Père de l'Église Catholique Apostolique et Romaine,
Alexandre VI, a aussi «donné» quatre siècles après Urbain II, les Continents
africain et américain, en les partageant entre Espagnols et Portugais. Fort de
ces précédents, un autre «Pape», Lord Balfour «donna» lui, le 2 novembre 1917,
de nouveau la Palestine
exclusivement aux Juifs, sans se préoccuper des autres Palestiniens.
C'est cette interprétation à la lettre de la Bible Hébraïque (que nous appelons Ancien Testament) qui fut aussi à l'origine de ce qu'on appela en 1212 «La Croisade des Enfants». C'est la traversée de la Mer Rouge par Moïse qu'on voulut faire répéter à des enfants au prix de grands malheurs. Cette malheureuse «croisade des enfants» frisa l'hystérie.
«En
France et en Rhénanie de grandes quantités d'enfants s'assemblèrent autour
d'enfants prédicateurs, qui déclaraient que de tels innocents devraient libérer
Jérusalem par miracle. Arrivés à la côte, ils s'attendirent à ce que la mer
s'ouvre devant eux, afin qu'ils puissent la traverser à sec comme firent jadis
les Israélites. Quand ils virent que la mer ne s'ouvrait pas, la plupart
d'entre eux retournèrent chez eux. Mais nombre d'entre eux étaient morts de ce
qu'ils avaient enduré au cours du voyage. Et il y avait des rumeurs
persistantes que d'autres s'étaient vus offrir des passages gratuits par des
marchands criminels qui les vendirent par cargaison à des esclavagistes
infidèles. Cette hystérie juvénile n'affecta pas la situation militaire
outremer, mais elle continua à donner une mauvaise réputation à la Guerre Sainte parmi
les indifférents !» (2)
Sir
Runciman consacre de son côté, dans le troisième volume de son Histoire des
Croisades (3),
cinq pages entières à cette lamentables histoire de dizaines de mille de
pauvres enfants que l'on envoya à la mort, ou à l'esclavage chez l'Infidèle. Il
y en eut en France qui étaient arrivés à Marseille sous la conduite d'un enfant
(«hysterical boy») nommé Etienne, et deux cohues différentes attirés
d'Allemagne par un enfant nommé Nicholas, qui s'étaient dirigées respectivement
à Pise et à Gènes, pour subir le même sort que ceux de Marseille.
Toutefois,
l'Histoire ne dit pas qui avait soufflé aux «enfants prédicateurs» la
légende de la traversée de la
Mer Rouge et la manière de s'en servir, à une époque
d'analphabétisme.
BASILE Y.
© 2000 Droits réservés
1/. J. Haller, PAPSTUM, IDEE UND
WIRCKLICHKEIT, RoRoro 1962, tome II, pages 326 et suivantes.
2/. Alfred Dugan, THE STORY OF THE
CRUSADE, London 1963, page 212.
3/. Steven Runcimen, A HISTORIY OF THE
CRUSADES, 1968, volume III, pages 140 à 144.
Textes
de :
BASILE Y.
www.basile-y.com
© 2000 Droits réservés
Mohamed ZEMIRLINE
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