Grégoire X
Tedaldo
ou Tebaldo Visconti (1210, Plaisance – 10 janvier 12 76, Arezzo), élu 184e pape le 1er
décembre 1271 sous le nom de Grégoire X.
Sommaire
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Biographie
Sa
vie est peu connue. C'était un homme extrêmement sévère et d'une grande
dignité, ami de saint Thomas d'Aquin et confident des rois de France et
d'Angleterre. Il fut archidiacre de Liège et quitta ce poste pour se retirer en
Terre sainte, reprochant à l'évêque de cette ville de transformer le palais
épiscopal en lieu de débauche. Il accompagna le cardinal Ottobono Fieschi en
voyage en Angleterre, puis Édouard d'Angleterre en pèlerinage en Palestine à la
tête d'une armée de croisés.
Alors
qu'il se trouvait à Saint-Jean-d'Acre, il fut convoqué par le conclave qui
s'éternisait depuis la mort de Clément IV en 1268. Il réussit à négocier une
trêve entre les Génois et les Vénitiens, et persuada la noblesse de la ville de
coopérer avec le prince Édouard d'Angleterre, mais il ne disposait pas d'une
autorité suffisante ni de pouvoir pour mener plus loin la négociation pour
sauver le royaume. La situation était alors bloquée par un désaccord entre les
Italiens et les Français qui voulaient chacun un pape de leur pays du fait de
la situation politique autour de Charles Ier de Sicile.
La
situation fut débloquée lorsque les habitants de Viterbe, où les cardinaux
étaient assemblés dans la Salle
du conclave du palais des papes, décidèrent de les enfermer en ne leur laissant
que du pain et de l'eau et ôtèrent le toit du bâtiment « afin de permettre aux
influences divines de descendre plus librement sur leurs délibérations. » Cette
façon inhabituelle de susciter l'action du Saint-Esprit remporta un étonnant
succès ; elle sera d'ailleurs reprise, notamment par le futur Philippe V lors
du concile qui vit l'élection de Jean XXII.
Les
cardinaux déléguèrent leur pouvoir décisionnaire à six d'entre eux qui, pressés
de sortir, élurent Tedaldo le jour même, trois jours après son arrivée à
Viterbe en février 1272. Il apprit la nouvelle de son élection alors qu'il
n'était ni cardinal, ni même prêtre et cet événement tourna au scandale
international. Il accepta la tiare et prit le nom de Grégoire X.
Grégoire
comprit alors que le seul espoir qui restait aux croisés était de signer un
pacte avec les Mongols, eux aussi ennemis des Égyptiens. Cette alliance lui
procurait un avantage stratégique ; en outre, le bruit courait que Kublai Khan
semblait de plus en plus enclin à embrasser le christianisme. Cela n'avait rien
d'invraisemblable. L'armée mongole comptait beaucoup de chrétiens orientaux et
une alliance militaire avait déjà été conclue entre Bohémond, prince d'Antioche,
et Hulagu, prince mongol de Perse. Il comptait donc convertir les Mongols au
christianisme et faire du Grand Khan Kubilai le fils spirituel du pontife
romain. L'empire mongol s'étendait de l'Euphrate à l'océan Pacifique ; c'était
le plus vaste qu'il y ait jamais eu au monde. Grégoire se disait que s'il
pouvait en faire un pays chrétien, les jours de l'Islam seraient comptés et le
royaume des croisés, sauvé.
C'est
sous son pontificat, le 4
mars 12 72 avant même son intronisation, que commence l'enquête en
vue de la canonisation du roi Louis IX de France, deux ans après la mort de ce
dernier. L'enquête aboutira à la canonisation du souverain en 1297 par le pape
Boniface VIII. Le premier acte de Grégoire, une fois intronisé, fut de
convoquer à Saint-Jean-d'Acre une galère vénitienne qui venait d'arriver à Ayas
en Asie Mineure. Il y avait à bord deux frères vénitiens, Matteo et Niccolò
Polo, ainsi que le fils de 17 ans de Niccolò, prénommé Marco, le célèbre Marco
Polo. Il chercha à réconcilier les Guelfes et les Gibelins. En outre, le 7 octobre 12 72, il
signa une bulle demandant la protection des Juifs vivant dans la chrétienté1.
Devant
la résistance de Florence, il excommunia la ville. Lors de l'élection impériale
de 1273, il favorisa Rodolphe de Habsbourg au détriment d'Alphonse X de
Castille. Il convoqua le deuxième concile de Lyon, ouvert le 1er mai 1274. En
1274, le roi Philippe III lui céda le Comtat Venaissin, base du futur
établissement de la papauté à Avignon au XIVe siècle. L'année suivante le pape
se rendit à Lausanne pour y consacrer la cathédrale Notre-Dame et y rencontrer
Rodolphe de Habsbourg.
Béatification
Grégoire
X a été béatifié en 1713 par Clément XI
Notes et références
1-
Encyclique de Grégoire X [archive]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_X
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