Premier empire
colonial français
Empire
colonial français : carte indiquant le Premier espace colonial français en bleu
clair (le Second espace colonial étant en bleu foncé).
Le
Premier empire colonial français est l'espace colonial de la France issu des conquêtes
de l'Ancien Régime. Les désignations suivantes lui correspondent : « premier
espace colonial français », « empire royal », « empire monarchique » car il a
été créé ou dirigé majoritairement par des régimes monarchiques (Royaume de
France, Premier Empire), « empire colonial français moderne » (datant de
l'époque moderne).
Sommaire
Débuts (XVe et XVIe
siècles)
En
s’aventurant par delà les mers, les Français ont les mêmes buts que les autres
grandes puissances maritimes européennes. Ils veulent d’abord trouver un
passage vers les Indes et ainsi accéder à ses précieuses épices, ensuite
découvrir de nouvelles richesses à exploiter dans des régions inconnues, enfin
étendre la foi chrétienne à travers le monde. Mais les marins français
s’engagent sur une autre route que leurs concurrents pour satisfaire ces
ambitions, dans l’Océan Atlantique Nord, délaissé alors par les deux
superpuissances maritimes ibériques. Au XVIe siècle la France a accumulé les
retards. Bien que bordée par trois mers, c’est une puissance maritime
secondaire. Sa technique nautique est faible et la majorité des trajets est
effectuée par cabotage. Elle ne possède pas vraiment de flotte de guerre, mais
certains navires de commerces sont armés. La mer est peu utilisée lors des
conflits. Au début du siècle sa politique maritime est essentiellement
méditerranéenne et s’appuie sur Marseille. Dans l'Océan Atlantique les ports
sont surtout des ports de pêches. Les pêcheurs vont pourtant jusqu'à
Terre-Neuve et ouvrent la voie à l’aventure coloniale.
Avec
le traité de Tordesillas, Espagnols et Portugais se partagent le monde avec
l’assentiment de la papauté. François Ier conteste cette hégémonie coloniale.
Il défend la thèse qu’une terre n’est pas à son inventeur mais à son
possesseur. Ainsi des navigateurs s’élancent à travers l’Océan Atlantique pour
le compte de la monarchie de France. Verrazano longe les côtes d’Amérique du
Nord en 1523. Jacques Cartier explore le golfe du Saint-Laurent en 1534. La
suite logique de ces explorations est la colonisation de la côte. C’est ce que
tente Roberval en 1538. Mais les installations sont des échecs. Malgré ses
grands dont la politique est très européenne, comme celle de François Ier qui
se consacre aux guerres d’Italie. Après ces découvertes, la France attend une politique
maritime construite qui lui permettra la réussite de sa colonisation.
Après
la mort de François Ier, c’est l’amiral Coligny qui dirige les affaires
maritimes en 1552. Il fait quelques efforts pour renforcer la marine.
L’exploration et colonisation se font plus lointaines. Villegaignon découvre la
baie de Rio ce qui fait naître le projet d’une France antarctique en 1555. Des
protestants, qui ont dans l’histoire maritime française du XVIe siècle un rôle
important, sont envoyés coloniser la
Floride en 1560. Peu de tentatives en revanche sont faites au
Canada. Mais, les installations françaises en Amérique échouent toutes
successivement. Le scorbut et le froid au Canada, les Portugais au Brésil ou
les Espagnols et les Indiens en Floride auront raison de ces premiers pas de la
colonisation française. Puis la
France s’enfonce dans les troubles des guerres de religion et
la politique maritime est délaissée. La France ne parvient donc pas au XVIe siècle à
rattraper son retard. La présence française outre-mer subsiste cependant grâce
à des « truchements » au Brésil et en Floride, mais surtout grâce aux pécheurs
de l’Atlantique qui vont jusqu'à Terre-Neuve et aux flibustiers, nombreux aux
Antilles. En 1560, le comptoir fortifié du Bastion de France dédié à la pêche
du corail est établi sur la côte des Barbaresques, celui du Fort de La Calle , de Bône (Annaba) et
du Cap Rose (dédié au commerce du blé) lui succèdent.
Au
XVe siècle Jean de Béthencourt aux îles Canaries ;
Jacques
Cartier puis Jean-François de la
Rocque de Roberval sont engagés par François Ier au XVIe
siècle (1534, 1535-1536 , 1542). La France explore le Canada,
mais sans encore s'y établir durablement ;
Laudonnière
et Ribaut en Floride ;
Nicolas
Durand de Villegagnon au Brésil.
Voir
pour cela les différents ouvrages de Lestringuant.
Le XVIIe siècle
Richelieu et Mazarin
Le
premier à avoir une véritable politique maritime d’envergure est Richelieu.
Pour mener cela à bien il centralise les décisions maritimes en supprimant la
charge d’amiral de France et se nommant lui-même Grand maître, chef et
surintendant général de la navigation. Mais, cette volonté de contrôle des mers
de la monarchie inquiète certains, comme les protestants de La Rochelle. Le siège de
la Rochelle
remporté par Richelieu contre les marins huguenots et la flotte anglaise
illustre bien le renouveau d’une marine française.
Après
cette victoire, le cardinal décide la création d’une flotte de guerre. Elle
atteint 65 navires et 22 galères vers 1642. Il cherche ensuite à contrôler les
côtes et à renforcer les ports comme Le Havre, Brest, Brouage et Toulon. Il
dote la marine d’une meilleure administration et d’un bon commandement. Grâce à
cette flotte, les affrontements navals franco-espagnols de la guerre de Trente
Ans se soldent par des victoires françaises. Cela lui permet de s’imposer en
Méditerranée. Ce renforcement de la marine va aussi de pair avec une action
coloniale et commerciale. La colonisation des Antilles est lancée.
Saint-Christophe est conquise en 1625, la Guadeloupe et la Martinique en 1635.
Richelieu crée aussi des compagnies comme celle de la Nouvelle-France au
Canada en 1628, ou la compagnie des îles d’Amérique. Mais les compagnies
manquent de moyens d’actions et Richelieu peine à lutter contre l’indépendance
des colons.
Aux
Antilles, les colons français n’hésitent pas à se mettre sous la protection des
Hollandais. Quant à Québec, elle est prise un temps par les Anglais. Mazarin
accorde beaucoup moins d’importance à la mer et aux colonies. La marine de
guerre est délaissée, Il ne reste plus en 1662 que 6 galères et 18 vaisseaux la
colonisation stagne. Il faut attendre le début du pouvoir personnel de Louis
XIV et la nomination de Colbert pour avoir un véritable grande politique
maritime et coloniale.
Sous Louis XIV
Avec
Louis XIV commence cette grande politique qui permet à la France de s’imposer sur la
mer. Cette réussite de la
France dans les domaines de la mer et des colonies est
d’abord due à l’action de Colbert pour faire de la marine française la plus
puissante d’Europe, mais aussi à la mise en place d’une stratégie commerciale à
l’échelle mondiale, puis à l’action militaire de Louis XIV. Cependant, cette
apparente réussite est loin d’être totale et militairement comme
économiquement, les difficultés sont importantes.
La rénovation de la marine par
Colbert
Nommé
par Louis XIV à la direction des affaires financières peu après la mort de
Mazarin en 1661, Colbert a conscience du lien étroit qui unit désormais Marine
et finance. Une marine de guerre forte est la condition essentielle au maintien
des colonies et à leur lucrative exploitation. Elle permet aussi le contrôle
des routes maritimes, indispensable à l’expansion du commerce.
Colbert
souhaite donc à l’instar de Richelieu mener une grande politique maritime, il
se place pour cela dans sa continuité. Comme lui, il supprime la charge
d’amiral de France à son profit en devenant secrétaire d’état à la marine en
1669. De là, il recrée rapidement la flotte de guerre et le nombre de bâtiments
atteint 250 en 1683. Il s’attache à bien l’équiper et armer sa flotte qui
devient techniquement la meilleure. Il met en place parallèlement une
administration centralisée avec des intendants et des commissaires pour la
contrôler. Les ports militaires et arsenaux de Brest et Toulon sont agrandis et
modernisés, et surtout l'arsenal de Rochefort est créé ex nihilo peu avant
l'embouchure de la
Charente. Mais une des grandes innovations de Colbert se
trouve dans le recrutement. Il multiplie les condamnations aux galères de
Méditerranée. Mais surtout il délaisse le système de la presse où le
recrutement est forcé et, par l’édit de 1673, il applique le système de
l’inscription. Puis il invente le système de classes.
Cette
marine efficace, va appuyer une grande politique coloniale. Sous la monarchie
absolue, si la colonisation et le contrôle des mers répondent à des aspects
commerciaux, il est surtout le reflet de la volonté de gloire du souverain.
L’agrandissement, sur le vieux continent ou par delà les mers doit être le
reflet de la grandeur de la
France et de son Roi. Cette nouvelle grande force maritime
française ainsi que l’extension des territoires français en outre mer vont de
pair dans l’esprit de Colbert et de Louis XIV avec un renforcement commercial
de la France.
Une stratégie commerciale
fragile
La
mer a une place importante dans la stratégie de Colbert pour faire prospérer
l’économie française. Son but est de limiter le commerce de la France aux navires
français. Il encourage la construction de bateaux, protège les ports, et fait
voter des tarifs douaniers et des lois de protections. Il s’agit Protection de
la mer et du commerce comme l’ordonnance de la marine de 1681, ou de la
protection des esclaves à travers le code noir de 1685. Mais les principaux
outils mis en place pour lutter contre l’hégémonie des Hollandais et des
Anglais sur les mers sont les compagnies de commerces qui ont des monopoles
d’exploitation ou d’importation. Les compagnies sont au nombre de quatre :
Indes orientales, Indes occidentales, Nord pour la mer Baltique et Levant pour la Méditerranée. Malgré
les lourds moyens employés pour faire prospérer ces compagnies, les succès ne
sont pas au rendez-vous.
L’action
de Colbert, que ce soit la création des compagnies ou les législations, est en
effet confrontée à des problèmes d’importances. L’intervention de l’État est
trop présente pour encourager l’investissement dans le commerce maritime. Les
règlements, les monopoles rebutent les bourgeois comme les armateurs et les
négociants à investir dans les compagnies royales. De plus, la concurrence est
lourde pour la France. Les
Anglais et à plus forte raison les Hollandais ont bâti de grands empires
commerciaux. Les Français n’ont pas de systèmes (manufactures, banques
compagnies) si performants. Mais la plus grosse faiblesse de la stratégie française
est de n’avoir pas su se doter d’un réseau de bases navales à travers le monde
comme leurs rivaux. Ce handicap en plus d’être économique est aussi militaire.
Les compagnies de commerce créées par Colbert ne résistent pas à la concurrence
et, des quatre seules, survit celle des Indes orientales. Mais cette volonté de
contrer commercialement les autres puissances maritimes est aussi appuyée par
les guerres de Louis XIV.
Mer et outre-mer dans les
conflits de Louis XIV
Mer
et colonies deviennent à la fin du XVII un enjeu important de rivalité entre
les puissances européennes. Par la guerre de Hollande de 1672 à 1678, Louis XIV
entend briser le commerce maritime hollandais. Durant cette guerre, la marine
française s’allie à la marine anglaise, ce qui leur permet d'avoir une
supériorité sur les autres puissances maritimes et la maîtrise des mers. Cette
guerre se termine par un compromis à Nimègue, et si la puissance hollandaise
n’a pas pu être étouffée, son déclin est amorcé. Cette guerre a aussi montré le
déclin de la marine espagnole et la montée en puissance de la marine française
et de ses amiraux. Ses succès en Méditerranée lui assurent la maîtrise de cette
mer. Même dans les colonies, comme aux Antilles, la France remporte un succès
sur la Hollande. La
guerre de la Ligue
d'Augsbourg de 1688 à 1697 oppose Louis XIV à une bonne partie de l’Europe dont
les trois grandes puissances maritimes, l’Angleterre, l’Espagne et les
Provinces Unies. Ce conflit témoigne l’importance que la mer prend dans les
conflits modernes et particulièrement pour la France. La plupart des
batailles ont pour théâtre la mer et l’ambition de la ligue d'Augsbourg est
avant tout de briser la montée en puissance de la marine française. Après
quelques victoires dans la
Manche , les Français essuient une lourde défaite en 1692 à la Hougue. Après cette
défaite que certains ont vu comme la fin de la tentative de supériorité
française sur les mers, la technique d’escadre et de grandes batailles navales
est délaissée. C’est la technique de guerre de courses, plus rentable qui est
désormais employée. Ainsi, les corsaires de Saint-Malo ou de Dunkerque,
attaquent en masse les navires de commerce ennemis. Le plus célèbre d’entre
eux, Jean Bart remporte de franc succès pour le compte de la France et affaiblit le
commerce anglais et surtout hollandais. La marine de Louis XIV lui a permis
d’affaiblir ces rivaux, mais aussi à réussir son entreprise coloniale.
L’organisation de l’empire colonial français au XVIIe siècle
La
Nouvelle-France
Le
but de la colonisation en Amérique du Nord est d’abord l’exploitation des aires
de pêche, mais aussi la traite des fourrures avec les Indiens et l’exploitation
du bois. Les Français développent aussi dans la région l’agriculture sous
l’impulsion de Talon. L’installation a été difficile, face à un peuplement
épars que les autorités ont du mal à regrouper en villages. Bien que leur
nombre augmente fortement grâce à la politique de peuplement impulsée par Colbert,
les colons sont relativement peu nombreux comparé aux colonies britanniques
d'Amérique du Nord. Aux conditions climatiques s'ajoutent aussi l'hostilité de
certains peuples amérindiens non alliés aux Français: les Iroquois notamment
anéantissent les Hurons en 1649-1650 .
C’est
une colonie de peuplement. Après un démarrage difficile, la population augmente
rapidement dans la seconde moitié du XVII, pour atteindre 12 000 personnes vers
1700. Ceci est dû d’abord à un encouragement massif au départ, à une politique
d’assimilation des populations indiennes qui sont instruites et converties à la
foi chrétienne et enfin à une politique nataliste. La société coloniale répond
à ses propres coutumes et ses libertés, on peut y voir déjà la naissance d’un
peuple canadien. Des institutions religieuses sont implantées pour la contrôler
puis la colonie de la nouvelle France devient possession de la couronne. Elle
est donc dotée d’une administration similaire à une province française, avec à
sa tête un gouverneur, un intendant et la législation française y est
appliquée. Cette administration royale sert son but premier, l’exploitation de
la colonie. À la fin du XVIIe siècle, les colonies continuent à s’étendre et
sous Louis XIV une nouvelle vague d’explorations est encouragée. En 1670 le
tour des grands lacs est réalisé, et en 1682 Cavelier de La Salle descend le Mississippi
et revendique au nom du roi de France toute la région qu’il nomme Louisiane. La Nouvelle-France
est sans doute la colonie la plus aboutie des Français. En Amérique du Nord, la France a réussi à dominer
le territoire et ses habitants en créant une grande colonie de peuplement. Elle
est aussi parvenue à faire taire pour un temps les ambitions espagnoles puis
anglaises même si ceux-ci restent assez présents.
Les Antilles
Les
Espagnols sont les premiers à s’installer aux Antilles après la découverte de
Colomb et avec la chute de leur puissance vers 1630, les Français comme, les
Anglais et les Néerlandais colonisent les îles. Les Antilles sont d’abord pour
les Français un lieu propice à la culture du tabac, mais rapidement
l’implantation de la canne à sucre permet de meilleurs profits. La production
sucrière conditionne le développement d’une société coloniale particulière. Au
centre du système se trouve le riche colon et son exploitation de canne à
sucre. Des engagés sont envoyés de France travailler dans les plantations, dans
des conditions difficiles. Mais très vite l’esclavage se développe. Dans toutes
les îles à la fin du siècle, plus de la moitié de la population est composée
d’esclaves. Ceux-ci dirigés par un commandeur, travaillent dans les plantations
dans des conditions atroces, pour des maîtres tout puissants.
Le
besoin d’esclaves entraîne le développement de comptoirs français sur les côtes
africaines. La traite des esclaves par les compagnies françaises permet un
approvisionnement moins dépendant des marchands hollandais. Les Antilles
françaises sont densément peuplées et on voit l’apparition de villes où se
retrouvent colons et marchands, deux classes souvent en opposition. Mais y sont
présents aussi de nombreux flibustiers ou boucaniers. Aux Antilles et surtout
depuis l’arrivée de Colbert aux affaires, la monarchie va tout faire pour
limiter l’autonomie des colons. D’abord en tentant avec la compagnie des Indes
occidentales d’appliquer le système de l’exclusif, puis dès 1674 en établissant
une administration royale, avec à sa tête un gouverneur. Les Antilles sont un
enjeu important dans les guerres de Louis XIV. La guerre de Hollande pendant laquelle
les Antilles sont en proie à de grandes batailles puis la guerre de la Ligue d'Augsbourg vont
permettre d’y diminuer fortement la présence hollandaise et espagnole. Les
Français tirent désormais de très gros profits de leurs îles à sucre. Ils y
conservent cependant un rival sérieux, l’Angleterre.
La route des Indes
Les
ruines de Pondichéry après la destruction de la ville
par les Anglais en 1761.
Malgré
ses bénéfices, la compagnie des Indes connait d’importantes difficultés
financières. La lutte contre ses rivaux, notamment les Néerlandais de la VOC est très onéreuse d’autant
plus que la France
de Louis XIV est en guerre avec les Provinces-Unies dès 1672.
Elle
doit mener bataille, fortifier ses comptoirs, comme Pondichéry, son commerce
est perturbé. D’autres raisons freinent la compagnie, manque de moyens,
lourdeur de l’État dans son fonctionnement, tarif douanier trop fort. La
compagnie connaît des difficultés et même si elle ne contrôle pas l’océan
indien, les Français sont durablement implantés sur le continent asiatique avec
lequel ils ont un commerce permanent. Ils peuvent rivaliser avec les
Néerlandais qui sont en perte de vitesse à la fin du XVIIe siècle, aussi avec
les Anglais.
Chronologie simplifiée
1604
: Pierre Du Gua de Monts et Samuel de Champlain fondent la colonie de
Port-Royal en Acadie (Nouvelle-Écosse actuelle).
1608
: Samuel de Champlain fonde l'établissement de Kébec qui deviendra plus tard la
ville de Québec, capitale administrative de la Nouvelle-France .
1612
: Premières tentatives de colonisation de la France équinoxiale.
1620
: Premières tentatives importantes de colonisations françaises de la Guyane.
1627
: Pierre Belain d'Esnambuc arrive à Saint-Christophe et il y trouve quelque 80
Français, il repasse en France où il est fait gouverneur de l'île, c'est le
début de l'occupation française des îles.
1634
: Le sieur de Laviolette fonde le poste des Trois-Rivières en Nouvelle-France.
Jean Nicolet fonde La Baye ,
un poste de traite qui deviendra une ville en 1754, et l'actuelle ville de
Green Bay.
1635
: La compagnie des îles d'Amériques fait occuper la Guadeloupe ainsi que la Martinique.
1642
: Paul Chomedey de Maisonneuve, à la tête d'un petit groupe d'engagés et de
dévots à la solde de la
Compagnie de Notre-Dame de Montréal, fonde Ville-Marie
(future Montréal) sur l'actuelle île de Montréal (Nouvelle-France).
1642
: La Compagnie
de l'Orient fonde Fort-Dauphin (actuelle Toalagnaro) à Madagascar.
1659
: Saint-Louis (au Sénégal) est fondée.
1664
: Colbert crée la Compagnie
des Indes occidentales ainsi que la Compagnie des Indes orientales.
1668
: création d'un comptoir en Inde à Sûrat (Gujarat).
1668
: les missionnaires français Claude Dablon et Jacques Marquette fondèrent la
mission de Sault Sainte-Marie.
1674
: abandon de Madagascar et installation sur l'île Bourbon (actuelle île de la Réunion ) ainsi que sur
l'Isle de France.
1682
: Cavelier de la Salle
prend possession officiellement de la Louisiane au nom de Louis XIV.
1699
: Pierre Le Moyne d'Iberville fonde le Fort Maurepas, qui deviendra la ville de
Biloxi, première colonie française permanente en Louisiane.
XVIIIe siècle
Comptoirs de Barbarie
Vue de
la colonie de La Calle
chef-lieu des établissements
de la
Compagnie royale d'Afrique sur la côte de la Barbarie , 1788
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Chronologie
1701
: Antoine de Lamothe-Cadillac fonde le Fort Pontchartrain du Détroit en
prévoyant un grand avenir à ce qui deviendra la ville de Détroit.
1701
: Pondichéry, chef-lieu des établissements français en Inde : Yanaon,
Masulipatnam et Chandernagor.
1702
: Fondation du Fort Louis de la
Louisiane , qui deviendra Mobile, première capitale de la Louisiane , par les
frères canadiens Pierre Le Moyne d'Iberville et Jean-Baptiste Le Moyne de
Bienville.
1703
: Établissement d'une mission à Kaskaskia par les Jésuites.
1713
: Traités d'Utrecht : La France
cède les deux extrémités de St-Christophe, Terre-Neuve, l'Acadie ainsi que la
baie d'Hudson à la
Grande-Bretagne .
1718
: Fondation de La
Nouvelle-Orléans par Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de
Bienville. Elle deviendra la capitale de la Louisiane en 1722.
1719
: Construction du Fort de Chartres par le Pierre Dugué de Boisbriant.
1732
: Fort Vincennes est établie au Pays d'en Haut (Nouvelle-France), qui deviendra
la ville de Vincennes.
1735
: Fondation de Sainte-Geneviève par un groupe de Canadiens.
De
1741 à 1759 : Joseph François Dupleix conquiert le Dekkan (en Inde) qui sera
finalement cédé à la
Grande-Bretagne .
1756
: La France
prend officiellement possession des Seychelles
1763
: Traité de Paris : La France
perd le Canada, la Louisiane ,
la Dominique ,
Saint-Vincent, Tobago, Grenade et le Sénégal ; elle conserve cinq comptoirs en
Inde (Pondichéry, Chandernagor, Yanaon, Kârikâl et Mahé), Saint-Domingue (île
sur laquelle se trouvent actuellement Haïti et la République
dominicaine), la Martinique ,
la Guadeloupe
ainsi que les Seychelles et les Mascareignes (île Bourbon et Isle de France).
Elle se voit également attribuer les îles Saint-Pierre-et-Miquelon.
1764
: Échec d'une tentative de peuplement en Guyane.
1783
: L'île de Gorée en face du Sénégal est rendue à la France. L'île
antillaise de Tobago est rendue à la
France.
XIXe siècle
1800
: L'Espagne rend la
Louisiane à la
France (traité de San Ildefonso).
1803
: La Louisiane
est vendue aux États-Unis d'Amérique (vente de la Louisiane ).
1804
: La France
est chassée de Saint-Domingue par une insurrection d'esclaves.
1814
: La France
cède Tobago, Sainte-Lucie, les Seychelles ainsi que l'Isle de France (soit
l'île Maurice) au Royaume-Uni.
Bilan du premier
espace colonial français
En
1803, Napoléon Ier vend la
Louisiane aux États-Unis. En 1804, la France perd sa plus riche
colonie, Saint-Domingue qui devient indépendante sous le nom d'Haïti.
Après
la chute du Premier Empire, elle n’a plus dès lors de vaste territoire colonial,
ne conservant que quelques comptoirs : les établissements français de l'Inde,
l’Île de Gorée au Sénégal, quelques îles des Antilles (Guadeloupe, Martinique,
sa moitié de Saint-Martin…), ainsi que la Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon.
L’Ancien
Régime n’avait pas réussi à faire peupler ces vastes territoires, contrairement
au Royaume-Uni. On peut avancer plusieurs causes. Le fait que les Français
soient généralement considérés comme un peuple casanier n’est pas
satisfaisante. Il faut rappeler que, selon la méthode de colonisation
préconisée notamment par Sully et Colbert, ce sont surtout des citadins qui
sont partis rejoindre les terres lointaines où les attendaient un seigneur et
un prêtre catholique, tout comme en France. Il n’y a donc pas eu de « rêve
canadien » comme il y a pu avoir un « rêve américain » pour les exclus
religieux du Royaume-Uni, mise à part la France Antarctique
censée être une colonie de refuge pour les calvinistes. En outre, la France est un pays très tôt
malthusien, dès le milieu du XVIIIe siècle et manque donc de candidats à
l’émigration. De plus, la
France s’était concentrée au développement des Antilles et à
la culture de la canne à sucre, source d'une véritable richesse, Saint Domingue
produisant 85 % du sucre mondial. Le modèle économique de cette production
reposait sur l’esclavage, 405 000
sur une population de 455 000 en
1788.
Articles connexes : Histoire de la
marine française de Richelieu à Louis XIV et Histoire de la marine française
sous Louis XV et Louis XVI.
Vers le second
espace colonial français
Les
colonies conservées par la
France après le Premier Empire sont parfois désignées sous le
vocable de « vieilles colonies ». La conquête de l'Algérie en 1830 représente
un premier pas vers un renouveau de l'empire colonial français, mais la
conquête coloniale est surtout le fait de la Troisième République
qui permet de prétendre à un second espace colonial français, essentiellement
en Asie et en Afrique. À la suite de la Conférence de Berlin (novembre 1884- février 1885),
la France
contrôle d'ailleurs une grande partie de cette dernière, administrant le Niger,
l'Algérie, la Tunisie ,
le Maroc, le Bénin, la
Mauritanie , le Sénégal, le Mali, le Tchad, une partie du
Congo-Brazzaville, la Côte
d'Ivoire, la Guinée ,
le Burkina Faso, le Gabon, une partie du Cameroun, Madagascar et Djibouti.
Notes et références
Articles connexes
Colonisation française des Amériques
Déportation des Acadiens
Empire colonial français
Histoire de la marine française de Richelieu
à Louis XIV
Histoire de la marine française sous Louis
XV et Louis XVI
Liste des colonies françaises
Sources et bibliographie
Gilles
Havard et Cécile Vidal, Histoire de l'Amérique française, Paris : Flammarion,
2006 (édition revue) (ISBN 208080121X)
Jean
Meyer, « Première Partie : Des origines à 1763 », dans Jean Meyer, Jean
Tarrade, Annie Rey-Goldzeiguer, et Jacques Thobie, Histoire de la France coloniale, t. 1 :
Des origines à 1914, Paris : Armand Colin, 1991, p. 11-196 (ISBN 2266070452 )
Jean
Tarrade, « Deuxième Partie : De l'apogée économique à l'effondrement du domaine
colonial », dans Jean Meyer, Jean Tarrade, Annie Rey-Goldzeiguer et Jacques
Thobie, Histoire de la France
coloniale, t. 1 : Des origines à 1914, Paris: Armand Colin, 1991, p. 197-314
(ISBN 2266070452 )
Haudrere
Philippe, L'aventure coloniale de la
France - L'Empire des rois, 1500-1789 ,
Denoel, Paris, 1997.(ISBN 2207242242 )
Liens externes
Histoire
des empires coloniaux français
SOURCE
http://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_empire_colonial_français
Mohamed ZEMIRLINE
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