Carte
des croisades (Larousse 1922).
Les
croisades du Moyen Âge sont des pèlerinages armés, prêchés par le pape, une
autorité spirituelle de l'Occident chrétien comme Bernard de Clairvaux ou un
souverain comme Frédéric Barberousse.
La
définition traditionnelle, retenue pour cet article, englobe la période 1095-1291, du concile de Clermont à la prise
de Saint-Jean-d'Acre, en se limitant aux expéditions en Terre sainte. Une
vision plus large va jusqu'à la bataille de Lépante (1571), pour inclure la Reconquista espagnole,
en incluant toutes les guerres contre les Infidèles et les hérétiques
sanctionnées par le pape, qui y attache des récompenses spirituelles et des
indulgences.
La
première croisade débute en 1096 avec des milliers de pèlerins piétons, pour
réoccuper une partie des terres perdues lors de l'expansion arabe du IXe
siècle, et ainsi rendre Jérusalem accessible au pèlerinage. Elle aboutit à la
fondation des États latins d'Orient, dont la défense justifie les sept autres
croisades principales, de 1147 à 1291, date de la perte des dernières positions
latines en Orient. À partir de la quatrième croisade, qui s'empare de Constantinople
en 1204, l'idée
est parfois dévoyée: des expéditions sont organisées par le pape contre ses
opposants chrétiens (Albigeois, Hohenstaufen, Aragon, Hussites…) ou païens
(baltes). Si elles permettent le maintien des États latins d'Orient, les
croisades n'ont plus pour objectif Jérusalem.
Les
cités marchandes italiennes ont bénéficié des croisades, et développé dans la
foulée les liens entre places commerciales européennes.
Le
terme « croisade » est rare et n'apparaît pas avant le milieu du XIIIe siècle
en latin médiéval et seulement vers 1850 dans le monde arabe1. Les textes
médiévaux parlent le plus souvent de voyage à Jérusalem « iter hierosolymitanum
» pour désigner les croisades, ou encore de peregrinatio, « pèlerinage »1. Plus
tard sont aussi employés les termes de auxilium terre sancte, « aide à la Terre sainte », expeditio,
transitio ainsi que « passage général » (expéditions d'armées nationales), «
passage régulier » et « passage particulier », ces passages étant des
incursions ponctuelles (plus ou moins locales, de brigandage et pillage) et non
les « guerres saintes » et « grandes expéditions » que sont les croisades 1.