Pèlerinage de Jérusalem
L'Ancien Testament institue l'usage des fêtes de pèlerinages pour
Pessa'h, Chavouot et Soukkot, pratiquées jusqu'à la chute du Temple de
Jérusalem. L'Évangile de Jean (2, 13 et 5,1) fait état des pèlerinages de Jésus
à Jérusalem pour la Pâque juive.
L’usage chrétien de se rendre en pèlerinage sur les lieux mêmes de
la vie terrestre du Christ remonte à Méliton de Sardes qui se rendit en
Palestine durant la deuxième moitié du IIe siècle (vers 160) et dont le voyage
avait pour but spécifique la recherche sur le canon des Écritures saintes.
Sommaire
• 1 Époque byzantine
• 2 Moyen Âge
• 3 Notes et références
Époque byzantine
Le
Voyage d'Égérie est un des plus anciens guides de pèlerinage en Terre sainte,
et un des seuls écrit de la main d'une femme, qui nous soit parvenu de cette
époque. En même temps, du point de vue de sa description de la liturgie de
Jérusalem, c'est un des plus complets. On possède comparativement plus de
guides de pèlerinage en latin qu'en grec ou en arménien. Il existe une
traduction française de ces guides (de P. Maraval), mais l'ouvrage d'étude et
de référence est de J. Wilkinson, Jerusalem Pilgrims before the Crusades,
Jérusalem, 1977.
Moyen Âge
Dans
les premiers siècles des pèlerinages, quand le pèlerin voulait aller en Terre
sainte, il devait obtenir le consentement de ses proches et la permission de
son évêque ; on s’enquérait de sa vie et de ses mœurs, on examinait si un vain
désir de voir les contrées éloignées ne l’entraînait pas vers les lieux saints.
Cette enquête était plus rigoureuse lorsqu’il s’agissait d’un religieux ; on
voulait éviter que le pèlerinage ne fût un prétexte pour rentrer dans la vie du
monde. Quand toutes ces informations avaient été prises, le pèlerin recevait de
la main de l’évêque, à la messe paroissiale, le bourdon et la panetière.
Le
pèlerin recevait aussi la bénédiction ; une sorte de passeport adressé à tous
les monastères, aux prêtres, aux fidèles, leur recommandait le pèlerin, qui
devait partir sans retard, sous peine d’être traité de relaps et de parjure
envers Dieu ; l’évêque seul qui avait lié pouvait délier dans des cas rares et
d’une extrême gravité.
Au
jour indiqué pour le départ, les parents, les amis, les âmes pieuses,
accompagnaient le pèlerin à une certaine distance de la ville ; là, il recevait
la bénédiction et se mettait en marche. Durant sa route, le pèlerin était
exempt de tout péage ; il trouvait l’hospitalité dans les châteaux sur sa
route, et c’était une sorte de félonie de la lui refuser ; il devait être traité
comme le chapelain et manger à sa table, à moins que, par humilité, il n’aimât
mieux l’isolement et la retraite. Dans les villes, il s’adressait à l’évêque,
qui l’accueillait, et dans les couvents, au prieur ou à l’abbé. On lit dans les
Devoirs de Chevaliers, l’obligation, pour tous les hommes qui portaient les
armes, de défendre le pèlerin, assimilé aux enfants et aux veuves ; s’il
tombait malade, les hospices lui étaient ouverts, ainsi que l’infirmerie des
monastères ; on prenait soin de lui comme d’un être privilégié.
Lorsque le pèlerin s’embarquait, les prix de leur passage étaient
extrêmement modiques, et les statuts de certaines villes, telles que Marseille,
par exemple, les dispensaient de toute rétribution quand ils s’embarquaient sur
les navires de la cité. Il en était de même à leur retour. Arrivés à leur ville
natale, on les recevait processionnellement ; ils déposaient sur l’autel de la paroisse la palme de Jéricho. Les
pèlerins de Jérusalem étaient ainsi appelés « Paumiers » en raison de la coutume
de rapporter cette palme.
Toutes
les classes de la société fournissaient des pèlerins : princes, prélats,
chevaliers, prêtres, nobles et vilains. L’espoir de se sanctifier par le
pèlerinage était général. En 1054, par exemple, Lutbert, 31e évêque de Cambrai,
partit pour la Terre
sainte, suivi de plus de 3 000 pèlerins des provinces de Picardie et de
Flandre. Quelques années plus tard, 7 000 chrétiens parmi lesquels on comptait
l’archevêque de Mayence, les évêques de Ratisbonne, de Bamberg, d’Utrecht
partirent ensemble des bords du Rhin pour se rendre en Palestine. Le grand
pèlerinage allemand de 1064-1065
vit affluer entre 7 000 et 12 000 pèlerins.
En
1483, Bernhard von Breydenbach, doyen de la Cathédrale Saint-Martin
de Mayence fit un voyage à Jérusalem et au mont Sinaï. Il publia la relation :
peregrinatio in terram sanctam en latin à Mayence, 1486, in-folio.
Source : Wikipédia
Mohamed ZEMIRLINE
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