La
Main
rouge
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Main_rouge_(groupe_armé)
Sans doute liée aux services secrets français, le
Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), la Main rouge aurait été le nom
d'une organisation ayant commis des meurtres et des attentats, aussi bien en
Europe qu'en Afrique du Nord, contre des militants de l'indépendance du Maroc,
de l'Algérie et de la
Tunisie. Il est toutefois possible qu'il y ait eu en réalité
deux organisations : la première créée par des colons radicaux, la seconde
constituant une récupération par le SDECE de cette « couverture »
pour mener des homicides ciblés sur les indépendantistes.
Origine et création
Dans leur ouvrage intitulé Histoire secrète de la Ve République ,
Roger Faligot et Jean Guisnel désignent la Main rouge comme « la machine à tuer des
services secrets français », c'est-à-dire du SDECE. Selon ces auteurs, le
feu vert de cette entreprise aurait été donné par le gouvernement socialiste de
Guy Mollet.
Premières actions en AFN
En Tunisie, on attribue notamment à la Main rouge l'assassinat du
militant et syndicaliste tunisien Farhat Hached, le 5 décembre 19 52, ainsi que
ceux d'autres figures du mouvement national tunisien : Hédi Chaker le 13 septembre 19 53,
Abderrahmen Mami, nationaliste et médecin particulier du bey de Tunis, le 13 juillet 19 54,
puis les frères Taher et Ali Haffouz à Kairouan1. D'après Antoine Méléro,
ancien membre de la Main
rouge, l'organisation aurait commis une quarantaine d'attentats en Tunisie.
Les milieux nationalistes tunisiens voient une
paternité entre l'organisation de la
Main rouge et le parti qui représente les colons, le
Rassemblement français de Tunisie. Antoine Colonna, le leader de ce parti, est
ainsi considéré comme le fondateur de la Main rouge2. Le Néo-Destour organise par le biais
de ses partisans armés une campagne d'assassinats ciblés contre les colons
soupçonnés être proches de cette organisation3.
Le 11 juin 19 55, l'assassinat à Casablanca de Jacques
Lemaigre Dubreuil, militant pour l'autonomie du Maroc, est aussi attribué par
certains auteurs [Qui ?] à ce groupe.
Actions en Europe contre l'indépendance algérienne
Le premier attentat a lieu le 28 septembre 19 56 à Hambourg
(Allemagne), chez Otto Schlütter, un trafiquant d'armes qui approvisionne le
Front de libération nationale algérien, tuant son employé ; un autre attentat
tue sa mère en juin 1957.
Le 9 septembre 19 57 à Genève, un fabricant de détonateurs,
Georges Geitser, est poignardé. Puis, le 19, toujours à Genève, c'est Marcel
Leopold, autre trafiquant d'armes, qui est assassiné par une flèche empoisonnée
tirée à la sarbacane4.
Le 5 novembre 19 58, Améziane Aït Ahcène, délégué du
Gouvernement provisoire de la
République algérienne, essuie des tirs de pistolet au centre
de Bonn, la capitale ouest-allemande5 ; Der Spiegel dénonce alors la main de la France , alors que
L'Humanité et L'Express accusent un certain colonel Mercier. Une opération
ratée, le 5 juillet
19 59 à Rome, qui vise le représentant du FLN Taïeb Mohamed
Boulhouf, tue quant à elle un enfant de dix ans nommé Rolando Rovai5.
Les assassinats sont nombreux en Allemagne de l'Ouest,
Suisse, Belgique, Italie et Pays-Bas d'après Faligot et Guisnel ; Constantin
Melnik évoque 135 personnes tuées pour la seule année 1960.
Action en justice
Le 16 mars 2010 , la famille de Farhat Hached, la Ligue des droits de l'homme
et la FIDH
portent plainte au Tribunal de grande instance de Paris pour apologie de crime
de guerre contre Antoine Méléro, un ancien policier français, en raison de ses
déclarations que diffuse la chaîne de télévision Al Jazeera le 18 décembre 2009 6.
Dans cette émission, Méléro approuve l'opération en ces termes : « Moi, je la
trouve légitime, si c'était à refaire, je referais ».
Méléro, entré dans la police au Maroc, en mars 1952,
aurait rejoint la Main
rouge en décembre de la même année. Suspecté dans le cadre de l'enquête sur
l'assassinat de Lemaigre Dubreuil en 1955, il est arrêté lors de son retour en
France, placé en détention provisoire puis relâché ; il bénéficie d'un non-lieu
en 1964 puis se voit révoqué de la police en 19656 .
Notes et références
1. (ar) « Commémoration du 55e anniversaire du martyre
des deux frères Haffouz », Al Horria, 26 mai 2009 [archive]
3. Noura
Boursali, Bourguiba à l'épreuve de la démocratie. 1956-1963 , éd. Samed, Sfax, 2008, p. 75 (ISBN 9789973380814).
4. Roger
Faligot et Jean Guisnel [sous la dir. de], Histoire secrète de la Ve
République , coll.
Cahiers libres, éd. La
Découverte , Paris, 2006, p. 54
6. a et b (fr)
Isabelle Mandraud, « L'assassinat d'un nationaliste tunisien en 1952 revient
devant la justice française », Le Monde, 20 mars 2010 , p. 7 [archive]
Bibliographie
Bibliographie
- Roger Faligot et Jean Guisnel [sous la dir. de],
Histoire secrète de la
Ve République , coll. Cahiers libres, éd. La Découverte , Paris, 2006
(ISBN 2707149020 )
- Antoine Méléro, La Main rouge. L'armée
secrète de la république, éd. du Rocher, Paris, 1997 (ISBN 226802699X)
- Constantin Melnik, Un espion dans le siècle. Tome 1.
La Diagonale du double,
éd. Omnibus, Paris, 1994 (ISBN 2259026818 )
Filmographie
- Hors-la-loi, film de Rachid Bouchareb- Agents
secrets, film de Frédéric Schœndœrffer, dans lequel il s'inspire du sabotage en
baie de Tanger de la Bruja
Roja , le navire de Georg Puchert, trafiquant d'armes nazi qui
approvisionnait le FLN
Opérations
Omo :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Opérations_Omo
Lien externe
Texte
sur La Main
rouge (Harissa.com) :
http://www.harissa.com/D_Histoire/lamainrouge.htm
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