CONSTANTINOPLE
La basilique Sainte-Sophie (du grec Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía, qui signifie
« Sainte Sagesse », « Sagesse Divine », nom repris en turc sous la
forme Ayasofya) est une ancienne église chrétienne de Constantinople du VIe
siècle, devenue une mosquée au XVe siècle sous l'impulsion du sultan Mehmed II.
Elle est édifiée sur la péninsule historique d'Istanbul. Depuis 1934, elle
n'est plus un lieu de culte mais un musée. Son esplanade est à la mesure de la
gloire de Byzance. Souvent surnommée la Grande Église, la basilique est dédiée au Christ,
« Sagesse de Dieu », selon la tradition théologique chrétienne. La dédicace du
sanctuaire est célébrée le 25 décembre.
La première basilique consacrée à la « Sagesse Divine » (Ἁγία Σοφία / Hagía Sophía) a été voulue par
l'empereur Constantin en 330, après sa conversion au christianisme. Elle fut
probablement érigée sur les ruines d'un ancien temple d'Apollon, sur une
colline surplombant la mer de Marmara. C'est l'empereur Constance II qui
consacra ce premier édifice, le 15 février 36 0. C'était alors la plus grande
église de la ville, elle était communément appelée Μεγάλη Ἐκκλησία (Megálē Ekklēsíā, « la Grande Église »). On
suppose qu'il s'agissait d'un bâtiment en pierre au toit de bois. Au début du
Ve siècle, l'empereur Flavius Arcadius ratifia la déposition et l'exil de l'archevêque
de Constantinople saint Jean Chrysostome, à la suite d'un bras de fer avec le
patriarche Théophile d'Alexandrie que Jean avait été chargé de juger. L'édifice
fut alors incendié lors d'une émeute en 404.
Il fut reconstruit en 415 par l'empereur Théodose II. Le bâtiment
retrouva un plan basilical classique sous la direction de l'architecte
Roufinos. La basilique fut consacrée le 8 octobre 41 5. Un siècle plus tard, elle subit
une nouvelle fois le même sort funeste, le 13 janvier 53 2 pendant la sédition
Nika, qui a embrasé la ville de Constantinople pendant six jours. Des vestiges
subsistent devant le mur ouest de l'édifice actuel depuis 1935. De ces ruines,
on distingue un escalier de cinq marches accédant à un portique, et trois
portes vers le narthex. Le bâtiment faisait 60 mètres de large.
Après les émeutes de Nika en 532, l 'empereur Justinien
entreprend de refonder l'édifice dont il pose lui-même la première pierre.
*
L'église de Justinien (bâtiment actuel)
Le 23
février 53 2, à peine quelques jours après la destruction de la
seconde basilique, l'empereur Justinien prit la décision de la reconstruire,
cette fois beaucoup plus grande et majestueuse que les deux précédentes, dédiée
à la Sagesse Divine.
L'occupation latine
À la suite du siège de Constantinople, en 1204, au cours de la Quatrième croisade,
l'église fut mise à sac par les Latins chrétiens. L'historien byzantin Nicétas
Choniatès a décrit la prise de la ville : des reliques conservées dans
l'église, comme un fragment de la tombe de Jésus ou le lait de la Vierge Marie , le
linceul de Jésus, des ossements de différents saints furent disséminés vers un
grand nombre d'églises occidentales.
Durant
l'occupation latine de Constantinople (1204–1261), la basilique devint une
cathédrale catholique. Baudouin VI de Hainaut fut couronné empereur le 16 mai 12 04 à
Sainte-Sophie, observant au plus près les rites byzantins en usage. Le doge de
Venise Enrico Dandolo, qui commanda le sac de la ville en 1204, est
probablement enterré dans la basilique. La plaque qui marque l'emplacement
supposé de sa tombe ne date que du XIXe siècle.
Lors
de la reprise de la ville par les Byzantins en 1261, ceux-ci trouvèrent la
basilique ravagée. L'église ne put rouvrir ses portes qu'en 1354.
La mosquée de l'époque
ottomane
Fontaine
(Şadirvan) pour les ablutions rituelles
En
1453, immédiatement après la chute de Constantinople par les Ottomans, la
basilique fut convertie en mosquée, conservant le même nom, Ayasofya4, comme
symbole de la conquête. À cette époque, le bâtiment était très délabré :
plusieurs de ses portes ne tenaient plus. Cet état de la basilique a été décrit
par plusieurs visiteurs occidentaux, comme le gentilhomme cordouan Pero Tafur5
et le Florentin Cristoforo Buondelmonti6. Le sultan Mehmed II ordonna le nettoyage
immédiat de l'église et sa conversion en une mosquée. Contrairement aux autres
mosaïques et peintures murales des églises de la ville, la mosaïque de Marie
dans l'abside de Sainte-Sophie ne fut pas, pour des raisons obscures,
recouverte de lait de chaux par ordre de Mehmed II7. Pendant cent ans, elle fut
couverte d'un voile puis eut le même traitement que les autres7. Le sultan
suivant, Bajazed II, fit ériger un nouveau minaret, en remplacement de celui
construit par son père.
Le
mihrab, dirigé vers La Mecque ,
flanqué des deux chandeliers colossaux de Soliman le Magnifique. Il est situé
dans l'abside, à l'emplacement de l'autel.
Au
XVIe siècle, le sultan Soliman le Magnifique (1520-1566) rapporta deux
chandeliers colossaux de sa conquête de la Hongrie. Ils furent placés
de chaque côté du mihrab. Mais au cours du règne de Sélim II (1566-1577), le
bâtiment commença à montrer des signes de fatigue et dut être stabilisé par
l'ajout de contreforts externes massifs. Ces travaux d'envergure furent
accomplis par le grand architecte ottoman Sinan, qui construisit les deux
autres grands minarets de l'extrémité ouest du bâtiment, la loge originale du
sultan et le mausolée de Sélim II, au sud-est, en 1577. Les mausolées de Murad
III et Mehmed III furent construits à ses côtés dans les années 1600.
Textes de :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte-Sophie_(Constantinople)#Les_premières_basiliques
Mohamed ZEMIRLINE
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