Guerres arabo - byzantines
Feu
grégeois, utilisé pour la première fois par la marine byzantine
au
cours des guerres entre Arabes et Byzantins.
Les
guerres entre les Arabes et les Byzantins sont une série de guerres entre les
califats arabes et l'Empire byzantin entre le VIIe et le XIIe siècle. Celles-ci
débutent en même temps que les premières conquêtes musulmanes des califes
rashiduns et omeyyades et se poursuivent sous la forme d'un bras de fer
frontalier permanent jusqu'au début des croisades. À la suite de celles-ci, les
Byzantins (les Romains ou Rûm dans les chroniques historiques musulmanes),
perdent une importante partie de leur territoire.
Les
conflits initiaux se déroulent de l'année 634 à 718, finissant avec le second
siège par les Arabes de Constantinople qui arrête la progression rapide de
l'empire arabe à travers l'Anatolie. Cependant, les batailles continuent entre
les années 800 et 1169. L 'occupation
des territoires d'Italie du Sud par les armées abbassides aux IXe et Xe siècles
ne rencontre pas le même succès qu'en Sicile. Mais sous la dynastie
macédonienne, les Byzantins reprennent les territoires du Levant et progressent
avec leur armée dans le sud, menaçant même Jérusalem. L'émirat d'Alep ainsi que
ses voisins deviennent des vassaux des Byzantins en Orient, où émerge la menace
encore plus grande du royaume de l'Égypte fatimide. Ils restent la
préoccupation majeure de l'Empire jusqu'à la montée en puissance des
Seldjoukides qui prennent possession de la plupart des terres et refoulent les
Abbassides à l'intérieur des terres de l'Anatolie. Aussi, l'empereur byzantin
Alexis Comnène se voit obligé de demander une aide militaire au pape Urbain II
lors du concile de Plaisance; ces évènements sont souvent considérés comme des
signes avant-coureurs de la première croisade.
Contexte
Les
guerres intenses et prolongées entre les Sassanides et les Byzantins des VIe et
VIIe siècles laissent les deux empires épuisés et vulnérables face à
l'émergence soudaine et rapide de l'expansion arabe. La dernière de ces guerres
est une victoire pour les Byzantins : l'empereur Héraclius reprend tous les
territoires occupés et restaure la Vraie Croix en 629 3. Néanmoins, aucun des
empires n'a eu la possibilité de récupérer, que à peine quelques années plus
tard ils sont touchés par l'assaut des Arabes (nouvellement unis par l'islam),
qui selon Howard-Johnston, « peuvent seulement être assimilés à un raz-de-marée
humain» 4. D'après Georges Liska, le « conflit inutilement prolongé entre
Byzantins et Perses ouvrit la voie pour l'islam » 5.
L'année
622 où Héraclius lance son offensive contre la Perse est également marquée par le commencement
de l'Hégire. À la fin des années 620, le prophète Mahomet est déjà parvenu à
unifier la plupart de l'Arabie sous la domination musulmane et c'est sous son
commandement que la première escarmouche entre musulmans et Byzantins
s'effectue. Juste quelques mois après qu'Héraclius et le général persan
Schahr-Barâz se soient mis d'accord sur les modalités du retrait des troupes
perses des provinces orientales occupés de l'Empire byzantin en 629, les
troupes arabes et byzantines s'affrontent à Mu'ta6. Mahomet meurt en 632 et
Abou Bakr lui succède, devenant le premier calife, ainsi que l'indiscutable
dirigeant de la péninsule arabique tout entière grâce au succès des guerres de
Ridda, qui conduisent à la création d'un État musulman puissant tout le long de
la péninsule 7.
Premiers conflits
D'après
les biographies musulmanes, en 630, le prophète de l'islam, Mahomet, dirige une
force de plus de 30 000 hommes au nord de Tabuk (au Nord-Est de l'Arabie
saoudite actuelle), avec l'intention d'y combattre l'armée byzantine. Bien que
n'étant à proprement parler une véritable bataille, cet événement historique
représente du moins la première expédition arabe contre les Byzantins, mais ne
s'apparente pas à une véritable confrontation militaire8. Il n'existe pas de
récit byzantin contemporain de ces évènements, et la plupart des détails
viennent d'écrits arabes postérieurs à ceux-ci. Cependant les sources
contemporaines byzantines mentionnent la bataille de Mu'ta disputée en 629 9.
Les premiers accrochages débutent par des escarmouches contre les États arabes
clients de l'Empire byzantin et sassanide: les Ghassanides et les Lakhmides
d'Al-Hira. Ces escarmouches dégénèrent bientôt en une guerre à grande échelle
menée simultanément contre les deux empires avec pour conséquence la conquête
du Levant et de la Perse
par les deux généraux rashiduns, Khalid ibn al-Walid et Amru ben al-As.
Conquête
arabe de la Syrie romaine : 634-638
La
région du Bilad el-Cham n'est que le point de départ de l'expansion arabe.
O Expansion sous
Mahomet, 622-632
O Expansion sous
le califat rashidun, 632-661
O Expansion sous
le califat omeyyade, 661-750
Au
Moyen-Orient, l'armée rashidun se confronte à l'armée byzantine, composée aussi
bien de troupes impériales que de conscrits locaux 1. Du fait de leur
mécontentement envers le pouvoir byzantin, les Monophysistes et les Juifs de la Syrie accueillent à bras
ouverts les conquérants arabes Note 1. Les tribus arabes ont également
d'importants liens économiques, culturels et familiaux avec les citoyens arabes
prédominants du Croissant fertile.
Mouvements
des troupes arabes et byzantines
avant
la bataille de Yarmouk.
L'empereur
byzantin Héraclius tombe malade et est incapable de diriger ses armées pour
résister à la poussée arabe en Syrie et en Palestine en 634. Dans une bataille
disputée près d' Adjnadayn (en Syrie) au cours de l'été 63410 ,
l 'armée du califat rashidun remporte une victoire
décisive 11. Après leur victoire à Fahl, les forces musulmanes prennent Damas
la même année sous le commandement de Khalid ibn al-Walid12. La réaction
byzantine se manifeste par le recrutement et l'envoi du maximum de soldats
disponibles sous la direction de commandements compétents, à l'instar de
Theodore Trithyrius et du général arménien Vahan, pour expulser les musulmans
de leurs territoires nouvellement gagnés 12. Cependant à la bataille de
Yarmouk, les musulmans, bien informés des détails du terrain, s'appuient sur
les profonds ravins et falaises pour former un piège mortel, engageant alors
les Byzantins dans une série de coûteux assauts 13. L 'exclamation d'adieu
d'Héraclius (rapporté par l'historien du IXe siècle Al-Baladhuri 14) lors de
son départ d'Antioche pour Constantinople, est représentative de sa déception:
« Paix à toi, Ô Syrie, et quel excellent pays es-tu pour l'ennemi ! » Note 2.
Les conséquences de la perte de la
Syrie par les Byzantins sont illustrées par les mots de Jean
Zonaras : « […] depuis lors [après la chute de la Syrie ] la race des
Ismaëlites ne cesse d'envahir et de piller l'ensemble du territoire des Romains
» 15.
Bientôt
en 637, les Arabes capturent et occupent Jérusalem, qui est cédée par le
patriarche Sophrone Note 3. Au cours de l'été de la même année, les musulmans
s'emparent de Gaza, et, au même moment, les autorités byzantines de l'Égypte
réussissent à négocier une coûteuse trêve, qui prend fin trois années plus
tard. En 638, les musulmans occupent le nord de la Syrie , à l'exception de la Mésopotamie
supérieure, à laquelle on octroie une trêve d'une année. À l'expiration de
celle-ci en 639-640, les Arabes envahissent la Mésopotamie byzantine,
et achèvent la conquête de la
Palestine en prenant d'assaut la ville de Césarée et en
capturant finalement Ascalon. En décembre 639, les musulmans quittent la Palestine pour envahir
l'Égypte au début de l'année 640 9.
Conquêtes
arabes du nord de l’Afrique : 639-717
Conquête de l’Égypte et de la Cyrénaïque
Antioche
repasse temporairement sous contrôle byzantin, mais au moment où meurt
Héraclius, la majorité de l'Égypte est perdue, et vers 637-638, l 'ensemble de la Syrie tombe aux mains des
musulmans Note 4. Avec 3 500-4 000 hommes sous son commandement, Amru ben al-As
passe en l'Égypte depuis la
Palestine entre la fin de l'année 639 et le début de 640. Il
est progressivement rejoint par des renforts supplémentaires, en particulier 12
000 soldats commandés par Al-Zubayr. Amru ben al-As assiège et capture d'abord
les forteresses du delta du Nil, avant d'attaquer Alexandrie. Les Byzantins,
divisés et scandalisés par la perte d'une si grande portion de leur territoire,
acceptent d'abandonner la cité en septembre 642 16. Les Égyptiens accueillent
les Arabes en libérateurs. La chute d'Alexandrie met fin à la domination
byzantine en Égypte, et permet aux musulmans de poursuivre leurs activités
militaires au Nord de l'Afrique; entre 643-644 Amru parachève la conquête de la Cyrénaïque 17. Durant
la même période, les Arabes s'emparent de Chypre, et Uthman succède au calife
Omar après sa mort 18.
La
marine byzantine reprend brièvement Alexandrie en 645, mais la perd à nouveau
peu de temps après la bataille de Nikiou en 646 19. Les chrétiens coptes locaux
font un accueil correct aux Arabes comme les monophysites l'ont auparavant fait
à Jérusalem 20 toutefois ils continuent à se référer à l'empire pendant
plusieurs décennies pour ce qui est des documents juridiques, le précédent de
la reconquête d'Héraclius et de celle d'Alexandrie de 645 pouvant leur laisser
à l'esprit un possible retour des Grecs. La perte de cette riche province prive
les villes byzantines d'un précieux approvisionnement en blé, causant ainsi des
pénuries de pain à travers tout l'Empire byzantin et dans les rations des
soldats au cours des décennies suivantes 21.
Conquête des territoires
byzantins restants en Afrique du Nord
En
647, une armée arabe dirigée par Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh marche sur
l'exarchat de Carthage. La
Tripolitaine est prise, suivie par la cité de Sbeïtla, à 240 km au sud de Carthage,
et le gouverneur et empereur autoproclamé Grégoire est tué. Les forces d'Abd
Allâh chargées de butin rentrent en Égypte en 648 après que le successeur de
Grégoire, Gennadius, leur ait promis un tribut annuel d'environ 300 000 solidus 22.
À
la suite d'une guerre civile dans l'empire arabe, les Omeyyades arrivent au
pouvoir sous Muawiya Ier. Sous les Omeyyades la conquête des territoires
byzantins du Nord de l'Afrique est complète et les Arabes peuvent se déplacer
librement dans une grande partie du Maghreb, pénétrant dans l'Espagne wisigothe
à travers le détroit de Gibraltar 20, sous le commandement du général berbère
Tariq ibn Ziyad. Mais cela n'a pu se produire qu'une fois qu'ils ont développé
leur propre force navale Note 5, et qu'ils ont conquis et démantelé la
forteresse byzantine de Carthage entre 695-69823. La perte de l'Afrique
signifie que l'hégémonie byzantine sur la Méditerranée
occidentale est désormais remise en cause par la nouvelle flotte arabe opérant
depuis la Tunisie
24.
Muawiya
commence par consolider les possessions arabes de la mer d'Aral à la frontière
occidentale de l'Égypte. Il met en place un gouverneur en Égypte au Caire, et
envoie des raids en Sicile en 652 et en Anatolie en 663. Puis à partir de 665
jusqu'en 689, il mène une nouvelle campagne en Afrique du nord pour protéger
l'Égypte « d'une attaque sur le flanc de la part de la cité byzantine de Cyrène
». Une armée arabe de 40 000 s'empare de Barqa, défaisant 30 000 Byzantins 25.
Grande
Mosquée de Kairouan initialement
construite en 670 par Oqba Ibn Nafi, Tunisie.
Une
avant-garde composée de 10 000 Arabes et dirigée par Oqba Ibn Nafi suit depuis
Damas. En 670, la base de Kairouan (en Tunisie actuelle) est créée pour des invasions
futures; Kairouan devient la capitale de la province islamique d'Ifriqiya, et
l'un des principaux centres culturels arabo-islamiques du Moyen Âge 26. Ensuite
Oqba Ibn Nafi « plonge au cœur du pays, traverse le désert dans lequel ses
successeurs fondent les splendides capitales de Fès et du Maroc, et parvient
enfin sur les rives de l'océan Atlantique et dans le grand désert » 27. Dans sa
conquête du Maghreb, il capture les cités côtières de Béjaïa et de Tanger,
écrasant, ce qui a autrefois été la province romaine de Maurétanie Tingitane où
sa progression est finalement arrêtée 28. Comme l'historien Luis Garcia de
Valdeavellano l'explique:
« Dans leur attaque contre les Byzantins
et les Berbères, les chefs arabes avaient considérablement étendu leurs possessions
en Afrique, et au début de l'année 682 Oqba Ibn Nafi atteignait les côtes de
l'Atlantique, mais il fut incapable d'occuper Tanger, car il a été contraint de
rebrousser son chemin vers les monts de l'Atlas par un homme que l'histoire et
la légende ont retenu sous le nom de comte Julien29 »
Malgré
le règne turbulent de Justinien II, dernier empereur
de la
dynastie Héraclide, sa pièce porte encore le traditionnel "PAX"
(paix).
De
plus, comme Gibbon l'écrit, « cet Alexandre mahométan, qui se lamentait de
nouveaux mondes, fut incapable de préserver ses récentes conquêtes. À cause de
la défection généralisée des Grecs et des Africains, il est rappelé sur les
rivages de l'Atlantique ». Ses forces sont occupées à repousser des rébellions,
et dans une de ces batailles, lui et ses hommes sont encerclés et tués.
Ensuite, le troisième gouverneur de l'Afrique, Zuheir, est renversé par une
puissante armée, envoyée depuis Constantinople par Constantin IV pour délivrer
Carthage 28. Pendant ce temps, une seconde guerre civile fait rage en Arabie et
en Syrie, portant au pouvoir quatre califes différents entre la mort de Muawiya
en 680 et l'ascension d'Abd al-Malik en 685, et se poursuit jusqu'en 692 avec
la mort du dernier chef rebelle 30.
Les
guerres contre les Sarrasins de Justinien II, dernier empereur de la dynastie
des Héraclides, « sont le reflet du chaos généralisé de cet âge » 31. Après une
campagne victorieuse, il conclut une trêve avec les Arabes, s'accordant sur la
possession commune de l'Arménie, de l'Ibérie et de Chypre : cependant, en
retirant 12 000 chrétiens mardaïtes de leur région natale au Liban, il supprime
un obstacle majeur pour les Arabes en Syrie, et en 692, après la désastreuse
bataille de Sebastopolis, les musulmans prennent possession de l'intégralité de
l'Arménie 32. Déposé en 695, avec Carthage perdu en 698, Justinien remonte sur
le trône en 705 jusqu'en 711 31. Son second règne est parsemé de victoires
arabes en Asie mineure et par des luttes intestines 32. Selon certains
témoignages, il ordonne à ses gardes d'exécuter la seule unité qui ne l'a pas
abandonné après une bataille, afin d'empêcher sa désertion dans la suivante 31.
Sièges
arabes de Constantinople
Siège
de Constantinople (674-678) et Siège de Constantinople (718).
«
Tous les chemins conduisent à Rome. » — Dicton populaire arabe. Note 6
Le mur
de Théodose à Constantinople
En
674, le calife omeyyade Muawiya Ier assiège Constantinople sous le règne de
Constantin IV. Dans cette bataille, les Omeyyades sont incapables de briser les
murs de Théodose et de couper l'approvisionnement de la cité le long du
Bosphore. Cependant l'arrivée de l'hiver oblige les assiégeants à se retirer
sur une île à 130 km33.
Toutefois,
avant le commencement du siège un réfugié chrétien originaire de Syrie prénommé
Callinicus d'Héliopolis invente pour l'Empire byzantin une nouvelle arme
dévastatrice: le fameux feu grégeois33,34. En 677, la marine byzantine utilise
cette arme pour remporter une victoire décisive face à la marine arabe dans la
mer de Marmara, aboutissant à la levée du siège en 678. Après cinq années de
siège, le calife Mu`âwiya accepte finalement la restitution de toutes les îles
de la Méditerranée ,
ainsi que le paiement d'un tribut. Parmi ceux qui ont été tués au cours du
siège se trouve Eyup, le porte-drapeau de Mahomet et le dernier de ses
compagnons; pour les musulmans d'aujourd'hui, sa tombe est considérée comme
l'un des sites les plus sacrés d'Istanbul 33. La victoire byzantine arrête
l'expansion arabe en Europe pour près de 30 ans.
Les
premiers conflits touchent à leur fin sous les règnes du basileus Léon III et
du calife omeyyade Umar ben Abd al-Aziz, après que le second siège de
Constantinople par les Arabes en 717-718, mené par Maslama 33 , fils du calife
`Abd al-Malik, ne soit finalement défait par les imprenables murailles et par
l'arrivée opportune des alliés bulgares alors que la marine arabe est détruite
par le feu grégeois.
Derniers conflits
La
première période de conflit s’achève par le siège de Constantinople en 718 et
bien que les guerres s’éternisent jusqu’au XIe siècle, les conquêtes des Arabes
ralentissent. Les tentatives arabes pour s’emparer de l’Anatolie se révèlent
être des échecs, et celle-ci est finalement prise à la place par les
Seldjoukides. Il faut cependant attendre la fin de la dynastie des Omeyyades en
750 pour que les Arabes ne représentent plus de danger pour l'empire. À cette
date, la nouvelle dynastie des Abbassides transfère sa capitale de Damas à
Bagdad et se tourne maintenant vers la Perse. En 838, le calife Al-Mutasim s’avance avec
son armée jusqu'à Amorium en Anatolie, mais sa mort met fin à l'opération
militaire. Sous les Abbassides, la guerre continue mais ne concerne plus que
les frontières, et se concentre en particulier sur la Sicile et la Crète.
Controverse
iconoclaste
Nicéphore
II et son beau-fils Basile II (à droite). Sous la dynastie macédonienne,
l’Empire byzantin devient la puissance la plus importante en Europe,
reconquérant les territoires perdus au cours de la guerre.
Un
des effets des guerres arabo-byzantines est l’agitation religieuse et civile
qui secoue le cœur de Byzance. L’Iconomachie, ou « guerre des icônes » débute
lorsqu’un édit de 726 de Léon III décrète que le crucifix est désormais
remplacé par une simple croix, déclenchant la controverse iconoclaste 31. Les
écrivains suggèrent que les différents revers militaires contre les Musulmans
et l'éruption du volcan de l'île de Santorin pourraient en partie expliquer les
raisons de cet acte 35, dans lesquelles Léon voit probablement une preuve de la
colère de Dieu provoquée par les iconodoules de l'Église 34,36. Alors qu'il
combat les Arabes, Léon remarque les valeurs puritaines de ses ennemis qui
interdisent les représentations artistiques figurées de la personne humaine
tout comme l'idolâtrie, et estime que l'Empire byzantin gagnerait à suivre leur
exemple 37.
«
Il ne voyait aucune nécessité de consulter l'Église, et il semble avoir été
surpris par l'intensité de l'opposition populaire qu'il a rencontrée » 38. En
732, Léon envoie une flotte pour arrêter le pape Grégoire III qui récuse le
décret et reprendre Ravenne 39. Les navires coulent en cours de route dans la
mer Adriatique, mais le conflit est loin d'être terminé 39. Cette polémique
affaiblit l'Empire byzantin, et est l'un des facteurs majeurs du schisme entre
le Patriarcat de Constantinople et l'évêque de Rome 39,40.
Pendant
ce temps entre l'année 750 et 770, Constantin lance une série de campagnes
contre les Arabes et les Bulgares essayant de rattraper ses lourdes pertes 41.
La
guerre civile prend place dans l'Empire byzantin, souvent avec le soutien
officieux des Arabes. Grâce au soutien du calife Al-Ma’mūn, ils envahissent
l'Empire sous le commandement de Thomas le Slave, de sorte qu'au bout de
quelques mois, seulement deux thèmes en Asie mineure sont encore fidèles à
l'empereur Michel II 42. Cependant, après la capture de Thessalonique, la
deuxième plus grande cité de l'Empire, par Thomas, les Byzantins réussissent à
la reprendre rapidement 42. De plus, le siège de Constantinople par le
transfuge grec en 821 ne réussit pas à abattre les murs de la cité, et il est
obligé de battre en retraite 42.
Situation
en Asie Mineure, en Crète et en Sicile
Les
Arabes ne renoncent pas pour autant à leurs desseins en Asie mineure et en 838 débute
une autre invasion, pillant la cité d’Amorium 41. Affaiblis à l'intérieur,
ainsi qu'en Occident, les Byzantins voient la Crète tombée face aux Sarrasins en 824, de même
que la Sicile
est lentement perdue au cours de 75 ans de conflits. Utilisant la Tunisie comme base de
départ, les Arabes prennent Palerme en 831, Messine en 842, et Enna en 859.
Regain
byzantin
Cependant
la paix religieuse se met en place avec les débuts de la dynastie macédonienne
en 867, en même temps qu'elle amène aux Byzantins un pouvoir fort et unifié 43
; alors que les Abbassides se morcellent en plusieurs entités. Basile rend à
l'Empire byzantin sa puissance régionale, au cours d'une période d'expansion
territoriale, faisant de l'Empire la plus grande puissance en Europe, et
entretient une politique ecclésiastique marquée par des bonnes relations avec
Rome. Basile s'allie avec l'empereur d'Occident Louis II contre les Arabes, et
sa flotte libère la mer Adriatique de leurs raids. Avec l'aide byzantine, Louis
II reprend Bari aux Arabes en 871. La cité devient alors une province de
l'Empire byzantin en 876. Cependant, la situation des Byzantins en Sicile se
détériore, et Syracuse est prise par l'émirat de Sicile en 878. La perte de
Catane en 900 est suiv ie
par la chute de la forteresse de Taormine en 902. La Sicile demeure sous
contrôle arabe jusqu'à l'invasion normande de 1071.
Bien
que la Sicile
soit perdue, le général Nicéphore Phokas le Vieux parvient à s'emparer de
Tarente et de la plupart de la
Calabre en 880. La
Crète est reprise par les Byzantins en 960, et reste en leur
possession jusqu'en 1204, lorsqu'elle tombe face aux Vénitiens au cours de la
quatrième croisade. Ces succès dans la péninsule italienne ouvrent une nouvelle
période de domination byzantine dans la région. Surtout, ils ont commencé à
établir une solide présence en mer Méditerranée, particulièrement dans l'Adriatique.
Carte
des thèmes de l'Empire byzantin à la mort de Basile II
en
1025, montrant les territoires reconquis en Orient.
Après
avoir mis fin aux luttes internes, Basile II déclenche une campagne contre les
Arabes en 995. Les guerres civiles entre les Byzantins ont affaibli leur
position en Orient, et les acquis de Nicéphore II Phocas et de Jean Tzimiskès
sont sur le point d'être perdus, les Arabes assiégeant Alep et menaçant
Antioche. Basile II remporte plusieurs batailles en Syrie, délivrant Alep,
occupant la vallée de l'Oronte, et s'enfonçant profondément au sud. Bien qu'il
n'ait pas les moyens de mener ses forces en Palestine pour reconquérir
Jérusalem, ses victoires permettent de restituer la plus grande partie de la Syrie à l'Empire - incluant
l'importante cité d'Antioche qui est le siège du patriarcat éponyme 44. Aucun
empereur depuis Héraclius n'a été capable de tenir ces régions pendant une
longue période, et l'Empire devrait les maintenir pour les 75 années suivantes.
Piers Paul Read écrit qu'en l'an 1025, le territoire byzantin « s'étend depuis
le détroit de Messine et le nord de l'Adriatique dans l'ouest à la rivière du
Danube et à la Crimée
au nord, et aux cités de Malatya et Édesse au-delà de l'Euphrate dans l'est » 44.
Sous
Basile II, les Byzantins établissent plusieurs nouveaux thèmes, qui s'étalent
du nord-est d'Alep (sous protectorat byzantin) à Manzikert. De par leur système
militaire et de gouvernement administratif de thème, les Byzantins peuvent
lever une force de plus de 200 000
hommes, bien que dans la pratique ceux-ci soient disposés stratégiquement à
travers tout l'Empire. Avec le règne de Basile II, le territoire de l'Empire
byzantin retrouve la superficie des conquêtes de Justinien, et perdure ainsi
pendant les quatre siècles suivants 45.
Conclusion
Les
Comnène (ici, Manuel Ier) sont à l'origine de l'invasion de
l'Égypte.
Les
guerres sont sur le point de toucher à leur fin lorsque les Turcs et plusieurs
invasions mongols remplacent la menace arabe. À partir des XIe et XIIe siècles,
les guerres des Byzantins se déroulent désormais contre les Seldjoukides. Après
leur défaite à la bataille de Manzikert face aux Turcs en 1071 46, les
Byzantins, avec l'aide des Croisés occidentaux, rétablissent leur position de
superpuissance au Moyen-Orient; alors que pendant ce temps les Arabes doivent
lutter faire face aux Croisés, et plus tard aux invasions mongoles, en
particulier contre la Horde
d'or et les Timourides.
Au
cours de la deuxième croisade, Baudouin III s'empare d'Ascalon en 1153, et le
royaume de Jérusalem peut ainsi s'avancer en Égypte et occuper brièvement Le
Caire dans les années 1160.
L 'empereur Manuel épouse Marie d'Antioche, cousine du
roi croisé Amaury de Jérusalem, pendant qu'Amaury se marie avec la petite-nièce
de l'empereur Marie Comnène. En 1168 une alliance officielle est négociée par
l'archevêque Guillaume de Tyr, et en 1169 Manuel Ier organise une expédition
conjointe avec Amaury en Égypte. L'ambitieuse campagne de l'empereur est une
impressionnante démonstration de l'évolution de la puissance impériale,
engageant une flotte de plus de 200 navires équipés d'armes de siège et du feu
grégeois; Guillaume de Tyr est particulièrement impressionné par les immenses
navires de transport, utilisés pour transporter la cavalerie de l'armée des
Comnène 47.
La
stratégie d'expansion de Manuel est d'utiliser les royaumes croisés comme un
bouclier pour l'Empire, et son intervention en Égypte repose sur le postulat
que le contrôle de l'Égypte serait le facteur décisif de la deuxième
croisade48. Une conquête fructueuse pourrait consolider la domination des
Croisés sur la Terre
sainte, et restaurer l'approvisionnement en céréales de la province la plus
riche de l'Empire.
En
outre, cela rapprocherait encore plus les Croisés et les Byzantins, un objectif
que Manuel souhaiterait poursuivre avec détermination tout au long de son règne
et qui devient effectif lorsque le roi Amaury place par la suite son royaume
entièrement sous la protection de Manuel, qui étend ainsi cet accord à
Antioche. Le royaume de Jérusalem devient alors une réelle composante de
l'Empire. Cependant, ce n'est qu'un accord personnel, dans la plus pure
tradition féodale d'Europe de l'Ouest, et reste uniquement en vigueur aussi
longtemps que Manuel et Amaury demeurent les dirigeants de leurs États
respectifs.
L’Empire
byzantin en violet vers 1180, à la fin de la période Comnène
et des
guerres arabo-byzantines.
L'invasion
pourrait même rallier le soutien espéré des chrétiens coptes locaux, qui ont
vécu sous la domination musulmane pendant plus de 500 ans. Cependant l'échec de
la coopération entre les Croisés et les Byzantins compromet leurs chances de
reprendre la province. La flotte byzantine navigue avec des provisions
seulement pour trois mois: alors qu'ils attendent la fin des préparatifs des
Croisés, les provisions viennent déjà à manquer, et finalement la flotte doit
se retirer après une tentative infructueuse de capturer Damiette. Chaque parti
cherche à accuser l'autre de cet échec, mais les deux savent aussi qu'ils sont
dépendants l'un de l'autre: l'alliance est maintenue, et davantage de plans
sont préparés, qui ne débouchent sur aucune réalisation concrète 47.
Le
sultan seldjoukide Kılıç Arslan II utilise ce moment pour éliminer ces rivaux
et consolider son pouvoir en Asie Mineure. L'équilibre du pouvoir en
Méditerranée orientale en est bouleversé, et les conséquences de l'échec de
Manuel en Égypte se font encore sentir longtemps après sa mort. La montée en
puissance de Saladin est seulement rendue possible quand, en 1171, il se
proclame sultan d'Égypte; son unification du pays et de la Syrie conduit finalement à
la troisième croisade. Pendant ce temps, l'alliance latino-byzantine est
dissoute avec la mort de Manuel Ier en 1180; Manuel a ainsi été le dernier
empereur à trouver grâce aux yeux des Croisés 49.
Conséquences
Les
guerres arabo-byzantines ont fourni les conditions
du développement du féodalisme en Europe
médiévale.
Comme
dans toute guerre d'une longueur excessive, les interminables guerres
arabo-byzantines ont durablement marqué à la fois l'Empire byzantin et les
États arabes. Les Byzantins perdent une vaste part dans leur territoire,
pendant que les Arabes s'implantent durablement au Moyen-Orient et en Afrique.
La stratégie de l'Empire byzantin évolue, passant des conquêtes occidentales de
Justinien à une stratégie principalement défensive sur ses frontières
orientales. Sans intervention byzantine dans l'émergence des États chrétiens de
l'Europe médiévale, le contexte permet le développement du féodalisme et de
l'autosuffisance économique 50.
De
plus, la vision des historiens modernes considère que l'un de ses plus
importants effets est l'aggravation des relations entre Rome et Constantinople
dont ses guerres seraient à l'origine. Pendant qu'ils combattent les Arabes
pour leur survie, ils ne sont pas en mesure de rendre la protection que la
papauté leur a offerte; pire encore, d'après Thomas Woods, les empereurs «
intervenait systématiquement dans la vie de l'Église dans des domaines situés
bien au-delà de la compétence de l'État » 37. La controverse iconoclaste des
VIIIe et IXe siècles peut aussi être considéré comme un facteur important « qui
conduisit l'Église latine dans les bras des Francs » 40. Ainsi il a été soutenu
que Charlemagne est une conséquence indirecte de Mahomet:
« L'Empire franc n'aurait
probablement jamais existé sans l'islam, et Charlemagne sans Mahomet aurait été
inconcevable 51. »
Le
Saint-Empire romain germanique des successeurs de Charlemagne est venu plus
tard aider les Byzantins sous Louis II au cours des Croisades, mais les
relations entre les empires sont restées tendues; d'après les données de la Chronicon Salernitanum ,
on sait que l'empereur Basile a envoyé une lettre de mécontentement à son
homologue occidental, pour blâmer son usurpation du titre d'empereur 52. Il
soutient que les chefs francs ne sont que de simples règles, et que chaque
nation possède son propre titre pour son dirigeant, alors que le titre d'«
empereur » revient uniquement au chef des Romains d'Orient, en l'occurrence
Basile lui-même.
Historiographie
et autres sources
Le
chroniqueur du XIIe siècle Guillaume de Tyr (à droite),
est un
important observateur des Croisades et des derniers
moments
des guerres arabo-byzantines.
Walter
Emil Kaegi expose que les sources arabes existantes ont fait l'objet d'une
attention spécifique de la part des historiens du fait de leurs récits obscurs
et contradictoires. Cependant, il souligne que les sources byzantines sont
aussi problématiques, comme les écrits de Théophane et Nicéphore et de ceux qui
écrivent en syriaque, une écriture particulièrement petite et succincte, alors
que l'importante question relative à la fiabilité de leurs sources et de
l'usage qu'ils ont fait de celles-ci n'est pas encore résolue. Kaegi conclut
que les historiens doivent aussi soumettre les écrits byzantins classiques à un
examen critique, car ils
«
contiennent des préjugés et ne peuvent servir en tant que support objectif
alors que toutes les sources musulmanes peuvent être en toute confiance
vérifiées » 53.
Parmi
les rares sources d'intérêts latines on trouve le récit du VIIe siècle de
Frédégaire, et les deux chroniques hispaniques du VIIIe siècle, qui se fondent
toutes sur les écrits historiques byzantins et orientaux 54. En ce qui concerne
l'action militaire byzantine contre les premières invasions musulmanes, Kaegi
affirme que « les écrits byzantins… tentent de détourner les critiques de la
débâcle byzantine d'Héraclius face aux autres personnes, groupes, et choses » 55.
La
liste des sources non historiques byzantines est vaste : elles s'étendent des
papyrus aux sermons (les plus notables sont ceux de Sophrone de Jérusalem et
d'Anastase le Sinaïte), à la poésie (en particulier celle de Sophrone et de
Georges de Pisidie, à la correspondance souvent de provenance patristique, aux
traités apologétiques, aux apocalypses, à l'hagiographie, aux manuels
militaires (en particulier le Strategikon de l'empereur Maurice vers le début
du VIIe siècle), et aux autres sources non littéraires, comme l'épigraphie,
l'archéologie, et la numismatique. Aucune de ces sources ne donne un récit
cohérent de l'une des campagnes des conquêtes musulmanes, mais certaines
contiennent de précieux détails qui ne sont disponibles nulle part ailleurs 56.
Notes
1.
Les évènements politico-religieux (comme
l'éclosion du monothélisme, qui déçoit à la fois les monophysites et les
chalcédoniens) ont accentué les différences entre les Byzantins et les Syriens.
Aussi les taxes élevées, le pouvoir des propriétaires terriens sur les paysans,
et la participation aux longues et harassantes guerres contre les Perses sont
autant de raisons qui justifient l'acceptation du changement apporté par les
Arabes.
2.
Comme indiqué par Al-Baladhuri. Michel
le Syrien rapporte seulement la phrase « Paix à toi, Ô Syrie ». Georg
Ostrogorsky décrit l'impact qu'a eu la perte de la Syrie sur Héraclius avec les
mots suivants: « Le travail de sa vie s'effondrait devant ses yeux. La lutte
héroïque contre la Perse
semblait être complètement perdue, car ses victoires ici avaient seulement
préparé la voie pour la conquête arabe […]. Ce cruel tour du destin abat
l'empereur âgé à la fois dans son esprit et dans son corps. »
3.
Steven Runciman décrit l'événement : «
Un jour de février de l'année 638, le calife Omar entra dans Jérusalem
accompagné par un chameau blanc monté par son esclave. Il était vêtu de robes
usées et crasseuses, et l'armée qui le suivait était violente et hirsute; mais
sa discipline était parfaite. À ses côtés chevauchait le patriarche Sophrone en
tant que premier magistrat chargé de la reddition de la ville. Omar alla droit
au site du Temple de Salomon, d'où son ami Mahomet était monté au paradis. Lui
faisant face, le patriarche se rappela les mots du Christ et murmura à travers
ses larmes: « Voici l'abomination de la désolation, dont a parlé Daniel le
prophète ». »
4.
Hugh N. Kennedy constate que « la
conquête musulmane de la Syrie
ne semble pas avoir rencontré une grande résistance de la part des villes, mais
il est frappant de constater qu'Antioche ait opposé si peu de résistance ».
5.
Les dirigeants arabes ont vite découvert
la nécessité de posséder une flotte pour étendre leurs conquêtes. La première
défaite importante de la marine byzantine face aux Arabes arrive à la bataille
des Mâts au large des côtes de la
Lycie en 655, alors qu'elle demeure encore la marine la plus
puissante de la
Méditerranée. Théophane le Confesseur décrit la perte de
Rhodes, en racontant la vente de restes vieux de plusieurs siècles du Colosse
pour en faire de la ferraille en 655.
6.
Dans ce contexte, ce dicton s'applique
pour vaincre la puissance des Romains et prendre la nouvelle Rome, c'est-à-dire
Constantinople elle-même.
Références
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Britannica Online. Consulté le 20 septembre 2009 .
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D’après les récits du patriarche Nicéphore et des chroniques de Théophane.
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Voir la carte dépeignant les territoires byzantins depuis le XIe siècle ;
Europe: A History, p 1237. Oxford: Oxford University Press 1996. ISBN
0-19-820171-0
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Pirenne, Henri
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Cities: Their Origins and the Rivival of Trade (Princeton, NJ, 1925). ISBN
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Voir
aussi Mohammed and Charlemagne (Londres, 1939) Dover Publications (2001). ISBN
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52.
Franz Joseph Dölger, Regesten der Kaiserurkunden des ostromischen Reiches. I, p
59, №487. Berlin, 1924.
53.
Kaegi (1995), p. 2-3.
54.
Kaegi (1995), p.2.
55.
Kaegi (1995), p. 4-5.
56.
(1995), p.5-6.
SOURCE :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_arabo-byzantines
Mohamed ZEMIRLINE
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