Siège de Constantinople
Bataille de
Poitiers, en octobre 732
Le
siège de Constantinople de 717-718 est souvent comparé à la bataille de
Poitiers,
deux
affrontements qui entravent l'expansion musulmane en Europe.
Le second siège arabe de Constantinople en 717-718 est un siège
terrestre et maritime de Constantinople, la capitale de l'Empire byzantin, par
les Arabes du Califat omeyyade. La
campagne est le point culminant de trente ans d'attaques et d'empiètement par
les Arabes sur les régions frontalières de l'Empire byzantin alors en plein
désordre interne. Les Arabes dirigés par Maslama ben Abd al-Malik envahissent
l'Asie Mineure byzantine en 716. Ils espèrent initialement exploiter la guerre
civile en cours entre le général Léon l'Isaurien et Théodose III mais Léon
parvient à mettre la main sur le trône avant le début du siège.
Après
avoir passé l'hiver sur les côtes d'Asie Mineure, l'armée arabe passe en Europe
et pénètre en Thrace au début de l'été 717. Elle construit des lignes de siège
pour mettre en place un blocus de la cité, qui est protégée par les imposants
remparts théodosiens. La flotte arabe qui accompagne l'armée et doit compléter
le blocus par mer est neutralisée peu après son arrivée par la marine byzantine
et son feu grégeois. Cela permet à Constantinople de continuer à être
ravitaillée par mer tandis que l'armée arabe est frappée par la famine et la
maladie au cours de l'hiver inhabituellement dur qui suit. Lors du printemps
718, les deux flottes arabes envoyées en renfort sont détruites par les
Byzantins après que leur équipage chrétien a fait défection. En outre, une
armée de soutien envoyée à travers l'Asie Mineure tombe dans une embuscade et
est vaincue. Ces évènements, couplés avec l'attaque des Bulgares sur leurs
arrières, forcent les Arabes à lever le siège le 15 août 71 8. Lors de sa retraite, la
flotte arabe est presque totalement détruite par des tempêtes et des attaques
byzantines.
L'échec
de ce siège a des répercussions de grande envergure. Le sauvetage de
Constantinople assure la survie future de l'Empire byzantin tandis que les
perspectives stratégiques du califat sont perturbées. Bien que des incursions
régulières sur les terres byzantines se poursuivent, l'objectif d'une invasion
complète est abandonné. Le siège est aussi connu pour
avoir arrêté l'avance musulmane en Europe et, de ce fait, il est souvent
considéré comme l'une des plus grandes batailles de l'histoire.
SOMMAIRE
Sources
Description
du feu grégeois, manuscrit de Jean Skylitzès.
Les
informations disponibles sur le siège viennent de sources postérieures, elles
sont souvent contradictoires. La principale source byzantine est le récit
détaillé de la chronique de Théophane le Confesseur et, plus secondairement, le
récit du Breviarium du patriarche Nicéphore Ier de Constantinople.
Ces
deux textes présentent quelques différences, notamment chronologiques3. En ce
qui concerne les évènements lors du siège, les deux auteurs semblent utiliser
une source primaire écrite durant le règne de Léon III qui présente ce dernier
sous un jour favorable. Toutefois, Théophane s'appuie apparemment aussi sur une
biographie inconnue de Léon pour les évènements de 716.
Les sources arabes sont principalement issues du Kitab al-'Uyun du
XIe siècle et du récit plus concis présent dans les Chroniques de Tabari. Ces
deux textes reposent sur les récits d'écrivains arabes plus anciens mais sont
plus confus et contiennent des éléments légendaires. Les
récits en langue syriaque sont basés sur Agapios de Manbij qui reprend
probablement plus brièvement la même source primaire que Théophane3,4.
Contexte
L'Empire
byzantin en 717
Après
le premier siège de Constantinople par les Arabes
(674-678), les Arabes et les Byzantins jouissent d’une période de paix.
À partir de l’année 680, le Califat omeyyade est en proie à la deuxième guerre
civile musulmane (deuxième fitna) et les Byzantins
prennent brièvement l’ascendant en Orient, ce qui leur permet d’exiger de
lourds tributs de la part du gouvernement omeyyade de Damas5. En 692, date de
la fin de la deuxième guerre civile avec la victoire des Omeyyades, Justinien
II rouvre les hostilités. Toutefois, ces dernières voient les Arabes remporter
une série de victoires qui leur permettent de mettre la mainmise sur l’Arménie
et les principautés caucasiennes. Ils commencent même à empiéter sur les
terres byzantines. Année après année, les généraux du califat, souvent issus de
la famille omeyyade, lancent des raids sur le territoire byzantin et prennent
des villes et des forteresses6,7. Après 71 2, le système défensif byzantin commence à
montrer des signes d’effondrement. Les raids arabes pénètrent de plus en plus
profondément en Anatolie tandis que les forteresses frontalières sont
régulièrement attaquées et mises à sac, et que la réaction byzantine est de
plus en plus faible8,9. Les Arabes sont aidés dans leurs attaques par la
période prolongée d'instabilité interne que connaît l'Empire byzantin après la
première déposition de Justinien II en 695. Lors de cette période, le trône
byzantin change de mains à sept reprises lors de rébellions violentes.
Toutefois, comme le précise l'historien Warren Treadgold « Les attaques arabes
se seraient de toute façon intensifiées après la fin de leur propre guerre
civile… Avec plus d'hommes, de terres et de richesses que les Byzantins, les
Arabes avaient commencé à concentrer toutes leurs forces contre ceux-ci.
Maintenant, ils menaçaient d'annihiler complètement l'empire en prenant sa
capitale »10.
Phases préliminaires
de la campagne
Préparatifs
des deux camps
Les
succès arabes ouvrent la voie d'un deuxième assaut contre Constantinople. Ce
projet se développe lors du règne du calife Al-Walīd Ier. Après la mort de ce
dernier en 715, son frère et successeur Sulayman reprend le projet avec une
vigueur renouvelée, en raison d'une prophétie disant qu'un calife portant le
nom d'un prophète capturerait Constantinople. Or Sulayman (Salomon) est le seul
membre de la famille omeyyade à porter un tel nom. Selon les sources syriaques,
le nouveau calife jure même de « ne pas arrêter la lutte contre Constantinople
avant d'avoir épuisé le pays des Arabes ou d'avoir pris la cité »11,12. Les
forces omeyyades commencent à se rassembler dans la plaine de Dabiq, au nord
d'Alep, sous la supervision directe du calife. Toutefois, comme ce dernier est
trop malade pour diriger la campagne en personne, il confie le commandement de
l'expédition à son frère Maslama ben Abd al-Malik13. L'opération contre
Constantinople intervient à un moment où l'État omeyyade connaît une période
d'expansion continue à l'est et à l'ouest. Les armées
arabes avançant jusqu'en Transoxiane, en Inde et en Espagne.
Les
préparatifs arabes, notamment la construction d'une importante flotte, ne sont
pas inconnus des Byzantins. L'empereur Anastase II envoie une ambassade à Damas
dirigée par le patrice et préfet urbain Daniel de Sinope dans le but officiel
de supplier les Arabes de mettre fin à leur projet. Officieusement, cette
mission doit surtout espionner les Arabes. De son côté, Anastase commence à se
préparer pour un siège inévitable. Les fortifications de Constantinople sont
réparées et équipées avec une importante artillerie, tandis que des provisions
sont apportées au sein de la cité. Enfin, les habitants qui ne peuvent stocker
de la nourriture pour au moins trois ans sont évacués de Constantinople14,15. Anastase renforce aussi sa marine et, au début de 715, il
l'envoie contre la flotte arabe qui vient d'arriver sur les rivages de Lycie, à
Phoenicus, pour s'y ravitailler en bois. Toutefois, à Rhodes, la flotte
byzantine encouragée par les soldats du thème de l'Opsikion se rebelle et tue
son commandant, Jean le Diacre. Elle fait ensuite voile vers le nord et
Adramyttion. Là, elle choisit comme empereur un collecteur d'impôt peu
enthousiaste, du nom de Théodose16,12. Anastase se rend en Bithynie dans le
thème de l'Opsikion pour se confronter aux rebelles. Cependant, la flotte
rebelle fait voile vers Chrysopolis. De là, elle lance des attaques contre
Constantinople jusqu'à ce qu'à l'été suivant, des partisans lui ouvrent les
portes de l'intérieur. Anastase reste à Nicée durant plusieurs mois, jusqu'à ce
qu'il accepte d'abdiquer et de se retirer comme moine. Cela ne met pas pour
autant fin à l'instabilité. En effet, en plus d'être décrit par les sources
comme incapable et peu disposé à devenir empereur, Théodose est perçu comme une
marionnette aux mains de l'Opsikion, ce qui provoque la réaction des autres
thèmes, notamment ceux des Anatoliques et des Arméniaques, sous l'égide de leur
stratège respectif : Léon l'Isaurien et Artabasde17,10.
La marche
des Arabes sur Constantinople
Dans
ces conditions de quasi-guerre civile, les Arabes commencent leur progression
soigneusement préparée. En septembre 715, l 'avant-garde dirigée par le général
Sulayman ibn Mu'Ad marche à travers la Cilicie en Asie Mineure, prenant la forteresse
stratégique de Loulon sur sa route. Il passe ensuite l'hiver à Afik, une
localité non identifiée près de l'extrémité occidentale des Portes ciliciennes.
Au début de 716, l 'armée
de Sulayman continue sa progression dans l'Asie Mineure centrale18. La flotte
omeyyade dirigée par Omar ibn Hubaira croise le long de la côte de la Cilicie , pendant que Maslamah
ibn Abd al-Malik attend avec le gros de l'armée en Syrie. Les Arabes espèrent
que la désunion parmi les Byzantins jouera à leur avantage. Maslamah a déjà établi des contacts avec Léon l'Isaurien.
On ne sait pas ce qu'a promis Léon à Maslamah. L'historien français Rodolphe
Guilland a émis l'hypothèse que Léon a promis de devenir un vassal du califat,
bien que les généraux byzantins aient essayé d'utiliser les Arabes pour servir
leurs propres intérêts. De son côté, Maslamah soutient Léon en espérant
renforcer le désordre interne de l'Empire byzantin et affaiblir celui-ci, dans
le but de faciliter la prise de Constantinople19,20.
Le
premier objectif de Sulayman est la forteresse stratégiquement importante
d'Amorium, que les Arabes veulent utiliser comme base pour passer le prochain
hiver. La ville a été laissée sans défense dans la confusion de la guerre
civile et tomberait facilement dans les mains des forces du calife. Toutefois, les Arabes se servent de cette occasion pour renforcer la
position de Léon comme contrepoids à Théodose. Ainsi, ils n'acceptent
les termes de la reddition qu'à la condition que les habitants reconnaissent
Léon comme empereur. Les habitants obéissent mais n'ouvrent toujours pas leurs
portes aux Arabes. Léon lui-même vient à proximité peu après avec une poignée
de soldats. À la suite d'une série de ruses et de négociations, il parvient à y
installer une garnison de 800 hommes. L'armée arabe, entravée dans ses
objectifs et faisant face à une baisse de ses provisions, se retire. Léon
lui-même parvient à s'échapper avec succès vers la Pisidie et, lors de l'été
suivant, il est couronné empereur avec le soutien d'Artabasde21,22.
Solidus
en or représentant Léon III.
Le
succès de Léon est un coup de chance pour les Byzantins, car Maslamah et
l'armée arabe principale ont dans le même temps traversé les montagnes du
Taurus et marchent droit sur Amorium. En outre, comme le général arabe n'a reçu
aucune nouvelle du double accord de Léon, il ne dévaste pas les territoires
qu'il traverse dans les Anatoliques et dans les Arméniaques, dont les
gouverneurs sont toujours censés être des alliés23,24. Lorsqu'il rencontre
l'armée de Sulayman se repliant et qu'il apprend ce qu'il s'est passé, Maslamah
change de direction. Il attaque Akroïnon et de là, il marche vers les côtes
occidentales où il passe l'hiver. Sur sa route, il met à sac Sardes et Pergame.
La flotte arabe passe l'hiver en Cilicie25,26,27. Dans le même temps, Léon commence à marcher en direction de Constantinople. Il
s'empare de Nicomédie où il trouve et capture parmi d'autres dignitaires le
fils de Théodose. Il se dirige ensuite vers Chrysopolis. Au printemps 717,
après de courtes négociations, il s'assure de l'abdication de Théodose qui le
reconnaît comme empereur. Léon entre dans la capitale le 25 mars. Théodose et
son fils reçoivent l'autorisation de se retirer dans un monastère comme moines.
Quant à Artabase, il est récompensé en étant promu au rang de curopalate et en
recevant la main d'Anne, la fille de Léon28,10.
Forces en présence
Muraille
de Théodose.
Au
début de la campagne, les Arabes se préparent pour un assaut majeur contre
Constantinople. La chronique de Zuqnîn de la fin du VIIIe siècle rapporte que
les Arabes sont « indénombrables » tandis que le chroniqueur syrien Michel le
Syrien du XIIe siècle mentionne une armée de 200
000 hommes et 5 000 navires, des chiffres certainement gonflés.
L'écrivain arabe du Xe siècle Al Masû'dî parle de 120 000 hommes et le récit du IXe siècle de Théophane le
Confesseur de 1 800 navires. Des provisions pour plusieurs années sont
accumulées et des engins de siège ainsi que des matériaux incendiaires (naphta)
sont transportés aux côtés de l'armée. Le seul corps chargé de
l'approvisionnement pourrait avoir compté 12 000 hommes, 6 000 chameaux et 6
000 mulets. En outre, selon l'historien du XIIIe siècle Bar-Hebraeus, les
effectifs comprennent 30 000 volontaires (mutawa) pour la guerre sainte
(djihad)29,30,31. Quel que soit le nombre exact de
soldats, les assiégeants sont considérablement plus nombreux que les
défenseurs. Selon Treadgold, l'armée arabe pourrait être supérieure en nombre à
l'ensemble des troupes militaires byzantines. Les détails sur la composition de
l'armée arabe sont inconnus, à l'exception du fait qu'elle comprend
principalement des Syriens et des Djéziriens de l'élite de l'ahl al-Sham («
Peuple de Syrie »). Ces troupes sont le principal pilier du régime omeyyade et
les vétérans des guerres contre les Byzantins29,32. Aux côtés de Maslamah, Omar
ibn Hubaira, Sulayman ibn Mu'ad et Bakhtari ibn al-Hasan sont mentionnés comme
ses lieutenants par Théophane et l'historien du Xe siècle Agapios de Manbij. Le
texte du XIe siècle Kitab al-'Uyun remplace Bakhtari par Abdallah
al-Battal33,34.
Bien
que le siège consomme une grande partie des ressources du califat2, ce dernier
a encore les capacités de lancer des raids contre la frontière byzantine en
Asie Mineure orientale au cours du siège. En 717,
Daud, le fils du calife, prend une forteresse près de Mélitène. En 718, Amr ibn
Qais lance un raid sur la frontière35. Du côté byzantin, les effectifs sont
inconnus. En plus des préparations d'Anastase II (qui ont peut-être été
négligées après sa déposition)19, les Byzantins peuvent compter sur l'aide des
Bulgares avec lesquels Léon a conclu un traité qui pourrait avoir contenu les
termes d'une alliance contre les Arabes36.
Déroulement
Carte
des environs de Constantinople
Le Mur
d'Anastase assurant la défense extérieure de Constantinople
n'est
à cette époque plus entretenu et laissé sans garnisons.
Été 717 - hiver 718 : le siège
s'installe dans la durée
Au
début de l'été, Maslamah ordonne à sa flotte de faire voile pour le rejoindre
et lui permettre de traverser l'Hellespont et de débarquer en Thrace. Les
Arabes commencent alors leur marche sur Constantinople tout en dévastant les
campagnes qu'ils traversent37,38. Ils en profitent pour rassembler de
l'approvisionnement et mettre à sac les villes qu'ils rencontrent. À la
mi-juillet ou à la mi-août, l'armée arabe atteint Constantinople et l'isole
complètement par terre en construisant une double muraille en pierre, l'une
faisant face à la cité et l'autre faisant face à la campagne thrace. Les Arabes
construisent leur camp entre ces deux remparts. Selon les sources arabes, Léon
offre alors un tribut pour sauver la cité en promettant une pièce d'or pour
chaque habitant. Toutefois, Maslamah répond qu'il ne peut y avoir de paix avec
le vaincu et que la garnison arabe de Constantinople a déjà été choisie39,36.
La
flotte arabe dirigée par Sulayman (souvent confondu avec le calife lui-même
dans les sources médiévales) arrive le 1er septembre. Elle jette d'abord
l'ancre près d'Hebdomon. Deux jours plus tard, Sulayman conduit sa flotte dans
le Bosphore et les diverses escadres commencent à jeter l'ancre près des
banlieues européennes et asiatiques de la capitale. Une partie de la flotte
jette l'ancre au sud de Chalcédoine, dans les ports d'Eutropios et d'Anthémios,
pour contrôler l'entrée sud du Bosphore, tandis que le reste de la flotte
mouille dans le détroit et commence à débarquer sur le rivage entre Galata et
Kleidion pour couper les communications entre Constantinople et la mer Noire.
Toutefois, alors que l'arrière-garde de la flotte arabe comprenant vingt
navires lourds avec 2 000 fantassins de marine passe à proximité de la ville,
le vent du sud l'arrête avant de la repousser vers les murs de Constantinople.
Là, une escadre byzantine l'attaque avec du feu grégeois. Théophane rapporte
que certains navires sombrent avec tout leur équipage tandis que d'autres
brûlent. Cette victoire remonte le moral des Byzantins et décourage les Arabes.
Selon Théophane, ces derniers avaient d'abord pour but de faire voile vers les
murs maritimes la même nuit et d'essayer de les gravir en utilisant les rames
des navires. La même nuit, Léon relève la chaîne entre la ville et Galata pour
fermer l'entrée de la Corne
d'Or. La flotte arabe renonce alors à engager les Byzantins et se retire vers
le port de Sosthenion plus au nord, sur la côte européenne du Bosphore40,41,36.
Hiver 718 - été 718 : de l'érosion au
départ des forces arabes
Le
second siège arabe de Constantinople représenté dans la traduction en bulgare
de la chronique de Manassès.
L'armée
arabe est bien approvisionnée, les vivres étant entassés en de grands tas au
sein de leur camp. Ils ont ainsi apporté du blé à semer et récolter l'année
suivante. Toutefois, l'échec du blocus maritime de Constantinople permet aux
Byzantins de continuer à approvisionner la cité. En outre, l'armée arabe ayant
dévasté la campagne thrace, elle ne peut compter sur cette dernière pour son
approvisionnement. La flotte arabe et la deuxième armée arabe qui opère contre
les banlieues asiatiques de Constantinople parviennent à fournir quelques
ravitaillements à l'armée de Maslamah42. Alors que le siège s'étend durant
l'hiver, des négociations s'ouvrent entre les deux parties. Elles sont
rapportées en détail par les sources arabes mais ignorées par les historiens
byzantins. Selon les récits arabes, Léon continue de jouer un double jeu. Une
version affirme qu'il convainc par ruse Maslamah de lui envoyer la plupart de
ses provisions en céréales. Une autre version dit que le général arabe est
persuadé par l'empereur de brûler ses réserves pour montrer aux habitants de la
cité qu'ils vont faire face à un assaut imminent et les inciter à se rendre42.
L'hiver de l'année 718 est incroyablement rude. La neige recouvre le sol trois
mois durant. Alors que les provisions présentes dans le camp arabe s'épuisent,
une forte famine s'installe. Les soldats sont contraints de manger leurs
chevaux, leurs chameaux et tout leur bétail, ainsi que les écorces et les
racines des arbres. Ils enlèvent la neige des champs qu'ils ont semés pour
manger les pousses encore vertes. Des cas de cannibalisme sont aussi rapportés.
L'armée arabe est ravagée par les épidémies et, selon l'historien lombard Paul
le Diacre, le nombre des morts de la faim et de la maladie s'élève à 300
00043,44.
La
situation semble s'améliorer quand Omar II, le nouveau calife, envoie deux
flottes de secours à l'armée arabe. Elles comprennent 400 navires venant
d'Égypte sous le commandement d'un dénommé Sufyan et 360 navires venant
d'Ifriqiya dirigés par Izid. Tous ces navires sont chargés d'armes et de
provisions. Dans le même temps, une armée commence à traverser l'Asie Mineure
pour soutenir le siège. Quand les deux flottes arrivent en mer de Marmara,
elles restent à distance des Byzantins et de leur feu grégeois et jettent
l'ancre sur le rivage asiatique. La flotte égyptienne se positionne dans le
golfe de Nicomédie près de l'actuelle ville de Tuzla et la flotte africaine
mouille au sud de Chalcédoine. La plupart des équipages sont composés de
chrétiens d'Égypte. Cependant, ils commencent à déserter et à rejoindre les
Byzantins après leur arrivée. Grâce aux informations reçues sur l'arrivée et la
disposition des renforts arabes, Léon lance sa flotte dans une attaque contre les
flottes adverses. Handicapés par la défection de leurs équipages et sans
défense contre le feu grégeois, les navires arabes sont détruits ou capturés
avec les armes et les provisions qu'ils transportent. Constantinople est dès
lors assurée de ne pas subir d'attaque maritime45. En outre, sur terre aussi
les Byzantins sont victorieux. Leurs troupes parviennent à tendre une embuscade
à l'armée arabe dirigée par un certain Mardasan et réussissent à la mettre en
déroute dans les collines autour de Sophon, au sud de Nicomédie46.
Dorénavant,
Constantinople peut facilement être réapprovisionnée par mer et les pêcheurs de
la cité peuvent reprendre leurs activités. Souffrant toujours de la faim et de
la peste, les Arabes perdent une bataille importante contre les Bulgares. Ces
derniers auraient tué 22 000 hommes selon Théophane. Néanmoins, on ne sait pas
si les Bulgares ont attaqué le camp arabe du fait du traité signé avec Léon ou
si les Arabes ont pénétré sur le territoire bulgare pour y chercher de
l'approvisionnement, comme cela est mentionné par la Chronique syriaque de
846. Michel le Syrien rapporte que les Bulgares avaient participé au siège
depuis son début en attaquant les Arabes lors de leur passage en Thrace puis
attaqué leur campement par la suite, mais cette information n'est corroborée
par aucune autre source47,48,49. Quoi qu'il en soit, le siège est un échec et
le calife Omar envoie l'ordre à Maslamah de battre en retraite. Après 13 mois,
le 15 août 71 8,
les Arabes lèvent le siège. Cette date coïncide avec la fête de la Dormition de la Vierge. De ce fait, les
Byzantins attribuent leur victoire à son action. Lors de leur repli, les Arabes
ne subissent aucune attaque mais leur flotte perd de nombreux navires dans une
tempête sur la mer de Marmara, tandis que d'autres navires sont brûlés par des
cendres venant du volcan de l'archipel de Santorin. Certains survivants sont
ensuite capturés par les Byzantins. Selon Théophane, seuls cinq navires
rentrent ainsi finalement en Syrie50. Les sources arabes affirment que les
pertes arabes s'élèvent à 150 000
hommes lors de l'ensemble du siège, un chiffre qui, en dépit de son exagération
évidente, donne une idée de l'importance de la défaite51.
Conséquences et
impact
Le rétablissement des Byzantins
Le
Califat omeyyade vers 750 à son apogée territorial.
L'échec
de l'expédition fragilise l'État omeyyade. Bernard Lewis dit ainsi : « Cet
échec entraîne une période critique pour le pouvoir omeyyade. La pression
financière provoquée par la nécessité d'équiper et de maintenir l'expédition a
causé une aggravation du poids financier et fiscal, qui a déjà été à l'origine
d'une dangereuse opposition. La destruction de la flotte et de l'armée de Syrie
près des murs maritimes de Constantinople prive le régime du support principal
de son pouvoir »52. Le coup porté à la puissance du califat est sévère et bien
que l'armée ne souffre pas de pertes aussi élevées que la flotte, Omar songe à
abandonner les récentes conquêtes d'Hispanie et de Transoxiane et à évacuer
complètement la Cilicie
et les autres territoires byzantins pris par les Arabes les années précédentes.
Bien que ses conseillers l'avisent de ne pas prendre de décisions aussi
drastiques, la plupart des garnisons arabes sont retirées des fortifications
byzantines de la frontière. En Cilicie, seule Mopsueste reste entre les mains
des Arabes comme position défensive pour protéger Antioche53,54. En outre, les
Khazars, régulièrement soutenus par la diplomatie byzantine font peser une
menace croissante sur la frontière caucasienne des Omeyyades, obligeant ces
derniers à y mobiliser d'importantes forces jusqu'à leur victoire en 73755. De
plus, les Byzantins reprennent le contrôle de territoires en Arménie
occidentale pour un temps. En 719, la flotte byzantine lance un raid contre la
côte syrienne et incendie le port de Laodicée. En 720 ou 721, les Byzantins
attaquent et mettent à sac la cité de Tinnis en Égypte54,56. Léon restaure
aussi le contrôle byzantin sur la
Sicile où les nouvelles du siège arabe de Constantinople et
la perspective de la chute de la ville ont poussé le gouverneur local à
proclamer un empereur fantoche. Toutefois, c'est aussi à cette époque que le
contrôle byzantin sur la
Sardaigne et la
Corse cesse57. En outre, les Byzantins ne parviennent pas à
exploiter leur succès en lançant des attaques contre les Arabes. En 720, après
deux ans d'interruption, les raids arabes contre l'empire reprennent bien
qu'ils ne soient plus destinés à entraîner des conquêtes. Leur but n'est plus
que d'amasser des butins. Les attaques arabes s'intensifient lors des deux
décennies qui suivent, jusqu'à ce qu'une victoire byzantine décisive lors de la
bataille d'Akroinon en 740 change la donne. Après des défaites militaires dans
d'autres régions et une instabilité interne qui culmine avec l'arrivée des
abbassides, l'âge de l'expansion arabe est terminé58,59,60.
Examen historique et portée de
l'évènement
Le
deuxième siège arabe de Constantinople représente un danger bien plus grand
pour les Byzantins que le premier. En effet, ce siège est mieux planifié. En
717-718, les Arabes essaient d'isoler complètement la cité plutôt que de se
limiter à un blocus incomplet comme en 674-678. Ce siège illustre l'effort
fourni par le califat de « couper la tête » de l'Empire byzantin. Sa réussite
aurait entraîné la chute des provinces restantes, notamment en Asie Mineure.
L'échec arabe est principalement dû à la logistique, du fait de l'éloignement
des bases syriennes. La supériorité de la marine byzantine et du feu grégeois,
la solidité des fortifications de Constantinople et l'habileté de Léon III dans
la duperie et la négociation jouent aussi des rôles importants61.
Le
siège de Constantinople de 717-718 est souvent comparé à la bataille de
Poitiers, deux affrontements qui entravent l'expansion musulmane en Europe.
Sur
le long terme, l'échec de ce siège a un impact profond sur la nature de la
guerre entre les Byzantins et le califat. En effet, le but des musulmans de
prendre Constantinople est abandonné et la frontière entre les deux empires se
stabilise le long des montagnes du Taurus et de l'Anti-Taurus, les deux
adversaires lançant des raids réguliers de l'autre côté de la frontière. Durant
cette incessante guerre de frontière, les villes frontalières et les
forteresses changent fréquemment de mains. Toutefois, le contour général de la
frontière reste le même durant deux siècles, jusqu'aux conquêtes byzantines du
Xe siècle62,63,64. Du côté musulman, les raids en viennent à acquérir un aspect
presque rituel. Ils sont valorisés comme étant des symboles du djihad et du
rôle du calife comme chef de la communauté musulmane65.
L'issue
du siège est aussi d'une importance historique considérable. L'échec de la
prise de Constantinople préserve l'existence de l'Empire byzantin, qui agit
comme un rempart contre l'expansion musulmane en Europe jusqu'au XVe siècle,
quand l'Empire ottoman finit par prendre Constantinople. Le succès dans la
défense de Constantinople a été associé à la bataille de Poitiers en 732, lors
de laquelle les Francs stoppent la progression musulmane en Europe. Paul K.
Davis écrit qu'« en repoussant l'invasion musulmane, l'Europe reste aux mains
des chrétiens et plus aucune menace musulmane sérieuse n'intervient jusqu'au
XVe siècle. Cette victoire coïncide avec la victoire franque à Poitiers, limitant
l'expansion occidentale de l'islam au sud de la Méditerranée »66. De
même, l'historien John B. Bury fait de 718 une « date œcuménique », tandis que
l'historien grec Spyrídon Lámpros compare le siège à la bataille de Marathon et
Léon III à Miltiade. De ce fait, les historiens militaires incluent souvent le
siège parmi les « batailles décisives » de l'histoire mondiale67,68.
Impact culturel
Parmi
les Arabes, le siège de 717-718 devient l'expédition contre l'Empire byzantin
la plus célébrée et la plus racontée. Plusieurs récits ont survécu mais la
plupart ont été écrits lors des années ultérieures et sont en partie
fictionnels et contradictoires. Dans la légende arabe ultérieure, la défaite
est transformée en victoire. Maslamah ne partant qu'après être entré
symboliquement dans la capitale byzantine sur son cheval et accompagné de
trente cavaliers. Ils sont reçus par Léon avec honneur et l'empereur les
conduit dans la basilique Sainte-Sophie. Après que Léon lui a rendu hommage et
lui a promis le paiement d'un tribut, Maslamah et les 30 000 soldats restants
parmi les 80 000 originellement membres de l'expédition rentrent en
Syrie69,70,71. L'histoire du siège a influencé des épisodes similaires de la
littérature épique arabe. Un siège de Constantinople est mentionné dans
l'histoire d'Omar ibn al-Nu'uman et de ses fils dans Les Mille et Une Nuits,
tandis que Maslamah et le calife Sulayman apparaissent dans une histoire des
Mille et Une Nuits venant du Maghreb. Le commandant des gardes de Maslamah,
Abdallah al-Battal, devient une figure célébrée dans la poésie arabe et turque
comme « Battal Ghazi » en référence à ses exploits lors des raids arabes de la
décennie suivante. De même, le texte épique du Xe siècle Delhemma, lié au mythe
de Battal, livre une version romancée du siège de 717-71872,73.
Les
traditions byzantines et musulmanes ultérieures attribuent aussi la
construction de la première mosquée de Constantinople, près du prétoire de la
cité, à Maslamah. En réalité, cette mosquée a probablement été érigée autour de
860, après la visite d'une ambassade arabe la même année74,75,76. La tradition
ottomane attribue aussi la construction de la mosquée Arap (située à Galata et
non au sein même de Constantinople) à Maslamah bien qu'elle soit datée aux
alentours de 686, probablement par confusion avec la première attaque arabe
contre Constantinople dans les années 67077 .
Finalement,
du fait de leurs échecs devant Constantinople et de la résistance prolongée de
l'Empire byzantin, les musulmans repoussent la prise de Constantinople à un
futur éloigné. Ainsi, la chute de la cité en vient à être vue comme l'un des
signes de l'arrivée de la fin des temps dans l'eschatologie de l'islam78,79.
Bibliographie
(en) Khalid Yahya Blankinship, The End of
the Jihâd State : The Reign of Hishām Ibn ‘Abd-al Malik and the Collapse of the
Umayyads, Albany, State University of New York Press, 1er mars 1994 (ISBN 0791418278 )
(en) Paul K. Davis, « Constantinople:
August 717-15
August 71 8 », dans 100 Decisive Battles: From Ancient Times to the
Present. Oxford, Oxford University Press, 2001, 99-102 p. (ISBN 0-19-514366-3)
(en) Nadia Maria El-Cheikh, Byzantium
viewed by the Arabs, Cambridge, Harvar Center for Middle-Eastern Studies, 2004
(ISBN 978-0521319171)
(en) J. F. C. Fuller, A Military History of
the Western World, Volume 1: From the Earliest Times to the Battle of Lepanto,
New York, Da Capo Press, 1987 (ISBN 978-0-30-680304-8)
(en) John F. Haldon, Byzantium in the
Seventh Century: The Transformation of a Culture. Revised Edition, Cambridge
University Press, 1990 (ISBN 978-0521319171)
(en) Jonathan Harris, Constantinople :
Capital of Byzantium, Continuum, 5 mai 2009 (ISBN 0826430864 )
(en) Walter E. Kaegi, « Confronting Islam:
Emperors versus Caliphs (641–c. 850) », dans The Cambridge History of the
Byzantine Empire c. 500–1492, Cambridge University Press, 2008 (ISBN
978-0-521-83231-1)
(en) Hugh Kennedy, The Armies of the
Caliphs: Military and Society in the Early Islamic State, Londres, Routledge,
2001 (ISBN 978-0-203-45853-2)
(en) Bernard Lewis, The Arabs in History
(Sixth Edition), Oxford University Press, 2002 (ISBN 0-19-280310-7)
(de) Ralph-Johannes Lilie, Die
byzantinische Reaktion auf die Ausbreitung der Araber. Studien zur Strukturwandlung
des byzantinischen Staates im 7. und 8. Jhd., Munich, Institut für
Byzantinistik und Neugriechische Philologie der Universität München, 1976
(en) Cyril Mango et Roger Scott, The
Chronicle of Theophanes Confessor. Byzantine and Near Eastern History, AD
284–813, Oxford, Oxford University Press, 1997 (ISBN 0-19-822568-7)
(en) Arnold J. Toynbee, Constantine
Porphyrogenitus and His World, Oxford University Press, 1973 (ISBN
0-19-215253-X)
(en) Warren Treadgold, A History of the
Byzantine State and Society, Stanford, Stanford University Press, 1997 (ISBN
0-8047-2630-2)
(en) Spencer Tucker, Battles That Changed
History: An Encyclopedia of World Conflict, Santa Barbara, ABC-CLIO, 2010
(ISBN 978-1-59884-429-0)
(en) Stephen Turnbull (ill. Peter Dennis),
The Walls of Constantinople AD 324–1453, Oxford, Osprey Publishing, 22 octobre 2004
(ISBN 184176759X)
(en) E. W. Brooks, The Campaign of 716–718
from Arabic Sources, vol. XIX, The Society for the Promotion of Hellenic
Studies, 1899
Marius Canard, « Les expéditions des Arabes
contre Constantinople dans l'histoire et dans la légende », Journal asiatique,
vol. 208, 1926, p. 61-121
Jean-Claude Cheynet, Le Monde byzantin,
tome II : L’Empire byzantin (641-1204), PUF, coll. « Nouvelle Clio », 2007
Georges Ostrogorsky, Histoire de l'État
byzantin, Payot, 1996
Serge Ferchain, La marine de guerre
arabo-musulmane dans la mer Méditerranée : Depuis son apparition, vers 647,
jusqu'au deuxième siège de Constantinople, 717, Éditions des écrivains, 2000
(ISBN 9782844345219)
Hélène Ahrweiler, « L’Asie Mineure et les
invasions arabes (VIIe ‑ IXe siècles) », Revue Historique, vol. 227, 1962, p.
1-32
Rodolphe Guilland, « L'Expédition de
Maslama contre Constantinople (717-718) », Études byzantines, Paris,
Publications de la Faculté
des Lettres et Sciences Humaines de Paris, 1959, p. 109-333
Notes et références
↑ Théophane le Confesseur donne la date du
15 août mais il est probable qu'il soit influencé par la date de départ des
Arabes l'année suivante. À l'inverse, le patriarche Nicéphore Ier rapporte
explicitement que le siège dure 13 mois, ce qui implique qu'il a commencé le 15
juillet (Mango et Scott 1997, p. 548 (note 16)).
↑ Selon l'historien Hugh N. Kennedy qui se
base sur les nombres figurant dans les registres militaires de l'époque (les
diwans), les effectifs totaux disponibles au sein du Califat omeyyade vers 700
oscillent entre 250 et 300 000
hommes dispersés au travers des différentes provinces. Toutefois, il n'est pas
certain qu'une partie de ces effectifs pouvait effectivement être déployée dans
n'importe quelle campagne. Enfin, il n'est pas précisé si des effectifs
supplémentaires pouvaient être mobilisés en cas de circonstances exceptionnelles
(Kennedy 2001, p. 19-21).
Références
(en)
Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en
anglais intitulé « Siege of Constantinople (717–718) » (voir la liste des
auteurs)
↑ Treadgold 1997, p. 346
↑ Treadgold 1997, p. 346-347
↑ a et b Brooks 1899, p. 19-20
↑ Guilland 1959, p. 115-116
↑ Lilie 1976, p. 81-82, 97-106
↑ Lilie 1976, p. 107-120
↑ Haldon 1990, p. 72
↑ Lilie 1976, p. 120-122, 139-140
↑ Haldon 1990, p. 80
↑ a, b et c Treadgold 1997, p. 345
↑ Lilie 1976, p. 122
↑ a et b Treadgold 1997, p. 344
↑ Guilland 1959, p. 110-111
↑ Lilie 1976, p. 122-123
↑ Treadgold 1997, p. 343-344
↑ Lilie 1976, p. 123-124
↑ Lilie 1976, p. 124
↑ Lilie 1976, p. 123-125
↑ a
et b Lilie 1976, p. 125
↑ Guilland 1959, p. 118-119
↑ Lilie 1976, p. 125-126
↑ Mango et Scott 1997, p. 538-539
↑ Guilland 1959, p. 125
↑ Mango et Scott 1997, p. 539-540
↑ Guilland 1959, p. 113-114
↑ Mango et Scott 1997, p. 540-541
↑ Lilie 1976, p. 127
↑ Haldon 1990, p. 82-83
↑ a et b Guilland 1959, p. 110
↑ Kaegi 2008, p. 384-385
↑ Treadgold 1997, p. 938 (note 1)
↑ Kennedy 2001, p. 47
↑ Guilland 1959, p. 111
↑ Canard 1926, p. 91-92
↑ Lilie 1976, p. 132
↑ a, b et c Treadgold 1997, p. 347
↑ Brooks 1899, p. 23
↑ Mango et Scott 1997, p. 545
↑ Guilland 1959, p. 119
↑ Guilland 1959, p. 119-120
↑ Lilie 1976, p. 128
↑ a et b Lilie 1976, p. 129
↑ Mango et Sott 1997, p. 546
↑ Guilland 1959, p. 122-123
↑ Guilland 1959, p. 121
↑ Treadgold 1997, p. 348
↑ Canard 1926, p. 90-91
↑ Mango et Scott 1997, p. 546
↑ Lilie 1976, p. 131
↑ Mango et Scott 1997, p. 550
↑ Haldon 1990, p. 123
↑ Lewis 2002, p. 79
↑ Treadgold 1997, p. 349
↑ a et b Lilie 1976, p. 132-133
↑ Jean-Claude Cheynet, Le Monde byzantin.
Tome II : l'Empire byzantin (641-1204), éditions PUF, collection « Nouvelle
Clio », 2007, p. 14 et 402.
↑
Blankinship 1994, p. 287 (note 133)
↑ Treadgold 1997, p. 347-348
↑ Blankinship 1994, p. 34-35, 117-236
↑ Lilie 1976, p. 143-144
↑ Haldon 1990, p. 84
↑ Lilie 1976, p. 141
↑ Blankinship 1994, p. 104-106
↑ Haldon 1990, p. 83-84
↑ Toynbee 1973, p. 107-109
↑ Kennedy 2001, p. 106-107
↑ Davis 2001, p. 99
↑ Fuller 1987, p. 335
↑ Tucker 2010, p. 94-97
↑ Guilland 1959, p. 130-131
↑ Canard 1926, p. 99-102
↑ El-Cheikh 2004, p. 63-64
↑ Canard 1926, p. 112-121
↑ Guilland 1959, p. 131-132
↑ Guilland 1959, p. 132-133
↑ Canard 1926, p. 94-99
↑ El-Cheikh 2004, p. 64
↑ Canard 1926, p. 99
↑ Canard 1926, p. 104-112
↑ El-Cheikh 2004, p. 65-70
http://fr.wikipedia.org/wiki/Siège_de_Constantinople_(717-718)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire