Benoît IX
1012 - 1056
Biographie
Pape de l’Église catholique
à trois reprises: pour une durée
totale de douze ans :
Du 21 octobre 10 32 à septembre 1044,
Du 10 mars 10 45 au 1er mai 1045 et
Du 8 novembre 10 47 au 16 juillet 10 48.
Benoît
IX (Théophylacte de Tusculum), né dans le Latium vers 1012, mort à
Grottaferrata entre le 18
septembre 10 55 et le 9 janvier 10 56, fut pape à trois reprises : du 21 octobre 10 32 à
septembre 1044, du 10
mars 10 45 au 1er mai 1045 et du 8 novembre 10 47 au 16 juillet 10 48,
pour une durée totale de douze ans.
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Sommaire
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Premier pontificat
Du 21 octobre 10 32 à septembre
1044
Issu
de la puissante famille des Tusculani, il est le fils d'Albéric III, l'influent
comte de Tusculum, et le neveu des papes Benoît VIII et Jean XIX, lesquels
étaient frères. À la mort de ce dernier, Albéric fait élire son fils pape.
Laïc, Théophylacte est également très jeune. Selon Raoul le Glabre (Histoires,
IV, 5), il aurait douze ans à sa montée sur le trône pontifical. L'affirmation
est acceptée par Mgr Duchesne mais est mise en doute par la plupart des
historiens contemporains : les mœurs dont l'accusent les chroniqueurs ultérieurs
supposent qu'il a au moins atteint la puberté. Quoi qu'il en soit, Benoît IX
est certainement l'un des plus jeunes papes de l'histoire avec son lointain
parent Jean XII, pape à 16 ans. Il est couronné dès le lendemain de son
élection.
Benoît
continue la politique d'apaisement ébauchée par son prédécesseur vis-à-vis de
la noblesse : son père se retire partiellement de la vie politique, peu à peu
remplacé par son frère, Grégoire II. Les contacts avec l'Empereur ne commencent
pas avant la décision de Conrad II le Salique, en 1037, de déposer Aribert,
archevêque de Milan. Contrairement aux espoirs impériaux, Benoît n'approuve pas
immédiatement cette décision, mais attend l'année suivante pour excommunier
Aribert, comme demandé. Il fait également preuve de son indépendance en cassant
en 1044 la décision imposée par Conrad II à Jean XIX au sujet du patriarcat
d'Aquilée.
En
matière ecclésiastique, Benoît IX soutient les ordres monastiques contre les
ordinaires. Sur l'initiative de Pierre Damien, il dépose deux évêques
considérés comme simoniaques. Il canonise Siméon de Syracuse, mort en ermite à
Trèves.
En
septembre 1044, une émeute contre le clan Tusculanum, menée par les Stephani —
une branche des puissants Crescentii, rivaux des Tusculani — le force à fuir
Rome. Poussés par les Stephani, les Romains élisent Jean, évêque de Sabina en
janvier 1045 au terme d'une lutte féroce. Il est intronisé le 13 ou 20 janvier 10 45
sous le nom de Sylvestre III. Benoît IX réagit par une excommunication
immédiate.
Deuxième pontificat
Du 10 mars 10 45 au 1er mai 1045
et
Trois
mois plus tard, Benoît IX parvient à prendre Rome et retrouve le trône
pontifical le 10 mars. Il devient alors un simple pion dans l'échiquier
politique romain, où s'affrontent les grands clans familiaux. Le 1er mai 1045,
il se démet en faveur de son oncle, Jean Gratien, qui est élu sous le nom de
Grégoire VI. Les raisons de cette démission restent obscures : Benoît IX aurait
été pris de remords après avoir été poussé à la papauté par sa famille, ou aurait
voulu épouser l'une de ses cousines. De larges sommes sont également échangées
à cette occasion pour dédommager le clan Tusculum. Benoît IX se retire sur ses
terres familiales et ne paraît plus en public.
Troisième pontificat
Du 8 novembre 10 47 au 16 juillet 10 48.
En
1046, l 'empereur
germanique Henri III, appelé à mettre fin à l'anarchie, se rend en Italie.
Grégoire VI convoque le concile de Sutri. Sylvestre III est condamné mais
Grégoire VI ne peut pas nier qu'il a acquis sa tiare par simonie : il se voit
contraint d'abdiquer.
Sous
la pression d'Henri III, le concile élit pape, en décembre 1046, Suidger,
évêque de Bamberg, qui prend le nom de Clément II. Ce dernier meurt moins d'un
an plus tard, le 9
octobre 10 47. Les Tusculani profitent de l'occasion pour
réinstaurer Benoît IX sur le trône de Pierre.
Il accède ainsi une
troisième fois au siège pontifical, du 8 novembre 10 47 au 17 juillet 10 48. Un
parti romain proteste auprès de l'Empereur, qui se prononce contre Benoît IX et
fait élire à la fin de 1047 le Bavarois Poppo de Brixen, qui prend le nom de
Damase II. Ce dernier ne sera pape que 23 jours : il meurt à Palestrina de la
malaria.
Cependant,
Benoît IX a pris la fuite après qu'Henri III eut envoyé à Rome le marquis
Boniface de Canossa. Celui-ci fait alors élire le Lorrain Brunon
d'Eguisheim-Dagsbourg qui prend le nom de Léon IX. Avec l'aide de l'Empereur,
le nouveau pape combat les Tusculani et ravage leurs fiefs. Refusant de
répondre aux accusations de simonie pesant contre lui, Benoît IX est excommunié,
de même que ses proches.
À
la mort de Léon IX, en avril 1054, Benoît IX tente une nouvelle fois de monter
sur le trône pontifical, en vain. Après cet ultime échec, il se retire dans le
monastère de Grottaferrata, qui appartient à la sphère d'influence des
Tusculani. Il y meurt entre le 18 septembre 10 55 et le 9 janvier 10 56, et est inhumé dans
l'église abbatiale.
Jugements sur Benoît IX
La
réputation de ce pontife fut une des pires de celles que nous ont transmises
les chroniqueurs contemporains. Saint Pierre Damien (1007-1072), par exemple,
l’a décrit dans le Liber Gomorrhianus, comme « … pataugeant dans l'immoralité,
un diable venu de l'Enfer déguisé en prêtre » ou comme « … un apôtre de
l'Antéchrist, éclair envoyé par Satan, fouet d'Assur, fils de Bélial, puanteur
du monde, honte de l'humanité ». Saint Bonizóne, évêque de Sutri, dit qu'il
avait l’habitude de commettre des « lâches adultères et des homicides ». Dans
le troisième livre de ses dialogues, le pape Victor III (1086-1087) écrit que
Benoit « … se consacrait au plaisir et était beaucoup plus enclin à vivre comme
épicurien que comme un pontife », et il le peignait comme un des pires pontifes
qui ait jamais existé. La critique moderne ne peut pas s’écarter beaucoup de
cette image. La
Catholic Encyclopedia le décrit par exemple comme « … un
malheur pour la chaire de saint Pierre », et Ferdinand Gregorovius écrit que
c’est avec Benoît IX que la papauté toucha le fond de la décadence morale « …
il menait tranquillement au Latran la vie d’un sultan oriental ».
En
ce qui concerne son aspect physique, Raffaello Giovagnoli le déduit, dans son
roman Benoît IX, de gravures dues à Bartolomeo Platina : « … le visage oblong,
la peau de la plus grande blancheur, des pupilles turquoises, des cheveux blonds,
bouclés et un peu dégarnis, souffrant d’un léger strabisme et avec un nez
aquilin, bien rasé. Il revêt de préférence une tunique de soie blanche, toute
travaillée avec des ornements d'or et serrée à la taille au moyen d'une large
ceinture de cuir constellée de pierres précieuses […], un caleçon étroit de
soie de Reims très fin et de couleur bleue clair […], un petit bonnet de soie
fort gracieux, d’une couleur bleue rappelant celle de son caleçon et sur lequel
s’agitait une plume blanche ».
Si
des sources postérieures dépeignent Benoît IX comme un homme de mœurs
dissolues, selon Luc, septième abbé de Grottaferrata, il aurait fait pénitence
sur la fin de ses jours et se serait fait moine.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Benoît_IX#Jugements_sur_Beno.C3.AEt_IX
Mohamed ZEMIRLINE
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